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Les ennéatypes et le yoga


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Bonjour à tous

 

Je voulais depuis quelque temps initier une conversation au sujet des types et du yoga et sur l'apport complémentaire du yoga par rapport à l'ennéagramme.

 

Je prends des cours particuliers de Hatha yoga avec une enseignante depuis maintenant un an et demi. Ma prof de yoga est une personne qui a fait évoluer, dans la lignée de Van Lysebeth, le hatha yoga vers une pratique parfaitement adaptée au monde occidental. Elle a d'ailleurs une approche qui me rappelle celles des Chabreuils : elle a étudié à fond et auprès des meilleurs spécialistes mondiaux beaucoup les sujets connexes au yoga (système nerveux, cerveau, colonne vertébrale, phénomènes énergétiques, etc.). Cela donne à son approche une créativité, un professionnalisme, une expertise et une adaptation à la réalité de la vie quotidienne. En l'écoutant et en pratiquant avec elle, j'ai souvent l'impression que sa vision du yoga rejoint celle de l'ennéagramme : équilibrer les trois centres.

 

BÉNÉFICE POUR UN TYPE 8

 

Je pense que le yoga, tel qu'il m'est enseigné, est une activité extrêmement bénéfique pour un 8 car elle lui permet de tourner son regard vers l'intérieur. Pour un 8 dont l'orientation est extérieure, tourner son regard vers l'intérieur est vraiment difficile (là je parle pour moi :sarcastic:).

 

Le fait de faire au minimum deux séances complètes de yoga par semaine (1h + 1h30) m'oblige à tourner mon regard vers l'intérieur (mes ressentis physiques, émotionnels, mes pensées). Du coup, j'ai remarqué que j'étais plus consciente de mes mécanismes physiques et psychologiques dans les moments extérieurs à mes séances de yoga. Au début, c'était vraiment un effort : 1 h 30 tournée vers mon intériorité, c'est beaucoup pour la 8 que je suis ! Au fil des mois, la concentration et la conscience se sont développées, et les effets se ressentent en dehors des séances par une capacité à aller plus facilement, plus spontanément, chercher à l'intérieur un ressenti, une émotion, une intention cachée, etc.

 

Par ailleurs, le yoga (lorsqu'il est bien enseigné) est une école du lâcher prise : on n'est pas supposé chercher le contrôle du corps (contrairement à ce qui est souvent écrit ou enseigné) mais, au contraire, un total lâcher prise qui permet aux muscles de se détendre dans la posture finale. Ce lâcher prise est difficile pour la 8 que je suis qui a tendance à vouloir contraindre le corps, à forcer la posture. Et pourtant chaque semaine, lorsque je parviens à me relaxer dans une posture, je comprends mieux, dans mon corps, cette notion de lâcher prise que je peux alors généraliser à d'autres sujets.

 

Je ne sais pas si cette phrase fera sens pour d'autres types mais, en tant que 8, j'ai besoin de comprendre dans mon corps et dans mes tripes avant de comprendre complètement quelque chose. La compréhension mentale ne suffit pas, même si j'ai un centre mental en support.

 

Toutefois, mal enseigné et mal pratiqué, je pense que le yoga est un énorme piège de développement pour le 8 : la voie du corps (le sujet est abordé dans le stage Essence). D'ailleurs, depuis mon premier jour de pratique, je me demande, chaque semaine, si je dérive ou non dans cette voie du corps qui est une impasse pour le 8 ! La réponse est bien évidemment dans la façon de pratiquer : contrôle sur le corps ou bien véritable lâcher prise et joie profonde du moment vécu ? Bien évidemment, j'alterne ces moments, selon les jours !

 

UTILISATION CONCRÈTE

 

Enfin, je vais illustrer la façon dont j'utilise quotidiennement le yoga (en dehors de mes séances bi hebdomadaires).

 

À noter que la mise en place de tous les exercices que je vais décrire a contribué à me permettre de vivre plus pleinement, dans un esprit plus ouvert et positif et avec beaucoup moins de colère. La mise en place de tous ces exercices a été concomitante avec le moment où j'ai terminé le stage Néti Néti. À partir de ce moment, j'ai été beaucoup moins dans ma contrepassion.

  1. J'utilise des techniques respiratoires pour mettre le mental au neutre : par exemple, si j'ai une grosse contrariété ou des idées qui m'empêchent de dormir. Au moment qui précède l'endormissement, je préfère la technique respiratoire à la Quantum Psychology parce qu'elle me permet d'accéder plus vite au sommeil.
    Par contre, à d'autres moments de la journée, je vais plutôt utiliser la Quantum pour arrêter les transes hypnotiques.
    J'ai réfléchi, suite à unee remarque de Fabien, à la manière dont j'utilisais des techniques respiratoires à la place de la Quantum Psychology, et je crois que, le moment avant l'endormissement, est le seul cas où je substitue les deux techniques. Le reste du temps, j'utilise effectivement la Quantum Psychology pour désactiver les transes hypnotiques.
    Ceci dit, j'en ai beaucoup moins depuis septembre dernier, date à laquelle j'ai terminé le stage Néti Néti et mis en place une discipline corporelle (yoga/sport)
  2. J'utilise des exercices de yoga pendant mes moments de pauses ultradiennes (cette notion est abordée lors du stage Intuition), et la prise en compte de ces pauses change considérablement mon attitude en fin de journée et mon niveau de fatigue.
    Comme je passe beaucoup trop de temps assise devant un PC, je fais régulièrement des pauses (que je repère mieux depuis que j'ai relu mes notes du stage Intuition et refait certains exercices). Pendant ces pauses, je fais souvent des postures de yoga visant à corriger la posture trop longue devant un ordinateur. Ça a l'avantage d'éviter toutes les douleurs et de me redonner de l'énergie puisqu'en tant qu'instinctive, je me ressource mieux en FAISANT quelque chose.
    Si je sens que j'ai besoin d'une grosse pause, il peut m'arriver de faire une mini-relaxation de 10 minutes (où je m'endors parfois !).
    À noter que j'utilise également des exercices de yoga pour mieux récupérer après un long voyage en avion ou en voiture afin de remettre mon corps dans une posture adéquate.
  3. Lorsque je vais vraiment bien (parce que cela demande une lucidité à laquelle je n'ai pas accès lorsque je suis dans des moments de désintégration), je peux volontairement pratiquer quelques exercices visant à rééquilibrer les centres ou améliorer leur qualité.
    Par exemple, si je trouve mon mental trop lent ou fatigué, je vais pratiquer des pauses inversées (qui ont pour effet d'oxygéner le cerveau).
    Si je trouve mon émotionnel trop réprimé, je vais faire des respirations et méditations en posant l'attention sur le cœur.
  4. Enfin, j'utilise des exercices de yoga lorsque j'ai besoin de faire un plein d'énergie rapide. Comme je suis 8 et que je fais trop de choses, j'ai parfois tendance à avoir une baisse d'énergie et un gros coup de fatigue. Si j'ai vraiment besoin de repartir, je ne prends pas un Mars (et ça repart :glouton:), mais je fais quelques exercices respiratoires (mon favori étant Uddiyana Bandha qui me donne une pêche formidable… Encore plus que d'habitude… Eh oui, c'est possible ! :surprised:).

 

Bref, tout cela pour dire que je trouve le yoga, tel qu'il m'est enseigné extraordinairement complémentaire de tout ce que m'apporte l'Ennéagramme (et les autres techniques enseignées par les Chabreuils).

Et je précise, avant que Fabien ne me scude :wink:, que cette pratique du yoga ne me dédouane de la pratique d'autres techniques (Quantum Psychology, etc.).

 

Je serais curieuse de connaître le ressenti d'autres ennéatypes par rapport au yoga : percevez-vous également cette complémentarité avec l'ennéagramme et quels sont les apports en lien avec votre ennéatype ?

 

Bien amicalement,

Aurore

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

 

"Percevez-vous également cette complémentarité avec l'ennéagramme et quels sont les apports en lien avec votre ennéatype ?

Je n'ai pratiqué que quelques séances de yoga, mais je n'avais pas vraiment accroché. Pour moi ce n'était que l'enchainement de postures incomfortables, et le professeur ne donnait aucune explication sur le pourquoi-comment (peut-être qu'il n'était pas génial).

 

Par contre, j'ai suivi beaucoup de cours de Feldenkrais qui est également une technique corporelle de présence à soi. Et cette fois avec une prof super ! Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'être allongé dans une salle et de suivre les indications du prof qui demande de réaliser des micro-mouvements du corps. Dit comme ça, ce n'est peu être pas trop parlant. Le but est de prendre conscience des tensions inutiles du corps, de les supprimer, et de rechercher une souplesse et une fluidité dans les mouvements. Donc je me permets quand même de répondre à propos de cette technique qui me semble être dans le même esprit que le yoga.

 

Complémentarité avec l'Ennéagramme et lien avec mon ennéatype 5 : je suis allée suivre ces cours après ma découverte de l'Ennéagramme dans l'optique d'un travail "vertical". Je pense que c'était également un moyen égotique de moins faire les exercices de Quantum Psychology apprises au stage Éveil. Mais cela m'a quand même apporté plusieurs choses :

  • Comme pour toi Aurore, je suis orientée vers l'extérieur et le Feldenkrais me permettait de me tourner vers l'intérieur pendant 1h30. D'autant plus que les séances se passent dans le noir pour ne pas avoir à regarder ce que font les autres.
  • C'est une technique corporelle, et cela me permettait de mobiliser mon instinctif réprimé. En même temps, ce n'était pas trop violent. :laugh:
  • Bien sûr, cela m'a apporté une présence à moi-même. Pendant les séances, il me semble que j'atteignais des forts degrés d'éveil par rapport à d'habitude. La conscience du corp était multipliée et c'était très frappant de le vivre pendant les séances. En sortant des cours je me sentais "débloquée".

La pratique de Feldenkrais m'a permis également de mieux m'endormir le soir. Maintenant, il est très peu fréquent que j'ai du mal à m'endormir. Mais quand ça arrive, la pratique des exercices de Quantum Psychology ou le simple fait de compter mes respirations est très efficace (je n'arrive pas souvent jusqu'à 100, sauf en cas extrême de gros stress ou de forte désintégration).

 

Inversement, j'ai remarqué que la pratique intensive des exercices de déconstruction de transes hypnotiques me faisait systématiquement bâiller. Et même parfois elles me donnent envie de me coucher et je peux m'endormir comme ça en plein milieu de la journée ! Alors même que je ne me sentais pas fatiguée avant !

 

Très amicalement,

Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Bonjour Aurore,

 

Pour ma part, je n'ai pas d'expérience du yoga mais du qi gong, une pratique qui me semble assez proche. Elle consiste en des positions statiques ou des mouvements visant à la circulation de l'énergie. Il s'agit de se détendre complètement et de se concentrer en intérieur sur son corps.

 

J'ai réussi à suivre les cours pendant 1 an, mais mon ego pour l'instant a repris le dessus. En effet, ma hiérarchie des centres est M-E-I ; autant dire que je ne suis que très peu en contact avec mon corps et mes sensations ; la pratique du qi gong m'a permis de prendre conscience de nombreuses, très nombreuses tensions musculaires et crispations, et à ce titre, ce fut déjà un grand pas en avant. Néanmoins, lors des séances d'une heure (par semaine), j'étais en lutte permanente pour arrêter le mental qui se saisissait de la moindre perturbation extérieure pour repartir sur autre chose, et donc ne plus me concentrer sur mon corps. Le mental a donc été le premier obstacle. Le deuxième obstacle était mon centre émotionnel qui avait très envie d'établir le contact avec les autres ; comment faire lorsque le principe est le silence et que la seule chose autorisée est la voix du professeur ? En bon 6 avec un sous-type cordialité, je lançais quelques blagues ou remarques pour faire rire et détendre l'atmosphère (en fait, atmosphère que mon ego n'appréciait guère).

 

L'année suivante, mon ego a trouvé plein de bonnes excuses pour ne pas y retourner, mais je m'efforce de le convaincre car je suis persuadé que cela peut m'aider à équilibrer mes centres. La bataille sera difficile car la discipline du qi gong (et peut-être le yoga) touche directement à mon centre réprimé…

 

Amicalement.

Tharros (6 alpha)

"Communiquer, c'est autant partager ce que l'on a en commun que gérer les différences qui nous séparent"

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  • 2 months later...

Bonjour bonsoir à tous,

 

Aurore, Claire et Tharros, merci à vous d'avoir partagé vos expériences. Elles m'éclairent. :happy:

 

Je suis d'ennéatype 5 alpha. Il y a trois ans et demi, j'ai décidé de pratiquer le yoga, afin d'atténuer mon anxiété chronique. :peur: À l'époque, je ne connaissais pas l'Ennéagramme. Je pratique très régulièrement, une heure et demi par semaine, en séances collectives. Je participe aussi parfois à des stages de trois heures, ou bien d'une journée, ou même, c'est arrivé, d'une semaine.

 

Aurore, alors là, non, je ne ressens pas du tout le "besoin de comprendre dans mon corps et dans mes tripes avant de comprendre complètement quelque chose" ! :laugh:

 

Aurore, tu as écrit : "Je serais curieuse de connaître le ressenti d'autres ennéatypes par rapport au yoga." Voici mon ressenti. Si je ne suis pas trop tourmenté quand j'arrive à la séance, alors, après la séance, je me sens plus détendu, rasséréné. :cool:

Les exercices respiratoires me détendent.

Les exercices d'équilibre me rassurent et me grisent parfois.

Après une posture inversée, je me sens allégé et confiant. :cool:

Le mantra "Aum" m'apaise, je ne sais pas pourquoi. Peut-être est-ce un effet des vibrations dans la poitrine et le crâne ?

 

Et maintenant, Aurore, ta dernière question : "Percevez-vous également cette complémentarité avec l'Ennéagramme et quels sont les apports en lien avec votre ennéatype ?"

 

Centre préféré : Pendant les séances de yoga, comme pendant l'exercice d'observation de soi appris pendant le stage "Essence", je constate l'usage abusif (car exclusif) de mon centre préféré. Je suis souvent assailli par des pensées parasites, mon centre mental tente sans cesse de "reprendre la main", et à ces moments-là, je n'ai pas conscience de mon corps.

 

Compulsion d'évitement et orientation du centre préféré : Au début de chaque séance, la professeure nous demande de détendre une à une, chaque partie de notre corps, sans nommer ces parties (cela m'aiderait si elle les nommait). Lors des premières séances, une petite voix intérieure me chuchotait : "Je ne sens rien à cet endroit… Est-ce normal ? Et puis à quoi ça sert de porter attention à tes sensations ? Qu'est-ce que ça t'aide à comprendre ? Reviens à tes pensées familières ! Reviens vers ton ange tutélaire, ton centre mental !" Et je partais dans des pensées, jusqu'au moment où j'entendais avec stupeur :surprised: la voix de la professeure qui énonçait l'exercice suivant ! Depuis que je pratique l'exercice de rappel de soi appris pendant le stage "Essence", cela ne se produit plus que lorsque j'arrive tourmenté à la séance.

Par ailleurs, comme Tharros, j'observe de nombreuses tensions musculaires, en particulier dans mes épaules et dans mon ventre, et aussi une respiration étriquée. En dehors des séances de yoga, j'ai rarement conscience de ces tensions et de cette respiration. Je suppose que ce manque de conscience est lié à la répression de mon fonctionnement intérieur, conséquence de la réduction de mes émotions, et qui provoque la dangereuse sensation de vide intérieur. :peur: Sensation que j'évite, soit par l'observation ou l'écoute, ou bien par le refuge dans des pensées.

Enfin, troisième constatation, pendant les exercices d'équilibre, pour ne pas tomber, je garde les yeux ouverts et je fixe un point devant moi. Je me sens alors très concentré, très confiant, serein. :thumb_up: Je ne pense pas. Par contre, quand je pratique des "postures" les yeux fermés, souvent des pensées parasites défilent. Mêmes différences entre, d'une part fixer la pointe de la flamme d'une bougie, et d'autre part fixer mon attention sur un point de mon corps :confused: (par exemple, un point entre les deux sourcils). Aujourd'hui, cette constatation me fait prendre conscience de ma compulsion d'évitement du vide intérieur et de mon orientation vers l'extérieur.

 

Équilibre des centres, mécanisme de défense, fixation : Une fois par an, je participe à un stage d'une journée. Lors du repas collectif de midi, mon centre mental est tranquille, il n'accapare pas mon attention, il laisse de la place aux deux autres centres. Je me sens confiant :cool:, présent, présent à mes voisins de table, présent à mes papilles (gustatives), je ne vis pas ma fixation de détachement (c'est rare pendant un repas collectif ! :laugh:), je parle spontanément et sans crainte :talker:, je me sens inspiré. Voilà pour l'instant. Si jamais je découvrais quelque chose d'autre, je posterais un nouveau message.

 

Très cordialement,

Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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