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Amélie Nothomb


Stéphanie Auxenfans

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Stéphanie Auxenfans

Bonjour à tous,

 

J'ai lu une interview d'Amélie Nothomb où elle décrit de manière très précise certains mécanismes égotique de l'ennéatype 4 et notamment la compulsion d'introjection-sublimation, qui consiste à faire rentrer en soi la souffrance et ensuite à la faire sortir.

 

L'Express lui demande d'écrire au sujet de la tuerie de Chevaline, le point de vue des deux petites filles assassinées. Après avoir refusé, elle fini par accepter :

Amélie Nothomb : 13h30 arrive : je m'y suis mise et vraiment évidemment je n'ai aucune preuve de ce que j'avance pendant les deux heures, je suis devenue les petites filles. J'écrivais ce que je sentais qu'elles avaient vécu pendant la tuerie. Bien sûr, je ne sais pas si cela est vrai puisque je ne les ai pas rencontrées. Ce que je sais, c'est que j'ai vécu une épouvante parfaite de 13h30 à 15h30. J'ai écrit ce texte en étant les deux petites filles.

Journaliste : Qu'est-ce que vous ressentiez ?

Amélie Nothomb : Une très grande souffrance, une épouvante totale, l'impression d'être face à l'extrême violence, en n'ayant aucune défense. J'étais vraiment extrêmement mal. J'ai écrit le texte, et puis je l'ai remis et je devais prendre un train. Une fois dans ce train, je me suis endormie tout de suite. Lorsque je me suis réveillée, c'était passé.

 

Pour ressentir la souffrance, elle devient ces petites filles. C'est beaucoup plus fort que de se mettre à la place de l'autre. On peut supposer que l'écriture de cet article a été le moyen pour elle de sublimer cet introjection.

 

Le problème identitaire est également bien présent, comme pour tous les ennéatypes du centre émotionnel, ainsi que la notion de ne pas avoir de frontières et de ne pas mettre de limites qui peuvent peut être s'expliquer par une désintégration en 2 :

Journaliste : Vous avez l'air d'être une personne extrêmement connectée.

Amélie Nothomb : Je suis quelqu'un d'assez poreux. Il est facile de me traverser. Donc en effet quand il y a des choses qui passent, généralement, je les capte. J'ai l'impression que je l'ai toujours été, même dans le ventre de ma mère ; la porosité même. D'ailleurs, ce n'est pas qu'un avantage. C'est aussi un vrai problème. Je n'ai pas de frontières. C'est parfois très pénible.

Journaliste : C'est-à-dire ?

Amélie Nothomb : Les gens le sentent et du coup déposent tout. Cela date de bien avant ma célébrité. Depuis toujours, je suis la personne à qui tout le monde vient tout raconter, de préférence ce qui ne se raconte pas. J'ai été la dépositaire d'un grand nombre de confidences pas forcément agréables et cela vient du fait, je pense, que les gens sentent que je n'ai pas de frontières, qu'on peut y aller.

Journaliste : Je vous sens aussi très à l'écoute.

Amélie Nothomb : Ben oui, c'est une vieille habitude !

Journaliste : Et cela vous embête ?

Amélie Nothomb : Quand ce sont des choses merveilleuses que l'on m'apporte, c'est merveilleux ! Mais lorsqu'on m'apporte des choses abominables, c'est abominable ! Et comme je ne suis pas psy, je ne sais pas quoi faire de toute cette horreur. Je suis là avec la souffrance de la personne et mon dieu ! c'est terrible.

 

Elle utilise un vocabulaire très émotionnel, avec des adjectifs très extrêmes, très tranchés.

 

Comme beaucoup d'ennéatypes 4, qui ont un lien particulier avec la mort, elle dit ne pas en avoir peur, bien au contraire : "La mort des autres, c'est toujours problématique. Je ne peux pas dire que cela ne me fasse rien. Mais la mienne : je me dis que cela va être bien. En tout cas intéressant. [] Quand j'entends des gens qui disent vouloir mourir dans leur sommeil, j'ai envie de leur dire : « Mais quelle erreur ! Ça doit être tellement passionnant de mourir. » Je veux absolument voir ce qui se passe"

 

Elle évoque également son orientation le sens du beau : "D'ailleurs, la beauté est une expérience extraordinaire."

 

D'autre part, on retrouve l'expression de son ennéatype à travers ses habitudes vestimentaires. Elle est la plus part du temps vêtue tout en noir.

 

Bien amicalement,

Stef

 

Source : Stéphane Allix. "Les « voix » intérieures d'Amélie Nothomb". Inexploré, N° 17, Janvier 2013, p. 6-11.

Stéphanie – E3 alpha, aile 2, C+/- S+ X++

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