Colère de 1, colère de 8 : les détails qui font toute la différence

[Manjushrihalavie]

Bonjour à tous,

J'ai rencontré une personne intéressante, dynamique, déterminée, combative et généreuse. Nous avons comme point commun l'expression sans détours de nos désirs et dégoûts, des discours polémiques, etc.

Cependant, je me demande si cette personne n'est pas une 1…

Comment faire la différence entre la colère du "perfectionniste" et celle du "chef" ?

Pour ma part, les colères sont peu fréquentes. Je préfère poser mes conditions clairement et sans ménagement plutôt que de m'agiter pour rien.
Je fixe mes limites fermement sans m'exciter. Au contraire, quand il faut préserver ma chère liberté, on voit bien qu'il n'y a pas de quoi rigoler.

En revanche, cette personne, que je soupçonne aujourd'hui d'être une 1, s'agite et devient anxieuse sous stress (qu'elle provoque elle-même ! ). Tandis que je juge inutile de gigoter pour si peu, elle est déjà partie sur les routes de la colère. Je trouve cette agitation stérile, mais elle semble être un véritable exutoire.

Elle dit autant "non" que moi, et même davantage. En étant de plus dans des extrêmes, car adoptant trop fréquemment une position catégorique du style : "Non !" "Ca ?" "Je déteeeeeste. "

Un 8 serait-il capable de se stresser ainsi lui-même, pourtant dirigé vers l'extérieur ? Le 1 étant un instinctif intérieur, ça me semble plus logique que ce type soit sous sa propre pression. Et donc soit auto-stressant !

Merci Fabien de bien vouloir apporter des précisions sur la colère des 1 et des 8.
À bientôt…

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Manjushrihalavie,

 

"Comment faire la différence entre la colère du 'perfectionniste' et celle du 'chef' ? […] Merci Fabien de bien vouloir apporter des précisions sur la colère des 1 et des 8."

La réponse à cette question devrait être dans tes notes du stage de Bases où nous discutons longuement des différences entre les trois colères instinctives : à relire donc lesdites notes.

 

Le point-clé est le suivant. Si la passion du 1 est la colère, sa compulsion est d'éviter la colère. D'où des colères courtes, retenues et provoquant la culpabilité.

 

Très amicalement,

Fabien

[Aurolaf]

Hello,

"Un 8 serait-il capable de se stresser ainsi lui-même, pourtant dirigé vers l'extérieur ?"
Dans mon cas, OUI ! J'ai une capacité à m'auto-stresser qui est affligeante et qui est sans doute en lien avec l'instinct de conservation (t'as qu'à voir mon état lorsqu'il est l'heure de manger et qu'il n'y a aucun restaurant à l'horizon !!! )
Je n'ai pas l'impression que ça ait un rapport avec l'orientation extérieure. N'importe qui peut s'auto-stresser pour neuf bonnes raisons (comme le dirait Fabien) !

Si tu regardes aussi les descriptifs du ciné-agramme et que tu t'entraînes à quelques typages, tu pourras rapidement progresser sur le sujet "faire la différence entre la colère du 8 et celle du 1" (choisis des films avec des 1 et des 8).
Personnellement, je trouve que le cinéagramme reste un excellent outil d'apprentissage, trés concret, pour progresser sur ses points faibles (merveilleuse phrase de 8 ! ).

Bises à tous et travaillez bien pendant la fermeture de ce panneau !

[Shana]

Coucou à tous,

Pour le 1, Fabien parlait de colères courtes, retenues et de culpabilité… Je suis donc allée observer chez moi (8).

Colères courtes ? Bah non, pas forcément : mes colères durent ce qu'elles doivent durer…
Colères retenues ? Bah non, quand ça pète, ça pète !
Culpabilité ? Cet aspect m'a posé plus de problème à observer pour pouvoir le décrire et restituer en mots ce que je ressens après avoir explosé de colère.

Voilà où j'en suis de mon observation :

• Avant (avant de commencer le travail personnel avec l'ennéagramme), je ressentais clairement un sentiment de soulagement. Comme si un trop plein d'énergie avait pu s'écouler… Aucune culpabilité.
• Ensuite, après que j'ai pris conscience des dégâts de mes colères sur les autres et sur mes relations avec les autres, j'ai ressenti un sentiment mélangé : je me sentais soulagée et en même temps, je ne me sentais pas bien… De la culpabilité ? Je l'ai cru à un moment. J'ai porté un jugement sur moi et sur mon comportement. J'ai remplacé un ego de 8 par un ego de 1 (?). Pas mieux…
• Après cela, une autre phase. Je ne me sentais coupable de rien : ma colère s'était exprimée ! Et j'en avais conscience. J'avais conscience des dégâts sur les autres. C'est con et c'est dommage, mais c'est comme cela ! M'auto-flageller ne me servirait à rien… C'est juste que je n'étais pas très contente de moi… Et quand je ne suis pas contente de moi, je me remets au boulot…
• Plus tard j'ai pris conscience des dégâts de mes colères sur ma propre énergie. Je ressentais toujours un certain soulagement (comme doit peut-être ressentir une cocotte minute sous pression au moment où on soulève la soupape…). Et en même temps, je ne me sentais toujours pas bien. Je peux affirmer que ça n'était toujours pas de la culpabilité. C'était beaucoup plus de l'ordre de la tristesse de ne pas être capable de me traiter mieux que cela.

L'une des choses qui m'aide tous les jours, c'est, au moment où je ressens le premier gramme de colère monter, de me demander à propos de la situation : "Est-ce important ? Ou pas ? Et est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Est-ce que ça vaut le coup de prendre le risque faire du mal et de me faire du mal ?"

Sauf qu'il y a des fois où le deuxième gramme est déjà là sans que j'ai vu le premier gramme arriver…

Manjushrihalavie, j'aime bien la description que tu fais de poser ses limites avant… Beaucoup de mes colères passées proviennent du fait que je ne savais pas poser de limites. Aux autres et à moi-même aussi d'ailleurs. Et une grande partie des périodes prolongées de stress extrême que j'ai vécues dans ma vie (dont deux épisodes de quasi-burning out) proviennent de ce mode de fonctionnement.

Bisou tapas y cerveza fresca.