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Quand je serais grand, je serais…


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Bonjour à tous,

Je suis sûr, à peu près, que vous vous êtes dit un jour : "Quand je serai grand, je serais…" C'est valable pour tous les ennéatypes.

Âgé de 7 ou 8 ans, je me souviens avoir assisté à une course cycliste passant dans mon village. Je garde un souvenir très marqué par ces policiers de la route, ouvrant la route et la course, chevauchant de grosses motos bleues allemandes. J'avais tellement admiré ces policiers de la route que je répétais à qui voulait l'entendre que c'est ce que je voulais faire quand je serais grand… La vie m'a emmené sur d'autres routes.

Il y a quelques jours, j'ai reçu comme un flash de ce souvenir-là. Il est évident pour moi, après observation, qu'il y a une forte corrélation entre ce souvenir, bien ancré, ou plutôt l'objet de ce souvenir et l'ennéatype 6.

  • Orientation : loyauté envers les structures de l'État, la mission, le code de la route, etc., etc.
  • Compulsion : éviter la déviance. Comment un policier pourrait dévier de ce qu'il est ?
  • Peur. Un policier de la route est dans un escadron, il n'est pas seul, l'escadron assure la survie et il est formé à cela.
  • Désir de base : être en sécurité. Il assure et est la sécurité.
  • Passion : peur. Là, j'avoue que je sèche un peu. À cet âge-là, j'étais assez casse-cou, recherche de sensations, de la limite qui fait passer dans la peur ! La peur elle-même ? La défier ?
  • Vertu : courage. Défendre l'opprimé, assurer la sécurité. Pour un 6, il faut certainement une bonne dose de courage pour être policier de la route !
  • Fixation : suspicion, doute. Je sais qu'à cet âge-là, j'avais déjà des doutes. Est-ce que je doutais de moi ou des autres en disant tout le temps que je voulais faire policier de la route, avais-je besoin d'entendre des mots qui rassure ? Du style : "Oui, c'est un beau métier."
  • Idée supérieure : confiance, foi. L'idée que je me faisais de ce métier m'apportait confiance en moi, certainement.

En relisant mes notes et la fiche du type 6 du stage Bases, je remarque que ce policier de la route correspond bien au respect des procédures, il fait tout pour le groupe et avec le groupe. Il distingue les bons et les autres, il est conscient de ses devoirs.

Si j'ai bien compris, à cet âge-là, l'ego est en construction, il joue son rôle mais pas encore dans l'illusion. Il reste encore une part d'essence de la naissance. Les grandes peurs ne sont pas apparues comme telles à ce moment-là de l'enfance, ou elles ne sont pas vécues comme telles. D’où une part de complexité à cette analyse (ego/essence) que je vous livre, mais le ressenti que j'en ai est qu'aucun doute ne m'assaillait à cette pensée d'être un jour policier de la route (noble choix à cet âge-là, non ?)

J'aimerais bien avoir votre avis sur le sujet. Et si votre mémoire ne vous joue pas trop de tour… votre expérience.

Amicalement,
Thierry

PS : effet bizarre ou pas, il y a, parmi mes connaissances, des policiers et gendarmes, dont un ami très proche.

Thierry (6α, Aile 7, C-/+ S-/+ X++)
La clef de la vie est au cœur du temple sacré.

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Bonjour,

 

Pour ma part, j'ai voulu être pompier, policier, vétérinaire, médecin… Le point commun à toutes ces professions que je peux encore retrouver aujourd'hui dans mes motivations de fond est le service désintéressé d'une cause qui dépasse mon intérêt personnel. Il y a peut-être quelque chose du type 6 mais pas aussi poussé que toi (aucun élément relatif à la sécurisation…).

 

Après, et comme cela est souvent dit dans ce forum, il peut y avoir 9 motivations différentes d'être policier : l'uniforme, le paraître ; l'ordre moral ; la puissance et le rapport de force… Il faudrait creuser pour la suite… Même le 7, être policier c'est plein d'occasion de rencontrer des gens différents, de rebondir d'un sujet à l'autre… de plaisanter avec les automobilistes interpellés… :perplexe:

 

Au-delà, il ne faut pas oublier que la loyauté du 6 ne s'applique pas à tout ; pour moi, et tant que je n'avais pas identifié mon groupe, ce concept ne faisait pas sens ; en effet, je fais de nombreuses entorses au code de la route, par exemple. :perplexe:

 

Bonne journée.

Tharros (6 alpha)

"Communiquer, c'est autant partager ce que l'on a en commun que gérer les différences qui nous séparent"

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"Quand je serais grand, je serais…"

C'est une phrase que, dans mon souvenir, je n'ai employé volontairement qu'une fois à six ou sept ans, alors que j'étais à l'école primaire : je voulais être député. Ce n'était pas l'expression de mon type, mais celle de mon intérêt pour les questions sociales ; il était certainement très visible car je me rappelle qu'un de mes professeurs d'histoire au secondaire, cinq ou six ans plus tard, répétait régulièrement : « Quand Chabreuil sera président de la République… »

 

Sinon, rien.

 

Peut-être qu'en bon 7 victime du syndrome de Peter Pan, je n'avais pas envie de devenir grand. Peut-être que le seul métier qui me tentait était celui de rentier, mais je n'ai jamais trouvé le cursus de formation adapté ! :perplexe:

 

Plus sérieusement, il me semble que, sans pouvoir le formuler, je croyais que je n'étais pas fait pour faire UN métier, mais pour butiner, fertiliser et synthétiser.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour,

 

C'est dans ma petit enfance que le "quand je serai grand…" a le plus correspondu à l'orientation de mon type. Au moins, c'était clair : à 6 ans je disais vouloir être historien, à 10 ans… sémiologue. C'est mes parents qui ont eu le temps d'être déçus depuis, puisque aujourd'hui je suis étudiant perpétuel (et accessoirement intermittent du chômage).

Sinon, plus secrètement, j'étais fasciné par tout ce qui concernait… le secret. Je préférais jouer à l'agent secret, ou au détective type Poirot, qu'à la guerre, par exemple.

Adolescent, j'ai pratiqué le cyclisme, et mon grand rêve aurait été le métier de coureur. Plus rien à voir avec l'orientation du type à première vue, mais à l'époque j'étais en lutte féroce contre ma répression de l'instinctif (lutte désespérée, puisque on ne rentre pas en guerre avec son ego sans y laisser des plumes).

 

"Je me rappelle qu'un de mes professeurs d'histoire au secondaire, cinq ou six ans plus tard, répétait régulièrement : "Quand Chabreuil sera président de la République…""

:perplexe:

 

"Peut-être que le seul métier qui me tentait était celui de rentier."

Plus jeune, pas spécialement, mais avec l'âge, ça me tente de plus en plus. :perplexe:

 

Bonne journée.

Théo 5 alpha, aile en 4, C= S+/-- X++

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Bonjour à tous,

 

Bizarrement pour une 8 supposée être hypermnésique, je n'ai presque AUCUN SOUVENIR de mon enfance et ce que je voulais être lorsque je serais grande.

Je ne crois pas avoir jamais formulé de métier précis… Je voulais juste être chef (mais j'étais déjà chef de bande dans la cour de récré, alors le sujet ne me préoccupait pas vraiment…).

J'étais fasciné par les grands chefs de l'histoire. En fait, j'ai fait beaucoup d'identification à Attila, Louis XIV et Napoléon (mes grands favoris)… et je voulais être comme eux, c'est tout. :perplexe:

Ces éléments manifestent l'orientation de mon type 8 et bien évidemment un goût pour le pouvoir.

 

Par contre, je me souviens très bien que lorsqu'à l'adolescence, on me demandait ce que je voulais faire plus tard comme métier, je répondais très agressivement : "Je ne sais pas. Je ne veux pas d'enfant, je ne me marierai jamais. Je veux gagner plein d'argent, et avoir plein de pouvoir." (Le fait de ne pas vouloir me marier et avoir des enfants était une expression de ma compulsion : longtemps, je considérais qu'avoir des enfants et se marier était une grande faiblesse.)

En fait, être une femme était une faiblesse, alors je me comportais comme un mec, notamment dans mon métier de contrôleur de gestion (pendant 15 ans) dans lequel je suis arrivée par hasard. J'ai d'ailleurs excellé dans le métier de contrôleur de gestion où je me suis toujours placée en conseiller de celui qui avait le pouvoir (généralement le DG) dès mon premier poste.

 

"Je me rappelle qu'un de mes professeurs d'histoire au secondaire, cinq ou six ans plus tard, répétait régulièrement : "Quand Chabreuil sera président de la République…""

Qu'attends-tu Fabien pour te présenter ? Je veux bien être ton premier ministre : il te faudra quelqu'un pour pousser à la mise en œuvre de tes idées !! :proud:

 

Un dernier point : quand je serai grande vieille, comme métier, je voudrais bien être grand-mère. :perplexe:

 

Amicalement,

Aurore

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Aurore,

"Le fait de ne pas vouloir […] avoir des enfants était une expression de ma compulsion : longtemps, je considérais qu'avoir des enfants […] était une grande faiblesse."
Tiens, moi, au même âge, je considérais que c'était l'expression du plus absolu narcissisme, le plus grand des abus de pouvoir, le summum de l'égoïsme : l'enfant est condamné à perpét' sans avoir rien fait et sans possibilité d'appel ! :sad: On ne fait jamais un enfant pour lui, toujours pour soi.

"Qu'attends-tu Fabien pour te présenter ?"
Je suis grand maintenant. Mes ambitions ont changé : c'est maître du monde ou rien ! :rofl:

Très amicalement,
Fabien

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Bonjour,

 

Je n'ai pas de souvenirs très précis. Je sais que mon centre d'intêret du moment influençait grandement ce que j'envisageais de faire plus tard. Par exemple, j'avais eu un microscope, je voulais être biologiste. Puis une boîte de "petit chimiste", je voulais être bio-chimiste (difficile de choisir :perplexe:). Puis l'électronique, etc.

Jusqu'à ce que ma mère, qui s'intéressait à l'orientation scolaire de ses fils, découvre ce qui était considéré comme le "top" des études scientifiques : ingénieur. Ce qui a permis assez rapidement, au collège, d'avoir une pseudo-réponse ("je serais ingénieur" mais sans préciser en quoi) qui finalement masquait une vraie réponse de 9 : "On verra…"

 

Amicalement,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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  • 5 years later...
On dirait le sud

Bonjour à toutes et tous,

 

"Quand je serai grand, je serai..." Voilà bien une phrase à laquelle j'ai répondu plus facilement enfant, voire au début de l'adolescence, que des années plus tard (en adaptant la phrase à ma situation d'adulte).

 

Vers 6-7 ans, je désirais devenir gendarme, comme mon père. Quelques années plus tard, je désirais soit être médecin (mais imaginer disséquer une simple grenouille, par exemple, durant les études m'y a fait très vite renoncé) soit devenir prêtre (mais renoncer au mariage, à la tendresse d'une femme, à la complicité d'une relation intime était inenvisageable).

À 15 ans, j'ai commencé à me passionner pour l'informatique, les ordinateurs me semblant plus compréhensible, et surtout plus contrôlable, que les êtres humains.

À 17 ans, je devais choisir l'orientation de mes cours (en Belgique où il n'y a pas de Bac comme en France). J'hésitai alors entre me préparer à des études en informatique et des études en criminologie (je devais avoir lu quelques romans policiers entretemps qui m'avaient passionné pour la dimension psychologique de l'être humain, et en particulier pour celle des policiers et des criminels). Le "problème" de ma sensibilité de l'enfance étant toujours présent (voire davantage), je ne pouvais pas imaginer me retrouver devant un cadavre durant un cours de médecine légale. J'optai donc pour l'informatique. :happy:

 

Au moment de démarrer réellement mes études, il me fallu encore choisir entre les différentes filières et options permettant de devenir informaticien (au sens large). Ce choix me fut moins aisé, et je finis par choisir le graduat (formation en 3 ans) pour devenir analyste-programmeur tout en sachant que j'avais la possibilité de me préparer, dans la haute école choisie, à poursuivre par une licence et maîtrise (en informatique toujours) dans une des universités belges. Ce que je fis effectivement 3 ans plus tard.

 

Au moment de démarrer mon premier emploi (en 1998), j'allais avoir 25 ans, je me souviens que mon chef me demanda assez tôt comment je me voyais évoluer dans l'entreprise, dans quel type de poste et de fonction je me voyais 5 ans plus tard. Il me semble avoir répondu de manière assez théorique, notamment afin de masquer ma confusion suite à son questionnement.

 

À 33 ans, suite à un double malaise existentiel (dans ma vie sentimentale comme au boulot), je décidai de me former au métier de coach (notamment) plutôt que de reprendre des études de psychologie (qui ne m'intéressaient que comme porte d'entrée à la psychothérapie). Je découvris ainsi la PNL (Programmation Neuro-Linguistique) qui est une méthode de développement personnel et de coaching (proche de mon type d'intégration, le type 3). Imaginer qu'on pouvait programmer (ou reprogrammer) un être humain comme on le faisait avec les ordinateurs m'avait fasciné. :happy: (Évidemment, je souscris de suite à une utilisation éthique de cette méthode.)

 

Étudier, apprendre, c'était une chose. Mettre en pratique, passer à l'action, aussi, et nettement moins évident dès que j'étais personnellement concerné. Je retrouve là ma hiérarchie des centres lorsque mon centre instinctif a basculé. :confused:

 

Bien amicalement.

Benoît - 9 alpha, aile 1 (et 8, à confirmer), C-/+ S-/+ X-/+

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  • 1 year later...

Bonjour à tous !

 

Pour ma part, voilà mon témoignage de 7 alpha. J'ai construit mon projet de métier très tôt en relier quatre domaines d'intérêts => l'enseignement, la surdité, la psychologie, le théâtre

 

Depuis que je suis petite, je souhaite être enseignante. Je devais être en CE1 quand je me projetais déjà institutrice dans le futur, avec un bureau et un cartable comme "les grands", je jouais énormément à la maîtresse face à des élèves imaginaires. Je savais que je serai prof plus tard.

 

Puis, au collège j'ai découvert le théâtre, j'ai investi cette activité et je voulais pouvoir m'en servir dans mon métier auprès de mes élèves. Vivre du théâtre n'était pas faisable (pas assez passionnée et pas assez sécurisant). Mais je souhaitais pouvoir utiliser le théâtre dans le métier que je ferai.

 

Toujours à la période collège, l'envie de travailler auprès de jeunes sourds s'est ajoutée à mon projet. J'ai appris la langue des signes pendants les vacances scolaires quand j'étais lycéenne, d'abord pour le plaisir de la pratiquer tout de suite, puis parce que je me voyais l'utiliser dans un futur métier.

 

Et parallèlement à cela, le développement personnel et la psychologie m'ont beaucoup intéressée. J'ai hésité entre professeur spécialisé et psychologue pour les jeunes sourds.

 

J'ai donc suivi un cursus de psychologie, puis j'ai fait le choix de professeur spécialisé car plus de débouchés et parce que dans l'enseignement je pouvais allier les autres domaines.

J'ai inclus dans mon emploi du temps un atelier théâtre pour mes élèves, ce qui est important dans mon équilibre, et je reste connectée au développement personnel en faisant des stages et en lisant.

 

Avec le recul, je suis très contente de mon choix car il me permet vraiment de tout avoir :happy: et que c'est un métier qui me plait énormément. Ce n'est pas vraiment du travail, mais une activité qui me plaît !

 

Amicalement,

Babou

Babou :happy:  – E7 alpha

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  • 3 months later...

Voilà plusieurs semaines que je zieute ce sujet (fermeture de forum oblige) et que j'y réfléchis.

 

Alors… Quand je serai grande, je serai… plein de choses !!! 

 

Grande question personnellement qui a toujours été compliquée et qui a été changeante en fonction des âges. (Merci le centre émotionnel qui ne sait pas trop qui il est parce qu'il change en fonction de tout et de n'importe quoi…)

Le premier métier que je me souviens avoir voulu faire c'était bergère : j'avais peut-être 6 ou 7 ans et j'aimais m'occuper des animaux ; je voulais porter un fichu sur la tête, avoir une grande jupe qui tourne et me balader librement dans la campagne avec un chien qui m'aiderait à m'occuper de mes chèvres (eh oui… il y avait des fermiers à côté de chez nous en vacances et nous allions régulièrement traire les chèvres ce qui m'amusait beaucoup !).

 

Toujours dans mes souvenirs, j'arrive vers 12 ans et quand on me demandait ce que je voulais faire, je répondais mère au foyer… mais évidemment ça ne gagne pas sa vie une mère au foyer… Donc on met entre parenthèses : j'étais à n'en pas douter très marquée par mon éducation assez traditionnelle, vous l'aurez deviné.

 

En troisième avec l'adolescence et ce sentiment qu'on peut tout changer, je voulais me sentir utile et travailler avec les enfants. J'ai donc pensé à devenir juge pour enfants ou puéricultrice (rien à voir) mais ça n'a pas duré… J'attendais une sorte de déclic émotionnel…

 

Au lycée je suis passée par différents états et différentes envies : sauveteur en mer (après un été très très sympa en bord de mer), écrivain, chanteuse, archéologue, anthropologue.

 

Et puis quand il a fallu choisir sérieusement une voie pour un métier : plus capable de prendre de décision parce que j'avais peur de prendre la mauvaise. J'ai pensé être assistante sociale, prof, orthophoniste, journaliste…

 

Aujourd'hui encore, cette question n'est pas simple mais finalement la question de fond ne serait-elle pas pour moi : est ce que je suis devenue grande ? :wink: :happy:

 

Voilà donc mes petites réflexions personnelles sur le sujet…

J'espère que ça aura été utile…

Quokka – 4 alpha, X, aile 5

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Bonjour à tous,

 

Merci pour ce témoignage. Comme je l'avais dit à Babou dans une conversation, je voudrais rappeler un extrait du mode d'emploi de ce secteur du forum, en rouge en haut de page : "Vous pouvez y publier vos témoignages sur votre propre fonctionnement en les reliant à votre profil dans l'ennéagramme."

 

Vos témoignages sont humainement intéressants et appréciables. Il serait utile de les rendre ennéagrammiquement intéressants, pour les lecteurs comme pour vous-mêmes, en faisant une introspection plus précise des manifestations de votre type dans les thèmes évoqués. Merci de faire votre possible pour répondre à ce critère.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,
 

Le 07/09/2016 à 16:29, Quokka a dit :

Aujourd'hui encore, cette question n'est pas simple mais finalement la question de fond ne serait-elle pas pour moi : est ce que je suis devenue grande ? :wink: :happy:

En tant que 7, toujours menacé par le syndrome de Peter Pan, c'est une question qui est toujours en arrière-plan, mais ce serait une autre discussion.
 
Ces temps-ci, je me dis volontiers que, quand je serais grand, je serais ethnologue. Hier soir, après avoir lu ton message, Quokka, je suis tombé sur ce texte :
 

Philippe Descola a dit :

Le métier d’ethnologue présente en effet un curieux paradoxe. Le public le perçoit comme un passe-temps d’explorateur érudit, tandis que ses praticiens s’imaginent plutôt rangés dans la sage communauté de ceux que Bachelard appelait les travailleurs de la preuve. Notre univers familier, c’est moins les steppes, les jungles ou les déserts que la salle de cours et le combat nocturne avec la page blanche, ordalie infiniment répétée et autrement plus redoutable que n’importe quel tête-à-tête avec un hôte peu amène du bestiaire amazonien. Dans une formation vouée pour l’essentiel à la pratique ludique des humanités, rien ne prépare l’ethnographe néophyte à ces épisodes de camping inconfortable en quoi certains veulent voir la marque distinctive de sa vocation. Si une telle vocation existe, elle naît plutôt d’un sentiment insidieux d’inadéquation au monde, trop puissant pour être heureusement surmonté, mais trop faible pour conduire aux grandes révoltes. Cultivée depuis l’enfance comme un refuge, cette curiosité distante n’est pas l’apanage de l’ethnologue ; d’autres observateurs de l’homme font d’elle un usage plus spectaculaire en la fécondant par des talents qui nous font défaut : mal à l’aise dans les grandes plaines de l’imaginaire, il nous faut bien passer par cette obéissance servile au réel dont sont affranchis les poètes et les romanciers. L’observation de cultures exotiques devient alors une manière de substitut : elle permet à l’ethnologue d’entrer dans le monde de l’utopie sans se soumettre aux caprices de l’inspiration. En canalisant dans les rets de l’explication rationnelle une volonté de puissance quelque peu velléitaire, nous pouvons ainsi nous approprier par la pensée ces sociétés dont nous ne saurions influencer la destinée. Aucun goût de l’exploit dans tout cela ; notre univers contemplatif n’est pas celui des hommes d’action.

 
J'ai été stupéfait de voir à quel point il faisait écho en moi et à quel point il reflétait mon profil dans l'ennéagramme : préférence pour le mental avec une formation "ludique", goût émotionnel pour l'imaginaire et l'utopie mais, hélas, sans la créativité artistique, centre instinctif peu développé qui donne une "curiosité distante" (cf. typologie de Karen Horney), insère dans un "univers contemplatif [qui] n'est pas celui des hommes d'action", et est "trop faible pour conduire aux grandes révoltes".

 

Ce n'est bien évidemment l'analyse que d'un seul ethnologue, mais j'en suis tout tourneboulé.

Très amicalement,
Fabien

 

Source : Philippe Descola. Les Lances du crépuscule. Paris (France), Plon, 1994. [Version Kindle]

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Bonjour à tous,
 
"Pour quelle raison es-tu "tout tourneboulé" ?"
Quand je pensais à cette activité — de manière superficielle, il est vrai —, je me disais qu'elle

  • me forcerait à bouger et à mettre en œuvre mon centre instinctif réprimé ;
  • m'obligerait à me tourner vers l'extérieur, moi qui suis un mental intérieur.

J'y voyais donc plutôt une source d'intégration. Certes, je suppose que d'autres ethnologues que Philippe Descola la pratique en en ayant une autre vision que lui, et rien ne garantit que je l'aurais fait à sa façon.

 

Ce qui m'a chamboulé, c'est de découvrir que je n'avais pas imaginé une seconde la position de Philippe Descola et que donc j'aurais pu pratiquer cette discipline de manière très égotique. Je me suis demandé de combien d'autres chausse-trapes j'étais inconscient. Bref, une leçon d'humilité.

 
Très amicalement,
Fabien

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  • 2 months later...

Bonjour à tous,

Je suis 6 mu et en portant mes regards sur mon parcours scolaire, j'ai décelé à la fois des éléments propres à mon type mais également des éléments en rapport avec la désintégration en 9, la répression de l'émotionnel, et probablement le sous-type Conservation.

Donc, quand j'avais dix ans, je voulais devenir bonne sœur.
C'est moins un métier qu'une vocation mais il s'agissait tout de même d'un plan de vie auquel j'avais réfléchi.
C'est en cohérence avec mon type en ceci :

  • Orientation : loyauté. Loyauté envers mes parents et leur religion (protestantisme), j'avais en particulier l'immense désir de rendre mon père fier de moi. Je venais de recevoir en cadeau ma première Bible et j'ai alors pris la décision de la lire en entier (cela m'a pris plusieurs années mais, fidèlement, chapitre après chapitre, j'en suis venue à bout).
  • Compulsion : éviter la déviance. Quoi de plus radical pour conserver cette loyauté que de rentrer dans un ordre, s'astreindre à ses us et codes, prononcer des vœux et y dévouer sa vie entière ?
  • Désir de base : être en sécurité. Je me mettais par ce biais sous la protection de Dieu, d'une hiérarchie et d'un groupe (je n'imaginais pas une seconde que la solidarité et la fraternité ne soient pas de mise).
  • Passion : peur. La peur n'existait plus si j'étais protégée par mon groupe et par Dieu.
  • Vertu : courage. L'union faisant la force selon le proverbe consacré, j'étais certaine de pouvoir être encouragée et encourager moi-même mes "compagnes", mais plus encore, je me sentais particulièrement affermie par la certitude que "Dieu lui-même serait ma force", qu'"Il abattrait devant moi tous les obstacles, me montrerait la voie à suivre et combattrait à mes côtés".
  • Fixation : suspicion, doute. Avoir des certitudes en terme de foi me permettait d'évacuer cet épineux problème : j'avais une totale confiance en mes parents, je gobais donc tout rond ce qu'ils me disaient et y croyais dur comme fer.
  • Idée supérieure : confiance, foi. Je croyais que si j'avais foi en Dieu, j'aurais automatiquement foi en moi.

Je crois que c'est également en cohérence avec le sous-type Conservation du 6 « Cordialité » qui cherche à être protégé, qui recherche Le Protecteur qui pourra assurer sa survie. J'émets là plutôt une hypothèse car je n'ai pas encore suivi le stage Sous-types. Je tire cette information du paragraphe concernant le sous-type Conservation du type 6 du livre The Complete Enneagram : 27 Paths to Greater Self-knowledge de Beatrice Chestnut (She Writes Press, 2013).

 

Puis, l'adolescence pointant le bout de son nez et les moments de désintégration « aidant », j'ai progressivement « réalisé » que j'étais incapable de faire preuve de compassion (répression de l'émotionnel). C'était faux bien sûr, mais les constatations que je faisais ainsi que certains retours de la part de mon entourage validaient cette opinion que j'avais de moi-même. Je ne pouvais pas imaginer qu'une bonne sœur ne puisse pas faire preuve de compassion pour son prochain. À peu près à la même époque et dans la même veine, j'avais envisagé de me rediriger vers la profession de pasteur, mais j'avais très vite écarté cette possibilité car dans ma communauté religieuse, il était très mal vu que les femmes enseignent et encore plus qu'elles deviennent pasteurs (évitement de la déviance). Par ailleurs, le « problème » de la compassion demeurait.

 

Puis, quand j'ai eu quinze ans, il s'est passé plusieurs choses :

  1. Ma meilleure amie de l'époque a brutalement coupé les ponts avec moi à cause d'un garçon ;

  2. Je suis rentrée au lycée et je me suis retrouvée toute seule car mes copines de collège étaient parties ailleurs ;

  3. Mes parents, très préoccupés par la crise d'adolescence de mon petit frère et par ma petite sœur qui lui emboîtait joyeusement le pas, ne se souciaient plus trop de moi parce que « j'étais une grande fille responsable et je faisais en sorte que tout roule ».

J'ai vécu tous ces événements comme un abandon, une trahison, de la part des différentes personnes concernées et je me suis retrouvée seule, stressée, démunie et résignée face au sort qui était le mien. Bien sûr, j'ai alors vécu des moments de désintégration externe assez souvent. Je vivais notamment de la colère rentrée et du désespoir, j'avais l'impression d'être « une coquille vide », vidée de toute vitalité, un robot faisant mécaniquement tout ce qu'il avait à faire, recommençant inlassablement son ballet jour après jour, ma vie n'avait aucun sens. À l'église, j'étais en mode « pharisien », au lycée, en mode « bonne élève », à la maison et dans mes activités péri-scolaires, en mode « gentille fille modèle ». Les moments de révolte étaient rares et anodins, si bien que mes parents ont longtemps considéré que je n'avais pas « fait mon adolescence ». Il faut dire que, comparée à mon frère et à ma sœur, j'étais sage comme une image… J'ai donc changé mon fusil d'épaule en terme d'orientation professionnelle et j'ai décidé de devenir garde forestier. Pendant plusieurs mois au moins, je me suis renseignée et documentée.

 

Voici les rapprochements que j'ai pu établir entre le type 9 (mon type de désintégration) et l'image idéalisée que j'avais de ce métier (je ne le percevais que comme une issue de secours).

  • Compulsion : éviter les conflits. Avoir pour principaux collègues de travail des arbres, des touffes d'herbes, des champignons, des oiseaux, etc., résolvait le problème des relations humaines et leur cortège de complications, d'emmerdements, de déceptions, de trahisons et j'en passe. Ce type de retrait me semblait tellement plus « confortable » à vivre. Un garde forestier passe énormément de temps à marcher, très souvent seul, en forêt ou sur les terrains dont il a la charge. Je préférais de loin le calme et la tranquillité de la forêt à l'agitation des milieux que je fréquentais. Je voulais qu'on me foute la paix et je fantasmais la solitude légitimée par ce métier, l'imaginant comme un moindre mal à vivre par rapport à la solitude réelle que je vivais « avec » moi-même et « avec » les autres.
  • Passion : paresse. J'étais fatiguée de moi-même et de mes relations avec les autres que je vivais plus comme une contrainte qu'autre chose, j'étais en colère mais je continuais docilement à « tenir mon rôle », ce métier me semblait être l’échappatoire idéale : peu, voire pas d'efforts à fournir sur le plan relationnel, pouvoir travailler à son rythme, être indépendant dans une certaine mesure et n'avoir finalement de comptes à rendre qu'à soi-même ce qui — j'avais tort — m'aurait tout simplement permis de fixer la barre beaucoup plus bas comparé aux exigences d'excellence que je me fixais dans tous les domaines de ma vie (ceci dans le but de « plaire à papa »).
  • Fixation : oubli de soi. L'idée de pouvoir « vagabonder » dans la forêt m'attirait. J'avais l'impression d'errer dans ma vie, j'étais comme « anesthésiée » et je voulais faire le vide d'une manière radicale et très concrète autour de moi. Je ne savais ni ce que je voulais réellement, ni qui j'étais, mais j'étais persuadée que les autres étaient pour beaucoup responsables de mon état et je pensais qu'en fuyant loin d'eux je pourrais à nouveau « voir clair » en moi.

Par ailleurs, je crois que le rapport à la nature, à la terre, peut être relié aux sous-types Conservation de manière générale mais là encore je préfère émettre un bémol car mes connaissances en la matière sont très incomplètes.

 

Aux heures les plus sombres, j'ai cru que je n'étais « rien » et je me sentais très seule, mais, en tant que 6 (le sous-type Conservation rentre en ligne de compte), j'ai toujours vécu le fait d'être connectée aux autres comme une planche de salut. Je n'avais donc pas d'autre choix que celui de rester « liée », ce qui a, sans conteste, constitué un facteur déterminant dans le choix de mes études supérieures.

 

Aujourd'hui, je suis bibliothécaire dans une bibliothèque de faculté privée, et le contact avec des personnes très différentes les unes des autres est un pan incontournable et conséquent de mon travail. Par ailleurs, l'ambiance de travail est suffisamment rassurante pour me permettre d'apprendre doucement mais sûrement à m'ouvrir, à faire confiance, à me confier, à laisser la liberté aux autres d'exprimer ce qu'ils sont sans me sentir systématiquement menacée, tout cela entre autres choses.

 

Bien cordialement,

Pocahontas

Pocahontas (E6 mu, aile 5, C++/- S-/+ X--/+)

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Bonjour à tous,

 

Merci Pocahontas pour ce très beau témoignage. Au fur et à mesure que tu prolongeras ta formation (notamment Connexions et Néti Néti), tu découvriras qu'il est encore plus riche et pertinent que tu ne le crois aujourd'hui !

 

Je réponds juste aux deux remarques sur les sous-types.

 

"Je crois que c'est également en cohérence avec le sous-type Conservation du 6 « Cordialité » qui cherche à être protégé, qui recherche Le Protecteur qui pourra assurer sa survie. J'émets là plutôt une hypothèse car je n'ai pas encore suivi le stage Sous-types. Je tire cette information du paragraphe concernant le sous-type Conservation du type 6 du livre The Complete Enneagram : 27 Paths to Greater Self-knowledge de Beatrice Chestnut (She Writes Press, 2013)."

Je n'apprécie pas beaucoup cet ouvrage dont la partie sur les sous-types est une quasi recopie du stage que faisait, il y a bien longtemps Claudio Naranjo sur le sujet et que j'ai suivi à l'époque. Il y a dans ces descriptions des points qui me semblent inexacts, notamment sur les contretypes, et d'autres qui ne s'appliquent qu'à certaines personnes (on y trouve des phrases du genre "tel sous-type fait parfois telle chose et parfois le contraire" !).

 

D'une certaine manière, tous les 6 (en mode phobique) cherchent un protecteur : c'est le fameux « groupe ». Chaque sous-type le fait d'une manière différente.

 

"Je crois que le rapport à la nature, à la terre, peut être relié aux sous-types Conservation de manière générale mais là encore je préfère émettre un bémol car mes connaissances en la matière sont très incomplètes."

Ce n'est vrai que si le rapport à la nature est perçu comme un moyen d'assurer la survie physique.

 

Très amicalement,

Fabien

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