Les types face à la crise économique

[Claire5]

Bonjour à tous,

J'ai témoigné dans le sujet "Activation de l'instinct de conservation" comment le contexte actuel de crise économique m'avait amené à activer mon instinct de conservation (type 5 alpha).

En est-il de même pour d'autres ennéatypes ? En particulier, comment réagissent les personnes dont le sous-type est conservation ? Pouvez-vous dire si, objectivement, du fait de votre activité professionnelle et de votre expérience, la crise pourrait vous impacter vous ou vos proches (ou si elle vous a déjà impacté) et dans quelle mesure ? Et si la réaction de votre instinct de conservation est appropriée (C=), excessive (C+ ou C++), ou au contraire pas assez mobilisée (C- ou C--) ?

Voici une nouvelle occasion de faire participer tous les contributeurs de ce forum.

Amicalement,
Claire

[Fabien Chabreuil]

Bonjour à tous,

 

Je considère mon instinct de conservation comme fonctionnant en C= en temps normal.

 

La crise est effectivement là, et comme nos stages ne sont pas perçus comme un produit de première nécessité — et pourtant !  —, nous sentons un peu les effets du ralentissement de l'économie. Cela reste toutefois très mesuré et donc n'a pas de grande conséquence sur moi. J'ai l'impression de continuer à fonctionner en C= : je ne ressens pas d'anxiété et je mesure les taux de participation et de réinscription, comme je le fais d'habitude.

 

Patricia, qui est de sous-type Conservation, est aussi très sereine. Le seul changement que j'ai pu éventuellement constater est que des sommes qui, en temps normal, auraient été économisées sont dépensées, avec l'idée qu'il n'y a aujourd'hui guère de placement sûr et que donc autant se faire plaisir. Elle ne se met pas pour autant en insécurité financière, mais ajoute une dose de cigale supplémentaire à sa nature plutôt fourmi.

 

Très amicalement,

Fabien

[Odile2]

Bonjour à tous,

 

Pour apporter ma contribution du type 2…

 

L'introspection sur ce sujet m'a permis de revisiter mes sous-types… et j'ai sans doute besoin d'éclairage supplémentaire.

 

Je me suis typée C+ car il me semble que mon instinct de conservation fonctionne normalement et reste vigilant sur ma sécurité financière. Exerçant en libérale dans la communication, j'ai des hauts et des bas (c'est inhérent à ce métier…), et cela depuis 15 ans. Il est vrai que la crise est là, et qu'en ce domaine, les budgets s'amoindrissent…

 

En 2009, la crise était déjà là, j'ai vraiment eu une période d'anxiété car sur 2 mois, je n'avais pas une seule mission : étais-je alors C+++ ? En tout cas, je ne ressentais pas le droit d'être "privilégiée". J'activais mes réseaux, et mon leitmotiv alors était "tu t'en es sortie jusque là, tu as un toit…" Déni de mes besoins ?

 

Cette année, la crise est encore plus là, j'ai vécu une baisse importante d'activité (mais pas rien) sur 4 mois, je suis restée vigilante sans excès (et par rapport à 2009, j'ai commencé à découvrir l'ennéagramme ), je viens de signer une nouvelle mission qui répondra à mes besoins financiers jusqu'en mars prochain (un vrai boulevard de sécurité pour moi ), il me semble que mon instinct de conservation reste alors en C+.

 

Amicalement,

Odile

[Claire]

Bonjour,

 

Après discussion avec mon mari, également 8 mu, force est de constater qu'un seul de nos comportements a changé depuis la crise : le choix dans nos placements bancaires & co.

 

Bizzzz,

Claire

[Aurolaf]

Bonjour Claire5, bonjour à tous,

 

Merci pour ce sujet qui m'a permis de réaliser que je pensais NOUS par rapport à la crise et non plus JE.

 

Je suis maladivement C+++ et pourtant, la crise ne m'inquiète pas plus que cela. La seule chose qui m'importe est de savoir que j'aurai un toit sur ma tête en cas de problème (c'est le cas, car dès que j'ai signé mon premier contrat de travail, il y a 20 ans de cela, je me suis endettée pour acheter un appartement — cela faisait partie de valeurs transmises par mes parents : "un petit chez soi vaut mieux qu'un grand chez les autres").

 

La question du "toit sur la tête" étant résolue, je m'aperçois que le reste ne m'inquiète pas car, pour une fois (et c'est suffisamment rare pour être souligné), je pense NOUS. C'est à dire que je sais que je suis avec mon mari, que nous sommes une équipe, et que nous sommes bons à la course de relais ; je fais confiance en l'un ou l'autre pour faire vivre la famille.

Il faut dire que notre histoire de vie confirme cette croyance : je suis subvenue aux besoins de mon mari pendant 2 ans, en 1999 et 2000, lorsqu'il a crée son entreprise et qu'il n'a pas pu se payer de salaire pendant toute cette période ; j'ai ensuite assuré une stabilité pendant 4 ans. Il a ensuite pris le relais et a subvenu à mes besoins le temps de ma reconversion professionnelle.

 

Par ailleurs, nous n'hésiterons pas, en cas de problème, à changer de pays, de métier, de statut, si la crise nous touchait et que nous soyons sans ressources pendant un moment.

 

Bref, en réfléchissant à ta question, je me suis aperçue que j'avais une totale confiance dans mes capacités et celles de mon mari à nourrir notre famille, en allant à l'autre bout du monde s'il le faut.

 

La seule chose qui a changé c'est que nous étions, avant, tous les deux du genre épargnants et que maintenant, nous dépensons et profitons davantage. Bref, nous sommes devenus des cigales.

 

Bien amicalement.

[Mags]

Bonjour à tous,

 

Voilà un sujet qui fait tout à fait écho à mon actualité !

 

Je ne peux pas nier être directement concernée par la crise. Ayant entamé une réorientation professionnelle en 2010-2011, je me suis retrouvée en 2012 face à un mur. Impossible de trouver un emploi rémunérateur, que ce soit dans mon ancienne ou nouvelle spécialité. J'arrive aujourd'hui en fin de droits et j'ai trouvé une solution temporaire en accéptant un petit boulot qui me permet tout juste de couvrir mes charges et ainsi de conserver mon toit…

 

Comme toi, Odile, je m'étais typé C+, mais j'avoue que la sérénité (non passive) avec laquelle j'aborde la situation me fait croire à un heureux glissement en C=… Je ne sais pas si cela est dû à la combativité du type 8, ou aux bons résultats obtenus suite à un travail personnel appliqué (j'imagine ceci dit que ma prise de recul avec le vMème ORANGE y est aussi pour quelque chose), mais quoi qu'il en soit le soleil continue à se lever le matin et malgré les nuages, j'arrive sans problèmes à me représenter les prochaines éclaircies.

 

Pourvu que ça dure… Ou pas ?

 

Bien amicalement,

Magali

[Fabien Chabreuil]

Bonjour à tous,

 

"La sérénité (non passive)"

S'il n'y avait pas la non-passivité, ce serait du C-, mais là, Magali, tu n'as sans doute plus qu'à mettre à jour ta signature : C=, C=/+, ou C+/= au choix.

 

Très amicalement,

Fabien

[Jorune]

Bonjour à tous,

 

Je pense que l'équilibre de l'instinct de conservation et le positionnement sur la Spirale Dynamique sont aussi sinon plus important que le type lui-même pour ce qui est de nos comportements face à la crise économique.

 

Ma signature n'est pas complète, mais je sais que cet instinct est plutôt du genre hyperactif, et parfois, source de panique… Dans ce cas-là, il faut que je m'occupe physiquement une heure ou deux (idéalement en bricolant dans ma maison ou en allant me promener en pleine nature en vérifiant la présence de tel ou tel animal signe de non-pollution du biotope) pour pouvoir prendre du recul. J'en avais parlé dans un précédent post : l'exercice physique me permet de redémarrer les neurones en régulant les flux corporels (en particulier la respiration).

 

Je pense que ma réorientation professionnelle vers la gestion il y a une quinzaine d'années tient autant de mon ennéatype 6 (la compta c'est plein de procédure et de gens prévisibles) que de cet instinct (Être rassurée sur le fait que demain j'aurai encore un job, donc à manger et un toit… Ouf ! Et en plus, un gestionnaire n'a pas besoin d'aller en clientèle, ni d'assister à des meeting avec des conventions sociales à respecter. Ouf ! Ouf ! Ouf ! ). Ceci était d'autant plus important que j'étais centrée en ORANGE sur la Spirale Dynamique et mariée à un jeune cadre dynamique ORANGE, dans un environnement ORANGE. Sauf que… Si la crise économique actuelle avait frappé à ce moment-là, eh bien j'aurai très mal vécu mon statut d'intérimaire, puis d'employée de start-up de l'époque.

 

Depuis, les choses ont évolué :

• J'ai découvert mon type 6 dans l'Ennéagramme, et cela m'a permis de prendre du recul par rapport à l'imprévu. La crise est une sorte d'imprévu (quoique…).
• Je suis tombée malade (cela a duré 2 ans) et mon instinct de survie a été bien occupé et recentré sur ses priorités par la même occasion. De ce fait, il lui en faut beaucoup plus maitenant pour se "suractiver".
• J'ai changé définitivement de strate dans la Spirale Dynamique et le passage en VERT s'est accompagné d'un changement de définition du mot valeur qui a évolué au niveau amical, familial et professionnel (ça ce n'était pas imprévu, car je connaissais déjà le modèle ECLET, c'est à dire la spirale dynamique en v1.0).

Alors, oui, il y a une crise économique en Europe, c'est un fait… Cependant, sans m'en désintéresser, j'en fait aujourd'hui l'analyse suivante : depuis la Renaissance, l'Europe a pillé les ressources des autres pays (conquête ou colonisation facilitée par une certaine avance technologique) et épuisé ses propres ressouces (minières et humaines). Ceci a créé des déséquilibres externes (sous-développement) et internes (vieillissement de la population, pollution) auquel on essaie de remédier avec encore plus de technologie, donc encore plus de gaspillage de ressources (mondialisation et croissance). Il y a bien un moment où le second principe de la thermodynamique va s'appliquer et nous rappeler qu'on ne peut pas gagner, qu'on peut au mieux maintenir ses acquis, c'est-à-dire conserver le niveau 0. C'est d'ailleurs le titre du dernier album de Muse.

Et nous faire redescendre de notre petit nuage technologique… Dans ce cas, la meilleure chose à faire c'est d'apprendre à sauter en parachute (un bête parachute du genre celui que l'on voit dans le film Le Jour le plus long, sans tout un barda technologique énergivore) et avoir maintenant le courage de le faire !

 

Bien cordialement,

Jorune

[On dirait le sud]

Bonjour à toutes et tous,

 

J'ai travaillé comme informaticien pendant 14 ans jusque début 2012, date à laquelle j'ai décidé de me lancer comme coach de vie et formateur indépendant. J'avais besoin de quitter la pression de mon ancienne vie (et de cette grande entreprise), mais j'ai négligé la dimension commerciale de toute activité indépendante. Face à la crise donc, j'avais une attitude de naïveté ou de déni (aile 8) en me disant que cela se passerait bien dans mon cas. Enfin, jusqu'à ce que je prenne conscience d'avoir négligé la difficulté à démarrer.

 

Fin 2012, je n'ai pas eu droit aux allocations de chômage parce que j'avais travaillé durant 2 mois comme consultant informatique (et basculé en mode indépendant principal). Ce fut un choc, la blessure de mon instinct de conservation s'est agrandie (il me semble).

 

Au bout de quelques mois, ne parvenant toujours pas à retrouver un emploi classique, et donc ne parvenant plus à payer mes factures diverses malgré l'aide de mes parents, j'ai dû me résigner à retourner vivre chez mes parents. J'étais soulagé de bénéficier de leur protection et en même temps honteux de devoir y recourir. En septembre 2013, j'ai fini par trouver un emploi administratif temporaire (de 5 mois) qui m'a redonné droit aux allocations de chômage (à partir de début 2014). Mais mon activité indépendante (redevenue en mode complémentaire) ne décolle toujours pas, ce qui est une grosse source de stress.

 

Au delà de la crise (et de sa perception parfois accentuée à la fois dans les médias et dans les croyances des personnes sensibles sur ce sujet), j'ai bien conscience que mon ennéatype 9 a été déterminant dans la manière dont j'ai abordé ces trois dernières années :

• répression de l'instinctif (tendance à l'inaction, à la résistance passive, difficulté à passer à l'action en cas de stress, etc.) ;
• évitement des conflits (internes sur les décisions à prendre, externes en réaction à ma famille) ;
• mécanisme de défense de narcotisation à plein régime (donc beaucoup d'énergie perdue sur des tâches secondaires, voire complètement inutiles) ;
• centre instinctif préféré donc pas envie d'être contrôlé par autrui (en particulier mes parents), donc résistance passive (ou passive-agressive) face à eux notamment ;
• difficulté à vouloir combiner action sur moi et action sur les autres, le monde extérieur (problématique du triangle au niveau instinctif) ;
• répression de mon centre émotionnel (variante alpha), donc difficulté à vivre certaines émotions, à les partager avec autrui.

Durant cette période, j'ai quand même pu réussir certains projets comme notamment le fait de conduire (autonomie de déplacement). Ce n'est pas une petite victoire sur moi-même. J'ai aussi investi beaucoup de temps dans un apprentissage réel de l'ennéagramme (au-delà de la simple lecture de livres), donc avec auto-observation réelle (modeste au départ bien entendu) et passage à l'action en suivant les stages de Fabien et Patricia.

 

Pour conclure, j'ai l'impression que la crise économique que traverse (ou a traversé) l'Europe (ou le monde occidental) durant ces dernières années a été pour moi le contexte extérieur d'une crise plus existentielle. J'ai aujourd'hui 42 ans et je pense inévitablement à la crise dite de la quarantaine (le terme anglais "mid-life crisis" me semblant plus explicite). Il me semble clair que mon instinct de conservation ait été secoué par ces circonstances, par ces expériences. En même temps, je pense que je n'aurais probablement pas entamé ce processus de connaissance et de transformation de moi aussi profondément si je n'avais pas redécouvert l'ennéagramme et vécu ces expériences. (J'ai aussi découvert la Spirale Dynamique en parallèle, via le livre et le blog de Fabien et Patricia, et son éclairage sur mes conditions de vie changeantes est indéniable.)