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Petite critique et conséquenses


Christine

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Bonjour Fabien,

 

J'aimerais raconter une annecdote d'enfance à laquelle j'ai repensé la semaine dernière, et j'ai eu un grand déclic dans la tête.

 

Je devais être en 6e ou 5e, et nous étions en cours de récréation. J'avais ma grande copine, Isabelle ; elle était tourjours souriante et gaie jusqu'au jour où j'ai sorti la phrase qui tue, une petite critique de rien. Je ne me souviens plus des mots exacts mais je voulais l'inciter à être moins enjouée, et plus sérieuse et responsable. Son visage s'est alors décomposée et je m'en suis voulue aussitôt. :blush: Je n'ai rien rajouté, alors que j'aurais dû lui préciser que je ne voulais pas qu'elle redouble pour qu'on reste tout simplement dans la même classe.

 

À partir de là, tout à changé : elle avait l'air un peu mélancolique, elle a redoublé (3-4 fois par la suite), ça n'allait pas fort avec ses parents, et plus tard il y aura une tentative de suicide (ayant déménagée, je n'ai pas trop de détails à ce sujet).

 

Elle n'avait pas l'air de m'en vouloir car elle a toujours maintenue le contact avec moi. Mais moi, prise de remords, j'étais mal à l'aise à ces côtés. Les choses avaient changé, et je ne supportais pas d'en être la cause. Avec le recul, j'ai constaté que je me suis replié de plus en plus sur moi et j'ai essayé de faire comme si de rien n'était. En fait, toute ma vie, j'ai essayé de faire comme si rien ne s'était passé, et au fond de moi, je n'ai pas arrêté de m'en vouloir. Je me sentais responsable et je n'en étais pas consciente.

 

Par ailleurs, j'avais d'autres raisons pour me replier sur moi-même. J'ai subi une agression de la part du mari de ma grand-mère, pas assez grave et qui pourrait être prise pour une preuve d'affection. L'année dernière, j'ai compris qu'il s'agissait bien d'une agression car il y avait abus de pouvoir. Et puis, ça coincidait aussi avec le mot d'ordre reçu : "Tu es grande" (voir ce message dans la conversation "Syndrome Pré-menstruel"). Bref, je ne savais pas à qui me confier.

 

J'ai mis du temps à faire le rapprochement entre tout cela, et découvrir que je me sentais responsable fut comme trouver la dernière pièce du puzzle de mon histoire et qui explique tout. Et ce fut également un grand soulagement car j'ai arrêté de me sentir responsable pour tout. Je le note par exemple en me levant le matin le cœur plus léger ; en sortant dans la rue, le paysage est différent, plus lumineux.

 

En fait, j'ai compris que je me sentais responsable en faisant le rapprochement avec l'histoire de mon père. Lors d'un accident, un de ses copains d'enfance s'est tué, et mon père s'est toujours senti responsable, et encore jusqu'à maintenant. Si je n'avais pas fait le rapprochement entre les deux histoires, je serais toujours en train de ramer dans n'importe quel sens.

 

Les conséquences suite à la critique :

  • Mon mental a commencé à ne plus carburer. Dans les petites classes, je n'avais pas trop besoin de l'activer. Mais quand les choses ont commencé à se compliquer surtout en math où j'étais relativement bonne, j'ai commencé à me noyer. Ça m'a fait un bon coup à mon auto-estime.
  • Glissement en 4. La honte, ça a duré longtemps et ça me paralysait pour tout. Je ne me sentais à ma place nulle part. En BTS, je me sentais bizarre et décalée ; quand on me le faisait remarquer, j'étais même fière de ce côté original.
  • Quand l'amitié devient plus profonde et surtout qu'on commence à m'estimer, je fuis.
  • J'ai tendance à faire des amitiés avec des gens à problèmes comme pour réparer mon erreur.
  • Je ne pense pas mériter ce que j'avais accompli positivement.

Jusqu'à présent, j'avais du mal à être moi-même et je pense qu'avec cette découverte, je peux déjà bien rentrer dans mon type 1 et commencer à m'ouvrir.

 

Je finis là car j'ai été bien longue. Merci de m'avoir lue.

 

Bien à vous,

Christine

Christine (1 alpha, aile 9) (C +/-, S -/=, X -/+)
(Tout commence en nécessité et tout doit finir en liberté.)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Christine,

 

Ton message m'a beaucoup touché. C'est triste de se reprocher des propos ou des attitudes si longtemps sans réussir à se pardonner.

 

On a souvent tendance à surestimer l'impact que l'on a sur les autres. Il est effectivement peu probable qu'une "petite critique de rien" puisse avoir eu de telles conséquences sur ton ancienne amie. Dans le pire des cas, tes propos auraient été un déclencheur qui a cristallisé une situation difficile pour elle qui n'attendait qu'une occasion de se manifester : si cela n'avait pas été ta remarque, cela aurait été n'importe quoi d'autre. Cette tendance à exagérer son impact est très forte chez les 1 qui estiment toujours qu'ils auraient dû faire quelque chose pour que le monde fonctionne mieux ! Il y a là un lien avec l'aile 2 (au sens structurel du terme), et un passage nécessaire de la passion secondaire d'orgueil à la vertu secondaire d'humilité.

 

Bravo en tout cas de cette prise de conscience libératrice.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

 

Je te remercie pour ton message.

 

"Dans le pire des cas, tes propos auraient été un déclencheur qui a cristallisé une situation difficile pour elle qui n'attendait qu'une occasion de se manifester : si cela n'avait pas été ta remarque, cela aurait été n'importe quoi d'autre."

Oui, totalement d'accord.

 

"Bravo en tout cas de cette prise de conscience libératrice."

Merci. Et je me rends compte qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. Après avoir posté mon message, je me suis sentie vide pendant presque toute une semaine. Sans énergie et sans envie de rien faire. Alors, la colère a explosé à maintes reprises, et mes deux petits mômes ont été les premières victimes de mes emportements. Quel horreur ! Je me sentais mal et avais honte de mon comportement, mais le pire fut de penser que même si j'agissais mal, j'avais quand même raison dans le fond. J'étais en train de me justifier et de protéger mon ego.

 

"C'est triste de se reprocher des propos ou des attitudes si longtemps sans réussir à se pardonner."

Je vais m'organiser pour participer au stage Pardon d'octobre. Je crois que ce stage me fera du bien. J'ai d'autres choses à laisser derrière moi ; je m'en veux aussi pour l'agression subie et puis j'ai vraiment absorbé comme une éponge tous les problèmes de mes parents. Trop, c'est trop.

 

Très cordialement,

Christine

Christine (1 alpha, aile 9) (C +/-, S -/=, X -/+)
(Tout commence en nécessité et tout doit finir en liberté.)

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