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Chère Martha


Messages recommandés

Salut à tous,

 

Je vous propose un petit film sympa pour vous occuper cet été pendant la fermeture du forum. Il s'agit de Chère Martha de Sandra Nettelbeck qui a été repris et copié il y a peu avec Catherine Zeta-Jones dans Le goût de la vie.

 

Résumé du film

 

Martha est chef dans un restaurant raffiné de Hambourg. Passionnée, elle y consacre son existence, réservant ses moments libres à des séances d'analyse. Sa vie obsessionnelle est bouleversée quand elle doit recueillir sa petite nièce à la mort de sa sœur, et quand on lui adjoint un nouveau chef cuisine, l'Italien Mario.

 

Martha – 1

 

Martha ne vit que pour son travail. Elle y dépense une énergie considérable et controle tout dans les moindres détails. La cuisine n'est pas une question d'art pour elle ; pour arriver à la perfection, il faut savoir conjuguer précision, timing et logistique. Elle maintient un rythme infernal dans un secteur exigeant, alors le stress se manifeste sous forme de crises d'angoisse qu'elle surmonte en s'isolant dans la chambre froide.

 

Son énorme travail fait le prestige du restaurant, mais Martha manque de qualités relationnelles : pendant que les employés mangent, elle lit, elle ne prend pas part au bavardage entre collègues et elle ne s'occupe pas de chercher un remplaçant pour sa deuxième chef, enceinte et sur le point d'accoucher.

 

De plus, Martha réagit violemment aux critiques des clients, montant de véritables scènes en plein restaurant au grand dépit de sa patronne. S'ils ne savent pas apprécier sa cuisine, ce n'est pas la peine qu'ils reviennent. La patronne ne supporte plus de telles pertes de contrôle et lui ordonne de faire une thérapie. Sinon ce sera la porte. Obéissante, Martha assite donc aux séances d'analyse sans chercher à comprendre vraiment pourquoi elle y va. Ces sessions surréalistes sont une sorte de continuation de son travail. Elle explique des recettes avec grande précision de détails et finallement fait de la cuisine mentalement.

 

Si sa patronne ne l'a pas encore virée, c'est parce que Martha est la deuxième meilleure chef de la ville, au grand étonnement de celle-ci. Elle ne sait pas comment interpréter cette phrase et part dans une longue réflexion. Comment la deuxième ? Qui est le meilleur chef ? Est-ce vrai ou est-ce juste pour la déranger ? Il est intéressant d'observer comment cette critique la poursuivra durant le reste de la journée et puis pendant son jour de congé. Chez elle, elle se met à cuisiner et commence un dialogue intérieur où elle explique comment savoir si un chef est bon.

 

Toute cette énergie dépensée contraste avec sa vie privée monotone et qui n'a pas vraiment de sens. Elle n'a pas de visite ; d'ailleurs, elle n'a même pas de table à manger (elle utilise un bureau sans nappe). Elle vie seule, et son unique connection au monde extérieur est sa sœur qui meurt dans un accident de circulation. Martha pleure sa mort et n'en parle qu'une fois sous forme de métaphore… culinaire.

 

Pour ma part, il a été intéressant d'observer la formation réactionnelle chez Martha. Par exemple, lorsqu'elle s'apprête à manger, elle est dérangé par la musique de son voisin et descend aussitôt se plaindre. Quand celui-ci lui demande si la musique la dérange, elle répond que non et entame une conversation de courtoisie pour se présenter comme voisine (il vient d'emménager et c'est leur première rencontre). Elle finit par l'inviter à manger (enfin cuisiner et lui descendre à manger). Son voisin la trouvera osée et elle se sentira génée à chaque fois qu'elle le croisera.

 

Quand elle recueille Lina, sa nièce, Martha s'efforce constamment afin de gagner la confiance et l'amour de la petite. Une fois qu'elle y parvient, tout tombe à l'eau quand elle oublie d'aller chercher Lina à la sortie de l'école… Oh, la grosse faute ! Faudra voir le film pour savoir comment ça s'arrange. :rofl:

 

Mario – 2

 

Mario a été embauché durant un congé de Martha. Elle n'a pas été consulté et elle est furieuse de ce manque de considération. À peine voit-il Martha débarquer, Mario commence à la flatter en lui demandant le secret de sa célèbre sauce au safran, et en ajoutant que le monde serait bien triste sans sa recette de pigeonneau aux truffes. Martha n'apprécie pas ces commentaires. Elle en parlera à son psy ; c'est la première fois qu'elle parlera d'un problème personnel.

 

Martha est toujours sur la défensive car elle pense que Mario veut lui piquer son poste. Alors ll s'explique : je n'ai pas besoin de ce travail, je peux travailler où je veux, mais je préfère travailler ici parce que je t'admire. Et j'aime aussi travailler là où l'on m'apprécie. Si tu veux que je parte, dis-le moi. Et comme Martha ne dit rien et ne le retient pas, il fait mime de partir. Devant l'étonnement de la patronne, Martha finit par dire qu'elle ne veut pas que Mario parte.

 

Il est clair que Martha et Lina (avec qui il connectera rapidement) ont besoin d'aide. Mario donne des conseils à Martha sur Lina. Il l'aide sans poser de question (sauf s'il doit mentir) quand Martha lui demandera un service afin de retrouver le père de Lina (lui aussi Italien). À la fin du film, elle cherchera Mario pour qu'il l'aide à retrouver Lina, il ne demandera pas d'excuses (alors que Martha l'avait viré de chez elle en lui disant qu'elle ne voulait pas le voir).

 

Au travail, les relations humaines sont primordiales. Il aime créer une bonne ambiance, sinon il est incapable de travailler. Petit à petit, il se rapprochera de Martha et le jour où celle-ci ne vient pas travailler (elle doit s'occuper de Lina et il n'a pas été informé), sa journée est horrible et interminable.

 

En bon 2, il sait aussi manipuler sans scrupule. Lorsqu'elle refuse le plat qu'il a preparé (elle ne mange jamais rien au travail), il réussit à la faire manger en lui racontant que sa mère lui a susurré cette recette sur son lit de mort (alors qu'elle est toujours en vie). Tout le monde ricanne alors que la susceptible Martha s'en va reprendre le travail.

 

Voilà, pour ma part, j'ai aimé ce film qui joue sur la différence de caractère entre Martha et Mario (instinctif contre émotionnel), sans compter Lina (faudrait que je revois le film pour la typer). De plus, l'arrivée de Lina et Mario dans la vie de Martha la conduira sur le chemin de l'intégration en lui ouvrant le cœur. :heart: Et je garde le meilleur pour la fin, à savoir le délice d'écouter la magnifique chanson de Paulo Conte, Via con me (It's wonderful), comme invitation au lâcher prise. :thumb_up:

 

Très amicalement,

Christine

Christine (1 alpha, aile 9) (C +/-, S -/=, X -/+)
(Tout commence en nécessité et tout doit finir en liberté.)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Christine,

 

Mince alors ! Ce film m'avait échappé. Je viens d'aller voir sur l'Internet un extrait — le foie gras pas assez cuit — que j'ai trouvé bien sympathique. Voilà donc un film de plus sur ma liste "À voir", merci.

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 2 months later...

Bonjour à tous,

 

J'ai repensé à ce film après lecture de la conversation sur les types et la supériorité morale. En fait, j'avais déjà pensé à une aile 2 pour Martha avec quelques hésitations.

 

Chez Martha, on ressent bien cette supériorité qui est manifestée notamment par le dédain vis-à-vis des clients qui ne savent pas apprécier sa cuisine. De plus, elle pense être la meilleure chef de la ville, mais on voit bien que la référence est interne puisqu'elle n'a pas l'air de connaître le meilleur chef de la ville. Finalement, le seul avis qui l'intéresse est celui de sa chef ; on sent bien qu'elle aimerait un peu plus de reconnaissance de sa part. À la fin du film, ce manque de reconnaissance est la goutte qui fait déborder le vase : c'est le moment où Martha décide de reprendre les reines de sa vie.

 

Il y a aussi du dédain vis-à-vis de Mario qui apparaît comme un élément extravagant dans sa cuisine et bien sûr, qu'elle juge incapable d'aucune rigueur dans son travail. Je pense que le dédain vient du fait qu'elle ne sait pas comment le gérer.

 

Martha sait aussi manipuler. Par exemple, avec son psy, pour lui faire accepter (et déguster pendant les sessions) les plats qu'elle prépare.

 

Ces éléments me font penser à une aile 2. Par contre, je pensais qu'une aile 2 rendait plus relationnelle, et ce n'est pas le cas de Martha.

 

Très cordialement,

Christine

Christine (1 alpha, aile 9) (C +/-, S -/=, X -/+)
(Tout commence en nécessité et tout doit finir en liberté.)

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Bonjour à tous,

 

Juste une parenthèse technique.

 

"Par contre, je pensais qu'une aile 2 rendait plus relationnelle, et ce n'est pas le cas de Martha."

L'aile 2 apporte les mécanismes de l'ego ou de l'essence du 2. C'est tout, et ce n'est déjà pas mal. Le caractère plus ou moins relationnel du 1 dépend surtout de la nature de ses valeurs, de l'intensité de la formation réactionnelle, du degré d'intégration, et de caractéristiques idiosyncratiques.

 

Très amicalement,

Fabien

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