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American History X


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Bonjour,

 

J'ai voulu typer les deux personnages principaux du film American History X (Tony Keye, 1998), très bon film pour ceux qui ne l'ont pas vu. C'est sûr, c'est moins bon que les analyses de Fabien, mais j'ai fait de mon mieux. :happy: J'ai essayé de ne pas faire de saga et de sélectionner le plus important, mais c'est un peu long quand même. :sarcastic:

 

Synopsis d'Allociné

 

À travers l'histoire d'une famille américaine, ce film tente d'expliquer l'origine du racisme et de l’extrémisme aux États-Unis. Il raconte l'histoire de Derek qui, voulant venger la mort de son père, abattu par un dealer noir, a épousé les thèses racistes d'un groupuscule de militants d'extrême droite et s'est mis au service de son leader, brutal théoricien prônant la suprématie de la race blanche. Ces théories le mèneront à commettre un double meurtre entrainant son jeune frère, Danny, dans la spirale de la haine.

 

Derek Vinyard : 8 alpha "Protection mutuelle"

 

Dans la première scène où il apparaît, Derek est prévenu par son frère qu'il se fait braquer sa voiture. Il enfile un caleçon et des chaussures, il prend son arme, ouvre la porte et tire sans une seconde d'hésitation sur les braqueurs. L'un est abattu, un autre réussi à s'enfuir, et il rattrape le troisième en lui disant que c'était bien essayé, mais pas de chance "t'es juste tombé sur le mauvais cheval". Il le tue violemment en disant : "Dis bonsoir." La police arrive et l'arrête. Au début, il rigole d'un air provocateur, puis on le voit prendre une expression de colère. On voit dès cette scène qu'on a à faire à quelqu'un d'impulsif, qui montre sa force, et qui ne se laisse pas faire, quitte à faire preuve d'une extrême violence.

 

Derek est devenu raciste après que son père pompier se soit fait tuer par un dealer noir. Il ressent beaucoup d'injustice et de colère. Il se fait embringuer par un homme, Cameron Alexander, qui le manipule pour recruter d'autres jeunes frustrés dans leur groupe néo-nazi "Les disciples du Christ". C'est un leader naturel, il sait s'imposer et se faire écouter. Derek a vite su se faire un nom : "T'es un vrai dieu ici mec." Les autres font tout ce qu'il leur dit de faire.

 

Pour Derek, les blancs n'ont pas à baliser dans leur propre quartier. Il ne faut pas être faible : "C'est plus notre quartier, c'est un champ de bataille. […] Est-ce qu'on va relever le défi et se décider à agir ? Alors en avant, c'est parti !" Et ils partent se venger en attaquant une boutique rachetée par des asiatiques. Il y a une nette préférence pour le centre instinctif et l'action, il a un vocabulaire guerrier, et on voit également la fixation de vengeance.

 

Depuis la mort de son père, c'est le mâle dominant de la famille. Lors d'un déjeuner en famille avec entre autre le nouveau copain de sa mère, Murray, un professeur juif, il se dispute avec ce dernier sur des sujets d'actualité. Le ton monte. La copine de Derek, Stacey, s'en mêle et Davina, sa sœur, préfère sortir de table. Derek réagit alors violemment. Il veut qu'elle reste et écoute sa copine. Il la saisit par les cheveux pour qu'elle ne parte pas : "Assied-toi, ferme ta gueule et montre un peu de respect à ma copine ! […] Je vais t'apprendre les bonnes manières moi ! […] Tu vas t'excuser, oui ?" À la fin de la scène, il enlève son tee-shirt pour montrer ses tatouages nazis et dit à Murray : "Tu fous le camp de chez moi, sale feuj ! Tu vois ça ? Ça veut dire que t'es pas le bienvenu." Derek fait sa loi dans sa famille, mais il finit par leur faire du mal alors qu'il voulait les protéger. Il finira par s'en rendre compte en prison : "Je veux plus que ma famille soit détruite à cause de moi." Il pleure, et c'est un des ses seuls moments de faiblesse dans le film.

 

En sortant de prison, il a totalement abandonné son idéologie raciste. Il est heureux de revoir sa famille, qu'il n'avait pas vu depuis 3 ans car il leur avait interdit de venir lui rendre visite, sûrement pour éviter la faiblesse. Il reprend vite les choses en main, sa position d'homme de la maison, et essaie de remettre son frère dans le droit chemin. Il promet à sa famille qu'il va faire en sorte qu'ils déménagent, qu'ils partent de leur taudis. Il protège les siens, réellement cette fois.

 

En prison, on voit bien son évitement de la faiblesse et son orientation de courage. Au début, il s'allie avec un groupe de nazis, mais il se rend compte qu'ils dealent avec les Mexicains, qu'ils n'ont pas les mêmes idéaux que lui. Alors il quitte le groupe, malgré le fait qu'ils assuraient sa protection : "Ah ouais, bah j'en ai rien à foutre moi, je m'occupe très bien de moi-même." Ils se vengent en le violant dans les douches, mais ça ne le fait pas changer d'avis. Il les snobe en public à la cantine : "J'ai pas peur de cette bande de petites chattes en chaleur." Il sait maintenant qu'il risque de se faire tuer par les noirs : "S'ils veulent me planter, ils viendront me planter, qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?", "Je pensais que ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne se décident, j'espérais que ce serait rapide… Mais ça n'est jamais arrivé, je ne comprends pas pourquoi." En fait, c'est grâce à son collègue, un Noir, qui bosse avec lui à la lingerie, avec lequel il a fini par se lier d'amitié. C'est ce collègue, ainsi que Sweeney, son ancien directeur d'école qui lui rend visite en prison, un Noir également, qu'il va commencer à douter de son idéologie et changer d'avis : "Ça s'embrouille dans ma tête, il y a plein de choses qui collent pas." À la fin, il dit à Danny : "Comment j'ai pu avaler toutes ces conneries… C'est seulement parce que j'avais la haine. […] J'en ai marre de traîner cette haine, j'en peux plus." On le voit lors d'un flashback, alors qu'il n'est pas encore raciste, parler de Sweeney : "Ce Sweeney quand il parle, il est tellement fort que je suis totalement fasciné par ce qu'il dit." Il admire les gens forts, et c'est sûrement pour la même raison qu'il s'est laissé embobiner par Cameron.

 

Il ne veut plus rien avoir à faire avec les nazis : "J'ai pas peur, je veux plus en entendre parler… Ça pue toutes ces conneries." Mais en réalité on voit qu'il a peur, car quand Sweeney veut qu'il aille parler à ses anciens amis qui savent qu'il ne fait plus parti des leurs, il commence par refuser. Sweeney : "Si tu laisses tomber, tu ne seras jamais en paix. Pour être en paix il faut que tu t'y colles.", Derek, d'un air anxieux : "Vous vous rendez compte de ce que vous me demandez de faire ? […] Ce qui va arriver c'est que je vais me faire planter par une bande de skinheads. […] On va bien rigoler, c'est moi qui vous le dit."

 

Danny Vinyard : 9 mu

 

Danny est en admiration totale pour son frère. Il le prend pour exemple et fait tout comme lui : il se rase la tête, se fait un tatouage nazi, fait même un devoir à son école sur Mein Kampf. Quand Derek, tout juste sorti de prison, apprend pour le devoir par Sweeney, Danny lui dit : "J'ai fait ça parce que je croyais que ça te ferait plaisir." Il fusionne avec son frère : "Les gens me regardent et voient mon frère."

 

C'est quelqu'un de très calme, qui parle peu, et qui semble narcotiser en fumant beaucoup. Il est attentionné et gentil avec sa mère et ses sœurs. On voit qu'il est sensible.

 

Il exprime son agressivité de façon plus passive que son frère. Par exemple, un jour dans les toilettes de son école, un Blanc se fait maltraiter par un groupe de Noirs. Danny sort des toilettes et souffle sa fumée de cigarette sur le visage d'un des mecs, sans rien dire, calmement. Plus tard, il retrouve ce même mec sur un terrain de basket, il le regarde de loin, avec insistance, et un petit sourire.

 

Lors de la scène du déjeuner dont je parlais tout à l'heure, Danny est le seul à ne pas intervenir. Il évite le conflit. Une fois Murray parti, Davina revient avec une batte pour taper Derek, qui la stoppe et lui dit : "J'ai pété les plombs, c'est pas de toi qu'il s'agit, je suis désolé, jamais je vous ferais de mal.", Davina : "J'en crois pas un mot.", et Danny, soutenant son frère : "Je te crois Derek." Il a toujours soutenu Derek, il raconte : "Ça aurait été la prison avec perpétuité si j'avais témoigné."

 

On ne le voit s'énerver qu'une seule fois, quand il rejoint son frère après une fête qui a mal tournée. Il crie à Derek en le poussant contre un mur : "Salaud, pour qui est-ce que tu te prends ? Tu m'as filé la haine, putain, je te hais !" Il y a une autre fois où il se rebelle un peu contre son frère qui lui dit d'aller à l'école : "J'ai plus 14 ans, je fais ce que je veux, alors tu me lâches."

 

Danny est devenu nazi pour faire comme son frère, mais on se doute qu'il n'adhère pas vraiment en fait. À un moment, un mec, Seth, lui dit de dire ce qu'il a appris à la caméra et il répond ironiquement : "Je crois en la mort, la destruction, le chaos et la cupidité." Puis l'autre s'énerve et Danny finit par dire, comme s'il récitait une leçon, qu'il hait tous ceux qui ne sont pas blancs et protestants, bla bla bla… mais à la fin, il ajoute quand même : "Il y en a parmi eux qui doivent être bien, je suppose." Il n'a pas une vision binaire. On voit son orientation d'acceptation à plusieurs reprises. Par exemple, quand Derek dit de Seth qu'il a toujours été un abruti, Danny répond : "Qu'est-ce que tu veux, il y peut rien." Il est empathique. Quand il apprend que Seth est à l'hôpital, alors qu'il a essayé de tirer sur Derek pendant la fête, Danny dit à son frère : "Ça me fait mal quand même tu sais pour Seth."

 

Finalement, il ne lui faudra qu'une seule discussion avec son frère pour qu'il lâche le racisme. Il change d'avis en une soirée, alors qu'il aura fallu 3 ans de prison pour Derek. Il conclut le devoir que Sweeney lui a donné à faire sur l'histoire de son frère en disant : "Ma conclusion, c'est que la haine est une saloperie. La vie est trop courte pour passer son temps à avoir la haine." Il finit par une citation : "Nous ne sommes pas ennemis mais amis. Nous ne devons pas être ennemis. Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser l'affection qui nous lie. Les cordes sensibles de la mémoire vibreront dès qu'on les touchera, elles résonneront au contact de ce qu'il y a de meilleur en nous." En gros, il préfère la paix, l'union, l'harmonie et l'amour entre les gens.

Aurélie (9 mu x, aile 8)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Aurélie,

 

Merci pour cette superbe analyse. Je n'ai pas vu ce film, mais tu m'en as donné envie.

 

"J'ai essayé de ne pas faire de saga et de sélectionner le plus important, mais c'est un peu long quand même. :sarcastic:"

Une analyse se justifie, et donc la longueur est une des conditions de la qualité. C'est vrai pour un personnage de fiction, plus encore évidemment pour un être réel pour lequel il est irrespectueux, à mon avis, d'en affirmer l'ennéatype sans avoir les moyens de l'en convaincre et d'en convaincre les autres. Bravo donc.

 

Très amicalement,

Fabien

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