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9 en régression


Pascal

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Bonjour à tous,

 

Bon, voilà, je m'attaque au sujet que je n'ai pas retrouvé ailleurs.

 

Un peu difficile d'en parler, même si cela fait quelques semaines que j'y réfléchis. :happy:

 

Cette régression est celle que j'ai vécu entre octobre et début février… J'en sors tout juste.

 

2009 fût, dans son ensemble, une année assez dure, et beaucoup plus en fin d'année suite à l'apparition d'événement extérieurs forts, et cela à partir de mi-septembre (professionnellement et familiaux notamment).

 

Cela a commencé, incidemment, début octobre. C'est là que je situe les premiers signes, dont je n'ai pris conscience que récemment.

 

Durant cette période, j'ai zappé le "je vais mal, même très mal" en disant "ça va bien" et surtout en évitant trop de questions à mon égard. À cela s'ajoutait un retrait progressif au fils des mois d'un certain nombre d'activités, qui pourtant me sont chères et répondent à mes besoins.

Mon centre instinctif commença à basculer et les périodes de narcotisation devenaient de plus en plus importantes, pour culminer en janvier.

 

Cela s'est accompagné par la passion du 9 : la paresse… où j'évitais de me poser les bonnes questions et surtout occultais ce que je pouvais ressentir vraiment, en me disant : "T'inquiète pas, ça ira mieux dans quelques temps, ce n'est qu'une mauvaise passe." (Ben voyons !)

 

Parallèlement, oubli de soi flagrant en laissant mon avis de côté dans beaucoup de domaines.

 

C'est vraiment la narcotisation qui a marqué cette période, période douloureuse en fait car je vivais un conflit interne très violent.

 

Le poids des évènements successifs au cours des derniers mois de 2009 a complétement laminé mon énergie, mon moral et aussi mes émotions.

Il y a le boulot, où nous sommes dans un flux tendu de plus en plus tendu (paradoxalement, au boulot, j'assumais bien plus que je l'aurais cru…).

C'est en dehors du boulot que c'était la chute, dans mes activités externes diverses, dans ma relation de couple aussi.

 

En décembre, j'étais plutôt "au sous-sol". Là, j'ai fait un stage de CNV de deux jours qui fut vraiment un moment rare de bonheur. Et ensuite rechute et plus forte qu'auparavant. Fin décembre, début janvier apparaît une chose pour laquelle je n'ai pas de réponse : en me réveillant le matin, je sens une immense (allez, n'ayons pas peur du mot) vague de tristesse entrer par mes yeux et m'envahir. Cette vague ne me quittait qu'à l'endormissement le soir et cela a duré environ un mois et demi. J'étais profondément triste, avec une barre sur les épaules.

 

À ce moment-là, je n'en pouvais plus. Je sentais que j'étais bloqué, ne pouvant plus avancer, avec un sentiment qu'il y avait des murs partout, que tout devenait dysfonctionnel. Rien ni personne ne pouvait rien pour amoindrir la tristesse que je ressentais. Cela devenait insoutenable : j'étais en plein conflit intérieur, entre ce en quoi je croyais, j'aspirais. Je ne supportais plus le fait de voir que je commençais à me couper du "monde", des valeurs auxquels je crois, de ne plus pouvoir agir conformément à mes croyances, et cela fut une grande souffrance intérieure.

 

C'est à ce moment-là que j'ai commencé à prendre une décision que je savais lourde de conséquences pour pas mal de personnes, dont je fais partie. Cela a pris trois semaines. Trois semaines pour apprendre que je devais changer de cap et que les solutions à mes blocages se trouvaient sur un autre plan. Trois semaines d'hésitations, de oui-non, de confusion aussi jusqu'au moment où j'ai su avec certitude que c'était la bonne décision.

 

Aujourd'hui, cela fait environ quatre semaines que je me suis séparé et je n'ai plus cette tristesse, ce poids sur les épaules et sens bien que sans être encore la pleine forme, je remonte vers des cieux plus bleus.

 

Pour terminer, j'aimerais dire que ma régression a eu un plancher : celui de "la frontière entre le 9 et le 6. Je n'ai ressenti aucune crainte, pas de méfiance.

Il y a eu une baisse de confiance, quoique limitée, et je suis resté autonome pendant toute cette durée, sans vouloir me cacher derrière autrui. Cette frontière, je l'ai perçu comme impossible à franchir, car cela aurait été intolérable…

 

Bon, voilà, là je suis crevé et j'ai bien conscience de ne pas avoir fait le tour de la question… Je dois dire que cela n'a pas été facile d'écrire ceci et de prendre la décision de le faire.

 

Très amicalement,

Pascal

Pascal (9 alpha - aile 1 et 8)

"À force de sacrifier l'essentiel pour l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel" (Edgar Morin)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pascal,

 

Tout d'abord, :calin: :happy:.

 

Merci d'avoir envoyé ce courageux et intéressant message. Il montre bien, je trouve, comment la passion et la fixation du 9 lui rendent la sortie d'une telle crise difficile. Elles se conjuguent pour faire que le problème ne soit pas perçu ; puis s'il l'est, pas analysé ; et s'il l'est, pas traité. C'est bien pourquoi, le 9, plus que tous les autres ennéatypes, est sujet à la dépression.

 

Une désintégration de quatre mois comme tu la décris est très dure, et tu peux aussi te dire que c'est ta force personnelle et tout le travail que tu as fait sur toi qui t'ont permis d'éviter la désintagration externe vers le 6 et qui ont fait qu'elle n'a duré que quatre mois.

 

Les mécanismes égotiques contraignent, il me semble, les 9 à beaucoup de vigilance. Les petits signaux d'inconfort, qui seraient bénins pour d'autres, sont parfois chez eux l'émergence de quelque chose de beaucoup plus important. Le cliché de lamétaphore de l'iceberg s'applique là pleinement.

 

Très amicalement,

Fabien

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Salut Pascal,

 

Bravo d'avoir réussi à exprimer ce que tu as vécu, merci de le partager. À la lecture de ton message, j'étais tendu : je comprends très bien les moments que tu décris. J'espère que tu récupères bien.

 

Elles se conjuguent pour faire que le problème ne soit pas perçu ; puis s'il l'est, pas analysé ; et s'il l'est, pas traité. C'est bien pourquoi, le 9, plus que tous les autres ennéatypes, est sujet à la dépression.
En plus on peut parfois retourner à une étape précédente : si le problème est analysé, un peu de confusion, un peu d'autosuggestion (comme l'écrit Pascal, "ça ira mieux, ce n'est qu'une mauvaise passe") et on peut se retrouver au point de départ en ne percevant plus le problème.

 

Amicalement,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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  • 4 weeks later...

Bonjour Pascal,

 

Un grand merci pour ce message. Comme Sevan, j'ai très bien ressenti ce que tu décrivais. Ton témoignage m'a personnellement aidé à clarifier le cercle vicieux dans lequel tombe le 9 lorsqu'il ne va pas bien.

 

Je ressens les phases que tu décris sur des durées plus courtes à l'échelle de la journée.

 

Par exemple, mercredi dernier, au moment de se lever : à la suite d'un sentiment d'inquiétude pour un proche, je me suis mise à ressentir de la tristesse. Dans ce cas, l'instinctif bascule tout de suite et je me complais dans l'émotionnel à ressasser la tristesse et l'inquiétude pendant plusieurs heures, allongée dans mon lit, c'est plus confortable ! Je ne me pose pas les bonnes questions, car mon esprit n'arrive pas à les poser, comme s'il était paralysé. Ensuite je narcotise à fond : un peu d'arrosage, un peu de soins aux oiseaux, un peu de vaisselle, un peu de télé (un film ennéagramme pour me donner bonne conscience), un coup de fil pour annuler une activité favorite, et il est déjà trois heures de l'après midi ! La journée est foutue ! Il est difficile de sortir de cet engrenage, lié à la passion et la fixation du 9.

 

J'y arrive en reprenant une activité physique comme la marche à pied à l'extérieur. L'instinctif reprend le dessus, et les émotions négatives disparaissent.

 

Par contre, je n'arrive pas à savoir comment je me décide à le faire et qu'est-ce qui me pousse à réagir.

 

Ton témoignage ainsi que la réponse de Fabien vont m'inciter à beaucoup plus de vigilance et me montrent clairement qu'il est important de sortir rapidement de telles phases. C'est aussi un signal d'alarme pour chercher à se poser les bonnes questions dès que possible.

 

Ce qui rejoint ce que Fabien nous dit : "Les mécanismes égotiques contraignent, il me semble, les 9 à beaucoup de vigilance. Les petits signaux d'inconfort, qui seraient bénins pour d'autres, sont parfois chez eux l'émergence de quelque chose de beaucoup plus important. Le cliché de la métaphore de l'iceberg s'applique là pleinement."

 

Je te souhaite sincèrement de continuer à remonter la pente, et te remercie encore beaucoup pour l'aide que tu nous apportes par ton témoignage.

 

Très amicalement,

Véronique

Véronique (9 mu, C+ S= X-/+)

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  • 4 weeks later...

Merci pour vos témoignages.

 

Je partage ma vie avec un 9 depuis 20 ans (et il semblerait que deux de mes trois enfants soient 9 aussi), et j'avoue que lire tous ces témoignages est une véritable lumière et m'aide à reconnaître les souffrances d'un 9.

 

Oui, vu de l'extérieur, c'est vraiment l'image que j'en ai. Comme dit Véronique, en parlant de la narcotisation "un peu de ceci, un peu de cela", et la journée passe !

Et entre le 1 que je suis qui se dit "retiens ton impatience" et le 9 qui fuit le conflit, le "ça ira mieux demain" est bien connu !!

 

Pouvez vous alors, ami(e)s 9, répondre à cette question : quand vous narcotisez, comment percevez vous votre entourage (celles et ceux qui vivent à vos côtés) à ce moment-là ? Qu'attendez vous d'eux ?

 

Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Bonjour Isabelle,

 

"Quand vous narcotisez, comment percevez vous votre entourage (celles et ceux qui vivent à vos côtés) à ce moment-là ? Qu'attendez vous d'eux ?"

Plusieurs cas sont possibles :

  • soit c'est une activité de narcotisation acceptée par l'entourage, et dans ce cas il n'y a pas de conflit possible, je peux narcotiser tranquillement ;
  • soit c'est une activité de narcotisation moins acceptée, qui invite un "au lieu de… tu ferais mieux de…" par exemple, et l'entourage est une menace de conflit, donc j'essaie d'avoir des justifications telles que "j'ai eu une semaine difficile, c'est pour me détendre", ou de ne pas me faire prendre en train de narcotiser. Pour éviter les conflits lié à la narcotisation, je peux : m'isoler, tourner l'écran de l'ordineteur pour ne pas qu'on voit ce que je fais, accomplir des tâches utiles pour l'entourage avant de narcotiser, etc.

Si j'ai commencé à narcotiser et que ça dure, je peux aller jusqu'à ne plus percevoir l'entourage (hallucinations négatives) ou à répondre "j'arrive" quand on m'appelle sans toutefois me déplacer.

 

Ce que j'attends de mon entourage pendant que je narcotise : qu'il me laisse tranquille, ou pour le formuler plus comme le ferait le centre instinctif qu'il me foute la paix et qu'il arrête de me faire ch… ! Dans ces périodes, mon centre préféré bascule en dernière position : je n'agis pas sur moi ni sur le monde extérieur, et en même temps pas question que le monde extérieur puisse avoir une action sur moi.

 

Amicalement,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Bonjour à tous,

 

Je me reconnais dans ce que décrit Pascal, sauf dans le début du processus de désintégration. Peut-être est-ce parce qu'on n'a pas la même hiérarchie des centres.

 

Quand je vais très mal, je ne relativise pas en me disant que tout va bien ou que tout ira mieux demain, au contraire. Je suis envahie d'émotions négatives et j'entre dans une phase de désespoir. Je cherche des solutions pour sortir du problème qui me stresse et j'ai l'impression que rien ne marchera, que je n'y arriverai pas. Ca doit être le manque d'espérance dû à la répression du centre instinctif.

Ensuite, comme pour les autres 9, vient la phase de narcotisation qui sert d'anesthésie.

 

Ce que je décris là, c'est dans le cas d'un problème important, ça ne m'arrive pas au quotidien.

 

Pour répondre à Isabelle, quand je narcotise, j'ai besoin de tranquillité. C'est un moment de détente dont j'ai besoin dans la journée. Ça ne dure pas très longtemps, je n'embête personne, alors qu'on me foute la paix ! :pt1cable:

 

Mais il peut m'arriver de ne plus réussir à me sortir de ce mécanisme. Alors, je ne suis plus du tout à l'aise et je commence à culpabiliser de ne rien faire de constructif. Je me sens prisonnière de mon inertie. Dans ce cas, soit j'ai quelque chose à faire à l'extérieur (rendez-vous ou autre) et donc je bouge, soit quelqu'un m'appelle pour faire quelque chose, sortir, etc., soit je finis quand même par me bouger toute seule ! :proud:

 

Cordialement.

Aurélie (9 mu x, aile 8)

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Bonjour Isabelle, bonjour à tous, :pt1cable:

 

La narcotisation prend des tournures différentes en fonction de la hiérarchie de mes centres (bascule de l'instinctif ou pas).

  • Bascule du centre instinctif. Je suis alors dans le centre émotionnel soit intérieur soit extérieur.
    • Si c'est l'émotionnel intérieur, je suis mélancolique. :proud: Je perçois donc les autres au travers de cette mélancolie : « Personne ne m'aime ! » Je m'isole dans ma chambre, le plus souvent à ressasser des idées noires, et je rabâche tout ce que je n'ose pas dire aux autres de peur de les blesser ou de rentrer en conflit.
      Dans un cas comme cela ce que j'attends des autres, c'est une aide pour sortir de la mélancolie. Mes filles (5) et mon mari (5) sont très forts pour me faire réfléchir et rationaliser. En bref, ils m'aident à faire fonctionner le mental qui s'endort souvent dans ces moments-là. C'est grâce à des discussions, le plus souvent avec mes filles, que je me pose des questions sur l'origine de la mélancolie ou de la colère qui me mine. Dès que j'arrive à formuler cela, un grand pas est franchi, car je trouve la raison du malaise. Nous discutons également de ce qui a motivé l'autre à agir de la sorte. Mon objectif est d'arriver à sortir seule de ces phases, car ce type de narcotisation doit être assez pénible pour mon entourage. Ce sont des moments où je ne suis pas de bonne humeur et où je « fais la tête ». Quelqu'un qui ne connaît pas l'Ennéagramme pourrait penser que je lui en veux.
    • Si c'est l'émotionnel extérieur, je perçois les autres comme des amis, des spectateurs. Je me complais parfois dans une situation confortable, par exemple rester bien au chaud dans mon lit bien douillet sous une couette en plume !!!! Dans ce cas, j'aime bien cette situation car c'est un moment de bien-être, et j'ai tendance à aimer qu'on me laisse tranquille pour en profiter. Si quelqu'un vient me voir, je peux discuter sans tomber dans la mélancolie. Lorsque j'étais petite, je passais des heures dans mon bain à m'inventer des histoires et à mettre en scène des objets qui flottaient dans le bain. Je mangeais tout mon chocolat de la semaine (une plaquette) en une journée et j'allais faire du charme à mes sœurs pour qu'elles me donnent un peu du leur.

    [*]Pas de bascule de l'instinctif. La narcotisation est moins gênante pour les autres car je furète à droite et à gauche, je fais des choses sans intérêt pour moi et qui me maintiennent dans l'oubli de soi. Mon entourage, dans ces phases-là, avait tendance à me demander ce que je faisais, et cela me permettait de me rendre compte que je narcotisais. Maintenant c'est devenu pour moi une habitude de me poser la question sur les motivations de mes actions.

    Par contre ce qui m'arrive actuellement c'est de me mettre en colère au moment où je narcotise car j'énumère ce que j'ai d'autre à faire pour moi-même. La tâche effectuée est malgré tout indispensable au bon fonctionnement de la maison, et je ne sais pas demander de l'aide avant que la colère ne se déclenche. Si quelqu'un a un tuyau…

Je me rends compte que tout cela est assez compliqué, et j'espère que mes explications ont été assez claires.

 

Amicalement,

Véronique

Véronique (9 mu, C+ S= X-/+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Véronique,

 

"Je me rends compte que tout cela est assez compliqué, et j'espère que mes explications ont été assez claires."

Ce n'est pas compliqué, c'est juste subtil et bien observé. Merci de ce témoignage qui explore avec finesse les différents cas possibles du au psotionnement du 9 sur le triangle : c'est extrêmement intéressant.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous et merci à vous trois pour vos témoignages !

 

J'ai bien compris en effet la subtilité… et celle de savoir si oui ou non, et quand on peut s'autoriser à aller chercher un 9 qui narcotise…

Mais finalement, ne croyez vous pas que l'on peut retrouver ce besoin de "narcotiser" dans tous les types ? Ou alors c'est une aile 9 que je commence à voir chez moi…

N'est-ce pas propre à l'être humain d'avoir besoin d'un moment seul, à ne pas faire grand chose, ne serait ce que pour "récupérer d'une journée fatigante" comme dit Sevan ?

 

Autre question : pensez vous que la narcotisation d'un 9 peut amener une relation vers une "non relation", voire une rupture de communication ?

 

@Véronique : si tu sens de la colère lorsque tu narcotises (as tu une aile 1 ?) et que tu n'as rien fait pour toi, pourquoi ne pas laisser les tâches nécessaires au bon fonctionnement de la maison ? Ne peuvent elles pas attendre un peu ?

 

Amicalement,

Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Isabelle, en attendant la réponse de nos amis 9, quelques rappels de théorie de l'Ennéagramme.

 

"Mais finalement, ne croyez vous pas que l'on peut retrouver ce besoin de 'narcotiser' dans tous les types ?"

Le mécanisme de défense associé à chaque ennéatype n'est que son mécanisme de défense principal. Nous pouvons tous vivre tous les mécanismes de defense, hélas ! Ce que dit le modèle de l'Ennéagramme est que l'un d'entre eux est structurel à un type de personnalité et que l'ego de cet ennéatype le vit forcément.

 

Il en est bien évidemment de même de toutes les passions, fixations, vertus, idées supérieures, etc.

 

"N'est-ce pas propre à l'être humain d'avoir besoin d'un moment seul, à ne pas faire grand chose, ne serait ce que pour 'récupérer d'une journée fatigante' comme dit Sevan ?"

Après une journée fatigante, certains se ressourcent en faisant des choses, d'autres en étant au contact des gens, etc. Il y a plusieurs définitions de ce qui est fatigant et de ce qui permet d'éliminer cette fatigue.

 

"Si tu sens de la colère lorsque tu narcotises (as tu une aile 1 ?) […]"

La colère est une caractéristique générale du centre instinctif. Un 9 est donc en colère, très en colère — rappelle-toi les volcans du stage de Bases — et il peut ressentir cette colère de temps en temps.

 

Sa compulsion est d'éviter les conflits, et cela n'interdit en rien d'être en colère, de la ressentir, voire de l'exprimer à certains moments du moment que cela ne dégénère pas en querelle : par exemple, je raconte au stage de Bases comment mon père exprimait sa colère vis-à-vis de ma mère en me la racontant, ce qui ne provoquait pas de dispute puisque j'étais d'accord !

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tou-te-s,

 

Autre question : pensez vous que la narcotisation d'un 9 peut amener une relation vers une "non relation", voire une rupture de communication ?
La question est vaste, tout dépend à quoi l'on narcotise. Si la narcotisation implique un isolement du 9 et que ce dernier narcotise excessivement, ça ne facilitera pas la communication.

 

En me relisant, je constate que c'est bien une réponse de 9 que j'ai faite. :sarcastic:

 

Je la laisse telle quelle et ajoute quelques explications : je veux répondre à Isabelle et en même temps je n'ai pas envie de laisser entendre que la narcotisation puisse être la cause directe d'une éventuelle rupture de communication. Je pense même que la cause et l'effet sont réversibles : une non relation (ou une rupture de communication) est un conflit et peut amener un 9 à narcotiser.

 

Isabelle, si tu veux préciser ta question, je veux bien y répondre plus précisément. :angry:

 

Amicalement,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Merci à Fabien pour le rappel ! Le retour aux bases est utile !

Pour moi, lorsque je parle d'une journée fatigante, c'est que j'ai vraiment vidé toute mon énergie physique (ce qui m'arrive souvent au travail parce qu'il faut courir partout ; il est fréquent de travailler non stop 7h30, sans pause) et que le seul moyen de récupérer est soit de dormir, soit de ne rien faire en lisant un bon bouquin (sur lequel j'arrive à m'endormir d'ailleurs !) ou en flanant sur le net.

 

Merci à Sevan aussi. Tout ce que tu dis là est très clair pour moi ! Surtout lorsque tu dis que la cause et l'effet sont réversibles et que la non relation peut être vécue comme un conflit pour un 9 ! J'étais loin de voir la chose comme ça !

Bref, cela me prouve bien que chacun a sa part de responsabilité dans la relation !

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Bonjour,

 

"Pour moi, lorsque je parle d'une journée fatigante, c'est que j'ai vraiment vidé toute mon énergie physique."

Je n'ai pas besoin d'avoir vidé mon énergie physique pour narcotiser.

Si j'ai quelque chose d'important à faire et qui me stresse, je peux me mettre à narcotiser. Je verrais mal une 1 faire ça.

La narcotisation, c'est souvent une activité inutile en ce qui me concerne, à des moments où je peux avoir des choses plus utiles ou plus importantes à faire…

 

"Pensez vous que la narcotisation d'un 9 peut amener une relation vers une 'non relation', voire une rupture de communication ?"

Je suis d'accord avec la réponse de Sevan. J'ajouterais quand même que si tu veux parler avec ton mari quand il narcotise, tu peux y aller. Même s'il a envie d'être tranquille, il ne t'enverra pas balader (à moins que tu viennes le voir pour un truc qui le gonfle, peut-être :angry:), surtout s'il est entrain de faire une activité qui ne sert pas à grand chose. :sarcastic:

 

Cordialement.

Aurélie (9 mu x, aile 8)

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  • 3 weeks later...

Bonsoir et merci à Aurélie pour son témoignage,

 

À la manière différente de chacun de s'exprimer, cela montre vraiment chaque centre en action !

 

"Si j'ai quelque chose d'important à faire et qui me stresse, je peux me mettre à narcotiser."

Bien entendu, cela me parait impensable… La première chose à faire pour moi est d'AGIR ! Se débarrasser au plus vite de ce qui est à faire !Ce qui me permet là, d'identifier pleinement le centre instinctif ?

Ceci me permet aussi maintenant de comprendre pourquoi certains n'agissent pas (ce qui avait l'art de me mettre dans une colère noire…).

 

Je pense en effet, Aurélie, que si j'interromps un temps de narcotisation, bien sûr, mon mari l'admettrait très bien… mais je viens de relire quelque part sur ce forum que l'hyperactivité, dans laquelle un 9 peut être, est aussi une forme de narcotisation ! (Difficulté à se connaître et à voir les autres ?)

Alors là, je comprends mieux pourquoi interrompre la narcotisation me parait si difficile !

Pensez vous que l'on peut voir là, la compulsion du 1 d'éviter la colère ?

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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  • 6 months later...

Bonsoir Pascal,

 

Plusieurs mois ont passé depuis ton témoignage initiateur de ce post, que je découvre ce soir.

 

J'ai récemment vécu des moments difficiles, sans toutefois vivre des remises en cause aussi importantes que toi, et j'ai vraiment tilté sur la phrase suivante : "Cette vague ne me quittait qu'à l'endormissement le soir et cela a duré environ un mois et demi. J'étais profondément triste, avec une barre sur les épaules."

 

J'ai ressenti cette fameuse barre sur les épaules, accompagnée de la tristesse pendant plusieurs mois en début de cette année. J'ai fini par en parler à un osthéopathe cet été, qui m'a tout de suite parlé de ma posture. Une posture avec les épaules qui se referment vers l'avant et la tête un peu basse, une posture de dévalorisation et d'oubli de soi.

 

À l'aide de quelques manipulations, il m'a aidé à redonner de l'énergie aux petits muscles qui soutiennent les vertèbres du haut du dos et du cou. Et je suis reparti les jours qui ont suivi avec la tête haute, les épaules ouvertes (allez, pour te dire, presque comme un 8 qui active sa compulsion :rofl:). J'exagère à peine en disant que j'avais l'impression d'avoir un élastique dans le dos entre les deux épaules. Ça m'a fait un bien fou. J'avais une posture d'affirmation de moi-même et j'étais bien.

 

J'y repense souvent et suis attentif aux moments de perte de cette posture, et j'ai appris à déceler l'apparition même légère de cette barre sur les épaules, qui m'alerte sur mon état de stress. je peux alors réagir assez tôt pour ne pas vivre un trop grand moment de désintégration.

 

La connaissance de l'Ennéagramme m'a beaucoup aidé dans la compréhension du phénomène et dans mon auto-observation.

 

Bien amicalement,

Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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  • 1 month later...

Bonjour à toutes et tous,

 

Bien que le 2 février, je vous souhaite une belle et heureuse années emplie de nouvelles possibilités.

 

Pour des raisons qui sont quelque peu complexes, je n'étais plus venu sur le forum que je retrouve aujourd'hui et je réponds à la suite de ta réponse, Jérôme, afin d'indiquer que depuis 1 an, j'ai vécu diverses expériences.

Je me suis aperçu que mon corps réagissait à certains évènements négatifs. Pour être précis, je ne m'en étais pas aperçu avant cette dernière année, où j'ai pu faire des liens (après coup) entre des situations précises et une "souffrance" physique.

Je ne sais pas s' il y a un lien entre cela et le fait que le centre préféré du 9 est le centre instinctif. C'est une hypothèse qui me paraît intéressante à éclaircir et je m'y emploie.

 

En ce qui concerne, la "posture avec les épaules qui se referment vers l'avant et la tête un peu basse", cela fait écho en moi, et je m'en suis déjà aperçu en ce qui me concerne et je suis vigilant à cela.

Oui, l'étude de l'ennéagramme est vraiment aidant dans chaque moment de notre quotidien.

 

Très amicalement,

Pascal

Pascal (9 alpha - aile 1 et 8)

"À force de sacrifier l'essentiel pour l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel" (Edgar Morin)

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Bonjour Pascal,

 

Heureux de te lire à nouveau !

 

"Je me suis aperçu que mon corps réagissait à certains évènements négatifs. Pour être précis, je ne m'en étais pas aperçu avant cette dernière année, où j'ai pu faire des liens (après coup) entre des situations précises et une "souffrance" physique. Je ne sais pas s' il y a un lien entre cela et le fait que le centre préféré du 9 est le centre instinctif. C'est une hypothèse qui me paraît intéressante à éclaircir et je m'y emploie."

Personnellement, j'ai également appris à faire attention aux signes physiques qui peuvent indiquer que quelque chose ne va pas. C'est pour moi plus lié au fait que l'oubli de soi entraîne une suppression des sensations (surtout si elles sont désagréables), pas directement à la préférence du centre instinctif.

 

Amicalement,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Bonjour Pascal, bonjour Sevan,

 

"Je me suis aperçu que mon corps réagissait à certains évènements négatifs. Pour être précis, je ne m'en étais pas aperçu avant cette dernière année, où j'ai pu faire des liens (après coup) entre des situations précises et une "souffrance" physique. Je ne sais pas s' il y a un lien entre cela et le fait que le centre préféré du 9 est le centre instinctif. C'est une hypothèse qui me paraît intéressante à éclaircir et je m'y emploie."

Je pense que tous les ennéatypes peuvent réagir dans leur corps à des moments négatifs, indépendamment du centre instinctif. Je fonde cet avis sur le fait qu'en cas de stress, notre corps libère de l'adrénaline et du cortisol par un fonctionnement « ancestral » (du temps ou pour survivre, il fallait souvent frapper très fort ou courir vite pendant longtemps). Pour ce que j'ai compris l'adrénaline permet d'augmenter son attention et sa force, le cortisol d'endurer l'effort. Ces hormones s'évacuent naturellement en cas de réponse physique au stress, mais de nos jours c'est moins souvent le cas, et ces hormones s'accumulent dans le corps, avec des effets hautement néfastes provoquant potentiellement des problèmes cardiaques, articulatoires, cérébraux, la liste des effets indésirables fait comprendre pourquoi la lutte contre le stress devient une priorité. Ce fonctionnement du « corps » me semble commun à tous les ennéatypes.

 

En revanche, le fait de ne pas avoir conscience de ces douleurs au moment où elles apparaissent, et donc de faire moins facilement le lien de cause à effet me semble plus propre au 9 du fait de l'oubli se soi, comme tu le dis Sevan. Ce mécanisme serait plutôt en lien avec le centre mental (siège de la fixation d'oubli de soi).

 

Il y a aussi l'influence possible du profil instinctif. Etant de profil C-/=, j'ai plutôt tendance à ne pas suffisamment "écouter" mon corps, cette fois pas depuis le centre mental, mais depuis le centre instinctif, dans le but de vérifier si mon intégrité à court terme n'est pas remise en cause (par exemple je peux rester 6 mois avec une dent cassée qui me fait mal avant de prendre rendez vous chez le dentiste). Il y a donc bien là un lien avec le centre instinctif, mais qui n'est pas propre au 9, sauf à prendre en compte que le 9 fait partie des énnéatypes qui a en moyenne plutôt un profil instinctif C- que C+.

 

Je ne sais pas si cela va dans le sens de ta question Pascal ?

 

À très bientôt,

Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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  • 3 weeks later...

Bonjour Sevan et Jérôme,

 

Merci Sevan. :happy: Effectivement, j'ai pensé à l'oubli de soi et je pense que même si cela peut être lié, je n'ai pas axé ma réflexion dessus pour plusieurs raisons et là je vais rejoindre Jérôme dont les propos font écho.

 

La première des raisons, c'est que j'ai pris en compte le phénomène physique dès son apparition et déduit quatre causes possibles de son apparition. J'ai ensuite et très rapidement analysé ces causes pour en retenir deux possibles et me suis dirigé vers mon médecin traitant et dans la semaine qui a suivi, j'ai, après avoir pris des rendez-vous, fait faire des prises de sang et examens radiographiques, scanner etc. J'ai donc fait attention aux signes physiques, et cela depuis quelques décennies suite à des situations médicales très périlleuses qui ont eu pour conséquences de me faire connaître mon corps, ses réactions, d'être vigilant et de prendre les mesures appropriées (chaque année, je fais un bilan complet, eu égard à mon dossier médical).

 

Dans le cas que j'évoque, j'ai retenu deux causes possibles et exclu deux. Sur ces deux causes exclues, une l'a été d'une manière rationnelle, et l'autre, d'office, j'ai répondu "non, ce n'est pas possible" et hop, à la trappe et… c'était la cause que j'ai niée à l'époque et que j'ai pris en compte 6 mois après. Ce qui m'intéresse de rechercher, c'est la réponse à l'équation : évènement négatif entraînant une souffrance résultant d'une maladie ou d'un mal physique = négation de cet évènement + création de causes inexistantes. Une partie de la réponse est "si javais réellement écouté ce que disait mon corps à l'instant T, j'aurai directement accepté la réponse". Partie seulement, parce que non satisfaisant en ce qui me concerne, car je sens bien qu'un lien me manque ou que je ne vais pas encore assez en profondeur.

 

"Le fait de ne pas avoir conscience de ces douleurs au moment où elles apparaissent […]"

Dans le cas me concernant, il s'agissait d'une souffrance morale et non pas d'une douleur physique. Concernant cette dernière, je la sens, la repère, la soigne et je peux l'oublier aussi quasi volontairement pour rester en "action".

 

"Pour ce que j'ai compris l'adrénaline permet d'augmenter son attention et sa force, le cortisol d'endurer l'effort. Ces hormones s'évacuent naturellement en cas de réponse physique au stress, mais de nos jours c'est moins souvent le cas, et ces hormones s'accumulent dans le corps, avec des effets hautement néfastes provoquant potentiellement des problèmes cardiaques, articulatoires, cérébraux, la liste des effets indésirables fait comprendre pourquoi la lutte contre le stress devient une priorité."

Cela a beaucoup de sens pour moi, car j'ai vécu cela lorsque je fus sous-officier avec une forte activité physique où le dépassement de soi est omniprésent, et quelques années plus tard, j'ai eu un rhumatisme articulaire aiguë ainsi qu'une insuffisance aortique. Je te remercie pour cette info, Jérôme.

 

Je vais continuer de rechercher sur les deux voies, sans exclure l'une ou l'autre : peut-être sont-elles imbriquées ?

 

Très amicalement,

Pascal

Pascal (9 alpha - aile 1 et 8)

"À force de sacrifier l'essentiel pour l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel" (Edgar Morin)

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Bonsoir Pascal,

 

"C'est la réponse à l'équation : évènement négatif entraînant une souffrance résultant d'une maladie ou d'un mal physique = négation de cet évènement + création de causes inexistantes"

Je me rends compte en relisant cette phrase que je ne suis pas sûr de la comprendre : la souffrance dont tu parles semble résulter à la fois d'une maladie ou d'un mal physique et d'un événement négatif. Est-ce bien le cas ? Quel lien fais tu ou ne fais tu pas entre cet événement et la maladie ou le mal physique ?

 

Si je m'en tiens rigoureusement aux mots que tu utilises, faute d'avoir une vision plus large, je lis du déni. As-tu déja surpris ton aile 8 te jouer ce genre de tours parfois ?

 

Je te souhaite bonne chance dans ta quête.

Très sincèrement,

Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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