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Oubli de soi et colère


Aurélie

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Bonjour à tous,

 

Je viens souvent lire les messages sur le forum mais je n'ai encore jamais participé.

 

J'ai vécu, il y a quelques temps, une "expérience" qui est malheureusement révélatrice de mes mécanismes égotiques, et qui m'a montré les conséquences que pouvait avoir la fixation d'oubli de soi.

 

J'ai été rendre visite à une amie que je n'avais pas vue depuis longtemps, car nous n'habitons pas dans la même ville. Quand je l'ai revue, elle était très amaigrie et elle m'a appris qu'elle souffrait d'anorexie depuis plusieurs mois. Ma réaction a donc été de la soutenir (orientation du 9), et on a travaillé sur son problème. Je l'ai écoutée, rassurée, écoutée, rassurée… pendant deux jours ! On n'a quasiment parlé que de ça.

 

Ça a été fructueux car elle a réussi à manger, et même à bien manger durant ce séjour. Mais à la fin du week-end, elle ne voulait plus me laisser partir, car elle pensait ne pas réussir à manger sans moi. Et là, j'ai senti monter en moi une énorme colère, d'un coup.

 

Je ne l'ai pas laissé paraître, je suis restée calme (en apparence) et je lui ai dit qu'il fallait que je parte. Elle a insisté, a menacé de se suicider, etc., mais j'étais trop en colère, et ça m'énervait encore plus. Je ne répondais plus (évitement du conflit), je me contenais. Je l'ai déposé chez elle, elle m'a dit qu'en gros je n'avais pas de cœur, mais je suis partie quand même. J'ai explosé dans ma voiture une fois sur l'autoroute.

 

J'ai essayé d'analyser ce qu'il s'était passé. Je pense que je l'ai soutenue au-delà de ce que je pouvais supporter, et je ne m'en suis pas rendue compte, à cause de la fixation d'oubli de soi.

La colère a dû monter petit à petit sans que je le sente, et je n'en ai pris conscience qu'une fois que "la coupe était pleine".

 

Je suis partie au bon moment car si j'étais restée, je n'aurais pas pu me contenir plus longtemps. Ça a failli mal tourner.

Ceci dit, je n'ai aucune rancune envers elle. Elle allait très mal, et je suis au contraire triste pour elle. J'aurais du réaliser plus tôt que j'étais à bout.

 

Heureusement que je connais l'Ennéagramme, sinon je n'aurais pas compris ma réaction. Mais je me sens quand même un peu coupable.

 

Cordialement.

Aurélie (9 mu x, aile 8)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Aurélie,

 

Cela me fait vraiment plaisir de te lire. Bienvenue !

 

"J'ai vécu, il y a quelques temps, une 'expérience' qui est malheureusement révélatrice de mes mécanismes égotiques."

Ce malheureusement est de trop… sinon tu vas être malheureuse toute ta vie ! Toute ta vie, ton ego sera là et il se manifestera bien souvent avec plus ou moins de force. Je dis souvent qu'il faut le regarder et le traiter avec la même indulgence et le même amour qu'un enfant qui fait des petites bêtises.

 

"Elle m'a dit qu'en gros je n'avais pas de cœur."

Eh bien, franchement, il est compréhensible que tu sois blessée, non ? Même si en même temps, on peut comprendre et avoir de la compassion pour la souffrance de ton amie, ce que tu vis et nous décris d'ailleurs.

 

"J'ai explosé dans ma voiture une fois sur l'autoroute."

Bien sûr, il aurait été mieux de le lui dire à elle plutôt qu'à ton volant. Il serait peut-être encore temps. Pourquoi pas un petit email disant gentiment ce que tu as ressenti ? Pas la critiquer, juste exprimer ton vécu. Il y a de bonnes chances que tu découvres qu'elle est horrifiée de ce qu'elle t'a dit.

 

"Mais je me sens quand même un peu coupable."

:perplexe: Au fond de toi, tu sais bien que ce n'est pas justifié.

 

Très amicalement,

Fabien

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"Cela me fait vraiment plaisir de te lire. Bienvenue !"

Merci. :perplexe:

 

"Il y a de bonnes chances que tu découvres qu'elle est horrifiée de ce qu'elle t'a dit."

Je sais qu'elle m'a dit ça parce qu'elle était malade. Elle a essayé de me culpabiliser pour que je reste. Je ne lui en veux pas. :perplexe:

 

"Au fond de toi, tu sais bien que ce n'est pas justifié."

Je ne me sens pas coupable d'être partie, mais d'avoir ressenti cette colère.

 

Amicalement.

Aurélie (9 mu x, aile 8)

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Bonjour Aurélie,

 

Merci pour ton partage.

 

"Au fond de toi, tu sais bien que ce n'est pas justifié."

Je ne me sens pas coupable d'être partie, mais d'avoir ressenti cette colère.

Je pense que ce n'est pas justifié même dans ce cas. Dans la situation que tu décris, j'aurais probablement été en colère car :
  • Si je revoyais une amie que je n'aurais pas vue depuis longtemps, je préférerais qu'elle me dise qu'elle est souffrante avant que je sois chez elle. Le découvrir sur place me mettrais mal à l'aise.
  • Si je passais deux jours à la soutenir et l'aider, si j'attendais quelque chose ça serait de la reconnaissance plutôt qu'elle me dise que je n'ai pas de cœur. Même si l'acceptation et le soutien est notre orientation, deux jours de suite c'est tout de même faire preuve d'un cœur gros comme :perplexe: !

Tu n'en veux pas à ton amie parce qu'elle vit une situation difficile. Pourquoi t'en voudrais-tu à toi-même qui as vécu avec elle cette situation pendant deux jours ?

 

Amicalement,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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