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Philippe Besson


Gus

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Bonjour,

Lors des interminables insomnies qui m’accompagnent sur la période, j’engrange des heures et des heures d’interviews radiophoniques. En écoutant Philippe Besson, interviewé au sujet de son dernier livre Arrête avec tes mensonges [Version Kindle], j’ai cru identifier un 4. Voici les éléments qui m’ont mis la puce à l’oreille.

Compulsion : Éviter à tout prix la banalité

Nagui : C’est une histoire d’amour. Il se trouve que cette histoire d’amour est une histoire d’amour entre deux garçons mais elle pourrait très bien être une histoire d’amour entre deux filles, entre un garçon et une fille. La seule nuance peut-être, et elle est de taille, est qu’il y a cette gêne du jugement des autres.
Philippe Besson : Oui c’est cela. C’est un amour qui réduit au silence, qui est voué à la clandestinité parce que c’est les années 80, que c’est une petite ville de province, et que c’est deux garçons. C’est vrai que c’est des gens qui ont peur du regard, de la moquerie de l’insulte, de l’opprobre ou de la violence. Moi je pourrai assumer les choses… D’ailleurs quand je découvre mon homosexualité… j’en suis pas du tout catastrophé ! C’est pas une nouvelle qui me heu… terrifie parce qu’au contraire…
Malgré la région ?
Malgré la région. Parce que tout simplement, parce que moi, à ce moment-là, je suis un garçon tellement normé que j’ai l’impression de découvrir une sorte de différence et de singularité. Ça me… Je me dis qu'au moins je ne fais pas comme tout le monde. Mais Thomas, mon amoureux, lui, il est enfermé dans cette obligation du silence. C’est-à-dire, il ne veut pas affronter les regards des autres. En plus il est voué à reprendre, à continuer l’histoire familiale… Donc ça veut dire que lui il ne peut pas assumer publiquement… Donc c’est deux garçons enfermés dans le mutisme.

 
Fixation : mélancolie
Mécanisme de défense : sublimation

Nagui : En 1995, vous écoutez Michael Jackson, « You are not alone ».
Patrick Besson : Je la trouve très triste cette chanson. Elle est sur l’album Lyrics. C’est une des chansons les plus lentes de Michael Jackson. C’est un peu sirupeux bien sûr mais, je sais pas, c’est sur l’idée de la disparition de l’amour. Je la vois comme ça, comme un truc extraordinairement triste [...] et la première fois que j’entends ça, je me dis : « Mais quelle tristesse !!!! »
C’est quoi alors ? C’est de la compensation pour…
Non, c’est quelque chose qui… Ça me renvoie à ma propre tristesse. C’est-à-dire que… C’est aussi le propre des chansons. C’est que… C’est que… C’est quelqu’un qui les écrit et ça nous renvoie à quelque chose… Quelque chose qui fait écho à notre propre intimité. Ça nous tend un miroir et on s’y reconnait… Oui, quand j’entends cette chanson-là, ça me ramène à mon propre chagrin.

 
Mécanisme de défense : sublimation
Sublimation dans l’écriture (Dans les années 1995-2000, Patrick était DRH et secrétaire général de l’IFOP avec Laurence Parisot comme « patronne »)…

Nagui : Le 4 septembre 1999, une rupture sentimentale, encore une, fait basculer votre vie définitivement dans l’écriture.
Patrick Besson : Oui, c’est à la suite de cette rupture que je décide de commencer un premier roman qui va parler de l’absence des hommes. Comme quoi, de temps en temps, ça a du bon de se faire larguer ! Ça fait des livres et ça fait des belles chansons. [Chanson de Francis Cabrel, « Hors saison », en fond.]

 

Style de communication : le 4 à tendance à théâtraliser ces émotions
Là je manque un peu de théorie, pour éclairer le point suivant : le 4 comme un « raconteur d’histoire ». Mon seul repère est mon fils de 7 ans, un 4, qui du matin au soir se raconte des histoires avec tout ce qui lui tombe sous la main.

Patrick Besson : Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier. Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.

 
J'ai noté qu'il existait de nombreuses interviews de lui sur le Net : de quoi compléter cette première proposition.
 
Source : « Philippe Besson, interviewé par Nagui », La Bande originale, France Inter, 10 février 2017.

Gus (8 mu, Conservation, aile 9)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Merci Gus pour ce début de typage de Philippe Besson. Je n'ai jamais entendu d'interview ni lu de livre de lui, donc je n'ai pas d'opinion sur son type même si ces premiers éléments vont bien dans un portrait de 4. Comme toujours quand je suis ignorant d'un sujet, j'ai fait quelques recherches sur Internet et donc je rajoute quelques citations extraites de ses livres et qui vont dans la même direction :

  • "Il est plus aisé de n'avoir rien que de n'être rien." (Retour parmi les hommes [Version Kindle])
  • "Les pires douleurs sont celles qu'on s'inflige." (Un garçon d'Italie [Version Kindle])
  • "Mais aimer, ce n'est pas s'installer une fois pour toutes au sommet de ses certitudes. C'est douter toujours, trembler toujours. Et puis, demeurer vigilant pour éviter que le poison mortel de l'habitude ne s'insinue et nous tue, ou pire : nous anesthésie. Ne pas croire que plus rien ne reste à faire mais au contraire séduire, séduire encore. Aimer, ce n'est pas gagner à tous les coups. C'est prendre des risques, faire des partis incertains, connaitre la frayeur de perdre sa mise pour mieux savourer le frisson de la douleur. Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balises. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver, je suis là." (Se résoudre aux adieux [Version Kindle])

"Là, je manque un peu de théorie, pour éclairer le point suivant : le 4 comme un « raconteur d’histoires »."

Le 4 n'est pas systématiquement un raconteur d'histoires. Il a un imaginaire très riche que certains traduisent en histoires qu'ils racontent ou non. L'important est que, si histoire il y a, elle soit dramatisée.

 

« Histoire » est d'ailleurs le nom du style de communication du 7.

 

Très amicalement,

Fabien

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