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Un 5 alpha, le football et la Spirale Dynamique


Yves

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Bonjour à tous,

Fabien, je me suis senti peiné par le témoignage de ton vécu du sport scolaire. Il me donne envie d'étudier comment mon ego s'est servi de mes vMèmes dysfonctionnels et de ceux de mon environnement. Mais comme pour toi, ça va réveiller des souvenirs pénibles et aujourd'hui, pour éviter une intrusion :peur: (d'émotions), je préfère remettre cette étude à plus tard. :idea: À la place, voici un bilan de mon expérience footballistique du point de vue, non pas balistique (quoique… ce serait réjouissant !), mais de la Spirale Dynamique. C'est plus réconfortant. Avant de commencer, je pose le décor : ça se passait il y a trente-sept ans, dans un milieu profondément rural, centré en BLEU et culminant vaguement en ORANGE.

BEIGE

Pré-adolescent, j'étais souvent dispensé de cours d'éducation physique. Alors j'observais mes camarades. Je n'étais même pas arbitre. À la fixation du 5 se greffaient la passion et la fixation de mon aile 4. J'étais dispensé de sport pour des raisons de santé. Je vivais sous cloche. Une cloche qui aggravait ma fixation et qui confirmait probablement, dans mon inconscient, ma false core et celle de mon aile 4. Or, paradoxe, c'est justement le sport qui m'a guéri ! L'enfer (ici, l'utilisation par mon ego du C++ maternel étouffant projeté sur moi) est pavé de bonnes intentions. Je pense très souvent à l'amour anémiant et à l'amour génératif définis dans l'introduction du billet "Esperanza". Le sport m'a obligé à bouger. À respirer. À m'incarner. La clé de ma guérison, c'était donc mon centre réprimé qui l'avait. Oui, Kathy Hurley et Theodorre Donson ont peut-être raison d'affirmer que « le centre réprimé contrôle silencieusement la personnalité. »

J'ai commencé par des sports individuels. D'abord la natation. Puis le vélo. Quelle libération ! Puis le foot. Pendant mes quatre années de foot, je n'ai jamais été blessé et j'ai rarement été malade. Mes coéquipiers me montraient l'exemple en se protégeant des coups et du froid, sans excès. Donc transition C++ -> C+. C+ et non C=, à cause de mon évitement systématique des tacles, compulsion oblige (tacler = s'emparer par surprise du ballon qui se trouve dans les pieds de l'adversaire).

VIOLET

Nous n'avions pas d'entraîneur. Mais nous avions un ballon. Et des fidèles supporters : un cultivateur, un retraité et un vacher. Ils nous conseillaient et nous encourageaient. :thumb_up::happy: Nous les écoutions. Ils nous transportaient dans leurs véhicules. Pendant les pauses, ils nous apportaient des oranges VIOLET(tes). Ils nous consacraient leurs dimanches après-midi. Se sentaient bien avec nous. Leurs femmes lavaient et repassaient nos maillots. J'aimais beaucoup François, le vacher. Nos trois anciens étaient considérés par tous comme les piliers de notre équipe. Je leur fais une passe.

Revoici le ballon. Je le lance sur notre terrain. Notre terrain avait été aménagé dans le parc magnifique d'un château, bordé d'arbres centenaires. Enfant, pendant mes escapades, j'avais longé ce parc mystérieux sans jamais oser y pénétrer. L'atmosphère de ce château de mon enfance me rappelait celle du Grand Meaulnes. J'étais enchanté d'y jouer. Ce parc nous avait été prêté avec une certaine noblesse par une comtesse octogénaire, veuve, qui y vivait seule avec son chien, les portraits de ses ancêtres et ses souvenirs. Elle avait pour ancêtre un écrivain du XVIIe siècle. Cet écrivain appartenait lui-même à une famille descendant de Jean Pic de la Mirandole et portait le même prénom que notre vacher. :heart: Mais où donc est passé le ballon ? Ah, le revoici qui revient du XVIIe siècle. Je l'attrape. Tiens, qu'y a-t-il écrit dessus ? Je le saisis. Je lis : "Les passions en engendrent souvent qui leur sont contraires. L'avarice produit quelquefois la prodigalité, et la prodigalité l'avarice ; on est souvent ferme par faiblesse, et audacieux par timidité." Superbe passe, cher ancêtre ! :miam: Mais revenons à VIOLET : aujourd'hui, dans ma tête, notre comtesse et son ancêtre font partie de notre équipe. À eux aussi, je fais une passe outre-tombe.

Tiens, revoici le ballon ! Un de mes coéquipiers vient de me le passer. Quels que fussent mes comportements sur le terrain ou dans le vestiaire (comportements souvent régis par ma fixation), j'étais accepté par mes coéquipiers. Mon intention positive, même si elle était parfois inefficace, était reconnue, et mon estime de moi se renforçait (cf. ce billet-ci). Ainsi, personne ne m'en a voulu de notre défaite 4-6, la seule fois où je fus gardien de but. Et quand je me morfondais sur le banc des remplaçants, sans jamais rien demander à personne, une bonne âme me faisait entrer sur le terrain. Malgré ma forte compétence en invisibilité, je n'ai jamais vécu la troisième phase du processus d'ostracisation très bien décrit dans ce billet-ci, alors que je l'ai vécue douloureusement dans un milieu centré en ORANGE, et je n'étais pas le seul — cf. aussi le troisième commentaire du même billet. Pareil pour notre gardien de but DP : à sa sortie de prison (il y avait été envoyé à cause de l'inadaptation de ses capacités P à ses conditions de vie D), il fut réintégré à notre équipe et accepté comme auparavant. Ouf ! Si le VIOLET de notre équipe n'avait pas été assez fort, aurait-il été réintégré ? Quelle différence entre notre équipe s'appuyant sur son VIOLET et un milieu centré en ORANGE malsain, focalisé sur l'efficacité des ressources humaines ! J'ai pu comparer les deux. Il n'y a pas photo. Je repense avec tendresse à ce billet-ci.

J'éprouvais un très fort sentiment de sécurité. Grâce au VIOLET de notre équipe, j'accédais à des ressources nouvelles (cf. le désir de base du 5). Au passage, transition S-- -> S=.

ROUGE

Le ROUGE ambiant ne m'effrayait pas, car il était modéré. Je ne percevais pas beaucoup de honte dans notre équipe quand nous subissions une défaite. Moins en tout cas que dans les romans et pièces de théâtre que je lisais, adolescent. D'aucuns mettaient notre défaite sur le dos de la malchance. Je rejetais cet aspect-là de VIOLET et ressentais un peu de honte.

Lors de certains matchs contre des équipes coriaces, quand nous jouions sans baisser les bras (ou plutôt les jambes), à dix ou neuf, au lieu de onze, soudés par les difficultés, notre équipe manifestait un sens de l'honneur ROUGE-BLEU. Dans ce contexte, j'ai créé en moi un peu de ce ROUGE qui me faisait cruellement défaut. Mais c'était encore insuffisant. Cette difficulté avec le vMème ROUGE se conjugue-t-elle à mon centre réprimé pour contrôler ma personnalité ? Qu'en est-il pour vous, amis 5 alpha ?

Je corrèle à ce renforcement, une transition X-- -> X-.

BLEU

Malgré ma répulsion pour BLEU, j'acceptais les règles de ce jeu (celles que je connaissais) et les arbitres, garde-fou contre les excès de ROUGE. J'acceptais également ma place sur le terrain (qui n'a quasiment jamais changé en quatre ans). Mes coéquipiers respectaient aussi les règles et leurs places.

ORANGE

Mes coéquipiers ne cherchaient pas à obtenir un statut par eux-mêmes. Ceux qui cherchaient du succès ou de l'influence s'exilaient pour jouer dans une autre équipe. Ni prospérité ni gloriole ici.

VERT

Aucune trace.

Score final : VIOLET-ROUGE-BLEU 3ORANGE 0. :thumb_up:

Conclusion : notre équipe s'appuyait sur quatre solides vMèmes, surtout VIOLET. Elle culminait en BLEU. Elle était adaptée à ses conditions de vie D. Ce serait intéressant de revivre la même expérience aujourd'hui, pour voir les différences, en particulier le rôle des anciens. Quant à moi, cette expérience m'a permis de renforcer mes trois premiers vMèmes, et de vivre une transition C++ S-- X-- à C+ S= X-. Un bon terrain pour développer un ORANGE sain et m'adapter ainsi à mes futures conditions de vie professionnelle de l'époque, c'est-à-dire E. Il était temps !

Solidarité VIOLETTE,
Yves

P.S. : j'ai évoqué dans ce message-ci une de mes expériences (récente, celle-là) d'une autre couleur froide : VERT.

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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