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l’ennéagramme

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Travailler avec un responsable 4 pour une type 5


Claire5

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Bonjour,

Après avoir laborieusement expérimenté les relations avec un responsable technique 5, puis un autre 3, je teste en ce moment de travailler avec un responsable technique 4. Ouf, l'expérience est plus agréable que les deux précédentes...

Orientation : Sens du beau
L'orientation de sens du beau est ultra visible. Elle se manifeste dans ce cadre professionnel par une grande importance attachée à la présentation de documents. "Bien présenté, à moitié vendu !" comme il dit. J'imagine parce que je devais bien répondre aux commandes, il m'a rapidement fait réaliser une foule de documents de communication (notamment pour alimenter le site internet), pour expliquer le fonctionnement du service. "Le plus important, c'est que ce soit beau !"

Ce sens du beau s'accompagne d'une ouverture à ce qui est créatif et sort de l'ordinaire. Une proposition de présentation que je lui avais faite sous forme de carte heuristique lui a beaucoup plu. Le format du document s'est fait retoqué à l'échelon supérieur, à la grande déception du 4 (qui m'a alors quand même suggéré de regarder du côté du "flat design", car il ne voulait pas faire quelque chose d'ordinaire).

Autres de ces phrases : "S'il y a bien quelque chose d'important, c'est la communication [au sens présentation]" ou "cette présentation elle est super, elle donne l'image d'un service jeune et dynamique !"
Je remarque aussi qu'il a beaucoup de goût pour ses tenues vestimentaires.

Attachement à l'image
Le sujet du site internet a été un sujet qu'il a énormément investi, bien que très peu prioritaire disons… selon d'autres points de vue. Il avait quand même conscience qu'"on va nous reprocher d'avoir passé trop de temps sur ces présentations". D'une manière général, il est — un peu trop — attentif à ce qu'on peut lui reprocher.

Une chose qui est à l'opposée complète de mon propre fonctionnement, c'est son souci quasi permanent de démontrer aux autres (hiérarchie, élus), que lui et/ou son service est performant, compétent, etc. Il faut dire qu'il est pas mal remis en question sur ces sujets-là. Pour ma part, j'estime que s'il est convaincu d'être compétent, il n'a pas besoin de le démontrer aux autres. Il se bat pour montrer ces qualités d'une manière un peu agressive qui fait penser au sous-type sexuel Compétition.

Encore une fois pour moi avec l'ennéagramme, il y a des fonctionnements chez les autres que j'ai beau comprendre à la lumière du modèle… ça me laisse toujours autant perplexe. :perplexe:

Compétition / vision élitiste du service
Le 4 constatait que notre vice-président en charge de notre service était très exigent. Et complétait : "Il nous attend là [à un niveau élevé], il faut qu'on soit au-dessus."

Urgence
Une caractéristique de ce 4 — partagée, selon Le Grand livre de l'Ennéagramme, souvent pas les 4 dans le milieu professionnel — est la création artificielle d'urgences. Au dernier moment, il faut absolument faire ceci ou cela.
Info pour les 4 qui manageraient des 5 : au cas où vous ne l'auriez pas imaginé — je pense que mon vécu serait partagé par d'autres 5 —, cette attitude n'est pas appréciée. Si je vous signale un problème, que vous ne considérez pas son importance pendant trois semaines, merci de ne pas vous réveiller en catastrophe un vendredi de veille de départ en vacances… Vous pouvez êtes sûr que je vais mettre beaucoup de mauvaise volonté pour vous aider, à solutionner cette dramatique urgence. Je n'aime pas qu'on consomme abusivement mon énergie. Or anticiper les problèmes et la charge de travail me permet d'utiliser au mieux cette énergie et donc de l'économiser.
 
Créativité
D'après Le Grand livre de l'Ennéagramme : "Son imagination féconde est source d'idées créatives pour lancer des activités nouvelles ou améliorer les existantes." Nous avons la chance d'être dans un service en mutation, qui s'est agrandi, et pour lequel le 4 à une vraie vision : refonte et améliorations  des procédures, augmentation de la qualité du service. Ouf ! C'est un vrai soulagement pour moi, qui n'arrivais à rien faire changer avec mes précédentes directions.

Ergotage, manque de réalisme
Cependant, si le 4 a le don pour débarquer à l'improviste dans le bureau avec plein d'idées d'améliorations, il est un peu plus absent pour le suivi de la mise en œuvre (heureusement qu'il y en a qui bossent derrière !).
 
Si j'adhère aux idées innovantes/ambitieuses pour le service, je le suis un peu moins sur ses longs discours théorique sur le pourquoi de la démarche, son sens profond, etc. Souvent il ne veut pas rentrer dans les détails pratiques et ça m'agace, car à ce compte là, autant ne pas perdre de temps dans l'ergotage.
 
Style de communication
Il n'a pas de mal à rendre sa communication verbale assez… vivante et expressive. Le drame quotidien, c'est de travailler dans des conditions terribles avec une direction qui nous met des bâtons dans les roues. Il est par ailleurs impliqué dans des démarche artistiques (direction d'une compagnie professionnelle de théâtre, chorale, etc.).
 
Expression laconique, pour éviter le rejet ? : En réponse à un mail anodin que j'envoyais à plusieurs personnes pour donner une information, il répond juste : "Je suis surpris…" Euh oui ? Par quoi ? Bonjour-au revoir… Bon j'ai essayé de mettre mon ego de côté ("Je ne réponds pas à un mail aussi imprécis ! Tant pis pour lui !") pour lui détailler le pourquoi de l'info et lui rappeler qu'il devait être déjà au courant.

Introjection
J'ai l'impression que le mécanisme d'introjection chez ce 4 l’amène à se couper complètement de la réalité des faits.

  • Dans un sens, Il est un peu paranoïaque du rejet : il a l'impression que sa direction veut le "piéger", en mettant en évidence des erreurs qu'il n'aurait pas commises. Je ne connais pas très bien notre directeur, mais aux premiers abords, je le perçois plutôt comme inoffensif, en tout cas pas de nature à chercher à "piéger" un collaborateur.
  • Dans l'autre sens, face à des scuds de la direction qui me paraissaient parfaitement légitimes, le 4 était persuadé que l'on nous accusait à tort !

Dans ce cas, l'exercice de communication avec le type 4 ("accepter l'émotion et exiger la raison") s'avère difficile !
 
Le pire, c'est ce cercle vicieux, illustré par un exemple. Suite à une de ses paranoïas, le 4 m'avait fait changer une délibération venant de la direction… que j'ai dû ensuite remodifier dans le sens initial (le 4 avait vu un piège qui n'en était pas). Ces revirements ont fortement agacé la direction, qui nous a balancé un scud (bon OK, je concède que notre directeur est plutôt maladroit sur la forme de sa communication).

Moi-même, assez agacée d'avoir écouté le 4 qui avait tout compliqué pour rien, j'avais cogité la nuit suivante le lien qu'il devait y avoir avec son mécanisme égotique. Et je ne m'étais pas trompée : le lendemain, le 4 vient me voir pour me reparler du dernier scud. Il voulait avoir mon avis, et il voulait contre-scuder ! ( :surprised: Totalement inapproprié selon moi, et ça n'aurait fait qu'envenimer la situation.)

Je lui ai expliqué calmement pourquoi — selon moi — nous étions en tort. Et qu'il fallait mieux se la fermer. Chose que je n'aurais su faire sans m'y être préparé : j'aurais été tellement abasourdi par le biais cognitif du 4 ! J'aurais été avare de réaction par faute de compréhension.

Mais j'ai réussi à lui faire renoncer à répondre. Ce qui a semblé l'émouvoir pas mal (oui les 5 sont nuls pour lire les expressions non verbales, mais face à un 4 expressif, c'est plus facile).
 
Relation 5-4
J'ai pour habitude quand je démarre une nouvelle relation avec un ennéatype en particulier, de relire les notes des stages Communication et/ou Entreprise le cas échéant. J'ai bien ri en lisant le paragraphe relation professionnelle 4-5, quand le 5 retiré est forcé de dire ce qui ne va pas et le fait avec une froideur toute rationnelle : je pense que j'aurais été complètement capable d'une telle réaction !

Mon contrat se terminera bientôt, notre collaboration n'aura pas durée assez pour dégénérer, au contraire j'ai plutôt apprécié au global. Mais il n'est pas improbable que je recroise des 4 sur mon chemin professionnel, alors autant apprendre.

Dans mon idéal, l'ennéagramme donne la formule magique de communication pour que les relations fonctionnent — et c'est mon domaine de préoccupation. Mais en pratique, je trouve ça encore assez difficile ! Mon ego aurait tellement envie de dire "froidement ce qui ne va pas" pour faire retomber un 4 sur terre, pour qu'il arrête de me faire perdre du temps, ou simplement pour reposer de la logique et du pragmatisme.

Très amicalement
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Merci Claire pour ce nouveau portrait.

 

As-tu pu voir la manifestation de la passion d'envie chez ton responsable technique ?

 

"Encore une fois pour moi avec l'ennéagramme, il y a des fonctionnements chez les autres que j'ai beau comprendre à la lumière du modèle… ça me laisse toujours autant perplexe."

C'est normal. L'ego est toujours là et peut trouver les préoccupations des autres bizarres ou vaines. Tant que la connexion à l'essence est là aussi avec la compréhension du centre mental supérieur et l'acceptation et la compassion du centre émotionnel supérieur et tant que cela aboutit à une action juste vis-à-vis de l'autre, tout va bien.

 

Si cette perplexité est trop fréquente, je te suggère de refaire l'exercice du stage Essence dans lequel nous vivons de l'intérieur les souffrances des neuf ego. Quelles que soient les circonstances, je conseille de faire cet exercice a minima un ou deux fois par an à titre de piqûre de rappel. Tu peux aussi ajouter quelques Tong Len, ça ne mange pas de pain !

 

"Dans mon idéal, l'ennéagramme donne la formule magique de communication pour que les relations fonctionnent — et c'est mon domaine de préoccupation. Mais en pratique, je trouve ça encore assez difficile ! Mon ego aurait tellement envie de dire "froidement ce qui ne va pas" pour faire retomber un 4 sur terre, pour qu'il arrête de me faire perdre du temps, ou simplement pour reposer de la logique et du pragmatisme."

Comme tu le sais, c'est un déchirement pour mon ego de 7 de le dire, il n'y a pas de formule magique. L'accès à l'essence n'est jamais acquis et la métanoïa est volonté.

 

C'est effectivement souvent tentant de se lâcher et de se remettre à utiliser le mode de communication de son ego. Et après tout, pourquoi pas ? Il n'est pas mauvais en soi, c'est son déclenchement automatique qui est gênant. Tu pourrais là aussi refaire un des exercices du stage Essence, “Sortir de la dualité”, en l'appliquant à la communication. Il y a forcément des moments où le style de communication de l'ego du 5 est approprié et où l'utiliser rendra heureux à la fois ton ego et ton essence. Et comme le dit le vieux proverbe que je viens juste d'inventer : ego content, ego moins chiant.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Claire,

 

Merci pour ce typage-témoignage, que j’ai lu… à la lumière du filtre de mon type 3. Et je me disais (biais fréquent) : « Et si c’était un 3 aile 4 ? » As-tu envisagé cette hypothèse ? Ce que je te donne, ce sont quelques intuitions, et comme tu connais bien cette personne, et moi non, cela sera peut-être inutile, mais à te lire :

  • Ce que tu évoques comme une quête de la beauté me semble très tournée vers l’extérieur : il faut que les autres le remarquent, et ton chef parle de « bien vendu ». J’y entends ce que moi j’appellerais de la propagande. Il s’agit de montrer l’utilité du service (et donc du chef ?) aux autres.
  • « Un peu paranoïaque du rejet » : est-ce que ça pourrait être un 3 qui a une désintégration en 6 ? (Oui, je suis un 3 mu qui se désintègre en 6, quand je te disais que j’apportais mon biais !) Je me suis senti souvent réagir avec ce genre de projection de 6 dans les situations où j’étais (mon ego était) mal à l’aise. Or dans la situation que tu décris, j’entends de la projection mêlée à un souci d’image, et ça m’évoque les fonctionnements du 3 que je suis…
  • Enfin, je faisais une remarque au sein d’un groupe de travail ennéagramme que j’ai intégré récemment, et je me demande si elle n’aurait pas sa place ici aussi : « Nous autres, les émotionnels, nous baignons dans les émotions en permanence. Certains ont du mal à les reconnaître (les 3, au hasard), mais si jamais on leur demande “quelle est l’émotion en jeu ici ?”, ils peuvent les reconnaître et les nommer assez précisément. » Et dans ce que tu décris, j’entends beaucoup d’émotions exprimées par ton chef (ou en tout cas, une manière émotionnelle d’aborder la vie). Donc la question devient : pourquoi as-tu privilégié le 4 sur les trois types du centre émotionnel ?
  • Pour reprendre l’antienne de Fabien, derrière le comportement (vouloir contre-scuder par mail), il y a une motivation. Quelle pourrait être la motivation de ton chef ? Et à ton avis, pourquoi a-t-il été ému quand tu as réussi à le convaincre de ne pas répondre ? Qu’est-ce qui se jouait en lui à ce moment ?

Voilà mes quelques intuitions. Du coup, juste pour tester, as-tu regardé la communication 3-5 ? Y aurait-il des éléments qui corroborent ces idées ?

Très amicalement,
Docthib

E3 mu C+/= S+/- X++

"Se coucher tard nuit" (Raymond Devos)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"Donc la question devient : pourquoi as-tu privilégié le 4 sur les trois types du centre émotionnel ?"

D'un point de vue purement théorique, la question aurait dû devenir : "Pourquoi as-tu privilégié le 4 sur les trois types du centre émotionnel et les deux autres types du triangle qui peuvent manifester un émotionnel apparent ?"

 

Très amicalement,

Fabien

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Ah Fabien, tu me tues !! :laugh:

 

Très amicalement,

Christophe

E3 mu C+/= S+/- X++

"Se coucher tard nuit" (Raymond Devos)

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Bonjour à tous,

J'ai trouvé ton analyse intéressante et utile, merci Claire.

Je me souviens d'une relation de travail harmonieuse avec un collègue 4 alpha, comme moi très introverti. Contrairement à ton collègue, Claire, il n'attachait guère d'importance à l'image : j'attribue ce trait à sa forte introversion et au positionnement sur la Spirale Dynamique de notre entreprise et de notre service. Il ne cherchait pas non plus à plaire à la hiérarchie : je l'attribue à son côté 4 rebelle. Moi aussi, comme Docthib, en lisant le portrait de ton supérieur, j'ai été surpris et la pensée 3 m'est venue. Mais revenons à mon ex-collègue.

Je trouvais le contexte de notre service — très technique : systèmes et logiciels — tranquille et égotiquement confortable, mais les émotions y étaient tout de même trop réprimées, et cette relation avec ce collègue me réconfortait tout en me rendant plus humain. Foin du matérialisme ! L'instinct sexuel du 5 (Confidence) se manifestait aussi. Ces états d'âme qu'il exprimait, oui, je les vivais aussi parfois. Ainsi les sentiments d'envie (par rapport à certains collègues ou à d'autres catégories professionnelles), d'injustice sociale, d'inadéquation sociale, de dépit, de découragement, d'aquoibonisme. Pendant les journées de travail, l'usage de la logique et de nos centres réprimés maintenaient nos tourments à distance.

Notre motivation était intrinsèque. Nous aspirions tous deux à un travail de qualité, synthèse de rationnel et d'élégance invisible. Cette synthèse convenait à nos caractères très introvertis. Elle satisfaisait aussi nos centres de support et préférés. Nous nous levions tôt.

Amicalement,
Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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Bonjour Claire, bonjour à tous,

 

Claire, ton message me donne envie de dire quelques mots de la relation professionnelle que j'ai eue avec un collaborateur 4 dans mon ancien poste. Je l'ai longtemps pris pour un 7 pour son goût des bons mots, son attrait pour la bonne chère, et surtout, un besoin irrépressible de se lancer dans plein de projets un peu farfelus, ce que j'interprétais comme de la planification du 7 (je n'avais à l'époque pas bien saisi le sens "échappatoires" de la fixation de cet ennéatype), alors qu'il s'agissait surtout d'un évitement de la banalité typiquement 4. Cela m'a permis de prendre conscience de la confusion possible 4-7 que traduit bien le modèle de la Process Com (stage Connexions), puisque ces ennéatypes se retrouvent tous deux dans le profil Rebelle.

 

Mais comme souvent, il y a des éléments qui ne collaient pas. Le plus flagrant étant l'absence totale de joie et d'optimisme (au premier abord — et même au second — ce collaborateur me paraissait désespéré). Puis une collègue, à qui j'avais parlé d'ennéagramme, m'a dit qu'elle l'imaginait difficilement comme un mental en centre préféré, ce dernier ayant quand même réussi à se pointer à une réunion avec un client sans la présentation qu'il devait faire devant eux (ce qui, au passage, a mis hors d'eux les deux 6 qui l'accompagnaient !). Réprimant le mental, je n'ai pas été aussi choqué qu'elle par cette situation, mais après réflexion, j'ai reconnu que c'était quand même un indice fort contre l'hypothèse d'une préférence pour le mental.

 

Et en explorant l'hypothèse 4, la pelote s'est déroulée tout naturellement. Cette personne a la carrière la plus originale qui soit (il est passé en moins de 20 ans par les métiers de poissonnier, représentant en import-export, professeur d'histoire, puis finalement chargé d'études dans le domaine de l'aménagement du territoire), et son évitement de la banalité se retrouve autant dans son apparence vestimentaire (côté je me néglige et j'assume) que dans son intérêt pour les études que je lui ai confiées : il commençait à être heureux quand je lui trouvais une étude qui sortait des sentiers battus, et qu'il se débrouillait pour en faire un truc encore plus original que ce que c'était au départ, quelque chose de vraiment unique. En termes de communication avec les clients, c'était du tout ou rien : soit ceux-ci étaient ravis de cette créativité et j'avais d'excellents retours, soit ceux-ci essayaient de le remettre dans les rails et j'avais des réclamations.

 

Le mode de communication "Drame" était également très visible. Pas un matin sans une plainte ou une inquiétude sur (au choix) l'ambiance morose de l'équipe, les derniers choix politiques de notre gouvernement, la santé de la collègue, le dysfonctionnement de l'association de voile dont il était trésorier, etc. En tant que 9, cette expression mettait à mal mon besoin d'harmonie que je souhaitais dans le service, et il m'a fallu un peu de temps pour apprendre à garder de la distance vis-à-vis de ce mode de communication (cela ne disait rien sur moi ni sur l'équipe).

 

Comme toi, Claire, mon 4 s'investissait beaucoup là où on ne l'attendait pas, parfois au détriment de là où on l'attendait. C'est lui qui a porté le projet de constituer une photothèque dans le service, il s'occupait de gérer le parc à vélos électriques du service et était devenu spécialiste des différents modèles de vélos et de leurs technologies. Je lui ai parlé de cartes mentales (je lui avais passé un bouquin que Patricia m'avait recommandé) et deux mois plus tard, il envoie tout fier un message à l'équipe pour nous montrer sa restitution d'une conférence à laquelle il a assisté… sous forme de carte mentale en forme de vélo !

 

Enfin, si les idées innovantes le portaient, la mise en œuvre faisait parfois défaut. Je l'ai vu s'enthousiasmer pour un projet commun avec un laboratoire d'essais à côté de notre service (dans le genre farfelu, on ne faisait pas mieux) mais jamais rien n'est sorti de terre, le laboratoire attendant qu'on vienne vers eux avec du concret. La principale difficulté en tant que manager a été de trouver un juste équilibre entre respect de son besoin d'originalité (facteur de motivation principal chez lui) et la nécessité de le cadrer et de le faire travailler sur les études du service (que nous ne choisissions pas forcément). Et pour un 9, recadrer, ça demande un effort…

 

Ce que je retiens aujourd'hui dans la communication avec ce 4 est l'impression qu'il avait besoin d'un traitement à part. Je me souviens de conversations qui, avec toute autre personne, auraient duré une heure mais qui avec lui en faisaient trois, car il passait son temps à me raconter son ressenti sur une visite de terrain (probablement un effet du mécanisme de défense) et je me laissais porter par son récit, car il y a quelque chose d'agréable à suivre un 4 dans son monde intérieur. Je me souviens aussi de cette difficulté à retourner sur Terre (oui, "accepter l'émotion et exiger la raison" est un exercice difficile !) pour simplement en revenir aux faits, aux délais de l'étude, aux attentes du client, toutes choses qui paraissaient hors de ses préoccupations. J'étais partagé entre le désir de laisser libre cours à cette créativité que je ne rencontrais chez aucun autre de mes collaborateurs et le besoin de faire preuve d'équité vis-à-vis des autres membres de l'équipe (pourquoi lui aurait-il droit de n'en faire qu'à sa tête ?). Cet équilibre a été plus ou moins facile à trouver en fonction de nos degrés respectifs d'intégration ou de désintégration.

 

Le lendemain, le 4 vient me voir pour me reparler du dernier scud. Il voulait avoir mon avis, et il voulait contre-scuder !

 

Je n'ai pas compté le nombre de missiles qui circulent dans ton travail, Claire, mais à ta place, je chercherais l'emplacement de l'abri anti-atomique ! :laugh: Même si je sais que "scuder" est une expression courante dans le milieu professionnel, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec cette expression qui fait un parallèle direct entre un lieu de travail et un champ de bataille.

 

Bien amicalement,

Tristan

Tristan (91 mu, C=/-, S++/-, X-/+)

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Bonjour à tous,

 

Je ne vais pas intervenir plus sur le fond de cette discussion, Claire ayant déjà suffisamment de matériel pour compléter sa présentation si elle le désire.

 

Je suis d'accord avec vous sur le fait que beaucoup d'éléments cités par Claire font penser au 3, mais je veux juste rappeler que tout le centre émotionnel est dans l'image — mais laquelle ? Comme le dit Yves cela dépend de certains aspects de la personnalité du 4 et de son positionnement sur la spirale dynamique — et que le 3 est le masque le plus fréquemment porté par un 4 qui veut réussir en entreprise. Parfois même (cf. stage Entreprise), ce masque ne peut être détecté que lorsqu'on découvre le 4 dans sa vie privée. Pourtant Claire a réussi à observer pas mal des mécanismes égotiques du 4, même si je lui avais demandé son responsable technique en avait aussi manifesté la passion.

 

"Même si je sais que ‘scuder’ est une expression courante dans le milieu professionnel, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec cette expression qui fait un parallèle direct entre un lieu de travail et un champ de bataille."

L'emploi en entreprise de métaphores empruntées au langage militaire est une caractéristique marquant du niveau d'existence ORANGE (cf. stage Interactions).

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 2 weeks later...

Bonjour,

Pour la passion d'envie, je suppose par rapport à la description précédente que — sur le seul plan professionnel que je connais —, il a envie de diriger un service qui fait des choses extraordinaires et d'être admiré pour cela (?).

Oui, je me trouve souvent bloquée sur l'acceptation et la compassion du centre émotionnel supérieur par rapports aux préoccupations vaines des autres.

J'ai donc repris mes notes de stage Essence (vécu intérieur des souffrances des 9 types) et j'ai fait quelques Tong Len. La volonté me manque un peu pour être plus assidue dans la pratique. D'ailleurs je me demande, Fabien, n'est-il pas censé avoir au point 6 de l'ennéagramme du processus d'intégration spirituelle, un apport d'énergie extérieur qui se fait tout seul pour activer la métanoïa (dixit l'instinctive réprimée) ? Du coup il faut juste attendre que ça se passe ?

Pour l'exercice de sortie de la dualité sur le style de communication :

  • Pour un style de communication 5 approprié : En fait j'ai bien identifiée des contextes où ce style est approprié, et justement dans le milieu professionnel. Là je peux lâcher l'ego => ego content ! Il s'agit des :
    • Réunions que j'anime : je me suis rendue compte qu'il n'y a pas que les 5 qui détestent perdent du temps dans des réunions improductives. Alors quand j'anime, je ne perds pas de temps, je fixe un cadre et les points sont traités un à un sans digression.
    • Rapports de synthèse : ego super content, ego fier ! Et destinataires des notes/mails/rapports contents aussi.

Là où ça coince, c'est dans les relations interpersonnelles. Pour moi le style de communication 5 est forcément inapproprié. Du coup je me retiens => ego frustré, ego chiant ! Et après je fais des traités chiants à des proches qui ne sont pas concernés par mon boulot, pour évacuer ma frustration : "Comment le manque total de recul de mon collègue peut s'expliquer par la répression de son centre mental de type 1 alpha" ou encore "Outils de gestion d'équerres non mis en place par la personne que je remplace et conséquences dramatiques sur le fonctionnement du service" avec option pour "Mon plan d'action pour remettre tout d'équerre".

Avez-vous des exemples d'une communication 5 adaptée et interpersonnelle, dans le contexte non professionnel ? Pensez-vous que ça existe ? À défaut, je peux faire l'exercice sur de la communication écrite de synthèse ?

  • Pour un style de communication 5 non approprié : cf. plus haut : traités chiants à des gens qui ne sont pas concernés, pour vider mon sac et ma frustration.
  • Pour un style de communication non 5 approprié : je pense à plein de moments que je passe avec des proches à parler de tout et de rien, sans structuration particulière.
  • Pour un style de communication non 5 non approprié : là aussi je bloque, je ne trouve pas d'exemple qui me soit propre. Des idées ?

Pour l'hypothèse du 3 : je ne l'ai pas envisagée. Sa volonté de donner une image de réussite/éviter les échecs est trop contextualisée vis-à-vis d'une poignée de personnes. Et puis c'est clairement affiché, auprès de ses équipes par exemple. Avec nous il ne montre pas la réussite. Il revendique juste de rechercher l'image de réussite auprès de certaines personnes.

 

Je n'ai pas fait d'interprétations sur son émotion (tout du moins celle que j'ai cru reconnaître) après l'avoir convaincu de s'abstenir de répondre à notre directeur. Mis à part que ce sujet lui tenait visiblement à cœur. Il avait déjà eu les larmes aux yeux devant notre service pour une histoire relative à des mises en cause par sa hiérarchie.

Ensuite, je n'ai pas remarqué de bascule du centre émotionnel. Je le vois toujours au premier plan. Je ne vois que de la sincérité émotionnelle dans son discours, je n'ai pas cette impression de fausseté que je peux avoir face à des 3.

Enfin, il s'investit dans les projets qui l'intéressent, mais ce ne sont pas des choix très stratégiques si l'ont cherche vraiment la réussite au sens 3 (je ne parle pas des heures d'ergotage sur des détails, bonjour l'efficacité). Idem son code vestimentaire est atypique. Il a plus le style "type un peu farfelu avec lunettes à montures rondes turquoises et passages chez le coiffeur pas assez fréquents" que le style "directeur des services techniques" attendu.

Vous tenez à ce que je développe pourquoi j'ai exclu le 9 mu, 6 alpha et 2 ? Cela me motive moyennement.

Sinon je vous rassure, le nombre de missiles qui circulent dans ce travail est très limité. Relativement à mon expérience précédente, c'est même plutôt peinard.

Très amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Bonjour à tous,

 

Merci Claire pour ce complément.

"Pour la passion d'envie, je suppose par rapport à la description précédente que — sur le seul plan professionnel que je connais —, il a envie de diriger un service qui fait des choses extraordinaires et d'être admiré pour cela (?)."
L'envie n'est pas le désir, elle est connectée aux autres : ce qu'ils possèdent et qui me manque. La manière dont tu formules cela fait plus penser à la compulsion, mais bien sûr derrière la compulsion, il y a la passion.

"D'ailleurs je me demande, Fabien, n'est-il pas censé avoir au point 6 de l'ennéagramme du processus d'intégration spirituelle, un apport d'énergie extérieur qui se fait tout seul pour activer la métanoïa (dixit l'instinctive réprimée) ? Du coup il faut juste attendre que ça se passe ?"

:rofl: La théorie de l'ennéagramme des processus dit qu'à chaque point du triangle, chaque point-choc, il y a un risque de croire le travail achevé et donc de s'arrêter là. Il faut une impulsion pour continuer, et cette impulsion vient souvent d'un élément venant de l'extérieur : un enseignant, un ami ou un parent nous pousse, ou un événement nous fait réaliser que le processus n'est pas achevé, etc.

 

La connaissance de l'ennéagramme de l'évolution spirituelle pourrait être un point-choc suffisant… :tongue:

"Là où ça coince, c'est dans les relations interpersonnelles. Pour moi le style de communication 5 est forcément inapproprié."

Ah non ! Il peut être adapté en des tas de circonstances, par exemple quand le 5 et son partenaire ont une décision importante à prendre ensemble, ou quand le partenaire du 5 est submergé par les émotions (un jour, en stage Communication, une femme 4 a dit de son mari 5 qu'il lui avait sauvé la vie, au sens propre du terme, en la ramenant à la raison quand elle était au plus bas de son grand-huit émotionnel).

 

Dans son chapitre "S'entendre avec les neuf ennéatypes", Le Grand livre de l'ennéagramme donne un autre exemple de communication 4-5 où le style du 5 est utile.

 

"Pour un style de communication non 5 non approprié : là aussi je bloque, je ne trouve pas d'exemple qui me soit propre. Des idées ?"

Dans son chapitre "S'entendre avec les neuf ennéatypes", Le Grand livre de l'ennéagramme donne un exemple de communication non approprié pour chaque profil. Peut-être peux-tu y trouver l'inspiration ? Si non, reviens à la charge.

 

"Vous tenez à ce que je développe pourquoi j'ai exclu le 9 mu, 6 alpha et 2 ? Cela me motive moyennement."
Ne te force pas. Tu es ici avec déjà beaucoup de générosité.

Très amicalement,
Fabien

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Bonjour à tous,

Après avoir lu ton second message, Claire, je trouve ton supérieur plutôt sympathique. Peut-être est-ce lié aux exercices que tu as pratiqués ? J'ai aussi apprécié ton humour.

"Avez-vous des exemples d'une communication 5 adaptée et interpersonnelle, dans le contexte non professionnel ?"
Avec une amie 8 mu, mon argumentation logique était vite cassée par ses arguments émotionnels. Cependant, après quelque temps, je constatais souvent que mes arguments avaient été, pas forcément acceptés, mais considérés et examinés. Elle utilisait son centre mental en troisième, une fois seule, après avoir réagi instinctivement et émotionnellement. Comme dans le cas d'une autre amie, 4 mu, l'usage de son centre réprimé lui donnait un peu de cette confiance en elle-même qui lui manquait tant.

"Pour un style de communication non 5 non approprié : là aussi je bloque, je ne trouve pas d'exemple qui me soit propre. Des idées ?"
Un jour, à propos d'un délit dont j'avais été victime, je me suis laissé influencer par les soupçons de mes voisins d'immeuble (oui, je suis influençable), portant sur un adolescent identifié. Au lieu de poser des questions objectives à celui-ci, à la façon « commissaire Maigret », je l'ai accusé et sermonné avec colère.

Il m'est aussi arrivé de tenir des propos excessivement sceptiques, voire nihilistes, avec une personne enchantée par tel film ou tel auteur.

Amicalement,
Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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  • 2 months later...

Bonjour,
 
Tout d'abord, je vous signale que j'avais bien fini par trouver un exemple de communication non 5 et non approprié, et que j'avais pu faire l'exercice de sorti de la dualité. Il s'agissait d'une situation où un collègue avait voulu m'imposer un jour de congé et où j'avais répondu d'une manière pas très courageuse par une sorte de rationalisation… Au final ça avait posé plus de problèmes qu'autre chose.

Je viens compléter mes réflexions sur le sujet initial. Ces derniers temps je considère davantage mes différences de fonctionnement avec ce responsable sous l'angle du modèle PAEI vu en stage Cycle des organisations. Pour ma part je me considère PAei (Plus précisément, avec une taille des lettres qui décroit de gauche à droite). Pour ce responsable, je vois de sûr un E, et un profil complet que j'estimerais à -AEi.

L'avantage, c'est qu'il génère pleins d'idées dont je fais la réalisation. J'apprécie son enthousiasme et j'étais tellement habituée à avoir des responsables sans aucune vision, que là j’apprécie vraiment l'inverse. Même si parfois je trouve qu'il nous fait perdre un peu de temps à parler pour ne rien dire, d'un autre côté souvent ça me stimule et je suis encore plus motivée (et dans la production) après.

Là où je suis plus mitigée, c'est par rapport à l'ensemble des excès de E : l'incapacité à se concentrer sur un projet, le désintérêt pour les tâches en cours, l'absence de réalisme, l'embrouille. Pour donner un exemple typique : à la fin de mon contrat, il a réussi à négocier auprès de notre hiérarchie ma prolongation (alors que la personne que je remplaçais revenait), pour me faire bosser sur des sujets annexes qu'il considère innovants (que je considère personnellement comme du basique mais bon, je le laisse dans son délire). Il m'avait dit "je tente un coup" (= prise de risque du E, car possibilité selon lui que le truc foire). Il m'avait demandé des éléments et au final c'est moi qui avait rédigé pour lui la note d'arguments législatifs et autres pour ma prolongation (heureusement que je suis là pour assurer P).
 
Et maintenant je suis un peu déconcertée — et en même temps j'aurais du m'y attendre puisque ce schéma s'est déjà produit un certain nombre de fois — car ce projet qui était urgent-important et sur lequel il ne fallait pas se planter il y a un mois, n'est maintenant pas vraiment suivi ni évalué…

J'ai l'impression dans ce cas que le E rejoint l'ego du 4 : envie de projets quand ils sont absents puis manque d'implication quand les choses se concrétisent.
 
Bien amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"J'ai l'impression dans ce cas que le E rejoint l'ego du 4."

Indubitablement… L'ego du 4 pousse ton responsable, Claire, à jouer le rôle E en entreprise, même si tous les 4 n'ont pas le même profil PAEI.

 

"Ce projet qui était urgent-important et sur lequel il ne fallait pas se planter il y a un mois, n'est maintenant pas vraiment suivi ni évalué…"

Suivre et évaluer, ce n'est pas le boulot de E, plutôt celui de P et de A. J'aurais donc envie de te demander s'il n'est pas plutôt -aEi que -AEi.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour,

 

"Suivre et évaluer, ce n'est pas le boulot de E, plutôt celui de P et de A. J'aurais donc envie de te demander s'il n'est pas plutôt -aEi que -AEi."
Au cours des six derniers mois, ce 4 nous a pondu un nouveau tableur Excel de gestion financière de nos opérations d'investissement, avec tableaux croisés dynamiques et menus déroulants. Il m'a également demander de réaliser une fiche de suivi des opérations sur le plan patrimonial, avec boîtes à cocher, etc. pour contrôle avant clôture des dossiers. Enfin, au retour de la personne que je remplaçais, il a tenu avant tout à lui présenter sa nouvelle lubie : une grande réorganisation du dossier informatique de notre service, avec une arborescence détaillée qui tenait sur une feuille A3. Je dois dire que j'étais un peu interloquée, car ça ne me paraissait pas vraiment être la priorité du moment. Surtout qu'il a passé peut-être un après-midi à lui présenter, la semaine même de sa reprise, et que depuis — comme on pouvait s'y attendre — il ne s'est rien passé sur ce sujet et je parie que ça peut rester lettre morte pendant encore au moins six mois.

En fait il y a bien établissement de règles et procédures, mais pas de préoccupation visible de savoir si elles seront suivies. Je suis moi-même A et j'ai mis en place plusieurs outils de gestion dans ce service qui en manquait vraiment, mais les procédures du 4 me paraissent :

  • déconnectées de la réalité : il y avait effectivement des bugs gênants dans l'organisation informatique des dossiers, mais des ajustements à la marges auraient suffi plutôt qu'une révolution complète ;
  • très changeantes : de l'aveu de certaines collègues, le 4 a tellement changé certaines procédures ces derniers temps qu'elles ne cherchent même plus à comprendre où ça en est ;
  • trop contraignantes : là où j'imaginais un auto-contrôle et une auto-discipline de chacun, le 4 a voulu mettre une fiche de contrôle avec un contrôle centralisé.

Avec ces éléments Fabien, tu considérerais un -aEi ou -AEi ?

 

Très amicalement,

Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"Avec ces éléments Fabien, tu considérerais un -aEi ou -AEi ?"

Si je reprends la fiche du rôle A, je lis qu'il a comme objectif : "Élaborer des règles et des procédures permettant de bien faire les choses, et s’assurer qu’elles sont suivies." Puisque seule la première moitié est faite et qu'en plus c'est parfois fait de manière "déconnectée de la réalité", je mettrais un a.

 

Je vois dans ce cas un conflit entre l'ennéatype 4 de ton responsable et un rôle A, conflit que je pourrais aussi vivre en tant que 7. La procédure peut être intéressante à concevoir, mais comme nous sommes tournés vers l'intérieur pourquoi prendre en compte la réalité ? Et comme la répétitivité du quotidien est ennuyeuse, pourquoi contrôler le suivi ?

 

Encore une fois, j'avertis nos lecteurs non formés au cycle des organisations que le paragraphe ci-dessus n'est pas une généralisation de lien entre rôle et ennéatype.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour,

"Puisque seule la première moitié est faite et qu'en plus c'est parfois fait de manière “déconnectée de la réalité”, je mettrais un a."
Ok merci. Ça me va bien. Adjugé pour un a. Donc a priori profil -aEi.

Bien amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Bonjour,

Allez, encore une petite anecdote qui illustre parfaitement bien les mécanismes égotiques de 5 (avarice d'information) face à ceux d'un 4 !

Mes collègues de bureau m'avaient sollicitée pour qu'avant mon départ, je leur fasse une petite formation à un logiciel que je connaissais bien et qui leur serait utile. J'étais disposée à le faire, les conditions pour qu'un 5 donne de l'information, vue en stage Bases, étaient remplies :

  • J'étais convaincu d'être à la hauteur du sujet traité ;
  • J'avais perçu que mes interlocuteurs étaient réellement intéressés par le sujet traité ;
  • J'estimais que mes interlocuteurs avaient les compétences intellectuelles requises pour le sujet traité ;
  • J'avais la certitude que mes interlocuteurs avaient déjà suffisamment d'information sur le sujet traité pour qu'un échange de qualité ait lieu.

Donc bien disposée, je leur avais même fait une proposition des différentes fonctionnalités que je souhaitais leur présenter (hiérarchisées : I/ Fonctions de base II/ Fonctions avancées), en leur demandant si ça leur convenait, et préparé un petit feuillet qui contenait les informations clés relatives à chaque fonction.

Le jour même de la formation, j'apprends que le 4 veut la suivre aussi et qu'il a décidé de se joindre à nous. Pourquoi pas, je suis à la fois étonnée (il n'aura pas à se servir du logiciel qui n'est même pas installé sur son poste) mais contente qu'il s'y intéresse.

Au début, tout se passait bien… jusqu'à ce que le 4 me foute en l'air complètement ma formation ! Déjà, il était étonné que la formation soit sous forme, disons, de travaux dirigés (bah oui, ça me parait quand même plus logique que les gens s'approprient le truc eux-mêmes !). Donc là je crois que mon hypothèse d'une absence de rôle P chez lui se renforce. Monsieur a l'habitude de faire travailler les autres mais pas lui-même. Donc il s'est rapidement désintéressé de la pratique. Et dès qu'il a saisie "le principe" du logiciel, il a commencé à corrompre une de mes autres collègues pour parler des possibilités du logiciel et de ce qu'il fallait développer avec cet outil.

En plus, ladite collègue était celle de tous qui était la moins à l'aise avec l'informatique et que… Disons que je commençais à la trouver une peu limite pour remplir la condition n° 3.

Bref, pendant un temps j'ai continué avec les deux autres qui suivaient encore. Puis j'en ai eu marre. La formation s'est transformée en discussion/monologue du 4 sur la méthode à mettre en place pour utiliser au maximum les potentialités du logiciel, mais sans avoir à trop le pratiquer (externalisation de certaines prestations, projets tous prêts, etc.). Je crois qu'il était là dans sa tache aveugle du manque de respect dont un 4 peut faire preuve.

Ma collègue visiblement un peu gênée a fini par tenter un recadrage : "Bon, il reste une heure maintenant, j'aimerais qu'on voit encore au moins ce point." Sauf qu'entre temps, j'avais un peu analysé la situation et j'avais décidé, en conscience, d'abréger ma souffrance. Raisonnement égotique : "Moi je connais parfaitement bien ce logiciel et j'ai des choses plus intéressantes à faire, donc je ne vais pas faire d'effort." J'ai donc décidé de changer de méthode : "Pour aller plus vite, je vais vous montrer moi-même directement ces fonctionnalités sur mon poste." J'ai donc viré le 4 qui occupait ma place et j'ai montré en trente secondes chrono ces fonctionnalités : "Vous cliquez là, là et là, et hop, clic-clic, voilà c'est fini."

Avec le recul, une solution plus courageuse aurait été de faire moi-même un recadrage ("Initialement et conformément à ce qui avait été annoncé, ce moment était prévu pour apprendre à ceux qui le souhaitaient à utiliser ce logiciel dans ses composantes techniques, et non à faire un brainstorming des possibilités et méthodologies d'utilisation"), puis poursuivre la formation en fonction des attentes et éventuellement sans le 4.

Mais bon, comme on dit, parfois "ego content, ego pas chiant", c'est bien aussi !

Très amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Bonjour à tous,

 

Merci Claire pour cette nouvelle et instructive historiette.

 

"Je crois que mon hypothèse d'une absence de rôle P chez lui se renforce. Monsieur a l'habitude de faire travailler les autres mais pas lui-même."

Je suis d'accord sur cette confirmation de son profil. Par contre, tous les rôles sont une forme de travail… Et de travail utile tant qu'on sait quand ils sont appropriés. Visiblement, ce n'est pas ici le cas de ton responsable 4.

 

"J'avais décidé, en conscience, d'abréger ma souffrance."

Si tu l'avais vraiment décidé en conscience, c'est-à-dire en choisissant de mettre en œuvre volontairement ce que ton ego fait d'habitude automatiquement, ce n'est plus à proprement parlé de l'ego, ou du moins ce n'est pas que lui.

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 3 weeks later...

Bonjour à tous,

 
Avant de finaliser cette discussion, voici quelques dernières réflexions. Pour me replonger dans le modèle du PAEI qui avait suscité de nouveau mon intérêt avec cette conversation, j'ai lu Leading the Leaders : How to Enrich Your Style of Management and Handle People Whose Style is DIfferent From Yours [Version Kindle] d'Ichak Adizes. J'ai trouvé le livre vraiment excellent et j'ai bien rigolé. Cette lecture m'a fait prendre conscience :
  • Que j'étais vraiment et bien avant tout une Productrice, que je pouvais tomber dans les excès du P---. Par exemple en étant comme une gosse (ou une alcoolique) dès qu'on me propose une tâche à faire ("Je m'en occupe ! pose sur mon bureau !") et que j'étais souvent dans la logique : je suis persuadée d'être la plus efficace pour réaliser cette tâche, alors autant que ce soit moi qui fasse.
  • En lien avec ce constat, j'ai compris comment parfois, vouloir résoudre tous les petits problèmes rapidement n'était pas forcément une bonne solution : "The squeakiest wheel is not always the most important one." Et que "people who work too hard have no time to make serious money." En gros qu'il y avait parfois des choses plus intéressantes et non P à faire.
  • Je pense que -aEi est un profil bien adapté pour ce 4 (en tous cas mieux adapté que le -AEi attribué initialement), car dans la description du profil exacerbé --E-, je le retrouve à 70 ou 80 %.
  • Que je conçois encore — malgré cette lecture supplémentaire — assez mal le rôle I. C'est-à-dire que j'ai du mal à le diagnostiquer chez moi et chez les autres, à savoir comment m'y prendre pour en faire, etc.
Et sinon je trouve vraiment dommage que ce 4 ait un déséquilibre avec le profil -aEi, car si on voit juste le côté aEi, il pourrait être presque excellent.
 
Cette conversation peut être clôturée, je ne travaille plus avec ce 4, de nouvelles aventures m'attendent.
 
Très amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"Je trouve vraiment dommage que ce 4 ait un déséquilibre avec le profil -aEi, car si on voit juste le côté aEi, il pourrait être presque excellent."

Presque seulement ! Avec un rôle positionné à -, cet homme ne devrait pas occuper une fonction de management.

 

Comparativement, avec deux lettres en majuscules, tu es bien mieux placée pour exercer des fonctions de responsabilité dans une organisation. Et…

 

"Je conçois encore — malgré cette lecture supplémentaire — assez mal le rôle I. C'est-à-dire que j'ai du mal à le diagnostiquer chez moi et chez les autres, à savoir comment m'y prendre pour en faire, etc."

… tu ferais même un bon leader en passant de i à I.

 

Comprendre et exercer un rôle est l'objet de transes hypnotiques comme le reste… Tu peux donc essayer de t'auto-observer en ce domaine.

 

Peut-être ton ennéatype 5 fait-il une confusion entre rôle I et émotionnel extérieur et freine-t-il donc des quatre fers ? Il me semble que le rôle I peut être rempli dans les trois centres. Par exemple, j'estime avoir un I très fort, sans doute dû à mon sous-type social : la tenue de ce forum en fait partie, et j'exerce le rôle depuis ma hiérarchie des centres en faisant d'abord du mental, puis de l'émotionnel. Avec plus de 4200 messages postés à ce jour, cela représente aussi une quantité de travail instinctif non négligeable.

 

Dans l'idéal donc, un bon I regroupe les trois centres de façon à toucher l'ensemble de l'organisation.

 

Il me semble aussi que I nécessite de la durée. Si j'ai bien compris ton parcours professionnel actuel, tu es amenée à changer assez fréquemment de fonction, voire d'organisation, ce qui ne te facilite pas la tâche.

 

Tu pourrais déterminer dans quelle organisation tu souhaites faire du I, puis chercher des moyens de concrétiser le rôle mettant d'abord en œuvre tes centres préférés et de support. Qu'en penses-tu ?

 

Le PAEI décrit des rôles, et non des traits de personnalité. Cela implique que même si nous avons des tendances naturelles à préférer certains rôles, nous pouvons effectivement soit apprendre les rôles que nous connaissons mal, soit même les activer spontanément si nos conditions de vie le nécessitent. Tu pourrais donc aussi chercher à occuper des fonctions à I fort dans ton travail ou dans d'autres organisations.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,

"Comprendre et exercer un rôle est l'objet de transes hypnotiques comme le reste…"
Effectivement je n'y avais pas pensé. Et il se peut que je sois dans le cas d'une transe d'amnésie et/ou de confusion. Pour pouvoir répondre à tes questions, j'ai dû ressortir mon support de stage Cycle des organisations, car je ne me souvenais plus vraiment de la définition du rôle I, ni des secteurs dans lesquels le rôle est prééminent.

"Si j'ai bien compris ton parcours professionnel actuel, tu es amenée à changer assez fréquemment de fonction, voire d'organisation."
Oui, je viens de démarrer un poste dans une quatrième organisation (en cinq ans d'activités professionnelles), sans compter les stages. Et il s'agit pour l'instant d'un CDD. À chaque fois j'étais dans des structures bien différentes : une en fin de vie (qui est morte à l'heure actuelle), une en début de vie, une en mutation…
 
Dans mes trois précédentes structures, j'ai trouvé à chaque fois des lacunes dans le rôle A. Je me suis focalisée là-dessus en priorité.
 
"Tu pourrais déterminer dans quelle organisation tu souhaites faire du I, puis chercher des moyens de concrétiser le rôle mettant d'abord en œuvre tes centres préférés et de support. Qu'en penses-tu ?"
Sur mon tout nouveau poste, il me semble que faire du I serait approprié (en tout cas de ce que j'arrive à en percevoir malgré ma confusion sur ce rôle). Je suis intéressée pour développer un I. Déjà parce que l'organisation que je viens d'intégrer me semble être à un stade de maturité plus avancé que ce que j'ai connu auparavant (pas de gros problèmes du côté P, A et E a priori). Et ensuite et surtout parce que je vais devoir animer une équipe, et que je n'ai pas du tout envie de ressembler aux gros boulets que j'ai pu avoir dans le passé comme chefs (je pense à luilui et elle, et dans une moindre mesure à celui qui fait l'objet initial de cette conversation). Et enfin tout simplement et bien sûr pour le plaisir d'apprendre de nouvelles choses. Il y a aussi un contexte particulier dans cette organisation qui peut-être nécessite du I (? J'y reviendrai dans un autre message).
 
Concrètement, voici ce que j'imagine pour faire du I avec les différents centres :
  • Centre mental – Chercher à répondre à la question "qui ?" : priorité pour apprendre l'organigramme, les noms prénoms, les styles de chacun (recherche de leur ennéatype, de leurs valeurs, de leur positionnement PAEI, leurs centres d'intérêt, etc.). Chercher à déterminer l'ennéatype de la culture de l'entreprise. Connaître le cadre théorique d'une négociation, de la facilitation.
  • Centre émotionnel – Avoir de l'empathie.
  • Centre instinctif – Être physiquement présent (pause déjeuner, pause café), pratiquer la synchronisation posturale, interroger les personnes sur leur attentes, leurs besoins, leurs opinions.
Qu'en penses-tu ?
 
Bien amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

"Pour pouvoir répondre à tes questions, j'ai dû ressortir mon support de stage Cycle des organisations, car je ne me souvenais plus vraiment de la définition du rôle I, ni des secteurs dans lesquels le rôle est prééminent."
Il y a dans ce modèle le même danger qu'en ennéagramme à donner des noms aux rôles. Quand on découvre un rôle, on a déjà une représentation et des idées liées au nom utilisé. Dans le pire des cas, ces a priori masquent la définition du rôle ; parfois — mieux mais pas terrible non plus — le deux se mélangent. Il faut pas mal de volonté et de travail pour détacher la définition de nos représentations du mot.

 

Pour moi, ce problème est un des éléments importants du manque de qualité de ce que l'on peut entendre parfois sur ces modèles. Je suis confronté régulièrement aux préjugés concernant le Réformateur, le Tragique romantique ou le Boss… :angry:

 

"À chaque fois j'étais dans des structures bien différentes : une en fin de vie (qui est morte à l'heure actuelle), une en début de vie, une en mutation…"
C'est un bel apprentissage !

 

"Concrètement, voici ce que j'imagine pour faire du I avec les différents centres. […] Qu'en penses-tu ?"

Je pense que c'est un très beau programme… pour acquérir les informations permettant de faire du I ! Il me semble normal pour un 5 de commencer par là. Il restera après à se servir de tout cela pour augmenter la cohésion de l'organisation.

Très amicalement,
Fabien

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  • 2 weeks later...

Bonjour à tous,

"Je pense que c'est un très beau programme… pour acquérir les informations permettant de faire du I !"
J'étais un peu dégoûtée en lisant ta réponse. Je croyais que je proposais là la totalité du programme et ne m'était pas rendue compte qu'il ne s'agissait que de la première étape. Du coup je n'ai pas à ce stade d'idées d'actions concrètes pour augmenter la cohésion d'équipe. Peut-être que ça viendra naturellement par la suite ?

Bien amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Claire, j'ai été volontairement un peu provoquant, simplement parce que ton programme s'attache plus à l'acquisition d'informations qu'à leur utilisation. Peut-être n'est-ce qu'une question de formulation, mais, avec un 5, comme je l'avais signalé, il vaut mieux se méfier de ce genre de biais et se conduire comme un gros dégoûtant ! :rofl: Mais comme je l'avais dit aussi, c'est une très belle liste de données à acquérir et, effectivement, c'est quand tu les auras, donc quand tu auras fait un diagnostic de ce qui est à améliorer en termes de rôle I, que tu pourras imaginer des actions concrètes.

 

Très amicalement,

Fabien

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