Institut Français de

l’ennéagramme

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6 alpha ?


Lili

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Bonjour à tous !

À tous ceux que je pourrai rencontrer ici, et à ceux que j'ai rencontrés au stage Essence de septembre dernier, mon tout premier stage.

Voilà de nombreux mois que je vous lis, et je me réjouis de venir aujourd'hui participer à ce forum qui m'a déjà tant apporté. Pour commencer, je viens valider la détermination de mon type et la hiérarchie de mes centres (pour laquelle j'ai encore des doutes, tant il me semble à la fois utiliser les trois centres et avoir des difficultés avec les trois…).

Cela fait près de deux ans que j'ai découvert l'Ennéagramme, et après quelques tâtonnements, le 6 a été comme une révélation. C'était extraordinaire combien cela résonnait en moi : cela remettait en place les pièces de mon puzzle intérieur découvertes au fil de mon long travail sur moi et que je n'arrivais pas à assembler. Et depuis, je me laisse encore saisir à la découverte de mécanismes égotiques de 6 au fond d'actes tout ordinaires…
Bon, pour être tout à fait franche, je dois avouer que j'ai aussi régulièrement de grosses hésitations avec l'ennéatype 3, mais en m'observant je reviens toujours au 6… Il paraît que le doute est dans le kit ?

Centre mental

Clairement sur-utilisé, il me semble que c'est le premier mobilisé en toutes circonstances. J'aime comprendre, approfondir, lire et relire (de préférence de quoi réfléchir ou m'informer, plus rarement un roman). J'analyse, j'interprète, je me projette dans l'avenir, j'organise… C'est bien simple : je suis toujours dans ma tête. Il me semble même (enfin, mon ego le croit très fort) que comprendre devrait suffire pour tout, et qu'en comprenant très bien, ou en pensant très fort à quelque chose, cela pourrait remplacer l'action (mais la Force n'est vraiment pas avec moi…) !
Cependant, quand je veux parler de quelque chose qui me tient à cœur, ou de personnel, ou à quelqu'un qui compte pour moi… cela me met un coup de pression, le regard des autres me paralyse… Et alors survient un grand vide dans ma tête : j'oublie ce que je voulais dire et ce que je pensais, et aussi de quoi on parlait à l'instant, je suis perdue. Si la situation est très stressante, je perds complètement les pédales, je me rétracte intérieurement, je n'arrive plus à aligner deux idées, et je ne sais plus rien : qui je suis, ce que je veux, ce qui est important et ce qui ne l'est pas…

Centre émotionnel

J'ai l'impression qu'il vient en support. En tout cas il ne fonctionne pas très bien. Jusqu'à l'âge adulte, j'étais dans une telle répression de ma personnalité que mes émotions m'étaient inaccessibles. J'étais dans une vague mélancolie, une tristesse chronique, une peur omniprésente de je-ne-savais-pas-quoi à la limite de la conscience, et que je cachais derrière un sourire permanent parce que j'avais l'intuition inconsciente que mon mal-être n'était pas acceptable.
Quand la gangue a explosé, un torrent d'émotions a jailli, notamment une immense colère. Mon sourire de façade a disparu, et j'ai dans le même temps découvert l'immensité du territoire des émotions (en particulier grâce aux livres lumineux d'Isabelle Filliozat). Cela a été une révélation pour moi, et aujourd'hui il me semble accéder à une grande richesse émotionnelle, aussi bien à l'intérieur de moi que chez les personnes qui m'entourent. Cette sensibilité m'est précieuse pour construire les relations… selon le filtre bien épais de mon ego je le crains, avec donc une bonne dose de projection et tous les radars sortis.
Mais je « gère » mal mes propres émotions. Je peux les ressentir, les nommer, limiter les débordements sur mon entourage (c'est déjà pas mal !) mais manifestement pas les accueillir, vu que je les retourne fréquemment contre moi. Je souffre de compulsions alimentaires, de fatigue chronique, par veille excessive ou par excès d'activité… Ça peut être la peur de perdre pied mentalement, de l'impermanence, de tous les "je dois" sous lesquels ma vie étouffe, de l'échec et du rejet, mais aussi la honte (et la honte de ma honte), la culpabilité, la colère, la haine, le désespoir parfois… et finalement la peur de moi, de me connecter à moi-même : quand je n'ai rien à faire pour m'occuper la tête (ou les mains) je peux être pétrifiée…
En fait, je me rends compte que je ne me suis pas encore extraite de mon fonctionnement d'enfant : étouffer ce qui est (en) moi parce que c'est manifestement rejeté ou menaçant pour mon entourage, et donc certainement mauvais et inavouable… Je ne veux surtout pas que mon maelström intérieur se voie, je m'en sens coupable et j'en ai honte. D'une certaine façon, je me fais peur et j'ai peur de faire peur… (!) Alors je me cache derrière l'image que je donne de moi : montrer que ça va bien, que je suis au top sur tous les plans, que je maîtrise la situation, que l'on peut compter sur moi.

Centre instinctif

Je pense que c'est le centre que je réprime quand je vois comment je peux, pour des choses pourtant anodines, laisser passer parfois des mois avant de me lancer, tellement le simple fait d'envisager d'agir peut générer un stress intense. Utiliser le centre instinctif est rarement apaisé, comme si je « devais » le payer, en inertie culpabilisante ou tout autre comportement de sabotage… comme si aller bien était interdit et qu'il fallait compenser.

D'un côté, je suis habitée par l'impression fébrile que, là, maintenant, je dois faire quelque chose (mais quoi !?!), pour être quelqu'un d'autre que moi-même (faire pour être…), et que quoi que je fasse je n'y arriverai pas (sans blague). Certains jours c'est absolument écrasant, tandis que d'autres jours c'est lointain et très diffus… Mais quoi qu'il en soit, au quotidien, je dois bien convenir que je cherche encore inconsciemment à identifier autour de moi ce "je dois" selon ce que je peux décrypter (imaginer) des attentes ou des jugements des autres.
D'un autre côté, j'ai aujourd'hui le besoin prononcé de trouver du sens (pour moi) en toute chose, peut-être justement pour m'approprier des situations auparavant subies, et cela m'a conduite à poser des choix qui peuvent être en grand décalage avec la pensée dominante et ma culture familiale.
Ces deux tendances génèrent une forte tension intérieure. J'essaye de prendre de la hauteur vis-à-vis de tout ça du mieux que je peux : je fais le tri, je planifie pour m'aider à prendre du recul et me rassurer. Mais la pression reste, parce qu'agir est oppressant, que mes propres aspirations (à davantage être que faire) sont confrontées à ces obligations aussi choisies soient-elles, que de toute façon je suis débordée, et que… "ahhh, je ne vais pas y arriver !"
Et puis comme c'est principalement la pression imaginaire du regard des autres qui me met en mouvement, cela complique grandement ma capacité d'agir pour moi-même, sauf (hum…) à recourir à des manipulations mentales douteuses : parce que cela correspondrait à ce que "les autres" feraient, par exemple, ou parce que je suppose que c'est une chose que l'on attend de moi (pour moi). Il va sans dire que le bénéfice est alors limité…

Quand je passe à l'action, je peux mobiliser le centre instinctif de façon très soutenue. En fait, je suis finalement souvent dans l'action et quand ça va bien, je suis plutôt efficace et organisée. Mais l'impulsion à agir est difficile, le doute est un frein permanent (est-ce que mon choix est bon ?), je souffre de cette compulsion chronique à compenser et saboter, et finalement il y a tout un gradient entre des périodes de gros creux (parfois limite dépressifs), et des moments de très forte pression, où je peux enchaîner les activités fatigantes durant des heures (ou des jours) comme un tourbillon étourdissant, avant de m'effondrer d'épuisement physique et nerveux. Dans ces moment-là, il se passe quelque chose comme : "je suis très angoissée, je ne peux pas regarder ça en face, et puis je « dois » faire telle et telle chose, donc autant « profiter » de cette fuite en avant pour les faire, ce sera toujours ça de pris…" Mon ego fait feu de tout bois sans doute… et puis pendant ce temps-là, je ne m'occupe pas de moi.
Quand je parviens à ne pas intérioriser ces pressions, que je ne suis pas dans la réaction mais plutôt dans la réponse à ces tensions intérieures, tout s'assouplit : la vie devient fluide, agir ne me fait plus peur, je ressens de l'harmonie dans les choix et les actes que je pose… Ces moments-là sont de véritables balises pour mes périodes de stress !

… Zut, voilà que je n'arrive pas à me décider à envoyer mon message. Pour des raisons assez égotiques, ça se pourrait… Qu'allez-vous penser de moi ? Mon message n'est-il pas trop ceci ? Peut-être je devrais préciser cela ? Et si mon texte me donnait l'air de… ? Et puis sûrement que j'aurais dû le faire ce stage Bases, ça craint… Si ça se trouve j'ai rien compris…
Pfffff…

Allez, hop ! Me voilà,
Lili

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Bonjour Lili,

 

Tout d'abord bien venu sur le forum pour ton premier message. C'est un plaisir.

 

Je n'ai malheureusement pas le temps de te répondre maintenant. Toutefois, j'aimerais que tu nous parles un peu plus en détail de ta manière de vivre les mécanismes égotiques du 6 : peur, doute, suspicion. J'aimerais aussi que tu nous parles de ton attitude face aux conflits.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Lili,

 

Bienvenue sur ce forum !

C'est drôle, je travaillais, cet aprèm, sur les centres, me demandant si je n'allais pas resuivre le stage (mes informateurs m'ont dit qu'il avait évolué depuis 2004) : le prochain stage est bientôt, superbe occasion de valider ta hiérarchie (en plus fabuleusement utile pour typer).

 

"Et alors survient un grand vide dans ma tête […]"

Lorsque je tente d'aider une personne à déterminer sa hiérarchie des centres, j'ai souvent rencontré des formulations similaires de personne exprimant la répression du mental.

 

"Qu'allez-vous penser de moi ?"

Ben moi je me dis : "Ah, encore une courageuse ! C'est toujours dur le premier message." Puis je me dis : "Chouette, un nouveau participant !"

 

Donc bienvenue et bravo pour avoir eu le courage de poster.

Je serai intéressée de lire ta réponse aux questions de Fabien.

 

Bien cordialement,

Aurore

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Lili,

 

Qu'allez-vous penser de moi ? Mon message n'est-il pas trop ceci ? Peut-être je devrais préciser cela ? Et si mon texte me donnait l'air de… ?

Je pense que tu as bien fait de venir, bravo pour avoir surmonté tes freins, et bienvenue !

Je reste un peu sur ma faim avec les trois petit points, saurais-tu les remplacer par des mots illustrant l'air que tu n'aimerais surtout pas qu'il te donne ? :wink:

 

Au-delà des questions primordiales de Fabien, je me pose des questions concernant l'utilisation de ton centre instinctif réprimé. Tu dis même : "En fait, je suis finalement souvent dans l'action."

Le fait de te mettre en action t'aide-t-il plutôt à réfléchir ? Ou bien est-ce plutôt pour oublier les pensées et réflexions ? Ou bien autre chose ? Quelles sont tes activités typiques ou favorites quand tu te mets en action ?

 

Tu parles aussi beaucoup du regard des autres et de l'angoisse qu'il génère chez toi. Est-ce vrai pour tous les autres ou seulement pour quelques personnes ?

 

Au plaisir de te relire.

Bien amicalement,

Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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Bonjour !

Merci Fabien, Aurore et Jérôme pour votre accueil.
Je vais essayer de préciser au mieux les points soulevés.

La peur
La peur est tout le temps là. Parfois je peux nommer l'objet de ma peur, mais parfois la peur est juste là, et je ne comprends pas pourquoi ou de quoi j'ai peur. Alors je guette et je réfléchis, pour comprendre ou détecter de quoi j'ai peur… Cela me rassure de pouvoir la raccrocher à quelque chose, car cela la focalise. Parfois j'ai même l'impression que je plaque artificiellement une origine à ma peur (telle difficulté, tel rendez-vous, telle perspective) par construction mentale inconsciente, parce que je préfèrerais avoir peur de quelque chose de précis.
La vie demande une attention de chaque instant : on ne sait pas ce qui pourrait arriver… Je pourrais commettre des fautes par inattention, ne pas remarquer un détail qui pourrait avoir son importance par la suite. Il faut aussi que je puisse discerner les menaces pour m'en protéger. Par exemple, je trouve l'environnement moderne plutôt malsain, et en attendant qu'un jour on dispose d'informations objectives, j'applique le principe de précaution quand je peux. Enfin, la peur me fait mouliner mentalement, je bâtis des scénarios très poussés de ce qui pourrait arriver. Concernant la santé par exemple, quand un symptôme un peu nouveau ou bizarre survient sur moi ou un de mes enfants, je ne peux pas m'empêcher d'envisager le scénario le plus grave. Parfois cela reste tapi dans un coin de ma tête, mais parfois cela déclenche de véritables crises de panique (heureusement aussi rares qu'elles sont spectaculaires).

Le doute
Même pour des choses que je connais bien, par exemple une route que j'ai prise plusieurs fois sans me tromper, je vérifie pour être sûre, on ne sait jamais… Revenir sur mes pas pour m'assurer que j'ai bien fermé la porte est aussi un grand classique. Même quand je suis sûre de l'avoir fait, il m'arrive de douter de moi… En suis-je vraiment sûre, ou l'ai-je imaginé ? Si je ne vérifie pas, je peux passer une bonne part de ma journée à mouliner "Si j'ai oublié, et que… et que…"
Par ailleurs, je n'arrive pas à prendre une décision sans sonder autour de moi pour savoir ce que les uns ou les autres en pensent, ou ce qu'ils feraient (ou font) dans la même situation, ni sans avoir pris le temps d'examiner chaque alternative sous toutes ses coutures, de m'être informée dans le détail. Prendre une décision se fait toujours par de nombreux allers-retours : et finalement si je me trompais ? Et même a posteriori, je continue souvent à m'interroger. Ce qui est pesant, c'est que même pour des choix simples, la prise de décision est fragile, que ce soit pour l'organisation du week-end ou pour la couleur de la peinture murale de la chambre à refaire… Il suffit d'une suggestion ou réflexion extérieure et la moulinette repart.
Exemple tout proche, je doute cycliquement de mon typage, et là, les questions posées (même très délicatement) ont chatouillé ce point sensible : j'ai dû me tromper sûrement pour avoir ces questions ! D'ailleurs c'est peut-être bien le cas ? Enfin… je me suis même tellement mise à douter que j'ai eu besoin de laisser passer 24h pour faire retomber le soufflé : sinon, je n'arrivais pas à répondre aux questions en étant un minimum affirmative…

La suspicion
"Certainement qu'ils n'en pensent pas moins…"
Quand quelqu'un a une attitude favorable, amicale, ou tout simplement neutre envers moi, je suis incapable de la prendre pour telle. Je me demande toujours si cette attitude ne pourrait pas être juste de la politesse qui masquerait de la pitié, de l'agacement, de l'impatience ou que sais-je encore… J'ai d'ailleurs beaucoup de mal à m'ouvrir à de nouvelles amitiés parce que je n'arrive pas à baisser la garde.
Un exemple : dans ma précédente activité professionnelle, dans laquelle j'encadrais une équipe, j'ai toujours été convaincue de mon manque de compétences, tant techniques que managériales. Mes doutes permanents, mes pédalages de choucroute mentaux rendaient mon activité stressante malgré une équipe très amicale et globalement constructive. Je pouvais être affirmative parce que je pensais que c'était ce qu'on attendait de moi, mais intérieurement… Et quand je suis partie, j'avais la certitude de laisser un souvenir peut-être sympathique mais franchement médiocre. Pourtant, ayant un peu gardé contact, j'ai eu l'occasion d'échanger avec mon successeur qui m'a assuré qu'il n'entendait que des échos positifs de mon activité. Plusieurs années après, je ne peux m'empêcher de penser que ce doit être par courtoisie que personne n'a fait état de ma médiocrité.

Les conflits
Eh bien cela dépend, et il me semble que ça se rattache à la notion de groupe.
Enfant, j'avais pris le pli de ne pas avoir d'avis, mon avis c'était celui de mon père. Quand j'ai émergé de ce fonctionnement, je me suis mise à prendre le contre-pied de mon éducation et de ma culture familiale, de façon assez agressive (contrepassion ?). J'ai très mal vécu cette période de "rupture", qui pourtant n'a jamais été véritablement du conflit (l'évitement du conflit étant une discipline d'excellence dans ma famille), mais plus une distance gênée et une profonde incompréhension vis-à-vis de moi.
Aujourd'hui je crains le conflit avec les personnes qui comptent pour moi, de près ou de loin, et cela me conduit malgré moi à renoncer intérieurement à certaines choses, mouvement que je ressens comme une trahison.
Par contre, quand il s'agit d'inconnus, si j'ai le sentiment de me faire marcher sur les pieds ou d'une situation absurde, je suis capable d'être très agressive, y faut pas me chercher ! Là où je vois un effet du "groupe", c'est, par exemple, dans ma précédente activité professionnelle où j'étais d'une solidarité absolue avec mon équipe : quand j'ai été amenée à entrer en conflit avec ma hiérarchie, cela m'a paru non seulement naturel mais même un peu grisant. Je jouais mon rôle et ça me donnait des ailes. À l'inverse, le conflit à l'intérieur de l'équipe était quelque chose de difficile à envisager et cela a contribué à rendre mon encadrement bancal.

De quoi j'aurais peur d'avoir l'air ?
De chercher à attirer de la sympathie, ou bien d'être tellement dans le contrôle que mon message serait creux, ou encore stupide, ou folle, ou complètement pathétique. Par exemple.
J'y vois un mélange de manque de confiance en moi (le doute y est probablement pour quelque chose, même s'il y a certainement neuf bonnes raisons de manquer de confiance en soi), de suspicion, de lecture de pensée (c'est très lié à la suspicion), de peur évidemment, et de projection aussi : je trouve mon fonctionnement horriblement lourdingue, et je suis convaincue que tout le monde en pense autant…

L'utilisation de mon centre instinctif
Je suis souvent dans l'action parce que mon quotidien en est rempli. Je suis actuellement au foyer avec mes enfants, et mon mari est peu présent au quotidien, alors, factuellement, l'action me rattrape.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, c'est une situation choisie entre autres parce que j'en ressens un bénéfice pour mon fonctionnement, comme un rééquilibrage malgré moi… et c'était aussi le cas avec mon activité professionnelle de ces dernières années : très concrète et avec une forte part d'activité physique. En effet, quand je suis dans l'action, cela peut me procurer un véritable soulagement, comme une légèreté, une forme de souplesse très confortable. Et je constate, c'est vrai aussi, qu'être dans une activité plutôt machinale m'aide à réfléchir, cela m'éclaircit les idées.
Malgré tout, si cela a été une motivation en terme de choix de vie même avant de connaître l'Ennéagramme, au quotidien ce n'est pas du tout une motivation à agir. Ce sont des éléments que je constate, que j'apprécie lorsqu'ils surviennent, mais passer à l'action reste vraiment un effort. En général, je mets longtemps à m'activer (pourtant mentalement j'en ai envie... ou du moins j'ai envie que ça soit fait), et si la situation me permet de repousser l'échéance je vais me glisser derrière mon ordinateur ou dans mon bouquin (avec plus ou moins de culpabilité), et je vais m'y mettre quand il devient évident que je n'ai plus le temps, que je vais être en retard, que je ne pourrai pas tout faire…
J'essaye de limiter cette difficulté en planifiant, en organisant, pour baliser mes journées et rendre la mise en route plus automatique. Et quand je me sens bien c'est plutôt efficace, la routine se fait assez aisément… plus ou moins sous pression, mais ça tourne. Mais quand je vais moins bien, j'agis par à-coups avec des moments de blocages, et parfois, fatigue aidant, la fin de journée part en cacahuète. Enfin, quand il y a un accroc à ma routine, un gros conflit avec un enfant ou un évènement imprévu par exemple, cela peut tout flanquer par terre et j'aurai des difficultés à reprendre le cap.

L'angoisse générée par le regard des autres
C'est malheureusement assez général. Je pense qu'il n'y a que le cercle très fermé des amis les plus proches et de ma famille rapprochée qui n'est pas concerné.

Quant au stage, eh, pourquoi pas… Le prochain ce n'est pas possible, mais c'est vrai que ce stage m'intéresse. Le problème est que mon temps et mes finances m'obligent à cibler un peu, alors… C'est à voir…

Voilà. En tout cas merci pour vos questions qui m'ont aidée à éclaircir mes idées et mon propos !
Lili

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Bonjour Lili,

 

"Exemple tout proche, je doute cycliquement de mon typage, et là, les questions posées (même très délicatement) ont chatouillé ce point sensible : j'ai dû me tromper sûrement pour avoir ces questions ! D'ailleurs c'est peut-être bien le cas ?"

On ne peut valider un ennéatype que sur la présence des mécanismes de base du profil. Même s'il tendait vers le 6, ton premier message pouvait laisser la place à d'autres hypothèses, ces mécanismes n'étant pas suffisamment explorés.

 

Cette fois, nous y sommes et je ne vois aucune bonne raison de mettre en cause l'ennéatype 6.

 

Par contre, je doute encore — cela s'appelle de la synchronisation :rofl: — de la variante alpha qui présuppose un émotionnel en support et un instinctif réprimé. Tu as quand même écrit : "Jusqu'à l'âge adulte, j'étais dans une telle répression de ma personnalité que mes émotions m'étaient inaccessibles." C'est effectivement une bonne idée de te positionner à cette époque de ta vie. Tu nous a décrit le fonctionnement de l'émotionnel à ce moment-là. Qu'en était-il de l'instinctif ?

 

Cette auto-observation est délicate chez le 6, car la peur peut amener à procrastiner sans qu'il y ait répression de l'instinctif. Cependant, dans ce cas, l'instinctif sera mis en action sur autre chose.

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 2 weeks later...

Bonjour Fabien !

Merci pour ton avis.

Durant mon enfance, il me semble que ma personnalité était réprimée de façon très globale. J'étais une petite fille craintive et effacée. Je ne prenais pas d'initiative. J'étais maladroite et mal à l'aise avec mon corps. Je détestais les cours de sports que je ressentais comme une corvée et une humiliation tellement j'étais mauvaise. Pour certaines choses, j'avais du mal à agir, traînant la patte par exemple pour travailler mon instrument de musique alors que c'était une discipline que j'appréciais. Par contre je pouvais être très perfectionniste et reprendre plusieurs fois un travail scolaire parce qu'il y avait une rature ou une faute quelque part.

Tiens, d'ailleurs, ma première impression en Ennéagramme a été de me reconnaître dans le type 1. Du perfectionnisme, de la colère, le "il faut" si proche du "je dois", tout cela me parlait bien. Est-ce un indice pour pencher vers le centre instinctif en support de m'être d'abord reconnue dans un type instinctif ?
En tout cas, la possibilité que l'activité du centre instinctif soit bloquée par la peur sans pour autant que cela soit le centre réprimé m'ouvre des horizons, car cette hypothèse est tout à fait conforme à mon ressenti. Cela suffit-il pour invalider l'hypothèse de la répression ?

Depuis ton message j'essaye de détecter comment mon centre instinctif pourrait être "mis en action sur autre chose" quand j'ai des difficultés à agir. Il m'arrive de perdre mon temps dans des activités secondaires tout en en ayant conscience. Mais il m'arrive aussi d'être vraiment bloquée. Dans ces cas-là, la seule chose qui reste et qui me semble liée à l'instinctif est une crispation musculaire chronique, que je percevais comme la résultante de mes conflits intérieurs. Cela peut-il être une manifestation d'un centre instinctif non réprimé (mais quand même bien peu fonctionnel à ce moment-là…) au service de la répression de certaines émotions (la peur en particulier) ?!
J'ai renoué avec les exercices de rappel de soi et d'observateur intérieur présentés au stage Essence et qui n'étaient plus très réguliers, pour mettre un peu distance dans tout ça. Cette question du "autre chose" m'intrigue vraiment. J'essaye également de mieux percevoir le fonctionnement de l'émotionnel relativement à l'instinctif. Mais cela m'a toujours paru très emmêlé dans mon observation, surtout que mon mental aime bien s'en mêler et vient s'y emmêler aussi… Ce n'est pas simple !!

Je te remercie pour ton aide,
Lili

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Bonjour Lili,

 

En dehors du stage Centres évoqué précédemment, seule effectivement l'auto-observation te permettra de déterminer ton centre réprimé. Je te recommande d'utiliser le déclenchement aléatoire que nous avons vu lors du stage Essence.

 

À cela s'ajoutent bien sûr les premières pistes données dans le stage de Bases :

  1. En cas de grossse fatigue ou de stress lequel des deux centres, intinctif ou émotionnel, cesse de fontionner en premier ?
  2. Au quotidien, lequel fonctionne naturellement et lequel a besoin d'être démarré ?

Très amicalement,

Fabien

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  • 2 months later...

Bonsoir !

 

Cet hiver a été intense, et l'accès à internet compliqué… Mais cela ne m'a pas empêchée de pratiquer du mieux que je pouvais l'auto-observation. J'ai profité de la semaine dernière où j'ai pu davantage me poser pour mettre par écrit ce que j'ai glané.

J'ai piétiné pendant des semaines après le message de Fabien, l'analyse mentale revenant au galop, pas mal de confusion aussi, et même à un moment, j'ai tout mis de côté en me disant que ce n'était pas si important, que ça ne changerait rien… Et puis j'ai fini par réaliser que vraiment, je (mon ego) n'avais pas du tout envie de réprimer l'émotionnel. Voilà : ça ne me plaît pas, ça ne cadre pas avec le personnage. Curieusement (!), à partir de cette prise de conscience, l'auto-observation a été plus facile.

 

Pour répondre aux questions de Fabien :

  • Le soir, quand la fatigue arrive, je n'arrive souvent plus à être présente dans la relation à mes enfants. Je voudrais bien qu'ils aillent au lit vite fait, même si en général, je ne suis pas très fière de ça, et que j'essaye de trouver de la bienveillance là où je n'ai plus que de l'impatience. Lire une histoire ou faire preuve d'écoute face aux ultimes confidences du soir me demande un gros effort, et je peux réagir sans grand ménagement (voire assez agressivement) ou botter en touche. Par contre, c'est plus courant que je trouve l'énergie pour faire la vaisselle et mettre un peu d'ordre dans la maison après les avoir couchés.
  • Je ne trouve pas de réponse concluante. Peut-être la notion de fonctionnement "naturel" n'est elle pas bien claire pour moi, ou mon auto-observation pas encore très fine. J'observe les deux concernant les deux centres, de façon assez variable : parfois le besoin de passer par un processus volontaire, conscient, pour démarrer un centre, et parfois le sentiment que c'est là « tout seul », sans effort particulier.
Voilà deux situations récentes au fil de mon observation et qui me semblent aller dans le même sens :
  • Je change la couche de ma dernière, elle bavarde, se tortille, négocie et j'interagis avec elle… Et puis tout d'un coup je me lasse que cela s'éternise, et je me mets à la maintenir sans douceur et à terminer le change sans un mot, le visage fermé. Plus d'interaction, plus de présence dans la relation, juste une couche à changer.
  • Il y a quelques temps, j'ai invité de la famille proche pour mon anniversaire. Une chouette soirée en perspective, on se voit relativement souvent, c'est bon enfant et léger. J'ai du mal à être le centre de l'attention, mais là, j'avais envie de marquer le coup… La fête s'est très bien passée. Sauf que je n'y étais pas. Je me réjouissais par anticipation, mais lorsque tout le monde a été là, mon mental est parti en vrille et a occupé tout l'espace : est-ce qu'ils n'attendent pas quelque chose de moi ? Est-ce qu'ils ne se demandent pas si j'attends quelque chose d'eux ? Qu'est-ce qu'ils pensent ? Est-ce que je n'ai rien oublié ? Peut-être qu'ils s'ennuient ? Etc. J'ai traversé la soirée en essayant de me raisonner (un peu plus de mental…) pour écarter toutes ces questions, en vain.
Je me suis plongée dans la discussion "Répression du centre émotionnel", et j'ai été interpelée par les différentes notions d'empathie évoquées. Fabien écrit : « Dans l'absolu, il n'y a pas équivalence entre "prise en compte de l'autre" et "connexion au centre émotionnel". » Il me semble que l'empathie cognitive, je sais bien faire, et que je pourrais bien avoir confondu ça avec de l'émotionnel : identifier les émotions, ce n'est pas forcément être dans l'émotionnel, cela peut être seulement mental ? Le centre préféré qui s'imagine faire le boulot du centre réprimé, c'est assez banal je crois bien.

 

Pour revenir à l'instinctif, toutes les fois où c'est l'instinctif qui ne suit pas, où je bloque complètement dans l'action, où je repousse, où je temporise... eh bien il s'agit effectivement à chaque fois de gros paquets de peur, de doute, ou tout simplement de fatigue. Je suis donc peut-être seulement dans du 6 pur jus et dans mes limites.

 

Bon, je ne peux pas aller au prochain stage Centres, je vais continuer à cultiver l'observateur intérieur…

Lili

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Fabien Chabreuil

Bonjour Lili,

 

"Peut-être la notion de fonctionnement "naturel" n'est elle pas bien claire pour moi, ou mon auto-observation pas encore très fine. J'observe les deux concernant les deux centres, de façon assez variable : parfois le besoin de passer par un processus volontaire, conscient, pour démarrer un centre, et parfois le sentiment que c'est là « tout seul », sans effort particulier."

Bien sûr, quand tout va bien aucun des centres n'est à démarrer et quand cela va mal, les centres de support et réprimé sont à démarrer (voir la métaphore de l'entonnoir du stage Centres). Je reformule ma question en te demandantde détecter quel est le centre qui a le plus souvent besoin d'être démarré.

 

Ceci dit, ton témoignage tend bien vers la variante mu que je pressentais.

 

Très amicalement,

Fabien

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