Le 8 et l'avarice

[Aurolaf]

Bonjour à tous en ce jour de réouverture du panneau !

 

J'ai cherché des témoignages sur l'avarice du 8 et je n'ai rien trouvé sur ce panneau ! C'est un sujet sur lequel je réfléchis depuis un moment car certains proches me renvoient parfois un coté radin qui me contrarie !

 

Il serait facile de dire qu'il s'agit de l'expression de la passion de mon type de désintégration (en tant que 8 alpha, je me désintègre en 5), mais le phénomène est trop fréquent pour qu'il s'agisse de désintégration dans un autre type. Après réflexions et observations, j'ai trouvé les pistes suivantes, toutes liées à mon type de base :

1. Le 8 a l'impression de ne pas pouvoir prendre le pouvoir (contrôle) d'une négociation, il peut alors la casser brutalement pour une somme dérisoire.
   Les observateurs extérieurs le trouvent extrêmement radin alors que sa motivation n'est pas financière.
   Exemple : je suis en train de négocier des colliers en Indonésie, je connais les coûts de revient et les marges pratiquées, je me suis fixée pour objectif de les obtenir à un certain prix. La vendeuse ne veut pas lâcher (alors que je sais qu'elle peut !), je casse alors la négociation pour 20 centimes d'euros en lui laissant sur les bras sa marchandise (notez au passage la fixation de vengeance). La personne qui m'accompagne me fait alors remarquer que je suis épouvantablement radin. Le comique de l'histoire, c'est que je regrette mon acte cinq minutes après, car je n'ai pas acheté mes colliers et que je vais les payer dix fois plus cher en France !
   
2. Le 8 a l'impression que son interlocuteur essaye de l'arnaquer (et donc de prendre le contrôle sur lui). Il peut alors casser brutalement la négociation ou ne pas acheter par peur de se faire arnaquer. Encore une fois, un observateur extérieur le trouvera épouvantablement radin alors que l'argent n'est pas la motivation.
   Exemple : je suis en train de négocier des bracelets indiens qui coûtent environ 1 euro. Le vendeur me les propose à 2 euros et me prend pour une touriste. Je lui explique que je connais les prix et que je vis en Inde. S'il ne revient pas à un prix raisonnable, je peux violemment casser la négociation (alors qu'au fond, j'aurai très bien pu payer 2 euros pour ces bracelets).
   Au début de mon séjour en Inde, je ne pouvais rien acheter car j'avais tout le temps peur de me faire arnaquer (je ne connaissais alors pas encore les prix). J'étais incapable d'ouvrir mon porte-monnaie !
   
3. Le 8 a peur de manquer et va alors manifester une véritable avarice. J'ai observé ce phénomène chez les 8 survie (sous-type conservation).
   En effet, chez moi l'argent est une chose importante dans la mesure où il me donne la liberté de faire ce que je veux. L'indépendance financière est donc vitale : devoir demander de l'argent à quelqu'un serait une intolérable faiblesse.
   Cette peur de manquer se manifeste alors par une réelle avarice lorsque le 8 est en situation de gagner moins d'argent : réflexion avant d'engager toute dépense, interminable étude de rapport qualité prix, etc.
   J'ai remarqué que ce phénomène était accentué depuis que j'avais arrêté de travailler (et que je n'ai plus de sources de revenus personnelles). J'ai noté le même phénomène chez mon père (un 8 alpha) lorsqu'il a été en retraite (et a donc vu ses revenus diminuer).
   L'avarice peut aussi se manifester sur des sujets non financiers. Par exemple, j'ai un super-stock de foie gras dans mon frigo, et ça m'arrache le coeur de les ouvrir, car je ne peux pas en trouver en Inde et j'ai donc peur d'en manquer ! J'ai également un très beau stock d'émaux de Briare pour faire de la mosaïque, et j'ai beaucoup de mal à les utiliser de peur de manquer (ce produit est introuvable ici).
   

Pour éviter toute méprise de la part des lecteurs non 8, je signale toutefois que ces manifestations d'avarice peuvent être alternées avec d'énormes excès et aussi des crises de générosité où le 8 peut claquer des sommes scandaleuses !

 

Je pense que l'avarice manifestée lors de la désintégration en 5 est différente des cas évoqués ci-dessous. Je vais y réfléchir plus longuement… et reviendrai témoigner.

 

Je me demande si d'autres 8 ont observé les mêmes phénomènes. Parce que ça m'embêterait d'être la seule 8 radin sur terre ! 

 

Bonne semaine à tous.

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Aurore,

 

Personnellement, j'ai pu observer les manifestations d'avarice que tu signales chez d'autres 8 (1 et 2) ou chez d'autres personnes de sous-type conservation (3).

 

Les cas 1 et 2 sont une avarice-comportement au service de la motivation du type (ne pas se faire avoir et donc paraître faible). Elle pourrait être remplacée par d'autres comportements satisfaisant la même fonction.

L'avarice du 5, par contre, est structurelle et beaucoup plus difficile à éradiquer.

 

Quant au 8 alpha se désintégrant en 5, il me semble que la situation est différente. Le 8 ne craint pas de paraître faible, il craint d'être faible. A ce moment-là, cacher qui il est devient nécessaire, d'où l'avarice-structure à la 5. Qu'en penses-tu ?

 

Très amicalement,

Fabien

 

P.-S. : "un stock de foie gras" ? J'arriiiiiiiiiiiive ! 

[Aurolaf]

Bonjour Fabien ,

 

"Quant au 8 alpha se désintégrant en 5, il me semble que la situation est différente. Le 8 ne craint pas de paraître faible, il craint d'être faible. A ce moment-là, cacher qui il est devient nécessaire, d'où l'avarice-structure à la 5. Qu'en penses-tu ?"

Effectivement l'avarice du 8 alpha désintégré en 5 est d'un tout autre registre.

 

Lorsque mes stratégies de 8 ne fonctionnent plus (vengeance, déni et excès inefficaces ou inadéquats), je m'isole (défense de 5) et observe alors mon environnement avec un détachement total. Je suis alors coupée de TOUTES mes émotions (y compris la colère). L'isolation peut aller jusqu'à me barricader dans mon bureau : j'ai chez moi une pièce admirablement décorée par mes soins qui est mon refuge et lorsque je vais très mal, je n'y tolère aucune intrusion (et je deviens comme un 5 Château fort). Cette pièce a une importance considérable pour moi.

 

L'avarice devient dans ces cas une avarice de mon énergie, de mon temps, de mes mots, de mon espace. Je dis souvent à mon mari dans de pareils cas : "Fous moi la paix, je suis en mode veille !"

L'avarice envers l'argent est également présente car je répugne alors à engager toutes dépenses… mais elle n'est guère différente du cas n°3 (avarice conservation) : c'est simplement l'angoisse à l'idée de dépenser de l'argent qui est plus forte et puis je trouve tout cher (même les choses pas chères !).

 

Lorsque je me désintègre en 5, c'est souvent que j'ai été trop excessive ou trop dans le déni (non reconnaissance de mes limites). Je suis alors en état d'épuisement total et dois rapidement me ressourcer afin de refaire mon stock d'énergie.

Il est hors de question que quiconque me voit dans cet état (de faiblesse) : la technique de l'isolation est alors parfaite (chez tous les 8 alpha que je connais, j'ai noté ce phénomène).

Le phénomène peut durer quelques minutes, quelques heures, quelques jours, le temps de retrouver ma flamboyance ! L'énergie d'un 8 est telle qu'il se ressource généralement très vite.

Il m'est arrivé deux fois dans ma vie d'être désintégré durablement en 5. Il s'agissait dans les deux cas d'une dépression : une fois à l'adolescence lorsque je suis revenue en France après dix ans passés à l'étranger, et une autre après la naissance de mon fils aîné).

Je sais aujourd'hui qu'une désintégration en 5 au-delà d'une semaine est un signal d'alarme chez moi qui signifie : "Attention dépression potentielle – STOP – repose-toi, relaxe-toi !"

 

Bonne semaine à tous.

[Manjushrihalavie]

Bonjour…

 

Je vais commencer par ne pas être avare de mes pensées.   Je suis même plutôt bien généreuse à ce niveau-là. On le sait autour de moi !

 

Cependant, si je n'ai pas envie (environnement hypocrite ou personnes qui ne me conviennent pas), je ne partage rien et deviens avare, voire hostile (donc être totalement avare est pour moi bien rare, car je partage là encore un bon sarcasme et de bonnes critiques !).

 

Pour l'argent, je ne suis ni trop dépensière, ni trop avare à mon goût. Mais il y a peu de temps, un ami m'a accusée d'être "un peu pingre", car je comptais avec minutie l'argent que je pouvais ou non, selon moi, dépenser dans les jours à venir.

 

J'ai comme toi Aurolaf des périodes où je vais en effet "contrôler financièrement la situation", et d'autres où je vais faire quelques excès… mais je gère bien le truc. 

 

Quand je suis avec un homme, je le teste bien pour voir si lui ne l'est pas. Non pas pour le plumer, mais pour vérifier qu'il n'a pas cet affreux défaut qui me ferait le prendre pour ma mère…

 

A bientôt autres 8,

avares,

généreux,

et autres. 

[Shana]

Bonsoir Aurore, Fabien et bonsoir à tous,

 

Aurore, j'étais morte de rire à lire tes deux premiers messages sur ce sujet. Et en même temps, ça m'a fait un drôle d'effet (blurps !), car j'avais l'impression que tu étais comme une petite souris qui m'avait observée en douce pendant toutes ces années… Effet miroir garanti ! 

 

Voici mon témoignage de 8 alpha.

 

Casser une négociation pour une somme dérisoire : oui, bien sûr. Cela m'est arrivé des tonnes de fois. En fait, je pourrais même dire que je suis capable de casser une négociation pour n'importe quel détail apparemment insignifiant (pas seulement financier). Même si casser la négociation m'est préjudiciable à moi.

J'ai un exemple très récent où j'ai accepté de payer plus cher ailleurs quelques jours plus tard : cela peut sembler incompréhensible ou incohérent mais en y réfléchissant, c'est tout simplement dû au fait que je ne sentais pas avec la deuxième personne l'impression qu'elle cherchait à prendre du pouvoir sur moi (à l'inverse de la première personne).

 

Le truc qui me hérisse (version gel ultra-fixant !), c'est quand un vendeur ou un commercial essaie d'utiliser avec moi les ficelles "à deux balles cinquante" du parfait petit manuel du VRP.

Exemples : "Il ne m'en reste presque plus, dépêchez-vous", ou alors "il n'y en aura pas pour tout le monde". Ca me fout la pression et je déteste ça ! Surtout quand on sait qu'il en reste cinquante en stock… Autre truc qui m'énerve : le coup de fil au patron qui permet de faire une remise exceptionnelle pour telle ou telle raison (là, j'ai l'impression qu'en me donnant au début son prix de départ, il m'a carrément prise pour une gogole, et que même avec la remise mirobolante on est sûrement encore loin du compte !). Je déteste avoir l'impression d'être prise pour une conne ! Dans ce cas, avec moi la négociation s'arrête sur le champ. A moins que je veuille m'amuser un peu…

Ou alors le commercial qui essaie avec moi la flatterie. Ou qui la joue "copains" alors qu'on ne se connaît pas. (Je peux éventuellement me laisser prendre au début car ça peut être assez sympa, mais à un moment, je vais me ressaisir soudainement dès que mes antennes me disent que le mec n'a pas d'autres raisons de me trouver sympa que celle de vouloir me fourguer son truc… A ce moment-là, je peux inverser totalement la vapeur et soit devenir cassante ou agressive, soit prendre la fuite - réaction reptilienne typique !)

 

Etc. Etc.

 

J'ai passé beaucoup de temps en Afrique. Au début, moi aussi, j'avais toujours l'impression qu'on était en train d'essayer de m'arnaquer. Rien de tel pour me bloquer : pas un franc CFA ne sort de ma poche !

 

Je suis capable de négocier longtemps. Ce peut être même un jeu. Je me souviens d'un jour où je voulais acheter des tissus au marché (Sénégal). Mon mari était écoeuré ! Au bout d'une demi-heure, il m'a abandonnée là avec le marchand car il avait carrément honte. Je suis restée trois heures dans la boutique. Au final, j'ai obtenu le prix que je voulais pour l'ensemble des pièces que je voulais. Mon mari est revenu me chercher au moment où je payais. Il m'a dit ensuite que le marchand lui avait confié que j'étais "dure en affaires". J'ai expliqué à mon mari que de mon point de vue je n'étais pas spécialement "dure", mais que ce que le marchand n'avait probablement pas compris, c'est que même après trois heures de négociation, si je n'avais pas obtenu TOUT ce que je voulais, j'étais capable de partir sans rien. Et sans regret. C'était quitte ou double.

 

Peur de manquer : oui ! Mille fois oui ! Le sous-type conservation est relativement fort chez moi. Surtout en ce moment.

 

Devoir demander de l'argent à quelqu'un : c'est pour moi inconcevable. Cela va même plus loin : jamais je n'aurais accepté de dépendre de mon conjoint financièrement. Tant que je peux payer, je me sens libre.

 

Autre exemple typique. Quand je fais des courses de bouffe au supermarché, je suis extrêmement peu perméable à tous les gadgets marketing (nouveaux produits, nouveaux emballages ou conditionnements, etc. qui coûtent un max pour pas grand chose). J'achète plutôt du basique mais de la qualité, souvent du bio. Je compare les prix presque systématiquement, car pour moi "prix cher" ne veut pas forcément dire "qualité".

 

En revanche je n'ai généralement aucun stock chez moi. J'achète le plus souvent au fur et à mesure.

 

Je peux être extrêmement avare si je sais que je ne vais pas pouvoir me réapprovisionner facilement (exemple fréquent quand je suis en Afrique). Je me souviens d'un épisode fumant. Il y a presque 20 ans j'étais au Sénégal. J'étais partie en voyage quelques jours en Gambie, et de retour je me suis aperçue qu'une des personnes qui gardait la maison en notre absence avait quasiment vidé un flacon d'un de mes produits de parapharmacie (introuvable là-bas) et dont j'avais impérativement besoin pour la toilette (il avait pris le produit pour un gel douche standard). J'ai piqué une crise quasi-hystérique et failli lui dévisser la tête ! Les personnes qui étaient là à ce moment-là n'ont pas compris le pourquoi ! En fait l'une des autres raisons est que je ne peux pas supporter qu'on touche à mes affaires sans mon autorisation.

 

Exemple toujours actuel : je refuse totalement que mon mari se serve lui-même de mes affaires tels que mes produits dans la salle de bain. En revanche s'il s'avère qu'il a besoin de tel ou tel produit, je pourrai spontanément lui proposer de m'occuper de lui avec lesdits produits. Enfin quand je dis "proposer", c'est une formule car ce sera plutôt une réaction du style "bouge pas, j'ai ce qu'il te faut !" (en bondissant sur mes deux pieds, ce qui fait qu'avant la fin de la phrase je suis déjà arrivée dans la salle de bains… et j'ai déjà ouvert le tube, le pot avant d'avoir entendu sa réponse ! Non, s'il vous plait, ne riez pas, c'est déjà pas drôle de s'observer… pas se moquer SVP !)

 

En fait moi aussi, j'ai un mode de dépense en "dents de scie" qui alterne entre le radinisme total et des phases d'excès. Par exemple, si je tombe sur un truc qui me plait vraiment et hyper-cher, je ne me pose carrément pas de question ! Même si le prix est une véritable honte ! En fait si, la seule question est : est-ce que je peux financer ou pas ? Jamais je ne suis à découvert et jamais je n'achète quelque chose à crédit (sauf les deux fois où j'ai acheté un appartement… mais je me suis empressée de rembourser ma banque en deux ou trois fois moins de temps que la durée initialement prévue au contrat de crédit car je ne peux pas supporter que la banque ait un contrôle sur moi !).

 

Je suis capable d'offrir un carré Hermès à une amie pour son anniversaire. Juste parce que je sais qu'elle va l'adorer. Je suis capable d'offrir un cadeau juste comme ça, sans occasion particulière. Juste pour le plaisir.

 

Un autre point que je peux signaler : régulièrement je me sens littéralement étouffée et alourdie par les choses que j'ai pu accumuler et j'ai besoin de faire un grand blitz. Dans ces moments-là, je suis capable de me séparer de choses dont j'aurais extrêmement mal vécu la perte ou la détérioration peu de temps auparavant. Je ressens dans ces moments-là un un besoin quasi-viscéral de vide et d'espace. Un grand besoin de légèreté.

 

Je pense que c'est encore souvent difficile pour moi de différencier dans ces comportements ce que je dois à mon sous-type conservation et ce que je dois à une éventuelle désintégration en 5. Je serais quand même tentée de dire que le sous-type y est quand même pour beaucoup.

 

A bientôt.