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l’ennéagramme

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Partage d'une lecture au sujet de l'émotion


Isa63

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Bonjour à tous,

 

Je souhaite juste partager un extrait de "Soigner son âme : Méditation et psychologie" du Dr Jacques Vigne, passage qui m'a interpellée (entre autres, parce que je trouve ce livre riche et je fais un lien avec tout ce que j'ai découvert avec l'ennéagramme et les stages proposés par Fabien et Patricia) :

 

La succession rapide des émotions contradictoires auxquelles on est identifié crée une confusion dans la vie de tous les jours, ce qu'on pourrait appeler "le méli-mélodrame" quotidien. Émotions et stress sont liés, et correspondent à des sécrétions élevées de cortisol et d'adrénaline : on a montré qu'il y avait accoutumance à des taux élevés de cette dernière hormone, et donc réaction dépressive de manque quand elle redescend à des taux normaux.

 

Il faut comprendre que la plupart des gens s'ennuient au fond d'eux-mêmes : l'explosion émotionnelle-passionnelle" apporte du changement, ils se mettent à avoir quelque chose à se raconter ou à raconter aux autres. Si la souffrance émotionnelle peut hypnotiser le mental, c'est d'abord parce qu'elle représente une certaine jouissance. De plus, le mental habituel est fragmenté, et la fragmentation rend malheureux. L'explosion émotionnelle-passionnelle donne une impression d'unité ; en cassant les assiettes à la maison, on a l'impression de recoller l'assiette du mental qui était en morceaux ; mais l'effet ne durera guère, l'assiette intérieure restera fêlée et se cassera de nouveau à la première occasion. On aime les explosions émotionnelles parce qu'elles font perdre un temps le sens des réalités et que la réalité n'est pas brillante. IL se crée une unité éphémère, un blanc dans le mental, comme une drogue qui stupéfie, mais cette émotion fait encore plus, elle "stupidifie", car elle rend aveugle à tout le reste, à commencer par les sentiments des autres. N'est il pas surprenant que tant de gens trouvent une sorte de petit bonheur là-dedans ? Peut être parce qu'ils n'ont jamais eu l'idée qu'on puisse "cuisiner sa vie" autrement qu'à la sauce aigre-douce des émotions.

 

Amicalement,

Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Merci Isabelle pour le partage de ce texte. Je viens de comprendre pourquoi je préférais souvent des évènements douloureux à rien du tout, au moins il se passe quelque chose ! Enfin, depuis que je connais l'Ennéagramme, je connais les mécanismes qui sont à l'œuvre mais là j'ai un éclairage supplémentaire, et je comprends de l'intérieur.

Mon enfance et surtout adolescence ayant été ponctuées de violentes crises, disputes très violentes, (mère 8, père 6 mu, tous deux très désintégrés). Parfois il s'agissait de survie physique (disputes entre eux deux) ou tout simplement de survie psychologique. Le stress était permanent et j'ai alors développé une dépendance à l'adrénaline ? Comme en plus, je suis 4, les mécanismes ne pouvaient que s'emballer sans rien pour les arrêter !

 

Quand j'ai quitté la France, je me suis retrouvée "au calme" pour la première fois de ma vie, j'ai adoré (je me sentais enfin en sécurité !!) mais paradoxalement, incapable de bouger et d'agir !

Pour moi c'était un tel grand écart : passer d'un agitation stressante et menaçante même parfois, à une maison complètement silencieuse, paisible.

Ce qui m'a réveillée ce sont les colères de mon amie 1 mu, qui nous a hébergées quelques mois donc, que mon incapacité à agir mettait hors d'elle (maintenant, je comprends pourquoi, sur le moment j'étais juste désemparée).

 

Sous stress (ses colères, son rejet, ses mises à distance) à nouveau, je me réveillais ! Je n'en avais encore jamais pris conscience aussi clairement, au point d'y mettre des mots, merci, merci ! Surtout que même si ça n'a jamais été fort depuis, c'est quand même toujours là, en trame de fond. Beaucoup moins depuis que je connais l'Ennéagramme ; c'est en fait ce que je ressens quand je dis : "Le calme, le bonheur, je ne sais pas gérer, ça n'a jamais duré assez longtemps pour que j'apprenne." (Je vais expliquer ça à mon amie dés que possible.)

 

Par contre j'ai toujours eu conscience que "l'assiette du mental" n'était jamais complètement réparée. Peut-être est-ce la différence entre quelqu'un qui est 4 et quelqu'un dont c'est le type de désintégration ? Cette phrase collerait bien plus à mon amie, pour qui casser des assiettes était un début de reprise de contrôle sur elle-même. Mais comme j'ai très peur de la violence, je ne vais jamais dans ce genre de violentes crises (j'ai déjà trop vu, vécu, merci) et ce n'est peut-être pas représentatif.

 

Eh oui, je me retrouve complètement dans les moments de grandes envolées émotionnelles qui font oublier la réalité l'espace d'un instant. Avec une aile 3 qui rajoute le mensonge à soi, j'oublie encore plus facilement la réalité dans moments-là. Ils prennent le rôle de masques ou de "cache-misère".

 

À bientôt.

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Bonjour à tous,

Le docteur Vigne a écrit : "Si la souffrance émotionnelle peut hypnotiser le mental, c'est d'abord parce qu'elle représente une certaine jouissance. […] En cassant les assiettes à la maison, on a l'impression de recoller l'assiette du mental qui était en morceaux."

:idea: Je vais voir si ça marche sur moi. Cela tombe bien, je ne suis pas dans mon assiette. Mon centre instinctif est en morceaux. Pour retrouver mon assiette, je cours d'un pas chydermique casser mes belles assiettes en porcelaine. Sursum corda ! Ouvrir le placard, soulever haut ma pile de belles assiettes, lâcher prise, m'agenouiller dans le désastre, voilà comment retrouver une "impression d'unité", affirme le docteur. Recoller les fragments de mon assiette mentale, je ne sais pas. Recoller les fragments de mon centre instinctif, oui, pas de doute. Après ça, retrouverai-je mon assiette naturelle ? :pt1cable: Comme l'affirme le docteur, la "souffrance émotionnelle" (engendrée par ce désastre :sad:), "représentera-t-elle une certaine jouissance" ? :happy: Ce serait alors la première fois de ma vie ! Mais vieux motard que jamais, comme dirait Pierre Dac.

Après ça, je "cuisinerai ma vie", comme l'affirme le docteur. Je ne sais pas encore comment. :mouais: Jusqu'à présent, la vivre me suffisait.

Bon appétit à tous. :glouton:

Trois fragments d'Yves qui n'ont pas tout compris (un fragment de mental + un fragment d'émotionnel + un fragment d'instinctif).

P.-S. : merci Kayla pour ton témoignage qui m'aide à te comprendre.

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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Bonjour à tous,

 

Yves, je te savais plein d'humour, mais là tu t'es surpassé ! :thumb_up:

 

"Cuisiner sa vie", cela ne fait guère sens pour un 5. Pour un 7 pas beaucoup plus : je sais bien manger, beaucoup moins bien cuisiner !

 

Très amicalement,

Fabien

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Quelle belle tranche de rire dès le matin ! Merci Yves de tant de finesse d'esprit, ce fut un bonheur de te lire ! (Zut, pas de souffrance émotionnelle sur ce coup, que vais-je devenir ?)

 

Et des pensées pleines de tendresse pour t'aider à retrouver ton "assiette naturelle". :calin:

Mon amie achetait des piles d'assiettes bon marché exprès pour les casser !

 

J'ai parfois l'impression de "cuisiner" ma vie, ou du moins d'essayer. Le problème, c'est que comme dans la vraie cuisine, je fais cramer mes plats ou je ne les cuis pas assez. Mais ce qui est sûr, je dévie toujours de la recette initiale. :sarcastic: Tiens, un exercice d'intégration : faire une recette sans dévier d'un gramme.

Rien que d'y penser, je déprime. :sick:

 

Belle journée à vous, qu'elle vous soit douce et sans assiettes brisées…

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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