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Différence de regards sur nos parents en fonction des ego


Isa63

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Bonjour à tous,

 

Je suis la dernière d'une fratrie de six enfants. Depuis quelques temps, je partage l'Ennéagramme avec une de mes sœurs qui est la cinquième de la fratrie. Cela me permet de revenir sur un de mes questionnements : comment les parents (ou une problématique familiale en particulier) sont-ils perçus en fonction des types de chacun des enfants ?

 

Voilà notre problématique familiale : la peur du père.

 

Nous avons tous grandi avec cette peur au ventre et en gardons tous les six un souvenir marquant. Nous n'étions pas maltraités physiquement, non, loin de là ! Mais notre père représentait l'autorité suprême Il n'avait pas besoin de dire ou faire quoi que ce soit, sa seule présence nous cadrait. Nous avions peur. (Pour avoir regardé les mini-vidéos du site avec ma mère, elle a trouvé un fort lien avec le 4.)

 

Mon père était médecin militaire. Le dialogue et les échanges avec lui n'étaient possible que lorsque nous étions adultes et avions une profession.

 

Il est décédé d'une maladie, il y a 27 ans. J'avais 20 ans et ma sœur en avait 23. Ce fut pour moi une sorte de soulagement. Pour ma part, je n'avais pas encore eu accès au dialogue avec lui.

 

Parfois, avec mes frères et sœurs, nous partageons nos souvenirs d'enfance et la vision que nous avions de nos parents. La peur du père est le thème principal. Cette peur a été aussi utilisée par ma mère (type 2 alpha) : "Attention, si tu n'es pas sage, si tu fait ceci ou cela, je vais chercher papa !", "Attention, votre père est là." Quand mon père était à la maison, il n'y avait plus aucun bruit dans la maison.

 

Au cours d'une conversation avec ma sœur (après quelques temps de recherches, nous pensons, elle et moi, qu'elle est 9), je m'aperçois, que nous n'avons pas le même ressenti et tout-à-fait la même vision. J'attribue cette différence à nos ego respectifs, désirs et peurs de base ; cela fait lien aussi avec le stage Connexions et l'orientation parentale des types de l'ennéagramme.

 

Ma sœur a grandi avec la croyance que mon père avait une préférence pour elle, et malgré la peur, elle se sentait aimée. (Je lui laisse la place si elle souhaite témoigner là — je sais qu'elle lit le forum). Son désir de base est donc d'être en paix.

 

Pour ma part, je n'ai pas eu ce sentiment. La colère et le ressentiment étaient bien là et aujourd'hui, je sais que j'ai toujours cru que cela était une forme de protection. Je pensais que ce n'était pas bien d'être la dernière de la famille, que cette place n'offrait pas que des avantages, et que ma sœur et moi représentions un poids. Nous avions des appellations dans la famille : les deux ainés étaient appelés "les grands", les deux autres "les petits" et les deux dernières "les petites". Je réalise aujourd'hui combien cela me blessait. J'avais interprété cela comme quelque chose de mal, d'inintéressant (je retrouve là la peur de base du 1 et de mon aile 2 : la peur d'être mauvais et d'être indigne d'être aimée).

 

Pour moi, cela a un sens réel avec nos visions égotiques et les croyances que nous nous sommes construites, qui nous ont gouvernés pendant bien des années.

 

Amicalement,

Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

Effectivement, l'ego nous fait voir nos figures parentales avec un sacré filtre ! Dans ton cas, vous vous retrouvez au moins sur deux points : la peur que vous inspirait votre père et la difficulté que vous aviez à communiquer avec lui. Cette concordance d'appréciation donne au moins un début de vision objective de la personne. Cela n'existe pas toujours…

"Cette peur a été aussi utilisée par ma mère (type 2 alpha)."
Beaucoup de parents font cela indépendamment de leur ennéatype : cf. "Il n'est jamais trop tôt…" sur le blog Et à l’aurore.

Comme nous l'avons vu en stage sur la Spirale Dynamique, une telle attitude peut même être utile. Elle permet de conserver sans ambiguïté le rôle de figure nourricière et de laisser à son partenaire celui de figure protectrice, séparation dont l'enfant a besoin au début de son existence.

Très amicalement,
Fabien

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Merci Fabien pour cette réponse,


"Cette concordance d'appréciation donne au moins un début de vision objective de la personne. Cela n'existe pas toujours…"
Je crois qu'il n'y a aucun doute sur la concordance de nos six visions. Seul un de mes frères a su utiliser son humour de 7 pour prendre une certaine distance et éviter la souffrance.

"Beaucoup de parents font cela indépendamment de leur ennéatype : cf. "Il n'est jamais trop tôt…" sur le blog Et à l’aurore."
Oui, c'est probablement vrai. Là aussi, nous sommes tous les six de la fratrie d'accord pour dire qu'il y a eu un peu d'abus quand même parce qu'à l'époque, cela a dû augmenter notre crainte. Mais ma mère n'en avait sûrement pas conscience, et ce moyen efficace devait l'aider dans sa lourde tâche d'élever ses six enfants.

La lecture de cet article me permet de voir le résultat avec un BLEU fort !

"Elle permet de conserver sans ambiguïté le rôle de figure nourricière et de laisser à son partenaire celui de figure protectrice, séparation dont l'enfant a besoin au début de son existence."
Oui, sans aucun doute. C'est là que ce que nous apprenons en stage Connexions est éclairant parce qu'en fonction de nos ego, le regard sur nos parents n'est pas le même. Là où ma sœur voit de l'amour, je me sens en recul.

Peut-on utiliser cette observation comme une hypothèse supplémentaire dans le typage (avec toutes les précautions qui s'imposent, bien sûr) ?

Amicalement,
Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Peut-on utiliser cette observation comme une hypothèse supplémentaire dans le typage (avec toutes les précautions qui s'imposent, bien sûr) ?

Oui, bien sûr, c'est possible. On peut utiliser n'importe quel élément de l'Ennéagramme comme point de départ pour le type… tant qu'on vérifie scrupuleusement notre hypothèse.

 

Ceci dit, dans ce cas particulier, les précautions d'usage sont très importantes. Il n'est pas toujours facile d'identifier la figures nourricière et la figure protectrice, ni de connaître la véritable relation à ces figures (ne pas confondre "connecté négativement" et "déconnecté", repérer le "ambivalent" car on ne voit parfois qu'un des deux aspects, etc.).

 

Très amicalement,

Fabien

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