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Au sujet d'un 5 à 7


Teimour

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Bonjour,

Après avoir lu le dernier livre de Fabien et Patricia, et aussi après avoir participé au stage "bases" de janvier, j'étais convaincu d'être un 5. Cependant, la relecture de mes notes et des documents distribués me fait douter aujourd'hui : ne serais-je pas plutôt un 7 ?

En fait, j'ai l'impression d'utiliser le centre mental à la fois :

  • vers l'extérieur (comprendre le fonctionnement du monde est important pour moi : lire des ouvrages d'économie, de finance, de philosophie, etc. est très plaisant),
  • et vers l'intérieur (j'imagine les plaisirs successifs auxquels je vais me livrer, ce qui en pratique peut donner une journée où je vais passer 1h à lire, puis 1h à jouer (plutôt aux échecs qu'à la marelle hein), puis à déjeuner, puis à lire sur un autre sujet, puis à sortir, puis à jouer à nouveau etc. tout en sachant que je n'aimerais pas consacrer toute ma journée à une seule de ces activités.

La diversité de mes centres d'intérêts est pour moi essentielle. J'adore la nouveauté, prendre du bon temps, avec le minimum de contraintes. Je me rends aussi compte que j'évite absolument toute souffrance. Quand je la vois arriver, je change immédiatement d'objet ou de sujet. Bref, un bon profil de 7 ne semble t-il pas ?

Et pourtant, je ne m'identifie pas à l'image d'un 7 glouton, volubile, insatisfait. Je n'ai pas l'impression de vouloir tout faire en même temps, j'aime garder les pieds sur terre. La métaphore de la batterie qui se recharge dans les périodes de solitude est très parlante pour moi. Les mondanités m'ennuient en général profondément, sauf si j'ai l'occasion de partager des connaissances ou de plaisanter. Je reste en fait seul la plupart du temps, sans que cela ne m'ennuie le moins du monde.

Je suis donc certainement d'un sous-type "conservation", mais mon ennéatype reste encore flou pour moi…

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Bienvenue sur ce forum, Teimour.

 

"Après avoir lu le dernier livre de Fabien et Patricia, et aussi après avoir participé au stage "bases" de janvier, j'étais convaincu d'être un 5."

Oui, je me souviens que tu es arrivé en stage avec cette certitude. Quel que soit le moment où on définit son type, le danger est ne plus voir que ce qui le confirme et d'ignorer le reste. C'est pourquoi nous disons en fin de stage de base que la première chose à faire est de vérifier son ennéatype et que nous donnons quelques pistes pour cela.

 

"En fait, j'ai l'impression d'utiliser le centre mental à la fois vers l'extérieur et vers l'intérieur."

Heureusement ! La direction d'utilisation du centre préféré est, elle aussi, une préférence. Si on préfère utiliser un centre mental préféré vers l'intérieur, on est un 7 ; si on préfère l'utiliser vers l'extérieur, on est un 5 ; si on voudrait l'utiliser à la fois vers l'intérieur et vers l'extérieur et que, du coup, le centre est parfois réprimé, on est un 6.

 

"La diversité de mes centres d'intérêts est pour moi essentielle."

Ce n'est pas interdit à un 5. Cependant, il y a chez lui un besoin d'approfondissement d'au moins un sujet étudié.

 

Personnellement, apprendre est ma plus grande source de plaisir, mais je sais que je ne suis pas un 5 parce que :

  1. Si mon ego a le choix entre explorer un sujet nouveau et approfondir quelque chose de déjà connu, il optera sans hésiter pour la première option ;
  2. Dès que je sais quelque chose, même un peu, mon ego veut absolument le raconter à quelqu'un parce qu'un plaisir cela se partage (absence de la passion d'avarice) ;
  3. Je ne vis pas la fixation de détachement.

Il est significatif que les deux derniers points se manifestent malgré une évidente introversion.

 

"J'adore la nouveauté, prendre du bon temps, avec le minimum de contraintes. Je me rends aussi compte que j'évite absolument toute souffrance. Quand je la vois arriver, je change immédiatement d'objet ou de sujet. Bref, un bon profil de 7 ne semble t-il pas ?"
Oui, ce sont la compulsion et la fixation du 7.

 

"Et pourtant, je ne m'identifie pas à l'image d'un 7 glouton […]"

La gloutonnerie fait partie du kit du 7. Comme c'est sa passion, il n'y a pas de 7 s'il n'y a pas de gloutonnerie. Toutefois, il faut faire attention au sens du mot. La gloutonnerie du 7 est abus des choses qui lui plaisent quelles qu'elles soient.

 

Le mot gloutonnerie est tellement associé à l'excès alimentaire que nous préférons utiliser le mot intempérance qui est moins connoté. Ceci dit, il est rare que le 7 n'aime pas les plaisirs de la chère (en plus de ceux de la chair), mais comme ce n'est qu'un comportement, c'est bien évidemment possible. Il suffit par exemple pour cela que cette gourmandise soit associée à une souffrance (par exemple, il a des problèmes de digestion) ou qu'elle soit sacrifiée à un plus grand plaisir (par exemple, il aime faire de l'escalade en haute montagne, et cela implique une très bonne forme physique et un régime contrôlé).

 

"[…] volubile, […]"

C'est encore un comportement. Personnellement je n'ai jamais vu la faconde citée comme caractéristique de l'ego du 7.

 

"[…] insatisfait."

Dès un plaisir atteint, il en faut, pour le 7, un nouveau. Il y a donc effectivement une insatisfaction permanente mais qui n'est pas toujours conscientisée.

 

"Je suis donc certainement d'un sous-type “conservation”"

Donc ? Je ne vois pas en quoi ce que tu dis pointe obligatoirement vers un instinct de conservation.

 

Si pour d'autres raisons, tu as une certitude à propos de cet instinct, je te rappelle que celui du 5 s'appelle "Château fort" et celui du 7 "Clan", ce qui est quasiment le contraire. Or on n'est pas d'un type si on ne se reconnaît pas dans le sous-type correspondant à son ou ses instincts blessés.

 

Pour trancher, il faut revenir aux mécanismes de base des ennéatypes, passion, fixation et mécanisme de défense. Tu nous avais décrit au stage de Bases la présence de ceux du 5. Qu'en est-il de ceux du 7 ? Comme un 5 alpha se désintègre en 7 et qu'un 7 mu se désintègre en 5, les deux peuvent être présents. Dans ce cas, lesquels correspondent à un fonctionnement habituel et lesquels à un stress important ?

 

Très amicalement,

Fabien

 

P.-S. : du fait de la bascule des centres préférés du triangle, un centre mental préféré apparent peut aussi pointer vers les ennéatypes 9 alpha et 3 mu. En plus des hypothèses 5, 6 et 7, il est souhaitable d'envisager aussi ces deux-là.

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Bonjour Teimour et je te souhaite la bienvenue sur le forum !

J'étais au stage Bases de janvier. :wink:

Deux exemples récents concernant la rétention d'informations et la différence entre 7 et 5.

Ma fille 5 a pris connaissance, il y a plusieurs mois, d'informations qui pouvaient m'intéresser. Elle savait que le domaine en question m'intéresse. Pourtant elle ne m'a rien dit.

Plus tard, j'apprends par un ami 7 la même info. Je partage avec ma fille. Sa réponse :

Je sais ça depuis des mois !

Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

Tu ne m'as rien demandé et si le sujet t'intéresse, tu n'as qu'à t'informer davantage !

Autre exemple d'une amie 7 qui s'est cru 5 pendant des années. Hier soir, je lui parlais de rétention d'information. Sa réaction : "Pourquoi ? Ça fait tellement plaisir de partager une info !" Après une longue discussion il s'avère que pour elle garder une info lui demande beaucoup d'efforts et son instinctif réprimé associant efforts et souffrance… Son ego la pousse littéralement à partager les infos car les garder pour elle lui demande trop d'efforts ! Et dans son empressement à partager, elle ne va pas toujours prendre le temps de vérifier l'information, encore moins d'approfondir le sujet en question !
Par contre elle viendra facilement vers moi pour savoir ce que j'ai appris de plus.
C'est par elle que j'ai connu l'ennéagramme mais c'est vers moi qu'elle vient pour avoir des infos sur le sujet.

De plus comme je le lui avais dit il y déjà des années : elle connaît un peu de choses sur une multitude de sujets mais n'a pas de domaine de spécialité. Approfondir et se concentrer sur un sujet lui demande des efforts et pour elle, efforts égale souffrance, donc… Son ego la pousse à prendre ce temps plutôt pour apprendre quelques notions d'un nouveau sujet !

Et sinon, effectivement, ne pas oublier les autres types ayant la même hiérarchie des centres…

Au plaisir de te recroiser ici,
Kayla

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Merci pour vos retours, il est bien agréable de se sentir aidé dans sa recherche ! J'ai bien conscience que je suis allé un peu vite en besogne, sans avoir correctement compris toutes les notions de l'ennéagramme…

 

Pour revenir aux mécanismes de bases du 7, comme conseillé par Fabien :

 

Après réflexion, ma passion d'intempérance se manifeste probablement dans les plaisirs de la chair (et plus encore en situation de stress…). Je ne m'étais pas considéré comme glouton car ma passion n'est pas dans les excès alimentaires (j'aime beaucoup manger, mais je prends mon temps pour apprécier, et ceci en quantité raisonnable).

 

Stress ou pas, j'ai la fixation de planification. Par exemple, j'ai toujours un livre en attente d'être lu sur ma liseuse, j'ai en réserve un autre endroit où aller. Même si c'est socialement malvenu, je n'hésite pas à m'évader si une situation devient désagréable.

 

Concernant le mécanisme de défense, je n'ai pas l'impression de rationaliser. J'accepte facilement d'avoir tort si l'argumentation adverse est convaincante. Mais s'il y a stress, je vais perdre patience et je peux alors me braquer.

 

Quant à ma fierté, je pense être optimiste. Par exemple, je suis convaincu que la deuxième partie de ma vie sera meilleure que la première ! Quant aux conversations sur la peur de l'avenir, elle m'agacent !

 

J'ai encore du mal pour déterminer la direction préférée de mon centre mental. En fait, si je suis attaché à beaucoup d'activités "extérieures", je crois me rendre compte qu'elles sont en fait davantage à mon propre service qu'à une volonté de compréhension désintéressée du monde. Par exemple, je m'intéresse entre autres :

  • à la philosophie, mais dans le but de trouver des idées et des règles de conduite pour me sentir le mieux possible ;
  • à la finance, mais surtout parce que cela m'a mis sur le chemin de l'indépendance financière (l'objectif étant de se passer de travailler !) ;
  • au jeu d'échecs qui est à tout moment un formidable outil d'évasion.
Mais bon, tout est loin d'être clair pour moi. Ainsi, si je reprends ci-dessous les trois points évoqués par Fabien pour savoir qu'il n'est pas un 5 :

 

"Si mon ego a le choix entre explorer un sujet nouveau et approfondir quelque chose de déjà connu, il optera sans hésiter pour la première option."

Pour moi, cela dépend ! Par exemple, mon domaine dont l'étude est la plus approfondie est le jeu d'échecs. Mais ce jeu est tellement fantastique que je n'ai aucune envie de m'investir dans un autre jeu. D'un autre côté, je pars fréquemment en vacances et je remarque que mes dix derniers voyages l'ont été dans dix pays différents : je choisis toujours sans hésiter la destination où je ne suis jamais allé.

 

"Dès que je sais quelque chose, même un peu, mon ego veut absolument le raconter à quelqu'un parce qu'un plaisir cela se partage (absence de la passion d'avarice)."

Cela dépend aussi, car j'ai tendance à "compartimentaliser". Je suis très content de partager avec une autre personne, mais uniquement si je sais que le sujet l'intéresse, afin qu'il y ait un échange (je n'ai donc pas le comportement qu'a eu de la fille de Kayla à ce sujet). J'essaie aussi régulièrement de faire découvrir aux autres mes passions, mais avec un succès limité (il est vrai qu'"on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif").

 

"Je ne vis pas la fixation de détachement."

Ah, moi si… Je m'implique difficilement émotionnellement : il me faut du temps.

 

C'est tout pour aujourd'hui, j'espère n'avoir pas été trop long !

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Bonjour Teimour,

À mon tour de te souhaiter la bienvenue sur le forum.

Je lis avec attention ton témoignage qui me rappelle une discussion récente avec une personne qui hésite également entre 5 et 7, et dont je pense que la solution se trouve dans un autre type, probablement 9 alpha ou 3 mu. Cela ne veut bien entendu absolument pas dire que c'est ton cas. Je ne t'ai pas rencontré en stage, et les échanges ci dessus ne me permettent pas d'avoir un avis. Cependant je remarque que tu n'as pas du tout fait allusion à cette suggestion de Fabien dans son précédent message. Peux-tu nous en dire plus sur ce qui te fait éliminer les types du triangle, qui pourraient pourtant expliquer la difficulté de trouver la direction d'utilisation préférée de ton centre mental ?

Comme le dit Fabien, l'hésitation entre 5 et 7 peut pointer vers le 7 mu qui se désintègre en 5 mu, ou 5 alpha qui se désintègre en 7 alpha. Le 7 mu et le 5 alpha répriment le centre instinctif. Vis-tu cette difficulté à activer ton centre instinctif ? Est-ce le centre qui s'arrête le premier lorsque tu es sous stress ?

"Stress ou pas, j'ai la fixation de planification."
"Mais s'il y a stress, je vais perdre patience et je peux alors me braquer."

Peux-tu nous donner quelques exemples de ces situations de stress ? De ce qui les déclenche ?

 

Très amicalement,

Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,
 
Teimour, je suis bien évidemment d'accord avec le message précédent de Jérôme. Nous sommes maintenant trois (moi, puis Kayla, puis Jérôme) à te suggérer d'étendre ta recherche aux cinq types qui sont possibles quand il y a un centre mental préféré ou apparemment préféré. Il pourrait être révélateur de te demander pourquoi tu ne l'as pas fait.
 
Je voudrais réagir sur le fond de ta précédente intervention. Ce que tu attribues à l'ennéatype 7 me paraît bien tiède, voire parfois peu crédible.
 

Après réflexion, ma passion d'intempérance se manifeste probablement dans les plaisirs de la chair (et plus encore en situation de stress…). Je ne m'étais pas considéré comme glouton car ma passion n'est pas dans les excès alimentaires (j'aime beaucoup manger, mais je prends mon temps pour apprécier, et ceci en quantité raisonnable).

Tant dans nos livres que dans nos stages, nous insistons sur la définition de la passion d'intempérance comme abus de tout ce qui est source de plaisir et non comme seule gloutonnerie au sens ordinaire du terme. Un 7 n'a pas grand effort à trouver de l'intempérance car elle se manifeste dans une multitude de contextes de sa vie.
 
Alors quand tu n'en trouves qu'un seul et que tu ajoutes "probablement", soit il n'y a pas d'intempérance soit il y a défaut d'introspection.
 

Stress ou pas, j'ai la fixation de planification. Par exemple, j'ai toujours un livre en attente d'être lu sur ma liseuse, j'ai en réserve un autre endroit où aller.

La planification n'est pas organisation du futur mais possibilité de s'enfuir au moindre signe de souffrance. Sur ma liseuse, on peut regrouper les ouvrages dans des collections. J'ai une collection "À lire" qui contient une dizaine de bouquins et une collection "En cours" qui en contient cinq, parce que selon l'heure de la journée, le degré de forme et une multitude gloutonne de paramètres, je n'ai pas envie de lire la même chose. Alors ton unique "livre en attente" me fait sourire : je n'y vois ni intempérance ni planification.
 

Même si c'est socialement malvenu, je n'hésite pas à m'évader si une situation devient désagréable.

Il faudrait définir le mot désagréable. Un 5 peu très bien quitter une situation sociale qui l'ennuie.
 

Concernant le mécanisme de défense, je n'ai pas l'impression de rationaliser. J'accepte facilement d'avoir tort si l'argumentation adverse est convaincante. Mais s'il y a stress, je vais perdre patience et je peux alors me braquer.

C'est le moment de rappeler qu'un ennéatype n'est présent que si toutes ses caractéristiques sont présentes. Le menu, pas la carte !
 
Rationaliser n'est pas se braquer mais au contraire, utiliser tous les arguments possibles, de bonne ou de mauvaise foi, pour montrer qu'on a raison.
 

Quant à ma fierté, je pense être optimiste. Par exemple, je suis convaincu que la deuxième partie de ma vie sera meilleure que la première !

Mais l'optimisme du 7, c'est au quotidien, pour toutes les petites et grandes choses de la vie !
 
Quant à ton "je pense", il me fait le même effet que le "probablement" de tout à l'heure.
 

Quant aux conversations sur la peur de l'avenir, elle m'agacent !

Ce n'est pas assez précis. Qu'est-ce qui t'agace et pourquoi ?
 

Par exemple, mon domaine dont l'étude est la plus approfondie est le jeu d'échecs. Mais ce jeu est tellement fantastique que je n'ai aucune envie de m'investir dans un autre jeu.

Pour mon ego, rien n'est suffisamment fantastique pour avoir l'exclusivité de son attention et de son désir d'exploration.
 

Je suis très content de partager avec une autre personne, mais uniquement si je sais que le sujet l'intéresse, afin qu'il y ait un échange (je n'ai donc pas le comportement qu'a eu de la fille de Kayla à ce sujet). J'essaie aussi régulièrement de faire découvrir aux autres mes passions, mais avec un succès limité (il est vrai qu'"on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif").

J'essaie toujours de donner soif !
 

"Je ne vis pas la fixation de détachement."
Ah, moi si… Je m'implique difficilement émotionnellement : il me faut du temps.

Une précision. Je suis détaché au sens de Karen Horney (cf. stage Détermination), mais pas au sens du 5. Je m'implique fortement et vite, mais cette passion est détachée (cf. ce commentaire sur le blog).
 

C'est tout pour aujourd'hui, j'espère n'avoir pas été trop long !

Non, ce n'était pas long. Pas assez dirais-je même.
 
Très amicalement,
Fabien

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Bonjour Teimour,

 

Bienvenue sur ce forum !

 

Je peux essayer de contribuer à te faire trouver ton type.

 

Comme toute personne, tu dois utiliser tous tes centres dans toutes les directions, avec certaines préférences. C'est donc logique d'y constater des utilisations intérieures et extérieures.

 

Même si c'est socialement malvenu, je n'hésite pas à m'évader si une situation devient désagréable.

On pourrait trouver neuf motivations qui font qu'une situation devienne désagréable. Est-ce que tu peux observer et identifier celles qui te font fuir ?

 

Comme le dit Fabien, un 5 peut quitter une telle situation qui l'ennuie. Et je rajouterais qu'il peut aussi quitter une situation sociale où il se sent envahi.

 

Quant à ma fierté, je pense être optimiste. Par exemple, je suis convaincu que la deuxième partie de ma vie sera meilleure que la première ! Quant aux conversations sur la peur de l'avenir, elle m'agacent !

Il s'agit de quelque chose que je peux aussi dire régulièrement (mais pas tout le temps) pour ma part. Sauf qu'il y a une "couche en-dessous" qui n'est pas tout à fait ça. Au fond, je ne suis pas spécialement optimiste, l'avenir n'est qu'une succession de faits qui vont s'accomplir, et puis c'est tout. C'est plus une sorte de neutralité qui résulte du fait que je ne sais pas vraiment m'impliquer. Alors, quitte à ne pas savoir me mettre dans un rail optimiste ou pessimiste, autant être en surface optimiste, c'est plus agréable, autant éviter de souffrir, et autant s'en convaincre. Dans ces cas-là, non seulement je reste retranché (physiquement ou mentalement), mais j'ai une succession de plans qui arrivent et qui me "montrent" que l'avenir sera positif, même si au fond, "y a rien" : les automatismes du 7 s'ajoutent par dessus ceux du 5, il y a donc désintégration externe en 7, mais je ne suis pas 7.

 

Est-ce que tu peux trouver des causes qui auraient pour conséquences ce que tu as écrit là ?

 

Pour moi, cela dépend ! Par exemple, mon domaine dont l'étude est la plus approfondie est le jeu d'échecs. Mais ce jeu est tellement fantastique que je n'ai aucune envie de m'investir dans un autre jeu.

Eh bien tu vois, quand je suis pris dans un jeu qui me plaît, j'ai parfois la frustration de me dire que je suis en train de perdre du temps à ne pas tenter un autre jeu ! La même description que ci-dessus s'applique, et il y a désintégration externe en 7. Ça ne fait pas de moi un 7. Ton message est, à plus forte raison, assez éloigné du 7. Mais si j'écris ceci dans ce paragraphe, c'est pour dire que je peux en apparence avoir un attitude qui peut faire penser à un 7, mais la motivation (du moins, celle de base) ne l'est pas.

 

Par analogie, ici, tu écris quelque chose qui ressemble à du 5, mais cela ne confirme pas pour autant le 5 (cela ne l'invalide pas non plus, bien sûr). Donc : pourquoi ne pas aussi envisager le triangle 3, 6, 9, ou une désintégration externe en 5 ?

 

D'un autre côté, je pars fréquemment en vacances et je remarque que mes dix derniers voyages l'ont été dans dix pays différents : je choisis toujours sans hésiter la destination où je ne suis jamais allé.

Quelle est la cause automatique qui te fait choisir ça ? Puisque tu hésites entre 5 et 7, je te propose mon cas de 5 (bien sûr c'est comportemental, donc à comparer avec précaution) : au cours des dix derniers voyages, j'ai fait diverses zones dans le Monde, mais je suis allé de façon répété dans le même pays plusieurs fois. Étant allé dans un pays que j'ai déjà visité, disons, un rectangle géographique A, alors la fois suivante, je vais visiter un rectangle B, bien collé à A, voire qui se superpose un petit peu si y a des choses sympas à refaire (comme par exemple repasser par la même ville juste pour refaire un certain bar à sushis !).

 

La cause : y a des choses à approfondir, c'est frustrant de passer à autre chose quand il y a encore des détails inconnus sur quelque chose que j'ai commencé à creuser. Et ce mécanisme s'est reproduit dans tous les pays où je suis allé plusieurs fois. Dans les pays où je ne suis allé qu'une seule fois, je n'y suis allé qu'une seule fois parce que je n'ai pas encore eu le temps d'y retourner (en terme de motivation : y a un vide à combler, il faut creuser et creuser les détails).

 

Si je me laissais aller, je choisirais un pays, et je le creuserais à fond jusqu'à tout savoir dessus, sachant que la fin n'aboutirait jamais, et j'irais d'office fermer tous les pays pour lesquels je ne trouve pas d'intérêt à tout savoir dessus.

 

En revenant, je ne raconte que si on m'interroge, je ne vais pas spontanément raconter à tout le monde la totalité. Et même si on m'interroge, j'affronte de plus en plus de résistance interne à "dévoiler" des détails.

 

Ce qui est aussi important, c'est que, avant de découvrir l'ennéagramme, je n'aurais jamais dit des choses pareilles. Je n'aurais pas voulu paraître méchant ou inhumain : bien sûr que j'allais raconter à tout le monde ce que j'ai vu… Enfin, il faut qu'ils m'interrogent tout de même, je ne vais pas le leur imposer et les ennuyer. Bien sûr que je voudrais aller dans des tas de pays différents, aller voir tout… mais d'abord, on va en finir avec ce qui est commencé… Enfin, si ça a une fin !

 

Avec un peu d'observation, j'ai bien vu que ces volontés d'être ouvert en information demandaient quand même un effort.

 

En bref, je n'en aurais pas spécialement fait une description de type 5, mais c'est l'observation qui m'a fait ressortir des motivations de type 5. Du coup, quand tu dis "sans hésiter", est-ce que tu peux identifier la cause qui te fait ne pas hésiter ? Et quel est le moteur qui te fait vraiment diversifier tes choix ?

 

Pour ma part (5 alpha), je peux te donner un exemple qui aurait pu me faire penser à être un 7.

 

J'ai toujours aimé manger (et beaucoup !), probablement transmis d'habitudes familiales. Toutefois, pendant ces moments gloutons, si je ne fais aucun effort et que je me laisse aller, alors je pars dans ma tête et je peux même parfois ne pas avoir conscience de ce que je mange ni du goût que cela a, tant je suis déconnecté en train de ressasser et développer une idée en détails (cela peut par exemple être juste me répéter des cours, comme "me réciter l'ennéagramme" de manière construite, comme si j'en faisais un cours mental à quelqu'un, en insistant sur les détails). Je ne mange alors pas vraiment pour me faire plaisir, ni pour m'oublier, mais l'ego profite du moment de "pause" qu'est le repas pour lâcher toutes les composantes de l'ennéatype et transformer alors un repas en "pause vis-à-vis du social", même si je ne suis pas seul à table.

 

Dans ces cas-là, "je ne suis plus à table", et il me faut un sursaut pour revenir (merci au stage Centres sur ce point en quittant ma position égotique, ça aide un peu, mais je n'ai pas encore fait Éveil), ou il faut que quelqu'un d'autre me fasse reconnecter.

 

Si je m'en tiens au seul comportement, je suis dans la gloutonnerie. Si j'observe les motivations automatiques, je suis dans l'isolation, le détachement et l'avarice, et le processeur tourne à 100 % pour éviter de laisser un petit trou qui pourrait laisser apercevoir du vide.

 

En gros, pour pouvoir sortir du mental et me reconnecter aux sensations de plaisir de manger, cela peut demander un léger effort qui montre qu'il y a bien à l'œuvre un autre automatisme aux commandes.

 

Et quid des deux autres centres ? :happy:

 

Amicalement,

Patrick

Patrick, 5 alpha, C+ S= X-/=

Aile principale : 4

Aile secondaire : 6

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Bonjour à tous,

 

Teimour, je vais être le cinquième à le dire : regarde le triangle ! D'autant que, de mon point de vue, le style de tes messages ne m'évoque guère celui des 5 ni celui des 7, même s'il n'y a bien sûr pas incompatibilité absolue.

 

En tout cas, avec Patrick et Fabien, tu as des exemples de texte 5 et de texte 7.

 

Très amicalement,

Wallace

Wallace - 6 aile 7

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Merci beaucoup pour vos retours et suggestions. La recherche de mon type devient un vrai challenge intellectuel pour moi !

 

Tout d'abord, vous pensez tous que j'avais éliminé l'invitation à examiner les types du triangle. En fait, pas du tout ! Je n'en ai simplement pas parlé dans mon précédent message, ce qui pour moi est différent. Je vais essayer de vous répondre précisément pourquoi.

  • Dans le cadre d'un travail, de tâches à réaliser, je pense avoir un fonctionnement très cartésien.
    Par exemple, j'ai cet après-midi plusieurs dossiers à examiner. S'il n'y a pas d'urgence particulière, je vais aller du plus simple au plus compliqué, en scindant si nécessaire le cas le plus ardu.
    Maintenant, imaginez que deux questions se posent à moi : 5 ? 7 ? Je n'arrive pas encore à y répondre, et tout à coup voilà que trois autres questions se rajoutent ! 3 ? 9 ? 6 ? Eh bien, mon réflexe va être de dire : "Ouh la, ouh la, j'ai déjà du mal à me dépatouiller avec les deux types qui me semblent le plus proche de moi et que j'ai le plus étudiés, alors les autres types attendront !" J'ai maintenant conscience en écrivant ces lignes que mon raisonnement était peut être simpliste !
  • Ensuite, j'essaie en général d'être le plus clair possible lorsque je communique, afin d'être compris.
    Par exemple, poster sur un forum un unique message (de plusieurs pages !) sur plusieurs sujets avec moults renvois et citations va me paraître vite illisible (d'ailleurs, j'ai dû imprimer les discussions précédentes pour y réfléchir).
  • Enfin, il y avait une crainte d'ennuyer le lecteur avec un message trop long ("qu'est-ce que c'est que ce type qui poste des messages de 4 pages sur sa vie ?"). Mais à la suite de vos réactions, j'ai compris que cette crainte n'était pas justifiée.

Je reprends maintenant les questions de Jérôme sur les situations de stress.

Quand je suis très fatigué, la dernière chose que j'ai envie de faire est de bouger physiquement. Je n'ai en général pas envie non plus de communiquer avec autrui. Mais il y aura quand même une place pour utiliser mon centre mental (consultations des dernières news, lecture de quelques pages d'un livre par exemple).

Dans le cadre de mon travail, j'évolue dans un environnement assez policé où, comment dire, le mode de communication préféré n'est pas exactement de gueuler. Pourtant, je me souviens qu'une collègue est un jour arrivée comme une furie dans mon bureau et s'est mise à me crier dessus (j'avais oublié de la mettre en destinataire d'une de mes notes). J'étais alors tellement surpris et interloqué que je n'ai pas pu réagir immédiatement. En fait, je suis resté figé environ 30 secondes avant de pouvoir me lever et la rattraper pour l'engueuler à mon tour.

Ce phénomène arrive aussi quand plusieurs choses urgentes me tombent dessus. Ma belle machine cartésienne se met alors en surchauffe puis… se fige ! (Je ne peux plus décider quoi faire). Je sors alors de mon bureau, je respire en faisant quelques pas, bref je pète un coup, et ça repart.

J'avoue que j'ai du mal à interpréter ces réactions, et je ne sais pas exactement qu'en conclure.

Je reviens maintenant à la question de Fabien, qui me demandait de préciser "une situation désagréable". Pour moi, cela voulait dire soit :

  • ennuyeuse : par exemple, je me trouve coincé avec des gens avec lesquels il n'est pas possible… de rire ou sourire. En effet, soit immédiatement, soit au bout de quelques minutes d'interaction, j'ai envie que cela se détende. Ce qui à mon avis n'est pas du tout incompatible avec le fait de discuter d'un sujet sérieux.
  • conflictuelle : dans ce cas, j'essaie immédiatement de calmer le jeu. Si ça ne marche pas, je lâche très vite l'affaire : "Je vois que vous avez votre avis sur la question. Très bien, au revoir." Et si c'est un problème qui, à mon sens, doit vraiment être résolu, je vais quand même aller à l'affrontement (mais à contre-cœur). La dernière fois, c'était avec un voisin qui faisait du bruit (l'une des 3 ou 4 fois où je me suis sérieusement engueulé avec quelqu'un en 2014. Pour l'instant en 2015, RAS. :happy:
  • physiquement désagréable : par exemple, je suis au théâtre avec des amis, mais je me retrouve assis sur un siège pourri qui me fait mal au dos. Eh bien tant pis, je ne vais pas souffrir en silence ; je vais me déplacer et je retrouverai mes amis après.

Au sujet de la peur de l'avenir, je suis souvent étonné par les réactions défaitistes que l'on entend (avec le pouvoir d'achat qui baisse, le chômage qui monte, nous allons tous finir sans ressources, etc.). Je pense que l'on peut avoir un réel impact sur sa vie (personne ne nous impose de nous laisser balloter par les courants, nulle part il est indiqué que si l'on commence au bas de l'échelle, on est condamné à y rester, même si bien sûr cela peut impliquer des efforts considérables pour en sortir). Enfin, je me demande parfois si certains réalisent la chance qu'il ont eu de naître ici (en cas de doute sur le nom des gagnants de la grande loterie ovarienne, demander par exemple aux coréens du nord ou aux somaliens ce qu'ils en pensent. :wink:).

Bon, je m'attaque désormais à l'analyse des centres du triangle. Je m'aide de mes notes du séminaire et du dernier livre de Fabien et Patricia. Je commence par le 3.

Je cite : "Le 3 préfère le centre émotionnel."
"Quand le 3 est emporté par ses mécanismes égotiques, c'est au même rythme qu'il cherche la réponse par la réussite. Le moindre échec lui est intolérable, puisqu'il lui donnerait l'impression de ne plus exister. Il s'agit d'accumuler les succès, toujours plus, plus vite. Toute sa vie n'est qu'une accumulation de choses à faire, définies en termes d'objectifs, avec plans et dates limites.Une plage vide dans l'emploi du temps est source d'anxiété insupportable."
"Sa quête d'activité désespérée d'identité l'amène à réaliser des activités qui n'ont aucun intérêt pour lui autre que de lui valoir une réussite sociale."
Quand je lis les phrases ci-dessus, rien ne me semble plus étranger. Je ne sais pas quoi dire, ce n'est pas moi.

Quant à la fixation de vanité, au mécanisme de défense d'identification, idem. En conclusion, le 3 est vraiment le type qui me semble le plus éloigné.

Je passe au 9.

Certains traits me parlent davantage (voir ci-dessus ma définition d'une situation conflictuelle !). Une de mes compulsions est en effet d'éviter les conflits. "De nombreux 9 sont capables de dire le nombre de colères qu'ils ont eu dans l'année" ---> C'est amusant, je l'ai mentionné plus haut !

Je poursuis avec la passion. Je cite : "Le 9 vit une paresse à savoir qui il est, ce qu'il veut et ce qu'il ressent." "Moins le 9 en sait sur lui même, moins il y a de risque de discorde."
Alors là, j'ai vraiment l'impression de vivre le contraire. Depuis quelques années, je suis même vraiment avide de mieux me connaître. Par contre, avec du recul, je réalise que cela n'a pas toujours été le cas. Cependant, le point qui me gêne est la recherche du consensus : c'est sans doute vrai, mais certainement pas en oubliant mon propre avis (aussi loin que je me rappelle, je ne me prive pas en général de le donner !)

Ensuite, je ne me retrouve pas dans le mécanisme de défense de narcotisation ou dans la question typique du 9 : "À quoi bon ?"

Enfin, quand je lis que "le 9 croit qu'il ne peut avoir d'importance qu'en se fondant dans les autres", je ne m'y retrouve pas non plus (je pense en fait le contraire). Cela me rappelle un passage de Nietzsche dans Le Crépuscule des idoles : "Veux-tu marcher avec le troupeau ? En tête ? Ou de ton côté ?… Il faut savoir ce que l'on veut, et que l'on veut quelque chose."

Je passe au 6.

"Sa passion est la peur, l'anxiété. C'est une peur non définie. […] Le 6 n'a pas particulièrement peur de ses émotions, des serpents ou des armes à feu. Il a peur, un point c'est tout. Le fait que l'objet de ses peurs ne soit pas identifié accroît son anxiété."
Concernant la passion de peur, j'ai du mal à en parler car je n'ai pas l'impression de ressentir des peurs "non définies" dans ma vie quotidienne. En général, je ne crois pas que le monde soit dangereux.

"Pour le 6, le groupe (famille, religion, entreprise…) est essentiel car il assure une sécurité."
C'est tout à fait vrai pour moi. Il y a un côté rassurant de savoir que ma famille sera toujours là pour moi, que j'ai un travail stable, un groupe d'amis de confiance, etc.

Mais quant à la compulsion de déviance, je ne pense pas y être sujet. Par exemple, je peux très bien affirmer un avis différent de mon groupe, ne pas suivre précisément la procédure prévue dans mon travail, si je pense que c'est la décision la plus pertinente. Cependant, je vais préalablement toujours prendre garde que ces écarts ne risquent pas de mener à un conflit. Et l'expérience me montre que cela ne pose pas le moindre problème. Un exemple qui me vient à l'esprit : au travail, nous avons une cantine, qui n'est certes pas très chère, mais dont la qualité laisse souvent à désirer. Eh bien, les jours où le menu me déplaît (soit environ une fois sur deux), je quitte mes collègues et je vais au restaurant. Je ne fais absolument pas cela par défi, c'est juste que j'aime bien manger, et apparemment tout le monde le comprend (et il arrive bien sûr parfois que l'un ou l'autre collègue m'accompagne).

Concernant la fixation de doute (de soi et des autres), j'ai plutôt tendance à (me) faire confiance par défaut, jusqu'à preuve du contraire.

Enfin, je me rends compte qu'il m'arrive d'utiliser le mécanisme de défense de projection (bien que je n'ai pas l'impression que ce soit systématique). Un exemple est l'allusion au début de ce message de ma crainte d'ennuyer le lecteur !

Bon, après ce tour d'étape, il semble donc que je revienne à mon point de départ, soit au 5 ! Je vais toutefois attendre et réfléchir à vos remarques avant de recommencer mon analyse de ce type.

J'aimerais terminer par un commentaire sur le Ciné-agramme. Je me suis vraiment régalé de voir ou revoir certains films avec la lecture de l'ennéagramme. J'ai commencé par les films avec des acteurs 5 et 7. Et je suis toujours surpris de voir à quel point les 5 me ressemblent peu extérieurement (des gens qui ne rient jamais, plutôt froids — je pense par exemple aux interprétations formidables de Daniel Auteuil dans Un Cœur en hiver, ou de l'acteur principal de Sexe, mensonges et vidéos). J'ai tellement l'impression de plutôt ressembler à Antoine dans Le goût des autres : j'ai le même comportement que lui avec mes amis (taquin, à la recherche du bon mot, etc.).

Il y a toutefois une exception au tableau, qui m'a paru très intéressante. Vous vous rappelez peut-être de la scène ou Daniel Auteuil se rend au nouvel appartement que va occuper André Dussolier et Emmanuelle Béart, dont il est amoureux sans le savoir. Tout à coup, Auteuil se sent mal, et a besoin d'un moment pour reprendre ses esprits… Cette scène m'a profondément ému car… j'ai réalisé que j'avais peut-être vécu la même situation il y a quelques années !

 

En effet, à l'occasion du déménagement d'un ami, j'avais dans la journée sympathisé avec une jeune femme qui y avait participé. Le hasard a fait que nous étions alors sur le même chemin de retour, mais je n'avais pas essayé d'aller plus avant, ne ressentant pas d'attirance particulière. Quelque temps plus tard, je revois mon ami. Il me parle de son colocataire et m'apprend qu'il vient de faire la conquête de la jeune femme en question. Et alors que je n'avais pas du tout pensé à elle dans l'intervalle, ma gorge s'est serrée et j'ai ressenti une douleur à la poitrine…

Bon, je m'arrête pour cette fois-ci !

 

PS : Patrick, je remarque que tu as aussi posté. Je te réponds dès que possible.

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Voici juste quelques remarques, Teimour. Comme tous les week-ends, j'anime un stage et n'ai pas beaucoup de temps. Kayla, Jérôme, Patrick ou Wallace — par ordre d'entrée en scène — complèteront si le cœur leur en dit.

 

"'Ouh la, ouh la, j'ai déjà du mal à me dépatouiller avec les deux types qui me semblent le plus proche de moi et que j'ai le plus étudiés, alors les autres types attendront !' J'ai maintenant conscience en écrivant ces lignes que mon raisonnement était peut être simpliste !"

Effectivement. Personnellement, je vois là un évitement de la complexité que j'ai du mal à faire entrer dans l'orientation du 5 de connaissance et de précision.

 

Je reviendrai plus bas sur ce point.

 

"Ensuite, j'essaie en général d'être le plus clair possible lorsque je communique, afin d'être compris."

C'est tout à ton honneur. Cependant l'orientation de précision du 5 ne l'amène généralement pas à faire le choix du raccourci. Comme l'a relevé, Wallace, son style de communication non plus.

 

"Par exemple, poster sur un forum un unique message (de plusieurs pages !) sur plusieurs sujets avec moults renvois et citations va me paraître vite illisible (d'ailleurs, j'ai dû imprimer les discussions précédentes pour y réfléchir)."

Est-ce un phénomène général ou uniquement pour ce type de conversation ?

 

"Une de mes compulsions est en effet d'éviter les conflits."

En termes d'ennéagramme, nous avons une compulsion et une seule !

 

En stage, j'évoque le fait que personnellement je préfère éviter les conflits, mais que si un conflit me semble indispensable pour éviter une souffrance, j'y vais C'est la compulsion du type qui l'emporte ; éviter les conflits est pour moi un souhait, pas une compulsion. Il s'agit donc de savoir qu'est-ce qui est prioritaire et qu'est-ce qui peut être sacrifié dans certaines circonstances.T'en souviens-tu ?

 

"Depuis quelques années, je suis même vraiment avide de mieux me connaître."

Cette discussion prouve que ce n'est pas encore ça ! :rofl: Peut-être te souviens-tu aussi qu'en stage, Patricia et moi évoquons le cas de 9 qui narcotisent au développement personnel, mais se débrouillent pour passer systématiquement à côté de l'essentiel.

 

Je reviens donc sur l'élagage de la recherche discuté en début de message. Évidemment chaque 5 a sa manière et son niveau d'utilisation du centre mental. Cependant, tu es apparemment un joueur d'échecs de bon niveau et donc capable de gérer une certaine complexité. Dès lors, généralement, ce type d'élagage a une signification en termes d'évitement égotique…

 

"Cependant, le point qui me gêne est la recherche du consensus : c'est sans doute vrai, mais certainement pas en oubliant mon propre avis (aussi loin que je me rappelle, je ne me prive pas en général de le donner !)"

Rien n'empêche un 9 de donner son avis s'il est convaincu que cela ne déclenchera pas de conflit.

 

"Ensuite, je ne me retrouve pas dans le mécanisme de défense de narcotisation […]"

La recherche personnelle donc, peut-être ?

Les échecs ?

 

"[…] ou dans la question typique du 9 : 'À quoi bon ?'"
Ça, c'est la question typique du 9 quand le centre instinctif a basculé.

 

"Cependant, je vais préalablement toujours prendre garde que ces écarts ne risquent pas de mener à un conflit."

C'est toi qui l'a dit.

 

"Et alors que je n'avais pas du tout pensé à elle dans l'intervalle, ma gorge s'est serrée et j'ai ressenti une douleur à la poitrine…"
C'est effectivement compatible avec le 5 mais n'exclut pas le 9 dans l'oubli de soi.

 

Très amicalement,

Fabien

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Patrick, la question de l'optimisme est effectivement importante et je te remercie pour ta description. Je ne nie pas que je fais peut être un peu de méthode Coué… mais je pense que mon optimisme se fonde aussi sur des expériences qui m'ont apportées une valeur ajoutée certaine depuis quelques années. Je vais essayer de détailler, car je pense aussi que cela va vous permettre de mieux me cerner !

Je commence par l'exercice physique, qui m'a toujours un peu barbé… (Je déteste courir, nager). À 30 ans, j'étais plutôt maigrelet, marcher pendant 1h me faisait mal au dos, les lumbagos étaient fréquents… Puis j'ai découvert la méthode Lafay (une méthode de musculation 100 % naturelle qui utilise le poids de corps et qui peut donc facilement se pratiquer à domicile). J'ai joué le jeu à fond pendant 3 mois, progressant régulièrement, et je dois dire que les résultats m'ont moi même surpris (j'ai pris 7 kilos, mon allure a changé, etc.).

Le « souci » avec la musculation est bien sûr que si l'on veut continuer de progresser, il faut pouvoir se faire de plus en plus mal… N'ayant ni l'envie ni la volonté de devenir un malabar, j'ai trouvé un compromis. Ainsi, je m'astreins depuis plusieurs années à faire autant que possible une moyenne de deux séances d'1h30 par semaine (Dieu merci, j'arrive à me distraire pendant les exercices, en écoutant de la musique par exemple). Avec aujourd'hui le recul de 4 années, ma forme physique s'est bien améliorée, et les pépins décrits plus hauts ont disparu. J'ai donc une forte motivation pour continuer à me faire un peu mal.

Passons maintenant à mon alimentation : un ami m'avait parlé d'un coach. J'ai donc pris des séances personnalisées avec lui et… là aussi grâce à ses conseils, ma vie quotidienne s'est améliorée (fini les digestions difficiles, les somnolences de l'après-midi, etc.). Je le remercie vraiment de tout ce qu'il m'a appris.

Je me rappelle aussi du premier séminaire auquel j'avais participé (il y a environ 8 ans). Il portait sur les relations sociales et durait plusieurs jours avec de nombreuses mises en situation pratiques. Je m'y suis fait de bons amis, et avec le temps, ma confiance en moi s'est grandement améliorée. Par exemple, je suis parti, l'an passé, seul pendant un mois au Cambodge (billet d'avion AR puis débrouille toi !), ce qui auparavant aurait été inenvisageable par manque de confiance en moi.

 

Alors bien sûr, j'ai encore beaucoup de progrès à faire. Je reste encore trop souvent dans ma coquille, et il ne m'est toujours pas aisé de sortir de ma zone de confort. J'ai déjà parlé de mon besoin de me « recharger » en restant seul, mais je vois bien la différence entre « l'avant » et « l'après ».

Je pourrais aussi parler du club d'investissement dont je fais partie, et qui m'aide considérablement à mieux gérer mes économies (là aussi, les progrès mesurés sur le long terme sont nets).

Attention, je ne voudrais pas donner une fausse impression. Je suis loin de courir à toutes les formations de développement personnel (j'ai dû participer à 6 ou 7 durant la dernière décennie — y compris celles décrites ci-dessus —, la dernière en date étant… le stage de découverte de l'ennéagramme !). Alors, je ne sais pas si c'est de la narcotisation, mais je serais ravi de trouver d'autres opportunités similaires !

Je passe maintenant à un autre sujet, celui des « détails ». Patrick, qui est 5, décrit précisément l'importance qu'ils ont pour lui. Et là, je ne peux que constater que mon orientation est à l'opposé. Dans ce que je fais, je cherche en général à trouver « the big picture », et si je peux me passer des détails pour la visualiser, tant mieux !

Une autre différence fondamentale avec le ressenti de Patrick est lorsqu'il parle de la frustration de ne pas pouvoir toujours creuser son domaine à fond. En effet, quand j'ai l'impression que je ressens de la frustration, celle-ci est émotionnelle : par exemple, si j'étudie un domaine qui m'intéresse, il ne va pas m'arriver de me dire qu'il est dommage que ce sujet soit si vaste, que je n'aurais jamais le temps d'y venir à bout, etc. Mais par contre, je vais fréquemment me demander si je n'aurais pas mieux fait de partager tout le temps consacré avec une femme ou des amis…

Concernant la question sur ma volonté de diversifier sans cesse mes voyages, j'avoue que j'ai du mal à répondre, mais la réponse se trouve peut être ci-dessus (je n'ai pas la motivation pour connaître un pays à fond, sachant que cela ne sera jamais possible : je passe alors facilement à autre chose).

J'aimerais préciser quelque chose. Pour moi, rechercher la clarté et la simplification en faisant fi de certains détails, ou tenter de résoudre dans son intégralité un problème en le décortiquant n'est pas un évitement de la complexité. Pour tenter de vous convaincre que je ne passe pas mon temps à flotter dans l'évitement et la facilité, j'aimerais vous parler de mon intérêt pour le jeu d'échecs (si j'étais 5, ce serait sans doute là ma « spécialité »).

On estime en France le nombre de joueurs d'échecs occasionnels à 5 millions. Il y a environ 40 000 licenciés dans les clubs. Au 1er janvier 2015, je fais encore partie des 250 meilleurs joueurs français. Au bout de quelques années de pratique, certains joueurs parviennent à jouer «à l'aveugle » (c'est-à-dire qu'ils peuvent jouer yeux bandés contre un adversaire qui voit et déplace les pièces sur l'échiquier, et qui annonce oralement les coups joués). Il y a donc la possibilité de suivre à l'aveugle les tribulations des 32 pièces sur les 64 cases de l'échiquier.

Oh, je ne dis pas que plus jeune, il ne m'est jamais arrivé de fanfaronner à ce sujet. Je me rappelle cependant à l'occasion d'un tournoi avoir fait la connaissance d'un camarade véritablement doué. J'étais impressionné de voir les mille d'avance qu'il avait sur moi dans tous les compartiments du jeu : capacité à calculer, gestion du temps, volonté sans faille de gagner, endurance, imagination, sens de l'harmonie, etc. J'étais scié et j'avais reçu une belle leçon d'humilité !

Le grand public n'a malheureusement pas souvent conscience du combat à la fois émotionnel, technique, voire artistique que peut parfois représenter une partie de champions. Vous vous rappelez peut être des noms des champions du monde Kasparov et Karpov (ils se sont livrés à des duels titanesques dans les années 80 et 90). Le premier était connu pour son style très agressif (imaginez un pirate à 1 m de vous qui vous regarde droit dans les yeux, sabre à la main et couteau entre les dents, prêt à bondir à la moindre manifestation de faiblesse : c'était Kasparov !). Le second avait un style plus prophylactique (jouer contre Karpov donnait la délicieuse sensation de se faire progressivement broyer par un boa constrictor) :happy:

Je me souviens par exemple qu'il m'est arrivé d'analyser par plaisir l'une de leurs parties les plus mémorables pendant une semaine (et en étant loin d'avoir tout compris, ce qui heureusement n'enlevait rien à mon ressenti esthétique).

Si vous poussez la porte d'un club, vous y trouverez parfois :

  • des joueurs qui s'amusent bruyamment en jouant des parties très rapides pour se détendre ;
  • dans une autre salle, des gens qui se consacrent en silence à l'étude technique ;
  • et aussi, des joueurs dans le stress de leur partie de compétition.

Un 5 spécialisé dans les échecs aurait probablement une nette préférence pour le deuxième point. Pour ma part, j'aime faire les trois, ma préférence ne dépendant que des moments de la journée ou du mois.

Alors, est-ce que j'utilise les échecs comme narcotique ? J'avoue que je n'en sais rien (je n'ai pas l'impression d'être dans l'oubli de moi-même quand j'y joue). En tout cas, je pense avoir décrit la puissance d'évasion de ce jeu.

À la lecture de ce qui précède, je pense qu'il est clair que mon centre mental est sur-utilisé. Mais est-il pour autant mon préféré ? Par exemple, lorsque je pratique une activité mentale plaisante, il peut pourtant m'arriver de me demander si je ne ferais pas mieux de consacrer ces heures à des bons moments avec quelqu'un…

Je change maintenant de sujet. J'ai peut être un peu digressé, mais vous vous rappelez, nous essayons de déterminer mon ennéatype. :happy: Comme conseillé par Fabien, je vais essayer de hiérarchiser les compulsions des 5, 7 et 9 (j'avais déjà décrit dans un autre message que celles des 3 et des 6 ne me parlaient pas).

Je remarque que je ne comprends pas celle du 5 : quelle est donc cette « peur du vide intérieur » ? Je ne sais pas ce que c'est que de se sentir « vide ».

Reste donc l'évitement systématique de la souffrance ou des conflits. Bigre, ce n'est pas simple de trancher car quand c'est possible, je fuis vraiment les deux !

Je vais donner un exemple d'une forte situation de stress. Il arrive que mes parents se disputent. En général, cela ne dure que quelques instants et je laisse passer. Mais si la dispute est plus sérieuse, j'en souffre et cela me devient insupportable. J'interviens alors dans leur conflit, élevant la voix plus haut qu'eux. Je leur exprime alors tout le bien que je pense… Je précise que cette situation est rarissime (elle se compte sur les doigts d'une main dans toute ma vie).

 

L'interprétation n'en est cependant pas simple pour moi, car à chaque fois mon intervention met aussi temporairement fin au conflit… (D'une part mes parents n'ont pas l'habitude de se laisser aller à leur colère, et d'autre part, ils restent sans voix de me voir sortir ainsi de mes gonds !)

Quand je réfléchis à la situation inverse, je ne trouve pas d'exemple où je préfère souffrir plutôt que d'entrer en conflit.

C'est tout pour aujourd'hui, merci de m'avoir lu !

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Bonjour Teimour,

 

Bienvenue sur le forum. J'espère que tu vas réussir à trouver ton ennéatype !

 

"Pour tenter de vous convaincre que je ne passe pas mon temps à flotter dans l'évitement et la facilité, j'aimerais vous parler de mon intérêt pour le jeu d'échecs."

:laugh: Je crois que je suis convaincue que tu es capable d'affronter la complexité du jeu d'échec (et il me semble que c'est également le cas de Fabien qui l'a dit plus haut). Mais là il est question de l'éviter dans le domaine particulier de la connaissance de soi. Et quand tu fais cette digression sur les échecs, dans cette conversation sur la détermination de ton ennéatype, on se demande si justement tu n'es pas en train d'éviter l'essentiel.

 

"Alors, est-ce que j'utilise les échecs comme narcotique ? J'avoue que je n'en sais rien (je n'ai pas l'impression d'être dans l'oubli de moi-même quand j'y joue)."

Combien de temps passes-tu par jour à jouer aux échecs ? S'agit-il d'un simple loisir ou bien en vis-tu ?

 

Mon copain a des périodes où il narcotise aux échecs. Je peux dire qu'il y a narcotisation car :

  1. Il est incapable de se fixer une limite ("C'est la dernière partie"), mais en fait il y en a cinq qui suivent.
  2. C'est très chronophage, je dirais 3h par jour (mais difficile à évaluer car moi pendant ce temps-là, je fais dodo).
  3. Ça empêche la satisfaction a minima du besoin biologique de sommeil puisqu'il peut jouer jusqu'à 2h du matin, donc j'estime qu'il y a oubli de soi.

"Je ne trouve pas d'exemple où je préfère souffrir plutôt que d'entrer en conflit."

Si je suis ton raisonnement, l'exemple que tu donnes où tu interviens pour mettre fin au conflit de tes parents serait un exemple où l'évitement de la souffrance l'emporte sur l'évitement du conflit. En même temps tu précises que cette situation est rarissime. Qu'en est-il la majorité du temps ?

 

Très amicalement,

Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Bonjour à tous,

 

"Tu es capable d'affronter la complexité du jeu d'échec (et il me semble que c'est également le cas de Fabien qui l'a dit plus haut)."

Oh la la, face à Teimour et son ELO supérieur à 2200, je ne suis qu'un pousseur de bois. Et encore, je me vante peut-être…

 

"Et quand tu fais cette digression sur les échecs, dans cette conversation sur la détermination de ton ennéatype, on se demande si justement tu n'es pas en train d'éviter l'essentiel."

Oui, c'est criant. Là, comme dans les passages sur la musculation, l'alimentation, il n'y a pas d'analyse poussée des motivations nous donnant du grain à moudre.

"Combien de temps passes-tu par jour à jouer aux échecs ?"

Je veux rappeler que les échecs sont une piste pour la narcotisation, mais que si elle est à creuser, il ne faut pas se limiter à elle.

 

"Si je suis ton raisonnement, l'exemple que tu donnes où tu interviens pour mettre fin au conflit de tes parents serait un exemple où l'évitement de la souffrance l'emporte sur l'évitement du conflit. En même temps tu précises que cette situation est rarissime. Qu'en est-il la majorité du temps ?"

Si on ajoute "rarissime (elle se compte sur les doigts d'une main dans toute ma vie)" et "mes parents […] restent sans voix de me voir sortir ainsi de mes gonds !", cet exemple n'a rien d'incompatible avec les explosions occasionnelles du 9.


Très amicalement,
Fabien

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Bonjour tout le monde, et bonjour Teimour,

 

Étant donné que l'on s'éloigne de plus en plus du type 5 initial, j'aimerais te poser une question.

 

En stage, pour l'exemple du mécanisme d'isolation, tu as parlé de ton "escapade de 4 jours coupé du monde et de l'actualité" début janvier. Comment aujourd'hui revois-tu cette escapade ? Peux-tu l'expliquer par d'autres mécanismes et d'autres motivations que celles du 5 ? Qu'as-tu fait exactement pendant ces 4 jours (sans nous dévoiler les détails intimes, hein !).

 

Et tout comme mes petits camarades, je trouve aussi que tu digresses vraiment beaucoup en n'allant pas à l'essentiel... ce qui se passe en TOI.

 

J'aimerais aussi rajouter que les 5 (en tout cas ceux que je connais) se disent rarement qu'ils auraient pu mieux profiter du temps passé à leurs activités mentales avec leurs amis et familles. Ils se disent même exactement le contraire ! Bon, sauf quand ils se rendent compte de ce que leur ego leur fait "perdre", je te l'accorde !

 

Bon courage, on va y arriver. :happy:

Kayla

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Bonjour à tous,

Teimour, les réponses ci-dessus concernant l'évitement de la question centrale sont plus parlantes que ce que je pourrais dire. Je ne vais pas ajouter de réponse qui les recouperait. :happy: Je vais plutôt reprendre quelques points de ton dernier message pour les mettre en comparaison de ma façon de faire ou, à défaut, de comment j'ai réagi à la lecture de ce que tu as écrit. Je précise que mes réactions ci-dessous sont transcrites au plus près de mes réactions automatiques que j'ai eues en lisant ton message. Ce n'est pas forcément très sympa à lire, ce n'est pas censé être "constructif" quant au contenu du thème évoqué, mais l'objectif est bien de mettre en évident les automatismes de l'ego. :happy: Comme d'habitude, ce n'est bien sûr qu'une réaction d'un seul 5 et non représentatif de la totalité des 5.

Puis j'ai découvert la méthode Lafay (une méthode de musculation 100 % naturelle qui utilise le poids de corps et qui peut donc facilement se pratiquer à domicile). J'ai joué le jeu à fond pendant 3 mois, progressant régulièrement, et je dois dire que les résultats m'ont moi même surpris (j'ai pris 7 kilos, mon allure a changé, etc.).

À la lecture de ceci, ma première réaction a été : mais à quoi ça sert ? Pour pouvoir jouer le jeu pendant plusieurs mois d'un tel exercice physique, j'aurais besoin d'une preuve que cela va m'apporter quelque chose d'un point de vue santé. Si c'est pour autre chose, je ne me vois pas du tout penser à ce genre de choses (je précise que je suis de variante alpha et qu'en l'occurrence, ça joue). Si c'est pour l'image ou pour toute autre forme de "faire bien", ça me serait complètement extra-terrestre !

Quelle est la motivation qui t'a fait faire de la musculation ?

Le « souci » avec la musculation est bien sûr que si l'on veut continuer de progresser […] une moyenne de deux séances d'1h30 par semaine.

Progresser en quoi ? Qu'est-ce que pourrait justifier une telle perte de temps si ce n'est pas pour un gain réel d'un point de vue purement santé ? M'imaginer faire ne serait-ce qu'une seule séance de musculation est comme une montagne d'où je ne saurais même pas par où commencer. La seule lecture de pouvoir faire deux séances d'1h30 par semaine est suffisante pour me faire désespérer tout le reste de la journée. :happy: (Attention : je connais des 5 qui font du sport régulièrement, il se trouve que ce sont, à mon avis, des mu).

Dans ce que je fais, je cherche en général à trouver « the big picture », et si je peux me passer des détails pour la visualiser, tant mieux !

En ce qui me concerne, je cherche aussi un "big picture" dans un contexte donné, et j'essaie de m'en faire une idée intuitive générale. Mais ceci est entremêlé avec le besoin de "creuser sans fin". En général, quand je ne cherche pas de détails, c'est que c'est vraiment un sujet qui ne m'intéresse pas et que l'ego interprète comme une perte de temps. Un sujet mental dans lequel "l'ego plonge" est systématiquement accompagné d'un automatisme de creuser dans les détails. C'est pas forcément conscient, c'est souvent un constat pendant ou après coup.

Quand j'ai l'impression que je ressens de la frustration, celle-ci est émotionnelle.

Heureusement que tu as mis des ":" pour expliquer la suite parce que j'aurais pas vu où tu voulais en venir ! :happy:

Mais par contre, je vais fréquemment me demander si je n'aurais pas mieux fait de partager tout le temps consacré avec une femme ou des amis…

Personnellement, une chose pareille ne me viendrait pas à l'idée pendant que ça se produit ! Ça ne me vient à l'idée que dans des contextes explicites d'introspection. Sinon, au niveau des automatismes, pour moi, c'est un non-sens. :happy:

 

Il peut m'arriver de lire un truc génial et avoir envie d'en parler à quelqu'un. Dans ce cas, cette envie est presque toujours accompagnée de quelque chose dans le genre (en une fraction de seconde, c'est une impression que je retranscris en une longue phrase) "Oui, mais pas tout de suite, il faut que j'en sache plus. Si j'en parle maintenant, je risque de ne pas résister à toute une vague de questions de l'autre par manque d'informations sur le sujet, et je risque de paraître stupide, donc je dois creuser d'abord", accompagné d'une sensation d'être en manque de ressources.

À la lecture de ce qui précède, je pense qu'il est clair que mon centre mental est sur-utilisé.

Je ne sais pas s'il est sur-utilisé, mais d'après ce que tu écris il semble plutôt bien fonctionner. :happy:

Lorsque je pratique une activité mentale plaisante, il peut pourtant m'arriver de me demander si je ne ferais pas mieux de consacrer ces heures à des bons moments avec quelqu'un…

Je pense que là on est à un point important du problème : pendant l'activité mentale plaisante, ça m'est tout simplement impossible. Je peux m'imaginer passer un bon moment avec quelqu'un, mais ce sera "pour plus tard", il n'est pas question que qui que ce soit me vole cet instant. Regretter une activité mentale (que j'ai choisie bien sûr, si c'est "forcé" de l'extérieur comme une tâche de travail inintéressante, on n'est plus trop dans des automatismes) n'est possible que parce qu'elle m'évite une autre activité mentale. Mais tel que tu le décris, c'est juste impossible pour moi ! Ça fait même mal quelque part de lire ça. :laugh:

Après l'activité mentale, je peux alors passer un bon moment avec quelqu'un, mais en aucun cas je ne me souviens avoir regretté de m'être isolé dans une activité. Plus jeune on a souvent essayé de me faire croire que c'était le cas, mais ce bourrage de crâne particulier n'a jamais fonctionné, c'est juste incompatible. :happy:

Je remarque que je ne comprends pas celle du 5 : quelle est donc cette « peur du vide intérieur » ? Je ne sais pas ce que c'est que de se sentir « vide ».

En ce qui me concerne, ça a été la part de l'ego la plus difficile à comprendre.

 

Je pense que selon le moment où je réponds, je ferais une description différente, mais en gros je le vois comme ça : j'ai le processeur qui tourne toujours à 100 % (donc volume de pensées permanent, par forcément complexe ou "prise de tête", mais permanent : on ne parle certainement pas d'efficacité ou d'intelligence dans cette discussion), et cette activité ne doit jamais laisser de pause. Un "trou" dans cette activité reviendrait à être confronté à du calme mental, assimilable à une sorte de vide qui dérange. Cela demande un effort de réduire le volume de pensées pour avoir cette sorte de "calme" qui, en fait, est fatigante. Se laisser aller revient à remplir de nouveau tout l'espace par des pensées.

En tout cas, sans observation, ça ne me serait jamais venu à l'idée de dire que "je me sens vide", le mot "vide" m'étant fourni par l'Ennéagramme pour représenter ceci.

Est-ce qu'il t'est facile de stopper toute activité mentale ? Et lorsque c'est le cas, est-ce que c'est de plus en plus difficile de maintenir cet état ?

Amicalement,
Patrick

Patrick, 5 alpha, C+ S= X-/=

Aile principale : 4

Aile secondaire : 6

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Bonsoir à tous, et merci pour vos remarques : quand dans mon précédent message, je vous donnais "la possibilité de me cerner", je ne pensais pas que j'aurais autant de succès. :happy:

Je me rends maintenant compte en vous lisant que j'ai probablement inconsciemment enfoui quelques part mes besoins les plus profonds… D'où mes stratégies d'évitement pour leur faire face !

Vous savez que j'avais du mal à m'identifier au 9. Par exemple, je ne me reconnais pas dans la fusion avec les sentiments des autres, le fait d'avoir du mal à dire non.

En fait, je pense que ma compulsion d'évitement des conflits se manifeste de façon plus radicale. En effet, j'abandonne rapidement la médiation : ma stratégie d'évitement du conflit (et aussi de la souffrance d'ailleurs) est en fait… la fuite ! Ainsi, je réalise que j'élimine impitoyablement dans ma vie toute source de conflits :

  • Si j'ai un problème, si je ressens des tensions avec une personne : eh bien alors, je ne la fréquente plus ! (Et en plus, je suis très content de m'être débarrassé d'une "personne toxique"… Je ne "regrette" ainsi rien du tout.)
  • Quand cette personne ne peut pas être écartée (famille, collègue…), eh bien, je vais mettre de la distance, en assurant une communication minimale par exemple. Là aussi, je fais cela sans même y penser…

Bon alors, quelles peuvent bien être mes motivations pour agir ainsi ? De quoi ai-je donc apparemment si peur pour m'être construit une vie où la souffrance est inhibée et le conflit quasiment inexistant ? (Le "meilleur des mondes" d'Aldous Huxley, quoi.)

Je me souviens il y a quelques années d'une conversation avec un copain. Il venait d'être papa, et m'avait dit alors la chose suivante : "C'est drôle, tu sais, j'ai toujours su que je voulais être père !" Je m'étais alors dit intérieurement que pour ma part, je n'en savais absolument rien… Et encore aujourd'hui : fonder un foyer stable est un vague objectif, avoir des enfants me semble un peu du domaine de la science-fiction… La paresse du 9 se manifeste donc probablement ainsi pour moi.

Pourquoi aurais-je peur de ne pas pouvoir répondre aux demandes des autres (émotions, amour), de me sentir submergé, de n'avoir pas les ressources nécessaires ? Si je n'avais aucune estime de moi, aucune conscience de mes qualités, je pourrais peut-être comprendre… Mais ce n'est pas le cas. Je réfléchis depuis un quart d'heure à ces questions, mais je ne trouve pas encore de réponse…

Bon, je passe à vos questions plus précises !

Combien de temps passes-tu par jour à jouer aux échecs ? S'agit-il d'un simple loisir ou bien en vis-tu ?

Mon copain a des périodes où il narcotise aux échecs. Je peux dire qu'il y a narcotisation car :

  • Il est incapable de se fixer une limite ("C'est la dernière partie"), mais en fait il y en a cinq qui suivent.
  • C'est très chronophage, je dirais 3h par jour (mais difficile à évaluer car moi pendant ce temps-là, je fais dodo).
  • Ça empêche la satisfaction a minima du besoin biologique de sommeil puisqu'il peut jouer jusqu'à 2h du matin, donc j'estime qu'il y a oubli de soi.

Bonsoir Claire, je te remercie de t'intéresser aussi à mon cas !

C'est vrai que les échecs peuvent être très chronophages. Et avec Internet, on peut trouver instantanément un adversaire 24h/24 !

En fait, je crois que je n'ai pas la même relation avec le jeu que ton copain. Ainsi, je n'aime jouer que lorsque je suis parfaitement prêt à le faire. Je m'explique : après une journée de travail, voire un dîner plus ou moins arrosé, je ne vais en général pas jouer aux échecs. En effet, je sens alors nettement que mon cerveau fatigué fonctionne moins bien, et mon niveau de jeu est alors fortement abaissé. Par comparaison, c'est comme si on me demandait de jouer au tennis avec une attelle… Je pourrais le faire, mais bon.

Les échecs ne sont qu'un loisir pour moi et j'y joue donc plutôt les week-ends et en vacances. En fait, je n'y "joue" pas beaucoup entre les compétitions : je fais plutôt des analyses, des exercices (cela semble peut-être très sérieux ce que je dis, mais pour moi, c'est juste une autre façon hyper-intéressante de me distraire !).

"Je ne trouve pas d'exemple où je préfère souffrir plutôt que d'entrer en conflit."
Si je suis ton raisonnement, l'exemple que tu donnes où tu interviens pour mettre fin au conflit de tes parents serait un exemple où l'évitement de la souffrance l'emporte sur l'évitement du conflit. En même temps tu précises que cette situation est rarissime. Qu'en est-il la majorité du temps ?

 

Quant aux temps de conflit, eh bien, j'ai expliqué ci-dessus, il n'y en a en général simplement pas ! :happy:

En stage, pour l'exemple du mécanisme d'isolation, tu as parlé de ton "escapade de 4 jours coupé du monde et de l'actualité" début janvier. Comment aujourd'hui revois-tu cette escapade ? Peux-tu l'expliquer par d'autres mécanismes et d'autres motivations que celles du 5 ? Qu'as-tu fait exactement pendant ces 4 jours (sans nous dévoiler les détails intimes, hein !).

Très bonne question Kayla !

Je rappelle pour les autres que je m'étais rendu à Bordeaux pour faire du tourisme et du repérage, et que le hasard a fait que je suis parti le lendemain du premier attentat.

Je me souviens avoir été furax quand j'ai appris l'attaque. Mais au lieu par exemple de me poser explicitement les questions typiques du 9, "Que puis-je y faire ? À quoi bo ?", je me rends compte maintenant que je les ai rapidement "étouffées". En fait, avec l'hypothèse d'une paresse de 9, je crois que j'ai été bien plus affecté que je ne le pensais. C'était donc mon mécanisme de défense d'évitement qui s'était mis en place !

Il se trouve en plus que quand je pars en vacances, j'ai la "capacité" de vivre exclusivement dans le présent (c'est bien sûr plus facile quand je pars seul). Mais l'avantage est que je profite pleinement de mes vacances ! J'avais loué une chambre en centre ville via Airbnb, et j'étais donc parfaitement libre de mes mouvements. J'ai donc passé mes jours à prendre du bon temps, sans souci : me promener, visiter des musées, m'arrêter dans des parcs ou des cafés pour lire (j'ai plus d'un livre sur ma liseuse, Fabien :happy:), prendre des verres dans des bars, déjeuner et diner dans divers restos, aller au théatre, et… passer à plusieurs reprises au club d'echecs de la ville pour y faire quelques parties (on ne se refait pas :happy:).

 

À aucun moment, je n'ai regarde la télé ou consulté Internet (juste mes mails), n'en éprouvant ni envie ni besoin. J'apprends quand même au hasard d'un kiosque que les terroristes ont été tués.

Le dimanche après-midi, je rends mes clés au propriétaire. Il me demande si je vais à la manif. Et là, je lui réponds le plus candidement du monde : "Heu, quelle manif ?"

 

J'ai ensuite pris le TGV. De retour chez moi vers 22h, je me connecte au Web et à ma grande surprise, j'apprends qu'il y avait eu un deuxième attentat le jeudi…

Alors, pourquoi un tel "détachement" ? Même avec le petit recul que j'ai maintenant, je ne trouve pas d'explication.

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Bonjour Teimour,

Encore un petit évitement ? OK, posons la question autrement :

  • Combien de temps passes-tu à analyser des parties ou des techniques ?
  • Combien de temps passes-tu à faire des exercices ?
  • Sais-tu te fixer un temps limite et le respecter ?
  • Quand tu y consacres du temps, est-ce pour éviter autre chose ? Quoi ? Qui ?

Avec la fermeture du forum pour deux semaines, tu vas avoir du temps pour continuer ton introspection… Sans nous !

 

Tu pourrais en profiter pour tenir un journal : chaque jour, te demander ce que tu as fait, ressenti, pensé, et l'écrire. Une fois que c'est écrit, c'est plus difficile d'oublier. :tongue:

Je te souhaite un bon et beau voyage… À l'intérieur de toi !
Kayla

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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  • 1 month later...

Bonjour à tous,

Je reviens de voyage et je vais commencer par répondre aux questions de Patrick, qui m'aident à préciser certaines motivations.

"Quelle est la motivation qui t'a fait faire de la musculation ? À quoi cela sert ?"
La première raison est physique. Imagine que tu aies chroniquement mal au dos. On te conseille alors de le muscler. Tu le fais et… tu constates que cela va beaucoup mieux ! Eh bien quant à moi, j'ai simplement envie de continuer le "traitement", sachant en plus qu'il est 100 % naturel.

La deuxième raison est sociale. Par exemple, lors d'une soirée où j'ai l'occasion de croiser des inconnus, je vais essayer d'y trouver de potentiels ami(e)s ou petites amies . Eh bien pour résumer, il est plus facile de faire bonne impression si j'ai l'air en forme plutôt qu'avachi sur une chaise :happy: (quoique sur plusieurs heures, je peux aussi passer d'un état à l'autre, hein :happy:).

La troisième raison est physiologique. Les anciens Grecs avaient très bien compris l'importance du corps. La bonne santé physique était un prérequis à l'exercice de l'esprit ! Et en y réfléchissant, qu'y a t-il pour moi de plus important que d'être avant tout en bonne santé physique et mentale ? Eh bien, faire des exercices physiques m'y aide, même si je n'en fais pas assez : je devrais aussi faire du cardio, travailler davantage ma souplesse, etc.

J'en profite pour rebondir sur ta question de "la perte de temps" des exercices physiques, et sur l'utilité de progresser. Évidemment, si l'on passe sa journée à se regarder les biceps dans la glace, l'intérêt est limité. :happy: Mais si l'objectif est d'améliorer son état de forme, et aussi ses capacités mentales, cela me paraît autrement plus intéressant.
Par exemple, je me rappelle d'un documentaire TV sur Kasparov : on le voyait en vacances (sic). Il se levait et commençait sa journée par quelques kilomètres de canoé. Ensuite, son entraîneur physique l'attendait au bord de la plage, et il enchaînait par des dizaines de pompes, flexions etc. Et je parle bien d'un ancien champion du monde d'échecs ! Il savait que pour avoir des performances mentales optimales, sa base physique devait l'être aussi.

Je te remercie pour ta description du vide, c'est beaucoup plus clair maintenant pour moi. Contrairement à toi, la métaphore du processeur fonctionnant à 100 % ne me parle pas, sauf dans le cas où je me concentre sur un sujet. Il m'arrive même parfois d'avoir un côté contemplatif en présence du "beau". Je me rappelle par exemple que lors de mes dernières vacances en Irlande, nous avions fait une magnifique randonnée, entourés de moutons dans un panorama somptueux : eh bien, je ne pensais alors à rien, mon centre mental était aux abonnés absents !

Je continue maintenant avec les questions de Kayla.

 

C'est vrai que je n'avais pas répondu précisément à la précédente question de Claire : "Combien de temps joues-tu par jour aux échecs ?" En fait, c'est tellement variable qu'une moyenne par jour ne veut pas dire grand chose pour moi (même si je dirais entre 1 ou 2). Par exemple, en repensant à une semaine donnée, je n'ai quasiment pas joué la semaine du 9 février (j'ai dû faire 2 ou 3 heures d'exercices, et suivre un soir pendant environ 2 hures la fin d'un tournoi en direct sur le web. Bon, il m'arrive aussi souvent d'y penser pendant de courts laps de temps dans la journée (par exemple, je repense tout à coup à une conversation avec un coéquipier, et je note sur mon smartphone qu'il faudrait que je pense à réviser telle ou telle variante d'ouverture).

Par contre, mon dimanche a été entièrement consacré aux échecs ! L'après-midi, mon équipe jouait en coupe de France. J'ai dû passer environ 2 heures à me préparer le matin (en regardant les parties de mes adversaires potentiels). Puis j'ai joué ma partie (elle a duré environ 4 heures). Comme sa fin avait été animée, nous l'avons analysée pendant environ 1 heure en compagnie des autres joueurs (c'est un moment que j'aime en général beaucoup : tout le monde propose des idées à la volée, les plus originales et surprenantes déclenchant de nombreux rires ! (Si si.) Pour ma part, je pourrais passer ainsi des heures et des heures.

Ensuite, nous avons encore essentiellement parlé "échecs" en rentrant en train. L'histoire ne s'arrête pas là, car aujourd'hui les ordinateurs ont un niveau brut supérieur à un champion du monde. J'ai donc allumé mon PC en rentrant chez moi, et saisi les coups de ma partie pour voir ce que l'oracle en pensait. L'ordinateur ne peut encore concrètement rien vous expliquer, mais bien sûr vous finissez quand même par comprendre la plupart du temps les coups qu'il propose (et vous faites très souvent des découvertes fascinantes).

Le concept d'analyser ses propres parties d'échecs sert bien sûr à repérer ses erreurs et essayer de les comprendre pour éviter de les reproduire.
On pourrait d'ailleurs faire un parallèle avec l'observation de soi dans le cadre de l'ennéagramme.

Je reviens maintenant aux questions de Kayla.

"Sais-tu te fixer un temps limite et le respecter ?"
Tout d'abord, il faut savoir que ma seule contrainte objective importante (en tout cas consciente…) est d'aller à mon travail (je n'ai pas d'enfant, ma famille habite une autre région, et je suis actuellement célibataire). En fait, je suis ravi d'avoir du temps libre : cela me permet de faire ce dont j'ai envie, sans stress inutile. Il n'y a donc pas d'impératif pour moi à me fixer des règles, des emplois du temps et… effectivement je ne m'en fixe pas ! La nature de mes activités dépend donc de mon humeur et de mon envie de l'instant. Je vagabonde donc, le plus souvent d'heure en heure. Je ne me retrouve pas consciemment en situation de ne plus pouvoir décoller (comme le copain de Claire qui affirme plusieurs fois qu'il joue sa "dernière partie").

"Quand tu y consacres du temps, est-ce pour éviter autre chose ? Qui ? Quoi ?"
C'est difficile de répondre pour moi, car s'il y a narcotisation, elle n'est pas consciente ! Je ne me dis pas : "Tiens, je vais faire ceci pour éviter cela ou celui-là."

 

De plus, je ne suis pas quelqu'un qui s'ennuie quand il est seul (je suis trop curieux pour m'ennuyer). Maintenant, cela ne veut pas dire que certaines activités sont secondaires et ne servent pas à masquer "l'essentiel". Mais resterait déjà à savoir ce qu'est "l'essentiel"… Peut-être la recherche de l'âme sœur ?

"Avec la fermeture du forum, tu vas avoir le temps de continuer ton introspection"
Tout à fait. :wink: D'ailleurs, il me vient seulement maintenant à l'esprit une peur dont je n'avais pas encore parlé. Depuis enfant, j'ai en effet la peur de l'échec. Quand je pense que je ne peux pas défendre honorablement mes chances, je peux prendre radicalement la fuite ! Par exemple, je me souviens de ma première compétition de natation, vers mes 10 ans. Rapidement après le départ, je me suis rendu compte que certains allaient bien plus vite que moi. À la surprise de tous, j'ai alors complètement laissé tomber ! (J'ai fait exprès de finir à deux à l'heure, finissant bon dernier !). Ce fut ma première et dernière compétition de natation…

Je pense que cette peur est à la source de décisions importantes dans ma vie. Une exemple : malgré mon admission en classe préparatoire après le bac, j'ai néanmoins préféré me rendre sur les bancs douillets de la Fac ; en effet, je ne me sentais pas capable d'affronter les difficultés de la prépa… J'étais (et je suis toujours) persuadé que je n'aurais pas pu rivaliser avec les meilleurs. Mais quel crime est-ce donc de finir dans la moyenne, pour préferer la solution extrême de jeter l'éponge ?

Aujourd'hui, j'agirai sans doute différemment (en tout cas pour la natation :happy:). Mais je remarque bien que ma vie n'est pas faite de compétitions, de luttes. Soit je suis en mode solitaire (je n'ai donc pas à lutter contre autrui), soit en mode collaboratif (c'est le cas dans mon travail par exemple).

Je passe maintenant à autre chose. Je continue à prendre beaucoup de plaisir à lire les fiches du Ciné-agramme, et bien sûr à regarder certains films. À la demande générale, j'ai mis une attention particulière aux personnages de type 9. J'avoue que j'ai généralement bien du mal à me reconnaître (par exemple, Andy McDowell et Jean-Pierre Daroussin ont joué de très beaux rôles de 9, mais le côté souvent lymphatique des 9 de cinéma est un petit peu exaspérant pour moi).

Toutefois, j'ai quand même trouvé un personnage qui me ressemble beaucoup : c'est… un vieux garçon de 70 ans, le Colonel Pickering, dans My Fair Lady ! (J'avoue que j'aurais préféré me retrouver dans quelqu'un comme Cary Grant par exemple, mais bon…) À l'instar du Colonel, je ne sais pas si je traite "les fleuristes comme des duchesses", mais je pense traiter tout le monde plus ou moins de la même façon (c'est-à-dire poliment, et sans avoir un comportement différent avec le gardien ou ma chef). D'ailleurs, la politesse me semble être une excellente façon de garder une certaine distance, et… de désamorcer des conflits. Cela me rappelle une interview de Karl Lagerfeld, où ce dernier expliquait que pour se débarrasser d'un raseur, il suffisait en général d'être poli 10 secondes avec lui !

  • "Après le scandale du champ de courses d'Ascot, pendant lequel il s'est courageusement caché derrière son chapeau […]." Je me souviens d'une anecdote : un différend avait éclaté au sujet d'un bout de plage (!) entre l'un de mes amis et une famille de vacanciers. Le sujet de dispute m'avait semblé tellement absurde que je n'avais pipé mot (j'aurais peut être pu soutenir mon ami par solidarité, mais comme je pensais que les deux camps avaient tort, je suis resté tranquillement dans mon coin…) À nouveau un exemple d'évitement, donc.
  • "Ce présupposé positif, le colonel l'a vis-à-vis de toute personne." Idem pour moi si la personne n'a pas l'air agressive.
  • "Passionné par la phonétique, le colonel Pickering n'est pas le travailleur acharné qu'est Higgins : ‘Oh ! Vous y tenez ? Je pensais en avoir fait assez pour ce matin.’" Cela me rappelle un tournoi d'échecs que j'avais fait avec mon capitaine d'équipe (il se préparait cinq fois plus que moi pour chaque partie…).
  • "Il est capable de profiter des plaisirs de la vie : ‘Cette tarte aux framboises est le plus beau jour de ma vie.’ On peut soupçonner là le mécanisme de défense de narcotisation." Je me rappelle un jour avoir lu dans un journal la liste des meilleures tartes au citron de Paris: ni une ni deux, j'ai fait un kilomètre pour me diriger chez Genin, rue de Turenne.

"Identification avancée : Pickering est un 9 alpha de sous-type social ("Participation périphérique")."
Il semblerait donc que mon 5 à 7 ait duré plus longtemps que prévu. :wink:

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Bonjour à tous,

 

"Il semblerait donc que mon 5 à 7 ait duré plus longtemps que prévu."

Teimour, il y a 12 ans, j'avais créé une conversation appelée "Envie d'être 5". :rofl: Elle reste donc d'actualité.

 

Très amicalement,

Wallace

Wallace - 6 aile 7

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

D'ailleurs, il me vient seulement maintenant à l'esprit une peur dont je n'avais pas encore parlé. Depuis enfant, j'ai en effet la peur de l'échec.

:rofl: C'est du Feydeau avec les portes qui claquent dans tous les sens. À peine le 5 est-il sorti de scène que voilà la compulsion du 3 qui y entre !

Depuis enfant, j'ai en effet la peur de l'échec. Quand je pense que je ne peux pas défendre honorablement mes chances, je peux prendre radicalement la fuite !

Je ne sais pas si tu t'en souviens, Teimour, mais au stage Bases, nous racontons une anecdote exactement semblable à propos d'un pratiquant des arts martiaux d'ennéatype 3.

 

Même si tu avais écrit plus haut que "le 3 est vraiment le type qui [te] semble le plus éloigné", te voilà donc obligé d'analyser cet évitement de l'échec et de la comparer à l'évitement des conflits. Quelle est la priorité entre les deux ? Y a-t-il un conflit intérieur ou extérieur derrière la peur de l'échec ?

Très amicalement,
Fabien

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Bonjour tout le monde,

Teimour, en lisant le passage sur la natation, je me suis fait la même réflexion que Fabien (sans Feydeau !). Bon, au moins c'est toujours sur le triangle. :wink:

Avant les vacances, je t'avais conseillé de tenir un journal. L'as-tu fait ? Et sinon, pourquoi ? (Je ne te propose pas d'options de réponse pour qu tu puisses chercher tout seul.)

À 20 ans, quelle était la compulsion la plus forte ? T'en souviens-tu ?

À bientôt,
Kayla

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Wallace, mon petit trait d'esprit n'était peut être pas clair, mais il signifiait bien que mon 5 à 7 s'est certainement terminé à 9 heures.

 

Je n'avais d'ailleurs pas "choisi" d'être 5 : je venais de découvrir l'ennéagramme sur le net, et dans la foulée j'avais passé un test en ligne (je sais, ce n'est pas bien)… et le type 5 sortit largement en tête. J'ai cherché ensuite quelques articles sur les 5, et j'ai trouvé des similitudes avec mon propre cas. Quand je suis arrivé au stage, je n'avais que rapidement lu la description des autres types.

 

"À peine le 5 est-il sorti de scène que voilà la compulsion du 3 qui y entre !"

Eh oui ! C'est vrai que mon introspection fait ressortir tout à coup des choses que j'avais oubliées (tant mieux, ai-je envie de dire). La peur de l'échec me semble cependant secondaire. Quand je repense par exemple à mon choix de ne pas faire de prépa à 18 ans, il était davantage motivé par la crainte d'une compétition exacerbée.

 

Kayla, j'écris déjà un journal, mais pas régulièrement, et la moelle que j'en tire n'est pas très substantifique. C'est un peu de la méthode Coué parfois.

 

Je me suis tout de même intéressé dernièrement aux phénomènes hypnotiques, en notant ceux que je vivais. Mon "favori" depuis toujours est l'hallucination négative visuelle. Par exemple, j'avais fait un test en faisant désormais attention aux détails d'une rue très animée que je traverse régulièrement. Le premier passage en me concentrant a été étonnant, car j'avais l'impression de découvrir une autre rue… Et d'ailleurs, à chaque nouveau passage j'aperçois de nouvelles choses (détail d'une belle porte, arbre que je n'avais jamais vu, etc.).

 

Parmi toutes la liste des phénomènes, je connais aussi la contraction et l'expansion du temps, l'amnésie et la suppression de sensation. Ceci cadre donc bien avec le type 9.

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Bonjour à tous,

"Wallace, mon petit trait d'esprit n'était peut être pas clair, mais il signifiait bien que mon 5 à 7 s'est certainement terminé à 9 heures."
Je te rassure (et hop une projection !), mon mental n'avait pas basculé et j'avais compris…

"Dans la foulée j'avais passé un test en ligne (je sais, ce n'est pas bien)…"
Ce n'est pas que ce n'est pas bien. C'est juste que c'est inefficace, et tu n'es pas le premier à le prouver. Dans Le Grand Livre de l'Ennéagramme, Fabien et Patricia écrivent : "Rappelons que construire un tel inventaire de personnalité nécessite une double compétence, en psychométrie d’abord, et en ennéagramme ensuite. Il doit avoir été validé sur plusieurs centaines de personnes ne connaissant pas initialement leur profil. Si un questionnaire est traduit d’une langue à une autre, il doit être entièrement retesté. Autant dire que construire un test fiable est un travail long, difficile et coûteux, qui n’est pas à la portée d’un individu isolé ni d’une petite structure. Diffuser un test qui n’a pas été élaboré en respectant les critères précédents est au mieux de la naïveté, au pire de l’escroquerie." Mais il faut aussi beaucoup de naïveté pour croire au résultat de tels tests.

"Quand je suis arrivé au stage, je n'avais que rapidement lu la description des autres types."
Et tu n'as pas perçu comme une contradiction entre cette attitude et l'orientation de connaissance et de précision du 5 ? Ou fait un lien avec la paresse psycho-spirituelle de l'ego du 9 ?

Très amicalement,

Wallace

Wallace - 6 aile 7

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"Et tu n'as pas perçu comme une contradiction entre cette attitude et l'orientation de connaissance et de précision du 5 ? Ou fait un lien avec la paresse psycho-spirituelle de l'ego du 9 ?"

Dans un monde idéal, cela marcherait comme ça ! Mais l'orientation est une quête, et les passions du triangle sont universelles quand il s'agit de la connaissance de soi et de la métanoïa.

 

Très amicalement,

Fabien

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