Institut Français de

l’ennéagramme

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Les comparaisons


Christian

Messages recommandés

Bonjour à tous,

 

Il est souvent question du comportement du 4 qui se compare aux autres.

 

Depuis quelques semaines, j'ai pris conscience que je me compare systématiquement aux autres. Mais pas seulement car je me suis rendu compte que je me compare également à moi-même.

 

À propos des autres

 

En regardant ce que les autres ont et ce que je n'ai pas, l'envie se déclare, puis la jalousie puis le rejet et la haine des autres et du monde. Je me rends compte alors que je suis systématiquement différent des autres.

Cette situation est parfaitement décrite dans le mécanisme des 4 sur le forum, mais aussi dans le Livre des Chabreuil.

  • La comparaison se fait avec les gens autour de moi dans l'instant présent. Je compare alors ce que je possède ou ce qu'il me manque ; je compare des traits physiques ou intellectuels.
  • La comparaison se fait sur le passé : ce que je n'ai pas eu et que les autres ont eu. Ici, je me dévalorise en accordant une place immense au passé. D'où la mélancolie.
  • La comparaison se fait sur l'avenir : ce que les autres auront et que je n'aurais jamais. Ici, en tant que 4 alpha, réprimant l'instinctif, je suis poussé inconsciemment à refuser toute idée de progrès, tout espoir.

Un exemple sur la comparaison avec les autres :

Mon fils a 8 ans. Je suis en train d'épargner de l'argent pour lui afin qu'à l'âge de 18 ans, il puisse avoir un peu d'argent pour débuter dans la vie.

Pourquoi ?

Parce que, moi, je n'ai pas eu cette chance, je note bien "chance", d'avoir un peu d'argent pour débuter dans la vie et donc, par voie de conséquence, je sous-entends que ma vie fut ratée. Ainsi, dans une phase d'introjection, je suis en train de vivre :

  • ce que j'ai vécu à 18 ans (pauvre, délaissé, faible ! :laugh:) ;
  • ce que mon fils va vivre s'il n'a pas d'argent ;
  • ce que mon fils pourrait vivre s'il avait de l'argent (et en me rendant compte de sa joie, cette situation réactive ma peine)

À propos de moi-même

 

Ayant le centre émotionnel sur-développé, mes sentiments et émotions varient très rapidement. En quelques minutes (ou quelques secondes), je passe dans différents états : la joie et donc la peine, la tristesse et donc le plaisir, le dégoût et donc le bonheur, etc. En effet, un état émotionnel appelle son contraire.

Ainsi, si je suis heureux maintenant, je me compare avec la tristesse que j'avais il y a dix minutes (ou la veille). Je demeure alors perpétuellement dans un état d'insatisfaction permanente.

De la même manière, si je compare mes capacités actuelles dans mon boulot aujourd'hui avec celles de l'année dernière, je compare deux états qui ne peuvent pas être comparables. Quel que soit le résultat de cette comparaison, j'éprouverai de la peine : soit c'est mieux maintenant et je regrette d'avoir été avant moins bien, soit c'est moins bien maintenant et je vais créer de la mélancolie.

En fait, je suis toujours en train de mesurer (comme avec un mètre) les différences entre mes différentes émotions. Mais parce que trop fugaces, je ne parviens pas à savoir réellement si elles sont toujours adéquates et appropriées aux situations que je vis.

 

Il est étonnant alors de constater qu'en fait la comparaison est source d'une très grande instabilité tant émotionnelle, que mentale et instinctive.

À force de calculer, de mesurer le temps et l'espace qui me séparent des autres, de leur identité et de leurs émotions, mais aussi en me comparant à ce que j'aurais pu être, et ce que je fus, je deviens un peu comme le 9 qui ne parviens pas à avancer ou à prendre une décision pour lui. Puisque mon identité est mes émotions successives, je possède ainsi une variété d'identités. Dans ce cas-là, comment savoir si je suis apte dans les différentes fonctions de la vie ?

Romain Gary dans une Radioscopie avec Jacques Chancel disait qu'un caméléon sur un plaid devenait fou. Je suis ce caméléon sur ce tapis d'émotions qui ne sait plus qu'il est un caméléon, mais qu'il est un tapis d'émotions qui change continuellement, tout le temps, sans raison.

 

Depuis quelques jours je reste très vigilant. Je tente au maximum de ne jamais me comparer. Tant que je reste conscient.

Je me dis parfois : si, il faut se comparer, pour savoir comment font les autres, etc. (sûrement l'ego qui me cause !!!)

Mais je me rends bien compte que décidément, non, les autres sont aussi uniques que je suis unique et qu'il est impossible de se comparer. Les autres, comme moi, ne passent pas leur temps à se comparer. Ils ne passent pas leur temps à se dire qu'ils vivent quelque chose de banal. Certes, ils ont d'autres soucis avec leur type…

J'ai longtemps jalousé les autres types de l'ennéagramme. Je les ai donc détestés.

Depuis le stage Intuition, ayant senti chaque type (pas avec le nez, hein :proud:) je me suis rendu compte où était ma place, et surtout où était celle des huit autres types.

Donc, la comparaison n'avait pas lieu d'être.

Je dois avouer que je me suis senti très seul pour une fois, solitaire. Mais pas une solitude de 4 alpha comme décrite dans les autres messages. Il s'agit cette fois-ci d'une solitude mentale, intellectuelle et non pas une solitude physique, rejeté du monde.

 

Cette solitude-là me permettra-t-elle d'écouter les autres, de les considérer, et non plus de me comparer à eux ? :glouton:

 

Amicalement,

Christian

Christian (E4 alpha, Aile 5, C= S- X+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Christian,

 

Merci pour cette analyse si fine de la comparaison. J'ai été particulièrement intéressé par cette notion d'émotion appelant automatiquement son contraire.

 

"Je dois avouer que je me suis senti très seul pour une fois, solitaire. Mais pas une solitude de 4 alpha comme décrite dans les autres messages. Il s'agit cette fois-ci d'une solitude mentale, intellectuelle et non pas une solitude physique, rejeté du monde. Cette solitude-là me permettra-t-elle d'écouter les autres, de les considérer, et non plus de me comparer à eux ? :glouton:"

Je te suggère dès que tu la ressens de pratiquer les exercices de connexion au niveau Vide du stage Néti Néti.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,

 

Le témoignage de Christian m'a beaucoup touchée.

 

J'ai une soeur de type 4 qui pendant des années s'est comparée à moi. Tout y a passé : mon physique, mon métier, mes relations, mon mariage… Puis il y a eu le rejet et depuis des années elle refuse de me parler. À l'époque, je ne connaissais pas l'ennéagramme et je n'étais pas consciente de vivre dans l'orgueil, le dédain et la flatterie, ce qui n'a pas arrangé la situation. Aujourd'hui, elle vit dans une grande souffrance intérieure à force de se comparer à elle-même et aux autres, de rejeter, de retomber dans ses automatismes. Avec le temps, les situations se figent.

 

Quand je lis l'analyse de Christian, je me rends compte que l'ennéagramme est un outil fabuleux pour arriver à un tel discernement. Avec mon travail personnel en cours, je sais que je retrouverai un jour ma soeur, et en même temps je crois que je suis très mal placée pour lui faire découvrir l'ennéagramme.

 

Cordialement,

Barbara

Barbara (E2 alpha, aile 1, C++ S= X+)

"Dum sol non lucet opus est patientia" ("Pendant que le soleil ne luit pas, la patience est nécessaire")

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Bonjour Fabien, bonjour Barbara,

 

Barbara,

je voudrais juste ajouter un exemple pour te montrer à quel point je me compare tout le temps aux autres et ce que cela peut déclencher. Il s'agit d'un exemple banal et anodin pour le commun des mortels (mais pas pour moi, hein !!! :peur:).

 

Quand Fabien, sur le forum, répond à quelqu'un d'autre que moi, je lis sa réponse et, en même temps, je compare la longueur de cette réponse et les mots employés aux réponses qu'il fait sur mes interventions.

Et là, tu vas être très étonnée !!!! :proud: :yawn: :laugh:

(roulement de tambour pendant l'attente de la réponse)

Je trouve qu'à chaque fois, il répond mieux aux autres.

 

Alors le cycle quotidien se met en place : envie, jalousie, haine, et patati et patata. Et hop, je me dévalorise, je suis seul au monde, etc, etc.

Bien sûr ce cycle dure quelques secondes parce que j'en ai conscience.

Mais il est toujours là.

 

Avoir un 4 à proximité n'est pas chose aisée…

 

Je pense au contraire que tu n'es pas mal placée pour pousser un peu ta soeur hors de ses mécanismes ou la tirer vers toi.

En fait tu n'es ni mal placée, ni bien placée. Cet amour que tu portes en toi pour elle pourra lentement améliorer votre relation.

 

 

Fabien,

:glouton:

:rofl:

 

Amicalement,

Christian

Christian (E4 alpha, Aile 5, C= S- X+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Christian,

 

J'espère que la réponse précédente ne t'a pas trop poussé au désespoir, mais qu'au contraire elle t'a permis de recadrer le passé en le voyant plus riche. C'est la fameuse blague paradoxale :

"La situation ne peut pas être pire" affirme le pessimiste (4 ?).

- "Mais si, mais si !" répond l'optimiste (7 ?).

 

Dans la pratique, plus un témoignage est juste et précis et moins il contient de questions, moins j'ai de la matière pour répondre et de raisons de le faire. Mon laconisme est donc un hommage, jusqu'à ce jour discret, à ton talent d'auto-observateur.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien, bonjour Barbara, bonjour à tous,

 

Fabien,

:rofl:

 

Je voulais vraiment montrer que le 4 alpha trouve matière à se dévaloriser et à activer son éternel "je suis différent, personne ne me comprend" dans chaque instant de son existence !!

Il est clair que dans un passé proche (avant de connaître l'ennéagramme), j'aurais déserté ce forum pour cause de "non respect de ma parole" !!! :glouton: Il est clair que j'ai pu agir de cette manière de très nombreuses fois. Non. Tout le temps.

Heureusement donc que, maintenant, j'ai conscience d'un tel mécanisme, sinon tu aurais perdu ici le meilleur 4 alpha du monde… et de l'univers et même au-delà. :laugh: :proud:

 

On peut sans peine imaginer alors la souffrance extrême du 4 (alpha et mu ?) qui agit de la même manière lorsque dans un groupe, un individu fait un compliment à un autre. En activant le mode comparaison, le 4 entend inévitablement des critiques contre lui.

 

Le problème alors est : comment prendre en compte les autres pour se positionner soi-même ?

Réponse : ne pas introjecter (entre autres !).

Mais : comment empêcher un 4 d'introjecter ?

Réponse : le mettre dans l'ennéagramme. Ou l'aider à sublimer.

 

Barbara,

Agir vers un 4 pour lui montrer ses talents, ou ses aspects positifs, même en le comparant à une autre personne moins bien que lui, me semble une tâche particulièrement ardue. Je me souviens maintenant très bien que je trouvais, à l'époque, toujours des arguments contre moi. Et cela entraînait des discussions sans fin qui se terminaient par mon isolement, ma fuite, ma colère, mon dédain, mon orgueil.

 

Tous,

Allez, envoyez-moi vos compliments, ou cela voudra dire que les autres sont mieux que moi et que vous me détestez !!! :yawn:

 

Très amicalement,

Christian

Christian (E4 alpha, Aile 5, C= S- X+)

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Bonjour Christian,

 

Merci pour tes réponses.

 

"Cet amour que tu portes en toi pour elle pourra lentement améliorer votre relation."

Je crois que c'est la plus sage attitude que je puisse avoir pour le moment. Je ne suis pas prête pour aller plus loin d'une part, et d'autre part je ne ressens aucune ouverture de sa part.

 

Très cordialement,

Barbara

Barbara (E2 alpha, aile 1, C++ S= X+)

"Dum sol non lucet opus est patientia" ("Pendant que le soleil ne luit pas, la patience est nécessaire")

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Bonjour Barbara, bonjour Fabien,

 

Allez hop, je continue d'avouer. :yawn:

Car ce qui est assez intéressant, c'est que quand on lâche le morceau, on sent une nette amélioration au niveau de de la légèreté de l'ego !! Et donc un peu plus de place, dans mon cas au centre instinctif (je crois).

 

Ce qui est particulièrement pénible dans cette perpétuelle manière de se comparer pour se dévaloriser ou pour se mettre à l'écart, c'est que le 4 crée l'autre responsable : responsable de ne pas assez l'écouter, de ne pas assez le considérer, de ne pas assez croire en lui, de ne pas assez lui faire confiance, de ne pas assez le trouver mieux que les autres (d'où ma précédente discussion sur "Le 4 et les compliments : quelles réactions ?", ou comment accepter les louanges ?).

 

Bien évidemment, les réponses de Fabien sont tout le temps satisfaisantes et parfaitement pertinentes.

Mais voilà, il ne répond pas qu'à moi. Et non ! Dès l'instant où il répond aux autres, cela créé ce déséquilibre, cet insatiable désir (oui désir, l'émotion est bien là) d'exister.

En somme, l'envie et donc un manque.

Retour à la case départ et dix de der et roulez jeunesse.

 

Je dois avouer qu'il en est de même avec plein de gens qui discutent entre eux et qui me laissent à l'écart : alors que pas du tout !!

Même si j'ai conscience de ce mécanisme, cette impression est toujours présente.

 

La passion du 4 est belle et bien là : l'envie. À cette passion, je pense qu'il faut ajouter le sous-type sexuel qui réclame l'exacte exclusivité à outrance.

Mais croyez bien que je ne me plains pas, hein. :proud:

 

Cette situation se répète même à la maison.

Exemple :

Nous retrouvons à la maison avec mon épouse à la fin de la journée de travail. Automatiquement je lui parle parle parle de mon boulot, des nouveautés que j'ai pu mettre en place, elle m'écoute, m'écoute, m'écoute (bon c'est une 9 mu). Malgré ce fait réel indubitable, en se couchant, alors que je lui raconte une nouvelle anecdote et que, là, elle ne m'écoute pas vraiment, je suis parfaitement et sérieusement capable de lui dire : "Tu ne m'écoutes jamais ; à chaque fois que je te dis quelque chose, tu ne m'écoutes que d'une oreille."

Pas mal, hein ?!

Le joli drame.

La classe. :laugh: :rofl:

 

C'est ce que j'appellerai l'aspect savonnette (patinoire, poulpe, anguille tout ce que vous voulez…) du 4 : impossible à saisir, toujours en train de se défiler. Le 4 qui devient un petit dictateur, contre les autres, avec ses émotions car il veut être rattaché au monde à l'aide de ses émotions et en même temps, il cherche à couper les liens à l'aide de ses émotions. :glouton:

 

Si cet état est toujours présent, je parviens maintenant à en prendre conscience et à éviter les dérives émotionnellement exagérées.

Et ça, il faut bien avouer que c'est très très agréable de ne pas se comparer ou plutôt de se rendre compte que la comparaison n'apporte que souffrance, drame et isolement.

D'autant que cette absence de dérives émotionnelles permet de créer d'autres choses : l'écoute, le respect des autres, la plénitude, la constance et l'harmonie, et puis d'autres trucs sûrement qui me sont encore inconnus.

 

De stages en stages EnnéaChabreuilgramme, j'apprends à vivre avec cet ego qui n'est plus aussi démesuré qu'avant.

Il est toujours là.

Il le sera toujours. En découvrant l'ennéagramme, au début, le but pour moi était de vouloir m'en séparer : la honte et donc l'envie de vivre comme un autre type (le 7 par exemple). Il en a fallu du travail pour accepter cette identité.

Mais maintenant, il laisse aussi la place au corps et un autre espace qui pourrait mener à l'essence. Disons que l'orientation, le sens du beau ne privilégie pas seulement la direction de l'ego.

 

Avec tout ça, j'ai un ami 4 alpha ( je le vois rarement en fait, même si on habite à côté), et je me dis à chaque fois que je le vois : mais qu'est-ce qu'il est chiant, c'est padieupossib' (mais je l'apprécie beaucoup, hein, parce qu'il est unique en son genre, et pas banal, et qu'il a plein de qualités qu'il ne veut pas utiliser), et je me dis : mais ça ne peut pas être possible, je n'ai tout de même pas les mêmes mécanismes que ce 4 alpha là !!

Ben si.

Sauf que je ne suis pas lui, même si je l'introjecte !! (Et toc, c'est là que l'ego il se retrouve tout penaud - mais je suis joueur d'échecs, j'ai déjà prévu les retours de bâton et les coups bas de cet ego assoiffé d'émotions…)

Et donc là je ne me compare plus à une personne mais je mets en parallèle des mécanismes dans une situation donnée, un moment donné.

 

Je dois donc bien avouer Fabien, que ton message vide fut particulièrement révélateur : j'ai le droit de me faire confiance.

Cette dépendance émotionnelle aux autres est toujours étonnante.

 

Je cherchais une action qui puisse remplacer la comparaison. Je retiens de ton message le terme "recadrer".

Me recadrer dans le moment présent, avec mon propre corps, l'intérieur et l'extérieur, l'ego et l'orientation vers l'essence, le vide…

Du boulot pour les années à venir !!!

 

Très amicalement,

Christian

Christian (E4 alpha, Aile 5, C= S- X+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Christian,

 

"Allez hop, je continue d'avouer. :wink: Car ce qui est assez intéressant, c'est que quand on lâche le morceau, on sent une nette amélioration au niveau de de la légèreté de l'ego !! Et donc un peu plus de place, dans mon cas au centre instinctif (je crois)."

Ah oui ! L'humilité, la vraie sans orgueil et sans humiliation, est un pont vers l'essence.

 

"De stages en stages EnnéaChabreuilgramme, j'apprends à vivre avec cet ego qui n'est plus aussi démesuré qu'avant. Il est toujours là. Il le sera toujours."

Cela aussi, c'est un élément décisif. Quand on sait cela, vraiment, la guerre est finie et, naturellement, comme tu le dis, la place s'ouvre pour le corps, l'essence… et le reste.

 

Très amicalement,

Fabien

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Mon cher Christian,

 

MERCI ! :perplexe: Tu sais déjà à quel point tes messages sur ce panneau m'ont aidé à comprendre les 4 (et notamment mon fils).

 

Cette conversation m'a permis de passer de la théorie à la véritable compréhension : avant, je savais que je ne devais jamais comparer le 4 parce qu'il tire sa passion d'envie de ces comparaisons (mais bon, c'était juste parce que Fabien l'avait dit… et comme il a toujours raison… :laugh:). Mais je ne "voyais" pas vraiment ce qu'il se passait à l'intérieur du 4. Maintenant, je repère tous ces mécanismes chez mon fils et effectivement, il se compare à chaque minute, à chaque instant, à chaque seconde… Il remarque des éléments infimes (genre j'ai mis 0,05 ml de plus dans le verre de son frère, ou j'ai fait un calin qui a duré une microseconde de plus à son frère, ou encore le jouet qui cesse d'être intéressant à partir du moment où il le possède et, comme par magie, c'est celui qui est resté dans le magasin qui était finalement mieux… :wink:, sans compter les comparaisons plus graves (?) avec les gens).

Je crois que j'ai compris "dans mes tripes" le mécanisme !

 

Par contre, j'ai du coup réalisé que "introjecter" restait un truc abstrait pour moi… Je n'arrive pas à le "voir" et à le "ressentir".

Je vais, de ce pas, aller relire tes anciennes conversations…

 

Grosses bises et à bientôt !

Aurore

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour à tous,

 

J'ai un vif souvenir (très vif…) d'un épisode qui m'avait beaucoup (dans l'ordre) surprise, scotchée, agacée, touchée. Un épisode dans lequel je n'ai pas compris sur le moment l'intensité de la souffrance vécue. :wink: :blush:

 

Ce jour-là, j'avais prévu d'encadrer toute une journée de training pour des étudiants en formation. J'y retrouve un ami 4, volontaire pour la journée lui aussi. La matinée se passe, toute occupée aux différentes activités, chacun de notre côté avec notre groupe.

 

À la pause de déjeuner, je retrouve mon ami et je lui propose d'aller déjeuner (nous étions toute une petite troupe). Il n'était visiblement pas trop dans son assiette. Il vient avec nous. Et fait la tronche pendant tout le repas. À la sortie du restaurant, mon ami dit "je rentre chez moi". Surprise, je lui dis : "ah bon, tu ne fais pas l'après-midi ?" Il me dit que non. Et lâche finalement la raison : il n'a pas apprécié l'attitude du directeur.

 

J'essaie d'en savoir plus. Et là, quelle n'est pas ma surprise quand je l'entends me dire "Il ne m'a pas dit bonjour ce matin." ???? :perplexe: :perplexe: :perplexe:

Moi : "Bah si. Il a dit bonjour !"

Mon ami : "Non, À MOI, il ne m'a pas dit bonjour !"

Glurps ! Blurps ! Krounch ! Alors là, je reste scotchée… :perplexe: :laugh: :wink:

Moi : "Arrête, tu déconnes. il a dit un bonjour collectif quand on était tous dans la salle. Tu l'as vu et entendu comme moi, non ?"

Mon ami : "À MOI, il ne m'a pas dit bonjour. Quand on était devant la salle (avant de rentrer), il est passé devant moi comme s'il ne me voyait pas."

Moi : "À moi non plus, il n'a pas dit bonjour quand il est passé. Tu as bien vu le nombre qu'on était. On était au moins quarante. Il fallait bien démarrer… Tu exagères. Il ne pouvait pas s'arrêter et dire bonjour à chacun individuellement. Tu vas quand même pas nous en faire un cake. Il a dit bonjour après. C'est OK comme ça, non ? :calin:"

Et bien, non… pour mon ami, c'était pas OK. Il était défait, anéanti. Il se sentait négligé, humilié. Comme s'il n'existait pas.

J'ai eu beau argumenter encore un moment, rien n'y a fait.

 

Après avoir essayé de minimiser la gravité de l'événement (c'est sûrement pas ce que j'ai fait de mieux !), après avoir essayé de comprendre, j'avoue :blush: que mon ami m'a vraiment agacée avec ce que j'avais pris pour "ses caprices de Diva"… ("Fais chier… Bon ça va, c'est bon, casse-toi !)

 

Il se noyait littéralement dans son "beurp" (émotionnel). J'ai pensé "bon, c'est pas le tout, mais il n'y a pas que ça à faire…") et j'ai décidé de rejoindre le groupe pour l'après-midi (instinctif).

 

Je l'ai quitté sur le trottoir et j'avoue que j'ai ressenti un mélange d'incompréhension et j'étais ennuyée pour lui. Et aussi (honte à moi…) j'ai pensé un truc comme "pauvre type".

 

Des épisodes comme ça il y en a eu plusieurs avec cet ami. Mais je crois que celui-ci est le plus marquant.

 

Merci Christian pour le décodeur (de 4). Et si mon témoignage (de 8 alpha) peut à son tour faire comprendre quelle réaction ce comportement peut déclencher chez moi. Tes messages me sont très précieux pour mieux comprendre les 4…

 

Vers plus de compréhension entre nous… si seulement !

 

Bisou. :calin:

Shana (8 alpha, Aile 7)
Les bateaux sont à l’abri dans les ports. Mais ils ne sont pas faits pour cela. (proverbe yiddish)

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Bonjour à tous,

 

Fabien,

J'ai oublié de te dire tout à l'heure au téléphone : j'ai reçu une première réponse négative pour mon roman. Je ne fus pas étonné (et je ne me dévalorise pas !).

J'ai compris.

:wink: Je ne me suis pas comparé à tous ces cons de romanciers qui écrivent des merdes et qui sont publiés et pas moi. :calin: :calin:

Non non !

Je me suis dis : J'ai oublié de prendre en compte un paramètre important, le degré d'exigence des maisons d'édition ! Mon degré d'exigence personnel était juste de finir mon roman !

Donc, je vais me remettre au boulot et proposer un travail à la hauteur de ce que demandent ces entreprises.

Si ça, ce n'est pas du recadrage !

(On ne mange pas de la purée chez Robuchon ! Ah si ??? Oui mais bon, c'est plus que de la purée !!! :perplexe:)

 

Aurore,

J'ai tout de même pensé à ton fils pour écrire tout cela. C'est un peu pour toi et pour lui ! :perplexe:

On parlera de l'introjection de vive voix, si on a le temps !

En attendant :

Juste imagine dans ta tête que tu vas manger avec Patricia et Fabien dans un restaurant que tu imagines et tu t'imagines leur parler et tu sens les odeurs du repas, tu ressens la nourriture dans ta bouche, tu vis des émotions, tu ris, tu pleures, ils te parlent, les gens sont autour de toi dans la salle, il y a du bruit, et dis-toi que tout ce que tu ressens, le froid, la chaleur, les aliments, ce que les Chabreuil te disent, que tout cela est vrai. C'est de l'introjection. C'est plus que l'imagination. C'est l'imagination qui est tellement vraie à l'intérieur de toi que, grâce aux émotions, et uniquement à elles, tu as la certitude de vivre et d'avoir vécu cette scène. Elle fut vraie. Tu ne te poses même pas la question de savoir si elle est vraie ou pas. Elle est. Une forme de transe intense (même pas un rêve, ni un désir, ni la pensée d'une scène, c'est émotionnel d'abord et pas mental).

 

Shana,

:blush:

Je me suis bien marré !

C'est exactement ça.

Ton ami s'est comparé aux autres. :perplexe: Lui, il est au-dessus de tout le monde, alors bon, respect quoi !! :wink:

J'imagine très bien ses introjections (surtout celle de la vengeance contre ce type qui n'a pas voulu lui dire bonjour).

"Rien n'y fait", effectivement. Sauf lui tout seul pourrait changer la situation. Sinon, tu ne fais qu'ajouter de l'huile sur le feu.

Mais il y a sûrement un truc mental qui pourrait le ramener momentanément dans la réalité. Je réfléchis… :perplexe:

 

Sinon, avec tout ça, je me suis rendu compte que l'effet narcissique du 4 était associé à l'effet Pygmalion : le 4 que je suis est dans l'attente (inconsciente) perpétuelle et intarissable de confirmation de sa non-possibilité d'appartenir au monde réel.

Je dois donc rester dans une hyper-vigilance afin de me recadrer sans cesse, comme le Segway, cet appareil révolutionnaire à deux roues avec effet gyroscopique pour le maintenir sans cesse en équilibre.

Le but pour moi en ce moment est de me tenir en équilibre dans le temps et dans l'espace dans l'émotionnel. Le temps pour demeurer dans le présent tout en considérant le passé comme un accomplissement réussi et le futur comme un champ de multiples possibles ; l'espace pour considérer mon espace intérieur dissociable de l'espace extérieur.

Le fait d'avoir conscience de la plupart de mes mécanismes me permet donc d'éviter les effets pervers indiqué dans le mode d'emploi du 4 alpha sexuel.

 

Et je me disais :

J'ai l'impression que chaque type est face au monde qui l'entoure comme un "handicapé". Cependant ce mot ne me plaît pas. Je pensais à déficience, mais cela semble aussi excessif (:laugh: trouver un autre mot).

En effet, puisque le centre préféré des neuf types, et le centre réprimé ainsi que la compulsion et la fixation et la passion nous empêchent et de comprendre les autres et de comprendre le monde, je me dis que chacun de nous neuf avons une dynamique instable.

Et là, je pense au phénomène de précession (en physique, le changement graduel d'orientation d'un vecteur sous l'action de l'environnement). C'est le procédé du gyroscope (comme le Segway !).

Ainsi, depuis que j'ai un peu plus conscience de mon état (mon ego), je me dis que je dois sans cesse me recadrer, comme le Segway qui est composé, si je me souviens bien, de cinq ou six gyroscopes.

Par conséquent, j'en arrive à penser que plus j'aurais à ma disposition de moyens pour recadrer, plus j'aurai une attitude stable, et plus je parviendrais à me servir de mon centre réprimé.

 

Il s'avère que je parviens actuellement à mettre cet instinctif plus facilement en marche. Je découvre alors un autre monde, d'autres possibilités. Je dois comprendre le monde autrement et donc mettre en place de nouvelles stratégies pour m'adapter.

Les moyens auxquels je pense sont, en vrac et sans hiérarchie : l'ennéagramme, les exercices de stages, mon corps, la sophrologie, l'aïkido, la lecture, jouer d'un instrument dans un groupe, mon métier, écrire des romans et les faire publier, le yoga, ressentir mes cycles, etc.

 

Très amicalement,

Christian

Christian (E4 alpha, Aile 5, C= S- X+)

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Bonsoir à tous,

 

En tant que 4, je suis concernée par ce problème de comparaison que Christian a si bien décrit.

 

La comparaison s'exerce sur tout…

Pas plus tard que cet après-midi, ma mère et moi avons passé un test d'intolérances alimentaires, et… le résultat est que je ne tolère rien : le gluten, les produits laitiers, le chocolat - j'en passe et des meilleurs. C'est catastrophique (pour coller avec mon style de communication :wink:). Tandis que ma mère a apparemment très peu d'intolérances.

 

Boum ! COMPARAISON, ENVIE.

Réaction n°1 : "C'est vraiment dégueulasse, la vie est injuste, toi tu peux manger tout ce que tu veux !"

Réaction n°2 : "Ah ce genre de trucs c'est toujours pour ma gueule !"

Réaction n°3 : "Je n'aurais jamais dû venir au monde, je ne me traîne que des casseroles !"

Réaction n°4 : "Je veux mourir, c'est encore ce qui pourrait m'arriver de mieu !"

Etc. :wink: :calin:

 

Ma mère, devant mon désarroi, me dit : "Tu sais, si je pouvais, j'échangerais avec toi." :laugh: (Ma mère est 2, on l'aura compris. :perplexe:)

Mais la seule chose qui m'a calmée sur le moment a été de penser que l'une de mes amies est actuellement terriblement malade du fait de ces intolérances. Je sais, c'est très très nul (pléonasme). :calin:

 

Le point positif dans tout ça - car il y en a un - c'est qu'il me semble tout de même que je me compare de moins en moins aux autres.

J'ai le souvenir d'une époque où c'était systématique, un véritable mode de fonctionnement (limite maladie mentale), qui se soldait toujours par de la souffrance +++. Mais aujourd'hui, étonnemment, j'arrive assez vite à recadrer (quand cela joue sur des détails de moindre importance, et surtout pas sur la nourriture :perplexe:).

 

En fait, plutôt que de faire de l'autre un être sublime auquel je n'arrive pas à la cheville (à l'aide de mon regard sublimateur de 4), je décide désormais de voir tout ce que, en tant que 4, on cherche à ne pas voir : la simple réalité de ses failles, de ses faiblesses, de ses problèmes, de son éventuelle laideur (physique, morale…) : son humanité. Une fois "humanisé" et non plus "déifié", l'autre n'est plus un rival pour moi, mais devient au contraire un ami, une aide potentielle. Ce qui me laisse le loisir de l'admirer sans l'envier (reconnaître ses qualités) et de l'"encourager", et non plus de le sublimer et de m'y comparer.

 

La comparaison, à mon sens, implique une notion d'"omniprésence du soi". Par cette pirouette, je recadre en me faisant passer au second plan. Je laisse plus de place à l'autre et je trouve que c'est drôlement reposant.

 

Mais bon, comme on vient de le voir, ça ne marche pas dans tous les cas ! :blush: (Là, le coup était trop dur ! :perplexe:).

Le centre mental à la rescousse pour proposer une vision globale et objective… ce doit être pour ça que chez moi il s'appelle "centre de support". :perplexe:

Hélène (4 alpha, aile 5, C=/- S--/+ X++)

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