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Henry Cavendish, un 5 emblématique


Etoile filante

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Amis Ennéanautes, bonjour.

 

Pour mon premier typage de célébrité sur le forum, je voudrais évoquer « le cas » (c’en est un !) du scientifique britannique Henry Cavendish (1731-1810). Certes le cher homme n’est peut-être pas une célébrité pour tout le monde (oui je sais, ça commence mal…), mais comme il dispose de sa page Wikipedia, on va faire comme si !

 

J’ai fait la connaissance d'Henry Cavendish au détour d’un livre de vulgarisation scientifique intitulé Une histoire de tout ou presque [Version Kindle] de Bill Bryson. Et j’ai été épatée de découvrir dans ce personnage passablement excentrique qu’était Cavendish un 5 presque trop beau pour être vrai…

 

Orientation

 

Incontestablement, il s’agit de l’orientation du 5, la compréhension du monde. On dit de Cavendish qu’il est l’un des pères fondateurs de la chimie, avec Priestley et Lavoisier (avant eux, on parlait plutôt d’alchimie). L’homme n’est pas une petite pointure. Il est notamment le premier à isoler et à déterminer la nature de l’hydrogène, qu’il qualifie de «  gaz inflammable ». C’est Lavoisier qui poursuivra ses travaux et baptisera ce gaz « hydrogène ». Cavendish s’est également livré à des expériences pointues avec de l’azote et des étincelles électriques. Personnellement je n’en vois pas l’utilité immédiate mais il parait que ça a bien fait avancer la science !

 

Parallèlement le cher homme fait des expériences de physique. Avec une installation à la Mac Gyver, faite de poids, de contrepoids, de fils de torsion et de sphères en suspension, il réussit, au bout d’un travail d’une précision extraordinaire impliquant 17 mesures intermédiaires, à mesurer la constante d’attraction universelle (ne me demandez surtout pas ce que c’est !) et à estimer la densité moyenne de la Terre. Par cette expérimentation, il conclut tout seul comme un grand que la Terre pèse 6 mille milliards de tonnes métriques. Or la science moderne, avec des méthodes plus sophistiqués, conclut à une densité de 5,9725 mille milliards de tonnes métriques, autrement dit quasiment la même chose, à 1 % près. Donc une très belle anticipation de la part de Cavendish, qui est parvenu à un résultat d’une haute précision à partir de méthodes d’expérimentations qui s’apparenteraient aujourd’hui à du bricolage du dimanche, mais qui étaient à l’époque le top du top de la recherche scientifique.

 

Isolement et détachement

 

Né dans une famille aristocratique (son père était duc) Cavendish exécrait les frivolités mondaines, préférant se livrer à des expérimentations en solo dans la quiétude de son laboratoire. Il a consacré sa vie entière à la recherche scientifique, rien d’autre ne l’intéressait, et surtout pas ses contemporains, qu’il fuyait comme la peste. Bryson dit : « iI souffrait selon les termes de ses biographes d’une timidité confinant à la pathologie. Tout contact humain était pour lui une source de profond malaise. Un jour, il ouvrit sa porte pour trouver sur son perron un admirateur autrichien fraichement débarqué de Vienne. L’admirateur, surexcité, s’empressa de se répandre en louanges à son endroit. Pendant quelques instant, Cavendish reçut ces compliments comme autant de coups de marteau sur la tête, puis incapable d’en supporter davantage, il s’enfuit littéralement de chez lui en laissant sa porte grande ouverte. Il fallut plusieurs heures pour le persuader de rentrer à la maison. »

 

Il refusait tout particulièrement le moindre contact avec les femmes (jugées émotionnellement perturbantes ???). Les servantes de sa maison avaient ordre de rester hors de sa vue sous peine d’être congédiées, et il ne communiquait avec sa gouvernante qu’au moyen de petits billets. Inutile de dire qu’il ne s’est jamais marié et qu’on ne lui a jamais connu la moindre maîtresse. Il n’était pas gay pour autant, c’est juste que le radada était le dernier de ses soucis. Ses jouissances étaient purement intellectuelles. Eh oui, ça existe !

 

Ceci-dit, il lui arrivait parfois de s’aventurer hors de chez lui. Non pour courir la gueuse (on l’a vue, ce n’était pas sa tasse de thé), ni pour se montrer à l’opéra ni pour jouer au whist dans le dernier salon à la mode. Non, il ne mettait le nez dehors que pour assister à des soirées scientifiques. Même là, il était plus « observateur » que participatif. Son introversion pathologique était bien connue de ses pairs, aussi les organisateurs de ces soirées prenaient-ils bien soin de prévenir les autres invités qu’il ne fallait surtout pas aborder ou regarder Cavendish ! Certains téméraires ont néanmoins tenté le coup, avec l’air de ne pas y toucher. S’ils avaient quelque chose d’intéressant à dire, ils étaient honorés d’une réponse sous forme d’un vague grommellement inintelligible. Mais s’ils tenaient des propos jugés affligeants, Cavendish poussait « un couinement d’irritation » et s’enfuyait à l’autre bout de la pièce, plantant là son interlocuteur. Sans autre forme de procès (Anecdote tirée du livre de Bryson). Observer mais ne pas participer me semble être le signe d’une fixation de détachement (si j’ai bien compris ce qu’est le détachement, que j’ai longtemps confondu avec l’isolation…).

 

Compulsion d’évitement du vide

 

Elle se déduit facilement de tout ce qui précède, tant l’homme se vidait de toute émotion et se coupait de tout lien relationnel pour remplacer ce vide par l’accumulation de connaissances scientifiques extrêmement pointues, relatives à la physique et à la chimie.

 

Passion d’avarice

 

Ce satané Cavendish a eu un coup de pot qui ferait baver d’envie bien des 5 ! Au départ il n’était pas spécialement argenté, car il n’était que le fils cadet de son duc de père, et c’est son frère aîné qui avait raflé l’essentiel de l’héritage. Il vivait donc à l’économie. Mais miracle, alors qu’il a 40 ans, un oncle lui lègue une immense fortune réalisée aux Indes. Pour autant Cavendish ne change rien à ses habitudes spartiates et conserve le même train de vie parcimonieux. Sa pingrerie vestimentaire est un modèle du genre : il portait toujours les mêmes vêtements, et est resté célèbre dans les annales pour avoir porté le même chapeau pendant 30 ans ! Au moins a-t-il pu se consacrer à ses recherches avec l’esprit tranquille de l’homme délivré des basses contingences matérielles…

 

Son seul luxe a été de transformer une de ses maisons en vaste laboratoire, avec un véritable cabinet de physique, et d’enrichir son immense bibliothèque. Il avait par ailleurs pour règle « de ne perdre ni une minute ni une parole ». De ce fait il ne gâchait ni son temps ni sa conversation dans la vanité de la vie sociale. Il était avare de son temps, comme de sa personne. Ceci-dit, il paraît qu’il faisait preuve d’une certaine générosité envers les étudiants désargentés et les indigents (Wikipedia). Cette information me laisse perplexe, compte-tenu de la misanthropie avérée du personnage. Mais après tout, pourquoi pas ? L’âme humaine est complexe… Néanmoins, Cavendish n’était guère dépensier, et il laissa tout bonnement fructifier sa fortune sans en faire grand cas. Mener grand train et rouler carrosse étaient aux antipodes de ses préoccupations. Du coup il mourut immensément riche (à 78 ans), pour le plus grand bonheur de ses héritiers !

 

Et c’est ici que j’avance mon dernier pion, parce que franchement, pour conclure en beauté sur l’avarice du 5 en général et de Cavendish en particulier, on ne trouvera jamais mieux : il était effroyablement avare d’informations au sujet de ses découvertes. C'est-à-dire qu’il ne révélait pas grand-chose du résultat de ses travaux, il gardait presque tout pour lui. En presque 60 ans de « carrière », il n’a produit que très peu de communications scientifiques faisant état du produit de ses recherches. Une petite poignée de publications lui a certes permis d’acquérir de son vivant une certaine renommée (d’où les admirateurs qui s’accrochaient parfois à ses basques), mais le plus gros de ses découvertes a été révélé au grand jour… 60 ans après sa mort. Pendant toute cette période, ses nombreux manuscrits remplis de révélations fascinantes avaient tranquillement moisi dans les archives de la famille Cavendish !

 

Bill Bryson dit dans son livre : «  Dans le goût du secret, Cavendish dépassait Newton lui-même. Ses expériences sur la conductivité de l’électricité avaient un siècle d’avance sur son temps mais ne furent hélas découvertes que lorsque le temps en question fut passé. » De même, sans rien dire à quiconque, il anticipa la loi de conservation de l’énergie, la loi de Richter des nombres proportionnels, la loi d’Ohm et diverses autres lois qui furent redécouvertes (et cette fois révélées) bien plus tard par d’autres scientifiques. Il avait aussi compris avant tout le monde l’effet de la friction des marées sur le ralentissement de la rotation terrestre, et avait d’ailleurs compris avant tout le monde plein d’autres choses. Sans le dire à personne ! Quel temps précieux on aurait pu gagner si Cavendish s’était connecté à son essence et avait été plus généreux dans le partage de ses découvertes !

 

Sur le site de l’encyclopédie Universalis, on peut lire : « Son œuvre inédite témoigne d'un prodigieux travail qu'il a gardé secret, vraisemblablement par excès de scrupule, et aussi en raison d'une difficulté morbide à communiquer. » Oui, certes. Mais il y a une explication plus simple (ignorée d’Universalis) : il était 5 !

 

C’est donc essentiellement à titre posthume que Cavendish apparaîtra comme le plus grand physicien de son époque. Il est clair que ce n’est pas le désir de reconnaissance qui faisait courir cet homme. La gloire, les hommages et les retombées médiatiques non seulement ne l’intéressaient pas mais étaient pour lui choses horrifiantes et non désirables (nos amis 3 en frémiront !) Comprendre et savoir étaient pour lui une fin en soi, il n’était pas utile d’aller plus loin.

 

Dernière précision : la fiche Wikipedia de Cavendish indique que les traits de sa personnalité étaient en accord avec un syndrome d’Asperger (il s’agit d’une forme d’autisme sans déficience intellectuelle. Bien au contraire « les Asperger » sont souvent dotés de facultés assez remarquables). Ma foi, je n’en sais rien. Je n’ai pas assez d’éléments sur sa vie privée et sur son enfance pour vérifier si tous les symptômes sont là, et de plus, je ne suis pas psychiatre. En tout cas, Asperger ou pas, Cavendish était assurément un 5. Aucun doute n’est permis !

 

Cordialement.

Étoile Filante (E7 mu aile 6)

Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s’inquiéter. Mais s’il n’en a pas, alors s’inquiéter ne change rien (rationalisation tibétaine).

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Bonjour à tous,

 

Bienvenue dans l’Enné-agora, Étoile Filante, et un grand merci pour cette contribution passionnante. :thumb_up:

 

"Sur le site de l’encyclopédie Universalis, on peut lire : « Son œuvre inédite témoigne d'un prodigieux travail qu'il a gardé secret, vraisemblablement par excès de scrupule, et aussi en raison d'une difficulté morbide à communiquer. » Oui, certes. Mais il y a une explication plus simple (ignorée d’Universalis) : il était 5 !"

Je songe aux phobies de Henry Cavendish, à sa phobie relationnelle, à sa phobie de la renommée envahissante, à sa phobie de se faire croquer le portrait (cf. Wikipédia), à sa phobie d’être regardé… Je songe aux phobies de Glenn Gould, à sa phobie de jouer du piano en public, phobie devenue si prégnante que, dès l’âge de 32 ans, il disparut à tout jamais de toutes les scènes… Je songe à une autre personne dont un ami m’a parlé, n’ayant pas publié l’étude intéressante qu’elle avait menée, afin de rester invisible… Et j’éprouve de la tristesse et de la compassion.

 

Je songe aux phobies de Temple Grandin et de Josef Schovanec (Je n’ai pas publié mon étude sur lui : je vous recommande son livre Je suis à l’Est ! (Plon, 2012) [Version Kindle]). À leur grand courage, leur grande générosité, leurs engagements dans l’action. Et je ressens de l’espérance.  :happy:

 

Mais revenons à Henry Cavendish. En 1766, il avait 35 ans et, comme Glenn Gould dans sa jeunesse, ne subissait pas encore la pression d’une renommée envahissante. Cette année-là, il a présenté un premier mémoire devant la London Royal Society (cf. Wikipédia). Et dans sa vie il a tout de même publié quelques travaux fondamentaux, en particulier celui sur la constante de gravitation universelle, et fini par devenir membre de la Royal Society. Étant donné son handicap, je considère ces actions comme des manifestations de l’idée supérieure du 5.

 

Et dans son engagement fort pour la science, je reconnais la vertu du 5.

 

*******************

 

"Ceci-dit, il paraît qu’il faisait preuve d’une certaine générosité envers les étudiants désargentés et les indigents (Wikipedia). Cette information me laisse perplexe, compte-tenu de la misanthropie avérée du personnage. Mais après tout, pourquoi pas ? L’âme humaine est complexe…"

Wikipédia a écrit : « Il vit de façon plutôt spartiate et, malgré une grande générosité envers les étudiants et les malheureux, sa fortune ne fera que croître jusqu'à sa mort. »

 

« Il vit de façon plutôt spartiate » et « une grande générosité » : comment expliquer cette apparente contradiction ?

 

La parcimonie de Henry Cavendish concernait sa personne et servait à préserver son temps précieux : ne pas perdre son temps chez un chapelier, une bonnetière, un bottier ou un tailleur. Par ailleurs, la phobie relationnelle s’accompagne souvent d’agoraphobie et ces deux phobies n’aident pas franchement à se rendre chez le chapelier. Phobies et parcimonie pour soi se renforcent mutuellement.

 

Également, la routine quotidienne, les vêtements et objets usuels, de par leur familiarité, sécurisaient Glenn Gould, et j’imagine que Henry se sécurisait aussi ainsi.

 

Maintenant, quid de cette « grande générosité » ?

 

Sa mise en œuvre pouvait être déléguée à des intermédiaires et ne demandait pas de compétences en interactions sociales. Henry court-circuitait ainsi sa phobie relationnelle et l’égo. Il vivait simplement la vertu du 5.

 

Éventuellement, si jamais l’ego du 5 avait besoin d’être rassuré, un critère logique pouvait être satisfait. Par exemple, cet étudiant-ci mérite d’être aidé, car il a fourni des efforts intellectuels pour comprendre… etc.

 

Cette « grande générosité » a été favorisée par les conditions de vie de Henry Cavendish, sa noblesse de naissance, s’harmonisant avec sa noblesse de cœur, et la prédominance d’un vMème (cf. la Spirale Dynamique) de sacrifice de soi (cf. la charité de BLEU) sur des vMèmes d’expression de soi (cf. le pouvoir de ROUGE ou la prospérité individuelle de ORANGE).

 

Ni la parcimonie pour soi, ni la répression du centre émotionnel, ne sont incompatibles avec une grande sensibilité aux êtres et son expression via le centre instinctif par une « grande générosité ». Henry et Temple Grandin en sont des exemples parmi d’autres : des étudiants et des malheureux pour Henry, des animaux d’abattoir pour Temple. Ces constatations ne sont pas incohérentes avec la théorie de l’Ennéagramme : l’ennéatype 5 préfère diriger son centre émotionnel vers l’extérieur plutôt que vers l’intérieur, en particulier vers la souffrance et les besoins des autres plutôt que les siens. Le problème, c’est l’égo. Il a peur. Mais Henry ne se réduisait pas à son égo.

 

Pour éviter un malentendu  :sad: chez nos lecteurs qui découvrent l’Ennéagramme — bienvenue à eux —, j’aimerais ajouter une petite précision (ben oui, je suis 5), à propos de la « misanthropie avérée » de Henry, expression employée par Étoile filante (cf. la citation ci-dessus). Je n’ai pas trouvé cette expression dans Wikipédia, à propos de Henry. Je n’ai pas trouvé non plus le mot « misanthropie » dans l’Ennéagramme, à propos de l’ennéatype 5, contrairement au mot « phobie ». Étant donné la « grande générosité » de Henry envers autrui, le mot « misanthropie » ne peut pas être utilisé à propos de Henry dans son sens premier : « Haine à l’égard du genre humain », m’a dit le TLFI. De même que pitié n’implique pas compassion, phobie sociale et agoraphobie n’impliquent pas « haine à l’égard du genre humain ».

 

*******************

 

À la source des démarches expérimentales de Henry Cavendish, à la source de ses explorations engagées dans l’action et désintéressées, je perçois de l’émerveillement, de l’espérance, de l’intuition, une harmonie des centres et — comme dans ses présentations de ses mémoires et sa « grande générosité » envers des étudiants et des malheureux — l’essence du 5. Et je ressens de la gratitude.

 

Amicalement,

Yves

 

P.S. : il serait intéressant de connaître d’autres témoignages de Henry sur lui-même… Ah non, pas moi ! Je ne peux pas aller l’interroger : je suis né trop tard. Et peut-être bien qu’en m’apercevant au loin, il aurait pris la tangente. :bye:

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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  • 3 weeks later...

Bonjour Yves,

 

Merci de ces commentaires passionnants... et passionnés. Seul un 5 pouvait parler avec autant d'empathie (et de fougue !) d'un autre 5 !

 

Maintenant, je ne partage pas forcément la totalité de ton analyse, même si je fais mon mea culpa sur un point : je n’aurais peut-être pas dû, en effet, parler de misanthropie, mais plutôt de phobie sociale. Sache toutefois que si la misanthropie de Cavendish n’est pas mentionnée sur Wikipédia, elle l’est ailleurs, notamment sur le site Larousse-Encyclopédie. Il y est dit : « Issu d’une grande famille aristocratique, il vécut célibataire et misanthrope à Londres, où il installa un laboratoire. » C’était donc bien la réputation du bonhomme !

 

Si M. Larousse et moi-même avons évoqué sans état d’âme « la misanthropie » d’Henry Cavendish, c’est par référence à son comportement, qui était celui d’un homme goûtant peu (et là je manie allégrement la litote) la compagnie de ses semblables. Cela ne va pas plus loin. Car si le mot « misanthropie » peut en effet signifier « haine » du genre humain, comme tu le mentionnes, il peut aussi signifier (et c’est même beaucoup plus fréquent) « mépris » du genre humain. C’est dans ce sens là que j’entendais la misanthropie de Cavendish. Je n’ai jamais pensé que ce dernier était haineux, je le voyais plutôt méprisant à l’égard de ses semblables (genre « vous êtes si stupides, si vains et si superficiels que je fuis votre compagnie autant qu’il m’est possible »). Ceci-dit, tu n’en as pas moins entièrement raison : j’ai porté un jugement à partir d’un comportement, et j’ignore en fait ce qui se passait réellement « dans le cœur » de cet homme. Nous parlerons donc de phobie sociale, c’est d’accord.

 

Pour autant, au regard de l’Ennéagramme, le résultat me semble à peu près le même : qu’il s’agisse de misanthropie ou de phobie sociale (ce qui dans l’un et l’autre cas va bien au-delà de la banale introversion d’un quidam lambda), nous sommes à chaque fois en présence d’un dysfonctionnement majeur du centre émotionnel. Je veux dire par là que « dans l’essence », nous ne sommes pas censés être misanthropes ou phobiques sociaux. Ce sont plutôt des comportements à rattacher à l’ego. Enfin si j’ai compris quelque chose à « l’essence » !

 

Je précise aussi (car cela semble te tenir à cœur, à juste titre) que je ne fais aucun amalgame entre la misanthropie et l’ennéatype 5. Avec 20 ans d’Ennéagramme derrière moi, ce serait affligeant ! Donc je confirme haut et clair que la théorie de l’Ennéagramme ne valide nullement un tel amalgame. Pour autant il existe bien des misanthropes chez les 5, comme il en existe chez tous les autres ennéatypes (même si j’ai la faiblesse de penser qu’il y a peut-être davantage de prédispositions chez les 5 en désintégration). Mais bien sûr il n’y a aucun lien automatique entre misanthropie et type 5. C’est à voir au cas par cas, et de mon point-de-vue initial (que j’accepte donc de reconsidérer « au bénéfice du doute ») nous étions dans cette configuration.

 

Au passage, je tiens à souligner que je suis frustrée de n’avoir pas pu réunir davantage d’informations sur Cavendish. Entre celles que j’ai trouvées dans le bouquin de Bill Bryson et celles que j’ai dégottées sur Internet, ça tourne vite en boucle. S’il existait une biographie en langue française de ce personnage fascinant, je l’aurais immédiatement achetée. Mais la seule biographie qui existe est en langue anglaise (« Cavendish, the Experimental Life »), et franchement, je ne me suis pas senti le courage d’éplucher ça. Je n’ai pas l’héroïsme de Fabien, ce conquistador de l’Ennéagramme, qui n’a pas hésité à se taper les 400 pages en anglais de la biographie de Donald Trump pour pouvoir le typer. C’est beau, c’est grand, c’est fort, mais c’est trop pour moi. Je suis capable de lire un article en anglais, mais un bouquin entier c’est trop, je n’aurais pas la patience ! Donc c’est clair qu’il nous manque une certaine quantité d’informations pour pouvoir dresser un portrait vraiment complet de feu Henry Cavendish (qui doit s’en retourner dans sa tombe d’être devenu lui-même un tel sujet d’études !).

 

Par ailleurs, je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par : "Dans son engagement fort pour la science, je reconnais la vertu du 5."

En effet, il me semble que l’engagement d’un 5 pour la science signe sa compulsion plutôt que sa vertu. Ceci-dit, je bute ici sur le mot « engagement ». Pour moi l’engagement a une dimension collective (comme s’engager dans l’armée, dans une course cycliste ou dans une cause commune) ou duelle (l’engagement matrimonial). On s’engage aux côtés d’autres personnes dans un but commun ou envers une autre personne. Or c’est ce qui faisait justement un peu défaut à Cavendish. Il s’investissait complètement dans ses recherches, d’accord (si c’est comme cela que tu entends l’engagement), mais c’était (presque) à fond perdu pour le reste de l’humanité. Il cherchait plus à assouvir sa propre soif de connaissances, pour lui-même, qu’à s’engager concrètement et solidement aux côtés de la communauté scientifique pour enrichir le savoir collectif et permettre l’émergence d’applications concrètes.

 

Il a quasiment passé toute sa vie dans l’enfermement de son laboratoire pour « comprendre » le monde, mais il n’a pas laissé filtrer grand-chose, au final, de ses importantes découvertes. Par exemple, quand je pense que de son vivant ses travaux sur la conductivité de l’électricité avaient « un siècle d’avance » (bigre, ce n’est pas rien !), mais qu’ils étaient déjà totalement dépassés le jour où on a fini par les découvrir au fond d’une vieille malle poussiéreuse, longtemps après sa mort, je trouve que c’est un sacré gâchis.

 

Et pareil pour beaucoup de ses autres découvertes. Bryson dit dans son livre : « L’essentiel de ses travaux resta inconnu jusqu’à la fin du XIXème siècle, quand le physicien James Clerck Maxwell entreprit de reprendre ses notes. La gloire de ses découvertes étaient allée entre-temps à d’autres » (Coulomb, Ohm ou Law par exemple).

 

Ce que je déplore, ce n’est pas que Cavendish ait renoncé à la gloire et aux lauriers, c’est qu’il ait renoncé, surtout, à partager généreusement ses découvertes. Il les a partagées avec une certaine parcimonie, comparativement à la somme de découvertes qu’il avait faites en réalité. Pour moi on est en plein dans l’avarice du 5, même s’il convient ici de la relativiser, compte-tenu du partage « partiel » de ses travaux, dont il faut bien sûr tenir compte. Mais Cavendish a moins donné à la communauté scientifique qu’il n’a conservé pour lui-même.

 

D’ailleurs quand j’avais titré « un 5 emblématique », je le voyais emblématique dans ce tiraillement spectaculaire entre l’ego et l’essence !

 

Le génie de Cavendish était là, mais l’a-t-il mis entièrement au service du monde ?

 

Tu parles de désintéressement, dans le sens où Cavendish ne recherchait pas la gloire. Certes. Mais je ne suis pas sûre que le désintéressement (en tant que vertu du 5) se limite à ça. Si je me réfère à ma bible, le Grand Livre de l’Ennéagramme des Chabreuil, je trouve ceci : «  (Dans l’essence), le 5 comprend que la connaissance pour la connaissance et à son usage exclusif est une quête égoïste et stérile. Le savoir prend toute sa valeur quand il est mis au service des autres et du monde, quand il est partagé et qu’il permet d’agir. »

 

Donc le désintéressement ne serait pas seulement de renoncer à la gloire et aux lauriers (dont de toute façon le 5 se fiche éperdument, tant l’amour de la connaissance vaut toutes les gratifications), mais plutôt « de partager le savoir et la connaissance de bonne grâce, sans rétention égoïste, et dans l’intérêt commun ».

 

C’est ma vision des choses, mais ce n’est « que » ma vision des choses. Une fois de plus, je ne peux que regretter de ne pas disposer d’une information plus substantielle sur cet homme, de toutes façons hors normes. 

 

En tout cas mille mercis pour ta contribution, qui a été l’occasion pour moi de clarifier la mienne !

 

Amicalement.

 

Étoile Filante (E7 mu aile 6)

Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s’inquiéter. Mais s’il n’en a pas, alors s’inquiéter ne change rien (rationalisation tibétaine).

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  • 2 weeks later...

Bonjour à tous,

 

Pour comprendre Henry Cavendish, peuvent être considérés :

  • notre connaissance du contexte (époque, lieu, contexte socio-culturel, humain, etc.) ;
  • notre hypothèse sur le vMème prédominant de son environnement : BLEU ;
  • et sur son positionnement sur la Spirale Dynamique — VIOLET, ROUGE, DQ-BLEU et ORANGE-scientisme, plutôt qu’ER-ORANGE-matérialisme —, positionnement différent de la plupart des nôtres et de ceux de ses biographes et commentateurs actuels ;
  • notre connaissance du syndrome d’Asperger ;
  • notre connaissance de l’ennéatype 5 ;
  • et surtout des témoignages sur lui, émis par ses proches et par lui-même ; témoignages qui nous font défaut, hélas, je le regrette comme toi, Étoile Filante — ainsi des hypothèses ne pourront pas être levées : pour mon ego de 5, ça, c’est terrible. :laugh:

 

*************

Le 02/01/2018 à 12:18, Etoile filante a dit :

Il a quasiment passé toute sa vie dans l’enfermement de son laboratoire pour « comprendre » le monde, mais il n’a pas laissé filtrer grand-chose, au final, de ses importantes découvertes. Par exemple, quand je pense que de son vivant ses travaux sur la conductivité de l’électricité avaient « un siècle d’avance » (bigre, ce n’est pas rien !), mais qu’ils étaient déjà totalement dépassés le jour où on a fini par les découvrir au fond d’une vieille malle poussiéreuse, longtemps après sa mort, je trouve que c’est un sacré gâchis.

 

Et pareil pour beaucoup de ses autres découvertes. Bryson dit dans son livre : « L’essentiel de ses travaux resta inconnu jusqu’à la fin du XIXème siècle, quand le physicien James Clerck Maxwell entreprit de reprendre ses notes. La gloire de ses découvertes étaient allée entre-temps à d’autres » (Coulomb, Ohm ou Law par exemple).

 

Ce que je déplore, ce n’est pas que Cavendish ait renoncé à la gloire et aux lauriers, c’est qu’il ait renoncé, surtout, à partager généreusement ses découvertes. Il les a partagées avec une certaine parcimonie, comparativement à la somme de découvertes qu’il avait faites en réalité. Pour moi on est en plein dans l’avarice du 5, même s’il convient ici de la relativiser, compte-tenu du partage « partiel » de ses travaux, dont il faut bien sûr tenir compte. Mais Cavendish a moins donné à la communauté scientifique qu’il n’a conservé pour lui-même.

En effet, Étoile Filante, Henry Cavendish n’a pas diffusé certains de ses manuscrits : jusqu’à sa mort, il a laissé une vingtaine d’entre eux dans ses tiroirs. Je trouve cela triste. Voici ce que j’y reconnais.

 

La passion du 5, bien sûr, hélas.

 

Peut-être la peur d’être mis en défaut ou contesté, voire ridiculisé par un de ses pairs de la London Royal Society, peur d’être mis en position de faiblesse, liée à la fierté de l’ego, au vMème ROUGE ou/et à sa sensibilité maladive (syndrome d’Asperger). Ainsi ses méthodes révolutionnaires en chimie ont pu se heurter au dogmatisme de BLEU. En effet, maints scientifiques ont vu leurs travaux d'avant-garde rejetés et même ridiculisés par leurs contemporains. Je me souviens aussi d’une querelle de chapelles chargée d’intolérance dogmatique et de mépris, lorsque j’étais étudiant, entre mon professeur de chimie et un autre professeur de chimie, à propos d’une modélisation. Or, la plupart des 5 n’aiment pas les conflits. De même pour les « Aspies » (souffrant du syndrome d’Asperger).

 

Peut-être la peur d’inexactitudes ou d’imprécisions dans les résultats de ces travaux (le site de l’encyclopédie Universalis, cité par Etoile Filante, parle « d’excès de scrupules ».). Le doute scientifique et l’orientation de précision du 5 ont pu être détournés par l’ego pour rationaliser la passion du 5.

 

Peut-être la peur d’être incompris, peur induite par la croyance de l’ego du 5 « Je ne sais pas me faire comprendre ». Cette peur peut être confortée, en un cercle vicieux, par les effets de la passion et de la contrepassion  : cf. la conversation Communication écrite : tout ou rien. Cette peur peut aussi être liée à une conscience plus ou moins vague de Henry de paraître excentrique et bizarre, le syndrome d’Asperger n’étant pas connu à l’époque. Et surtout à l'énorme difficulté à communiquer des "Aspies". Ce syndrome engendre une grande souffrance psychique… Prise en charge par l’ego, à sa façon.

 

Peut-être la peur — inconsciente, elle aussi — d’être ostracisé par sa tribu d’académiciens. Peur liée au sous-type Social du 5 et à VIOLET. Se faire ostraciser, c’est une grande souffrance psychique : cf. l’article Ostracisme du blog de Fabien. Ou simplement la peur d’être privé de la reconnaissance par ses pairs. Henry avait-il besoin de cette reconnaissance ? Je présume que oui : ce n’est pas incompatible avec le syndrome d’Asperger, et c’est compatible avec le sous-type Social du 5. Sauf si son centre émotionnel était constamment très très réprimé, ce qui me semble improbable, vu sa « grande générosité » envers les étudiants et les malheureux. Ou sauf si son ROUGE était fort, ce qui est plus qu’improbable chez un « Aspie »… Et puis si son ROUGE était fort, alors comme son pouvoir, c’était son savoir, ce manque de reconnaissance aurait été la honte pour lui. En tout cas, cette reconnaissance, étant donné son syndrome d’Asperger, il la souhaitait intangible et quasi-invisible (sans échanges de regards). Bon, ce qui est sûr, c’est qu’il y est resté, dans sa tribu… Ouf !

 

Henry Cavendish a exploré des thèmes très variés, sans liens entre eux. J’imagine qu’il avait toujours un thème de recherche sur le feu et que, dès qu’il entamait une nouvelle recherche, il se passionnait pour celui-ci et oubliait alors la recherche précédente — le centre émotionnel vit dans le présent… Manuscrit oublié dans un tiroir… Un oubli qui arrangeait l’ego.

 

La vingtaine de manuscrits qu’il n’a pas diffusés, Henry Cavendish ne les a pas détruits, non. Pourquoi ? Peut-être espérait-il une reconnaissance de la part de la communauté scientifique future ? Ou s’imaginait-il être reconnu pour ces travaux (hallucination additive) et se contentait-il de ce fantasme ?

 

Certains artistes brûlèrent leurs œuvres. Henry, non. L’existence de ses tiroirs plein de manuscrits ni publiés ni détruits lui permettait-elle d’éviter la peur, peur projetée sur l’extérieur, du vide intérieur ? Ses tiroirs, un refuge pour l’ego ? J’imagine la valeur que pouvaient représenter ses tiroirs pour lui. Une des croyances du 5 est : « Le monde ne donne pas ce qui a de la valeur. ». L’ego construit la réciproque. Logique.

 

Maintenant au tour du point de vue de la Spirale Dynamique.

 

En DQ-BLEU et en ORANGE-scientisme, le partage universel du savoir était moins développé qu’en ER-ORANGE à l’heure d’Internet. Ce manque de partage peut nous choquer.

 

De plus, si l’ennéatype de la London Royal Society était 5, ce qui est loin d’être impossible pour une académie en Angleterre, alors les incitations à diffuser en dehors de la forteresse de l’académie, auraient fait défaut à Henry. Peut-être que certains de ses pairs connaissaient les manuscrits secrets de Henry et n’en ont parlé à personne.

 

Henry Cavendish n’avait peut-être pas, parmi ses amis ou ses pairs, un Diderot ou un d’Alembert pour le pousser à publier. Tout de même, les prémices de la diffusion universelle des connaissances l’ont probablement aidé à dépasser les mécanismes de l’ego du 5 : il a présenté son premier mémoire en 1766, pendant l’édition de l’Encyclopédie (éditée de 1751 à 1772).

 

Enfin, Henry Cavendish, ainsi que ses pairs de l’académie et ces étudiants qu’il aidait généreusement, ne poursuivaient aucun objectif de progrès matérialiste : ils exploraient, c’est très différent. VIOLET, BLEU et ORANGE-scientisme ne sont pas tournés vers le progrès matériel pour la prospérité individuelle, les objectifs d’efficacité, de rendement, publier plus et plus vite, préoccupations de l’ORANGE-matérialisme d’aujourd’hui.

 

*************

Le 02/01/2018 à 12:18, Etoile filante a dit :

Par ailleurs, je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par : "Dans son engagement fort pour la science, je reconnais la vertu du 5."

[...]

 

Le génie de Cavendish était là, mais l’a-t-il mis entièrement au service du monde ?

 

Tu parles de désintéressement, dans le sens où Cavendish ne recherchait pas la gloire. Certes. Mais je ne suis pas sûre que le désintéressement (en tant que vertu du 5) se limite à ça. Si je me réfère à ma bible, le Grand Livre de l’Ennéagramme des Chabreuil, je trouve ceci : «  (Dans l’essence), le 5 comprend que la connaissance pour la connaissance et à son usage exclusif est une quête égoïste et stérile. Le savoir prend toute sa valeur quand il est mis au service des autres et du monde, quand il est partagé et qu’il permet d’agir. »

J’ai ajouté cette phrase au dernier moment et ne l’ai pas étayée. Encore une manifestation de l’ego du 5. Je vais l’étayer. Entre parenthèses, je suis d’accord avec ta définition de l’engagement (que je n’ai pas citée), Étoile Filante.

 

Henry Cavendish s’est engagé dans la London Royal Society et y est resté. Pourquoi ? Par intérêt personnel ? Si oui, lequel ? La renommée ? Non. La recherche d’un statut social (cf. ORANGE) ? Non : sa noblesse de naissance lui en conférait déjà un. D’ailleurs, cela aussi peut nous choquer. Une reconnaissance par ses pairs ? Oui, je présume (cf. supra).

 

Poussé par son engagement dans cette académie et malgré son syndrome et malgré sa peur d’une renommée envahissante, Henry a publié. Certes pas assez et surtout pas assez vite, si je me place d’un point de vue ORANGE-matérialisme-progrès.

 

D’une certaine façon, il s’est aussi engagé avec ces étudiants envers lesquels il a manifesté une « grande générosité ». En effet, sans sa générosité, ces étudiants auraient-ils pu étudier et ainsi participer à l’œuvre commune ?

 

Bref, il s’est engagé avec les seuls êtres qui pouvaient, selon lui, reconnaître la valeur de ses travaux : la communauté des scientifiques, communauté incluant ses prédécesseurs, ses contemporains et ceux pas encore nés. Communauté pour lui plus idéelle qu’incarnée.

 

Par ses engagements (académie, étudiants, publications), il a participé à une aventure commune : une exploration scientifique et une construction, non pas d’applications concrètes, mais de sciences exactes. Par exemple, d’après Wikipédia, il est l’un des fondateurs de la chimie. Cet engagement s’harmonise avec l’orientation du 5 — connaissance et précision —, et avec, non pas ORANGE-matérialisme, mais ORANGE-scientisme.

 

Je présume que chez lui, VIOLET et BLEU — deux vMèmes de sacrifice de soi —, s’équilibraient avec ORANGE-scientisme mieux qu’avec ORANGE-prospérité individuelle d’aujourd’hui. Or, les vMèmes de sacrifice de soi peuvent faciliter la pratique du désintéressement. Sans, bien sûr, pouvoir faire taire l’ego.

 

Je reconnais dans ces engagements de Henry, non seulement une manifestation de la passion du 5 sous la forme du sous-type Social, mais aussi un dépassement, grâce à son centre réprimé, à la fois des automatismes de l’ego et des limites induites par le syndrome d’Asperger. Cela m’émerveille.

 

Amicalement,

Yves

 

P.S. : en VIOLET, BLEU et ORANGE-scientisme, le partage des émotions — Eurêka ! La joie d’une découverte, par exemple — est moins valorisé qu’en FS-VERT. Henry Cavendish n’a peut-être pas su partager ses joies. Cela m’attriste. Mais là encore, je ne sais pas : lui seul aurait pu nous le dire.

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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