Partage d'autodérision de 4

[Kayla]

Bonjour tout le monde,

 

Un petit clin d'œil sourire sous forme d'auto-dérision, donc… pour bien commencer la semaine.

 

Je dis souvent que c'est quand je commence à aller bien qu'il faut s'inquiéter pour moi, ayant une forte tendance à l'autosabotage. Comme à présent, après quelques années de thérapie et un travail en Ennéagramme déjà bien en route, je me connais assez bien et que petit à petit, j'apprends à accepter ces mécanismes et automatismes freinants, j'ai décidé de reprendre une thérapie, en parallèle à ma formation, parce que justement, ça va mieux ! Le "ça va mieux", c'est toujours le palier le plus délicat et le plus douloureux chez moi, celui qui me fait le plus peur et qui invariablement m'a toujours rejetée en arrière avec force. Cette fois-ci, j'ai décidé de ne pas me faire avoir ! Et donc de me faire accompagner pour tenter d'aller un peu plus loin et, pourquoi pas, le franchir enfin !

 

Et j'ai tout de suite repensé à ce texte d'Anne Sylvestre, auteure que j'affectionne particulièrement depuis bien des années !

Bon, évidemment c'est bien mieux avec le son et encore mieux avec l'image, mais tout est dit ici, déjà :

 

Ça va m'faire drôle

 

Je suis pas bien, je suis morose

J'ai plus le cœur à me bouger

Je suis brouillée avec les choses

Déjà deux verres de cassés

Je ne sais plus où tout s'en va

De partout, ça me gratte

Et jusqu'au chat qui n'est plus là

Pour me tenir la patte

J'ai bien des amis, des amours

Mais s'ils étaient dans un bon jour

J'leur mettrais le moral en bas

J'peux pas leur faire ça

 

Quand j' serai bien, ça va m' faire drôle

Ça va toute me désorienter

De temps en temps l'idée me frôle

Que j'pourrai pas le supporter

Plus de soucis, plus de désastres

Le temps va me paraître long

Heureusement que dans les astres

Je trouverai consternation

Petit malheur deviendra grand

Pourvu qu'on en ait bien envie

 

Quand je dis "blanc", ça devient "rouge"

On me comprend tout de travers

Et quand ce n'est pas moi qui bouge

Tout se déglingue et c'est l'enfer

Je ne sais plus où me cacher

Je veux pas qu'on me touche

Quand on fait mine d'approcher

Sitôt je m'effarouche

Je pourrais me traîner au sol

Ou me répandre dans l'alcool

Mais ça serait l'extrémité

C'est pas distingué

 

Quand j'serai bien, ça va m'faire drôle

Ça va toute me désorienter

De temps en temps l'idée me frôle

Que j'pourrai pas le supporter

Plus de sanglots, plus de menaces

Plus de remises en question

Il faudra bien que je me fasse

Ce jour-là, une déraison

Petit chagrin dure longtemps

Pourvu qu'on en ait bien envie

 

J'ai des vapeurs, j'ai des vertiges

Voire des étourdissements

J'ai froid jusqu'au bout des rémiges

Et j'emploie des mots étonnants !

Je ne sais plus d'où vient le vent

Je sais pourtant qu'il souffle

Et j'ai le désir obsédant

De jeter mes pantoufles

Je pourrais voir un médecin

Astrologue ou cartomancien

Mais il pourrait me rassurer

C'est bien trop risqué !

 

Mais je suis bien et ça m'fait drôle

Je suis toute désorientée

J'n'ai plus de poids sur les épaules

Et la boule s'est dissipée

Plus de migraines et plus d'angoisse

Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?

J'ai beau chercher, plus une trace

De c'qui a pu me tracasser

Petit bonheur bien dérangeant

Je ne sais si j'en ai envie

 

Mais je suis bien et ça m'fait drôle

Ça m'fait tout drôle

[Odile2]

Hello Kalya,

 

Merci de ta contribution. Je poursuis mon exploration du forum. Comme je débute, sur le forum, j'ai noté que tu étais une des "récentes" ayant posté (comme dit Fabien, j'ai appris un nouveau mot de forum, top !). Alors j'ai lu. Cela date peut-être un peu me diras-tu ? Et comme je t'ai croisé dans les stages, ma perception pourra peut-être t'aider (woualou, la 2 !!!). Un œil différent veux-je dire. 

 

Je t'ai perçu différente dans ces deux moments.

 

Il s'avère que j'ai plusieurs amis 4 (je le perçois…) (mon intégration, je pense, d'ailleurs — mais pas sûre encore…), et que j'ai envie de dire brut de pomme "ils ont une âme slave" avec de grands hauts et de grands bas ! Et c'est aussi un signe d'une sensibilité exacerbée à "l'art du temps". Je veux dire que chacun voit son prisme du temps, et que chaque jour qui se lève peut être différent en fonction des choix que l'on fait pour l'orientation positive ou morose que tu as toi peut-être parfois…

 

Et chacun peut trouver le moment positif de la journée car "l'homme de bien n'exige pas de l'autre qu'il soit parfait. Il l'aide à accomplir ce qu'il a en lui de meilleur." (Lao Tseu) Cette phrase, qui est affichée chez moi, m'accompagne depuis un certain temps… Il me plaît de la relire souvent… et je pense que le chemin de l'Ennéagramme est un enseignement qui conduit vers ce chemin.

 

Voilà mes pensées en retour,

Odile

[Fabien Chabreuil]

Bonjour à tous,

 

Odile, ton message m'a bien fait sourire quand je l'ai découvert ce matin.

 

"Et chacun peut trouver le moment positif de la journée car 'l'homme de bien n'exige pas de l'autre qu'il soit parfait. Il l'aide à accomplir ce qu'il a en lui de meilleur.' (Lao Tseu) Cette phrase, qui est affichée chez moi, m'accompagne depuis un certain temps… Il me plaît de la relire souvent…"

Cela ne m'étonne pas que cette phrase te plaise, ou plutôt qu'elle plaise à ton ego. Elle décrit l'homme de bien comme quelqu'un qui aide ! En termes d'Ennéagramme, cette maxime dit d'être 2 et non pas 1.

 

Deux conséquences :

1. Tu devrais trouver une autre affiche qui te pousse plus à l'intégration ;
2. Kayla, qui se désintègre en 2, devrait plutôt commencer par la rigueur personnelle.

Comme quoi on n'est jamais à l'abri sur ce forum !

 

Très amicalement,

Fabien

[Kayla]

Bonjour Odile et Fabien (et puis les autres qui passeront par là…),

 

Moi aussi, j'ai bien souri en lisant ta maxime, Odile ! En fait, je me suis dit : "Tiens, voilà une phrase qu'il faut vraiment je fasse lire à ma meilleure amie"… 1 mu !

 

Peux-tu me dire exactement comment tu m'as perçue différente ? En effet, ça pourrait m'éclairer de le savoir. 

 

Hum… Rigueur personnelle, dis-tu Fabien ? J'y travaille, j'y travaille. 

[Laurecd]

Bienvenue chère Odile ! Bonjour Fabien et Kayla !

 

"L'homme de bien n'exige pas de l'autre qu'il soit parfait. Il l'aide à accomplir ce qu'il a en lui de meilleur."

Je trouve cette phrase très belle (certes, le choix de l'expression "homme de bien" est un peu fâcheux, mais il ne s'agit que d'une traduction peut-être fâcheuse elle aussi), et ma première réaction fut de me dire qu'elle n'était pas nécessairement "ciblée 2", qu'elle révélait une vérité objective, et j'ai été d'abord étonnée, Fabien, que tu y trouves de la subjectivité ! Cela pourrait être la définition de l'Ennéagramme, non ? Et puis "aider", cela ne veut pas forcément dire aider concrètement ; mettre simplement en exergue la beauté d'autrui peut l'aider à s'accomplir. C'est ce que je crois, très profondément.

 

Et puis, j'ai réfléchi deux minutes (deux minutes, ce n'est pas mal pour une mentale réprimé, c'est moi qui te le dis !), et je me suis dit qu'il est bien possible que je lise cette phrase à travers le prisme du centre émotionnel préféré. Je serais intéressée de savoir comment d'autres ennéatypes perçoivent cette maxime ?

 

J'aime bien, Odile, ton expression "âme slave" pour décrire les 4 ! Je ne suis "que" 3, mais je ne connais que trop bien ces "bascules émotionnelles", qui font qu'une minute tout est merveilleux, fabuleux, le cœur va — littéralement — exploser de bonheur, et la suivante, un regard vécu comme malveillant, une parole pas assez douce, peuvent tout faire basculer… dans l'enfer le plus atroce. C'est extrêmement fatiguant à vivre, et pourtant, c'est bien cela qui fait que je me sens vivante. J'ai presque envie de dire que j'ai besoin d'être ainsi, même si cela fait mal. Je ne me reconnais pas complètement dans le texte d'Anne Sylvestre (merci Kayla de l'avoir partagé ! Je n'avais jamais réfléchi à l'ennéatype d'Anne Sylvestre, mais c'est bien sûr !), dans la mesure où je fais tout pour me sortir le plus vite possible de mes états de souffrance (trop insupportable, vite vite des solutions !), mais il m'est évident que mes "grands hauts" si merveilleux se payent toujours, à un moment ou à un autre, par le prix cher : l'enfer (intérieur).

 

Je vous embrasse très affectueusement,

Laure

[Fabien Chabreuil]

Bonjour à tous,

 

"Elle révélait une vérité objective."

Y a-t-il une vérité objective quand on parle de la psyché humaine ? Et quand bien même il y en aurait une, tu peux faire confiance à l'ego d'un 2 pour prendre une telle phrase, et la comprendre et l'utiliser à sa sauce.

 

"Et puis 'aider', cela ne veut pas forcément dire aider concrètement."

Le mot concrètement n'apparaît pas dans la description des mécanimes du 2, et son aide peut donc être concrète ou non.

 

"Je n'avais jamais réfléchi à l'ennéatype d'Anne Sylvestre, mais c'est bien sûr !"

Bénédicte avait commencé à y réfléchir dans cette conversation qu'elle avait commencée avec la même chanson que cite Kayla et dans laquelle elle est restée bien seule.

 

Très amicalement,

Fabien

[Kayla]

"Bénédicte avait commencé à y réfléchir dans cette conversation qu'elle avait commencée avec la même chanson que cite Kayla et dans laquelle elle est restée bien seule."

Je m'en vais la rejoindre sur cette conversation illico.  Mais elle ne la commençait pas avec cette chanson, elle avait pris "Les gens qui doutent" (oui, suis une inconditionnelle, je les connais toutes par cœur les chansons d'Anne Sylvestre). D'ailleurs, je me souviens avoir été surprise et émue en tombant par hasard sur cette conversation !

[Odile2]

Bonsoir à vous,

 

Je reprends le fil…

 

Kalya, pour tenter de répondre à ta question : "Peux-tu me dire exactement comment tu m'as perçue différente ? En effet, ça pourrait m'éclairer de le savoir. "

La première fois que je t'ai vue, tu semblais fort "affectée", un peu à fleur de peau (par quoi, je ne le sais pas), et le sujet sur lequel nous avons travaillé (les sous-types) a sans doute contribué à ton ressenti aussi. La deuxième fois, je t'ai perçue plus apaisée, dans le "ça va mieux" sans doute.  Ta sensibilité est perceptible plus que chez d'autres personnes. Ton visage reflète très fort tes émotions, il est difficile pour toi de les cacher. C'est bien sûr une "perception" rapide car je ne te connais pas encore bien. Voilà mon explication…

 

Et pour suivre le conseil de Fabien, je ne suis pas en reste d'un certain nombre de phrases que je lis et relis.  Ayant un peu travaillé le lâcher prise, il me semble que celles-ci vont plus me guider vers l'intégration : "Lâcher prise, c'est laisser les autres gérer leur propre destin et non s'occuper de tout ce qui arrive", "Lâcher prise, c'est permettre aux autres d'affronter la réalité et non les materner." Ce sont celles qui résonnent le plus en moi, en tout cas parmi les seize que comprend le texte qui est aussi affiché chez moi ! Tu me diras ce que tu en penses.

 

Bien à vous,

Odile

[Fabien Chabreuil]

Bonjour à tous,

 

"Ce sont celles qui résonnent le plus en moi, en tout cas parmi les seize que comprend le texte qui est aussi affiché chez moi ! Tu me diras ce que tu en penses."

Nous sommes en train de détourner le sujet de Kayla de son objet initial, je fais donc très court. Ces phrases ne valident pas l'ego comme les précédentes. C'est plus la notion d'affichage qui me gêne : une stimulation extérieure, là où le 2 alpha doit se tourner vers l'intérieur.

 

Très amicalement,

Fabien