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Nostalgie


Fabien Chabreuil

Messages recommandés

Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,
 
J'adore Rosa Montero, un écrivain espagnol. Parmi mes lectures actuelles, il y a La Chair, son dernier roman. Ce n'est pas son meilleur livre mais un Montero moyen, c'est déjà du bonheur. Le premier paragraphe devrait, il me semble, parler aux ennéatypes 4 alpha, et j'ai donc envie de le partager ici :
 

La vie est un petit espace de lumière entre deux nostalgies : celle de ce que vous n’avez pas encore vécu et celle de ce que vous n’allez plus pouvoir vivre. Et l’instant précis de l’action est si confus, si fuyant et si éphémère que vous le gaspillez à regarder autour de vous avec hébétude.


Qu'en pensez-vous ?
 
Très amicalement,
Fabien
 
Source : Rosa Montero, La Chair. Paris (France), Métailié, 2017. [Version Kindle]

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  • 1 month later...

Salut Fabien ! Salut à tous !

La technologie est à nouveau arrivée jusqu'à moi… :bravo:

 

À mon grand regret et au risque de me faire huer, je ne connais pas cet auteur mais la citation me parle beaucoup ! Évidemment mon art de la procrastination, mon instinctif refoulé et ma quatritude ont desservi la rapidité de ma réponse… Désolée… Donc, il y a plusieurs choses à en dire.

 

D'abord la notion d'espace de lumière est vraiment fugace comme l'est la notion de présent d'ailleurs parce que le temps de le dire, c'est déjà du passé. Il y a donc déjà là un brin de mélancolie car cette petite lumière est pour ainsi dire inaccessible (l'inaccessiiiiiiiiiiiible étoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiile :wink:).

 

J'ai, comme le précise cette phrase, cette impression très forte d'être un funambule : il y a cette sécurité que j'ai pu lâcher pour aller vers une promesse en passant par ce fil angoissant… D'autant plus que j'ai le vertige, il faut que je vous l'avoue. :wink: Me voilà donc donc quotidiennement sur ce fil à avoir jeté un coup d'œil en bas (faut jamais faire ça… au grand jamais) et me voilà tétanisée à ne plus savoir si je dois agir ou non pour me sortir de ce mauvais pas… Je ne peux donc pas agir quand il le faudrait… Je bouge souvent quand il est trop tard, et donc le résultat n'est pas à la hauteur de mes espérances et je me fais de belles frayeurs…

 

En écrivant tout ça je réalise qu'en même temps, c'est super grisant parce que ça donne des émotions très fortes : tomber à pic, tenir son équilibre ou réussir à se raccrocher au fil avant de remonter dessus…

 

Maintenant, est-ce que cet équilibre précaire n'est pas profondément recherché pour trouver des émotions fortes… Je plaide coupable ! 

 

Pour ce qui est de la question de la nostalgie, je ne peux dire que oui, oui et re-oui ! Personnellement j'ai très fort l'envie de retrouver un état précédent marqué par la béatitude, l'innocence la lumière et la vérité (il est très clair pour moi que c'est un état perdu un peu comme l'Arcadie), et j'ai en même temps cette espérance de le retrouver (espérance qui est mise rudement à l'épreuve de la réalité qui me rappelle qu'on ne peut pas revenir dans un passé semblable à l'identique)… Sale histoire la vie : bienvenue dans l'ego du 4 !! :rofl: :rofl: :rofl:  :rofl:

Quokka – 4 alpha, X, aile 5

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Juste une parenthèse.

 

"À mon grand regret et au risque de me faire huer, je ne connais pas cet auteur."

Au contraire, il te reste la chance de la découvrir et peut-être de l'aimer. Rosa Montero a écrit dans des genres très divers.

 

Parmi les romans, je te recommanderai en priorité Instructions pour sauver le monde [Version Kindle], quatre destins croisés dans un monde d'une noirceur absolue et avec pourtant plein d'espérance, et Des larmes sous la pluie [Version Kindle], un livre de science-fiction qui est une réflexion sur l'éthique personnelle et socio-politique.

 

À côté, je mettrai deux textes inclassables. Dans La Folle du logis [Version Kindle], dont j'ai déjà parlé, Rosa Montero parle du processus d'écriture à partir d'élément biographiques, auto-biographiques et romancés. Quant à L'Idée ridicule de ne plus jamais te revoir, c'est une biographie de Marie Curie écrite à partir du journal que Marie a écrit à la mort de Pierre Curie et mise en parallèle avec la perte de son propre époux.

 

Voilà tu n'as plus qu'à te précipiter dans la bibliothèque la plus proche et, s'ils ne les ont pas, voter la prochaine fois pour une équipe proposant une politique culturelle décente. :rofl:

 

Très amicalement,

Fabien

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Fabien Chabreuil

Rebonjour la compagnie,
 
Tiens, dans la foulée, une autre définition due à Rosa Montero qui peut-être vous parlera aussi :
 

Mélancolie : conscience aiguë du battement de la vie dans sa course rapide vers la mort, émotion troublante devant la beauté qui s’achève.

 

Si après ça, elle ne devient pas un de vos auteurs fétiches, je ne sais plus quoi faire, moi.

 

Très amicalement,

Fabien

 

Source : Rosa Montero, Le Roi transparent. Paris (France), Métailié, 2008. [Version Kindle]

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Quelle belle définition… Je crois que je l'aime déjà cette nana. :happy:

 

On oublie effectivement souvent de dire que la nostalgie et la mélancolie n'ont vraiment rien à voir… Pour moi la nostalgie est tournée par définition vers le passé et la mélancolie clairement vers l'avenir. Je réalise que souvent je ressens les deux en même temps, ce qui m'empêche encore plus de me mettre en action pour changer les choses à mon grand regret…

 

Pas plus tard qu'hier, j'ai eu une grosse bouffée d'émotion qui ressemblait à ça. Pour remettre dans le contexte, je suis en arrêt maladie pour un accident du travail (rien de grave, mais ça prend la tête) alors que je suis quasiment à la fin d'un CDD qui promet un CDI à la clé. En parallèle, côté famille, j'ai des relations très compliquée avec ma mère au quotidien et un grand père qui est mourant… Bref, tous les ingrédients sont présent pour que mon ego s'exprime avec bonheur.

 

Hier donc, voilà plus d'une semaine que j'étais en arrêt (fracture d'un orteil) avec une mère instinctive qui a du mal à prendre sur elle quand je ne peux pas trop bouger (et pour cause), d'où culpabilité. Après discussion avec ma mère, je réalise que si mon grand père meurt, je risque de ne pas pouvoir aller à son enterrement sous peine de ne pas décrocher le fameux CDI parce que je sors d'un arrêt maladie de deux semaines et donc je peux être vue comme trop peu fiable pour l'année prochaine.

 

Et là le petit vélo intérieur se met en route sur fond de nostalgie et de mélancolie : je suis dégoûtée d'avoir perdue mon indépendance financière et j'ai franchement peur de ne jamais sortir de la situation dans laquelle je me trouve et qui est somme toute invivable…

Je réalise que je mets derrière le CDI que j'attends beaucoup plus d'attentes que je ne le devrais, et mon instinctif refoulé n'aide pas à voir le verre à moitié plein…

 

Pardon pour toute cette papote mais me vient une question sur la nostalgie : peut-on séparer nostalgie et mélancolie ? J'ai la sensation que les deux ont le même ressort d'objectif inaccessible et une vision profondément pessimiste de la vie : quand on est "miné" par une conscience aiguë d'un paradis perdu (nostalgie), peut-on avoir une confiance dans l'avenir et dans une action efficace pour rétablir les choses (anti mélancolie)… mais ce n'est peut être pas le lieu pour se poser cette question, ou bien c'est ma gentil dichotomie de pinaillage… Vive l'ego !! :confused: :confused:

Quokka – 4 alpha, X, aile 5

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,
 
"Peut-on séparer nostalgie et mélancolie ?"
Je ne sais pas répondre avec certitude à cette question. En fait, elle en contient deux :

  1. Peut-il y avoir nostalgie sans mélancolie ?
  2. Peut-il y avoir mélancolie sans nostalgie ?

Ton témoignage propose l'hypothèse “non” à la première question. La nostalgie entraînerait systématiquement la mélancolie.

 

Pour la deuxième question, je peux apporter mon témoignage. J'ai en centre de support un émotionnel intérieur, comme le centre préféré du 4. Je peux parfois vivre de la mélancolie, mais la nostalgie m'est totalement étrangère. Bien sûr, il y a là expression de mon ennéatype 7 : je suis orienté vers le futur et le passé ne m'intéresse pas. Ce n'est donc peut-être pas transposable à un 4.

 

Très amicalement,

Fabien

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