La panoplie du 8 !

[Shana]

Voici un témoignage qui peut intéresser et amuser les autres 8 !

 

La semaine dernière, une des étudiantes que j'accompagne en coaching devait passer son examen. Je voulais lui proposer d'être à ses côtés le jour de l'examen pour la soutenir moralement. Comme je ne fais pas officiellement partie du groupe des coachs accompagnant cette promotion (mais que je suis positionnée sur la promotion suivante), j'ai d'abord demandé le OK de l'institut.

 

J'aurais trouvé injuste que les autres étudiants bénéficient de la présence de leur master-coach auprès d'eux ce jour-là et pas elle.

 

En d'autres temps, je pense que j'y serais allée direct. Sans demander l'avis à l'institut? Peut-être même sans penser à laisser le choix à ma coachée.

 

L'institut était OK et on m'a alors demandé si je voulais aussi faire passer les examens aux étudiants avec l'équipe des master-coachs de cette promotion.

 

En d'autres temps, je suis à peu près sûre que j'aurais dit oui. Ben oui, quoi ! Trop forte !

 

Là, j'ai tout simplement dit non.

 

En me fixant une limite claire (être là uniquement pour soutenir ma coachée) et en m'y tenant, je pense que j'ai aussi réussi à combattre, pour une fois, ma passion d'excès.

 

Si j'acceptais au-delà, cela serait vécu pour moi comme du "trop". Et impliquait un engagement contraignant en terme de planning pour moi.

 

En d'autres temps, c'est sûr? j'aurais dit oui, probablement toute tournée vers mon instinctif extérieur.

 

En tout cas, je me suis assez surprise à me limiter ainsi. Ce n'est pas vraiment habituel chez moi.

 

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La semaine dernière, j'ai refusé deux dîners avec des amis, car je voulais économiser mon énergie (pour mieux gérer mon temps et mieux me préparer à un événement professionnel important pour moi).

 

En d'autres temps, j'aurais tout fait : SORTIES et PREPARATION

 

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Jeudi dernier, un collègue-ami m'a appelée pour que nous travaillions ensemble par Skype dimanche soir (hier soir). Contrairement à mon habitude où j'aurais pris le rendez-vous ferme, sans me soucier de l'état de fatigue dans lequel je serais après un week end de stage (Pffffuit ! Et de toutes façon envisager que je puisse être fatiguée ne m'aurait même pas effleuré l'esprit !), j'ai dit que je ne pouvais pas m'engager et que je l'appelerai en rentrant et que nous verrions en fonction de mon état.

 

Hier soir je suis rentrée chez moi. Un peu fatiguée, certes. Le reconnaître est quelque chose de complètement nouveau pour moi.

 

J'ai appelé mon ami sur son portable. Et clairement exprimé ma faiblesse-fatigue et que je préférais que nous ne travaillions pas le soir-même.

 

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Ces exemples ont certainement déjà quelque chose à voir avec le travail sur la passion et la compulsion.

 

Je me pose une question. Une meilleure expression du centre émotionnel réprimé aurait-il aussi quelque chose à voir avec ce que j'ai observé ?

 

Et une autre : comment m'assurer que ces nouveaux comportements ne sont pas des manifestations de l'ego qui empruntent d'autres chemins que ceux qui lui sont habituels ?

 

Merci.

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Shana,

 

"Une meilleure expression du centre émotionnel réprimé aurait-il aussi quelque chose à voir avec ce que j'ai observé ?"

Dans les deux dernières anecdotes certainement pas. La question pourrait se poser pour la première, mais j'ai des doutes : tu voulais soutenir ta coachée "moralement" (un mot instinctif), et non pas émotionnellement ; tu aurais trouvé ton absence "injuste" (autre mot instinctif).

 

Ceci dit, toi seule peut analyser tes vraies motivations. S'agissait-il seulement d'aider cette personne ? Ou y avait-il en réalité désir de contrôle de ce qui allait se passer ? Ou crainte inconsciente qu'un échec éventuel dise quelque chose sur la manière dont tu l'avais coachée ?

 

"Comment m'assurer que ces nouveaux comportements ne sont pas des manifestations de l'ego qui empruntent d'autres chemins que ceux qui lui sont habituels ?"

C'est très difficile de le savoir, et c'est pourquoi nous avons souvent besoin d'un oeil extérieur sur notre processus d'intégration. Tu peux cependant te poser quelques questions et faire quelques expériences de pensée :

• Tu nous décris des moments où tu as l'impression d'avoir limité l'impact de la compulsion. Cela était-il accompagné de la présence de la vertu et de l'idée supérieure, les trois allant de pair dans un véritable processus d'intégration ?
  
• Essaye de te revoir dans ces situations. Quel était le non-verbal (position du corps et de la tête, ton et force de voix, position des bras, ouverture ou non des mains, etc.) ? Que montrait-il ?
  
• Imagine un 8 désintégré. Pour quelles raisons égotiques pourrait-il se comporter ainsi ? Demande-toi ensuite si ses motivations n'étaient pas partiellement les tiennes ?
  
• As-tu eu besoin de compenser en étant dans la même période plus égotique dans d'autres contextes, ce qui serait un indice de contrepassion ?
  
• Quelle était ta véritable motivation en venant nous raconter cela, poser ces deux questions, témoigner que c'est possible, montrer quelque chose de positif sur toi-même ou autre chose ?
  

Je sais que ce sont des questions difficiles, probablement simplement à lire, certainement à s'auto-analyser pour trouver la réponse. Les pièges de l'ego sont multiples, et peu importe le nombre de fois où on tombe dedans. Parfois même, ce n'est que bien longtemps plus tard qu'on s'aperçoit que c'était le cas. Il faut faire comme un enfant qu'aucune chute ne décourage d'apprendre à marcher.

 

Très amicalement,

Fabien

[Aurolaf]

Bonjour Shana et Fabien,

 

"Les pièges de l'ego sont multiples"

Et bien oui, et je suis encore tombée dans le panneau !

 

Tu te souviens sans doute, Shana, de mes bonnes résolutions de la conversation Activités et centres ? Je devais me lancer dans la danse Bollywood pour travailler ma connexion aux émotions !

 

Et ben, mon ego s'est engouffré dans la brèche et a dévoré Bollywood, yoga, piscine avec EXCES !

 

Moralité => un claquage du genou (et la fin de l'espoir de la vidéo Bollywood sur ce forum ).

 

Je croyais être sur le chemin de l'intégration, et mon mari m'a fait remarqué que j'étais excessive dans mes activités. Je me suis ainsi aperçue que l'ego avait trouvé une nouvelle voie (et quasiment le même jour, tu as créé cette discussion !)

 

Bonne semaine à tous.

[Shana]

Bonjour Fabien et Aurore,

Bonjour à tous,

 

Merci beaucoup, Fabien, d’avoir répondu aussi longuement et précisément à mon message.

 

La lecture de ta réponse a suscité une très forte émotion : en une fraction de seconde, je ne sais pas pourquoi, je me suis retrouvée connectée à un très bref échange que nous avons eu le week-end précédent(quand je parlais de "mission") et j'ai ressenti que non seulement (comme tu dis) tout ce que tu fais concourt à faire connaître l’ennéagramme, mais aussi combien, par tes réponses précises et pertinentes, tu sais aider chaque personne qui le souhaite sur son chemin. Je n'arrive même pas à exprimer en mots ce que j'ai ressenti et que je ressens encore !

 

Je n'ai probablement pas le droit de dire "chaque personne", chacun ne pouvant parler que pour soi. En tout cas pour moi, c'est bien le cas.

 

Accepter de se faire aider ! Tu sais combien c’est probablement un gros morceau pour un 8…

 

Tes questions sont difficiles. Pas à lire. Elles ne font pas mal, c'est ce que je veux dire. Je n'y vois que de la bienveillance. Je ressens seulement que le noeud est là. Elles sont difficiles en ce sens qu'elles me demandent de prendre du temps pour rechercher les réponses. Trop de précipitation m'exposerait vraisemblablement à jouer le jeu de mon ego.

 

S.T.O.P. (Se Taire et Observer Patiemment)

 

Merci encore ++++++++++++++++++

 

Et ne me dis pas que tu as choisi la métaphore de l'enfant par hasard ! Elle a fait mouche…

 

Aurore, merci pour ton témoignage : cette nouvelle expérience sur l'excès du 8 me renvoit en pleine figure des wagons d'exemples vécus.

 

Aujourd'hui, une coïncidence (y a-t-il un hasard ?) m'a permis de poursuivre l'observation et clarifier comment je peux commencer de répondre aux questions de Fabien.

 

Mon institut de coaching m'a appelée ce matin pour animer aujourd'hui les deux téléconférences en lieu et place du Directeur qui avait un empêchement. Il avait fort heureusement aménagé le thème de la téléconférence de façon à ce que je puisse assurer le remplacement. J'ai dit clairement que c'était une bonne idée et que compte tenu du thème qui était prévu à l'avance, je ne me serais pas sentie compétente s'il avait été maintenu.

 

J'ai donc dit OK pour la première téléconférence. J'ai décliné pour la seconde qui commençait à une heure où j'avais une supervision.

 

Dans une situation analogue, j'aurais eu, par le passé, beaucoup de mal à dire non pour la deuxième et j'aurais probablement préféré faire l'impasse sur ma supervision pour répondre à la demande qui m'était faite.

 

Je savais que je pouvais me charger de cette mission en terme de compétence. En disant oui pour la première téléconférence, je savais que cela était OK pour moi en terme de planning. Décliner pour la deuxième était la meilleure réponse pour rester cohérente avec mon planning et mes besoins de la journée. Ainsi, dans le fait de contribuer à la "communauté" et de répondre "présente" à mon institut, je prenais ma part, et je pouvais assumer celle-ci jusqu'à la hauteur et l'intensité de ce qui était convenable et confortable pour moi.

 

J'ai pris conscience, une fois encore, qu'en me connectant à mon planning, mes besoins et en ne cherchant pas à en faire "trop", je me sentais beaucoup plus alignée et que mon "oui" était un vrai "oui" car le "non" (pour la deuxième téléconférence) était aussi ce qui correspondait à ma réalité présente.

 

Mon ton était calme, enjoué, ouvert. Sans embarras ni justification.

 

En apprenant à contribuer d'une façon plus juste (pour moi et pour les autres), je me demande si je ne suis pas tout simplement en train de tordre le cou à mon "syndrôme de Don Quichotte"…

 

Car un "oui" qui n'en est pas un se fait payer très cher tôt ou tard… Ainsi je commence à mieux comprendre, chez moi, l'articulation entre évitement de la faiblesse -> excès -> colère -> vengeance.

 

En résumé j'ai vécu l'expérience d'aujourd'hui ainsi : quand je n'ai pas autant besoin de montrer combien je suis forte et que je commence à sortir de l'excès, je peux m'occuper de mes autres besoins… Cela ne bloque pas le "faire", au contraire : j'ai l'impression que mes actions sont plus justes (dans le sens d'ajustées, adaptées…).

 

Mais l'observation continue…

Un bisou à tous…

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Shana,

 

"S.T.O.P. (Se Taire et Observer Patiemment)"

J'achète ce superbe acronyme !

 

"Et ne me dis pas que tu as choisi la métaphore de l'enfant par hasard ! Elle a fait mouche…"

La vertu du 8, la simplicité, est parfois appelée l'innocence…

 

Très amicalement,

Fabien

[Aurolaf]

Hello Vous Deux !

 

J'avoue que la métaphore de l'enfant m'a vraiment touchée !!

Elle a brusquement donné un sens à ce f**** chemin d'intégration !

 

Quand j'observe mon plus jeune fils qui a eu 2 ans ce week-end, qui sait marcher avec agilité depuis longtemps déjà et qui continue à se prendre des "gadins" parfois très douloureux avec bosses et contusions, je me dis que, même quand on a fait une grande partie du chemin, les (re)chutes restent fréquentes et sont encore plus douloureuses car on a pris confiance!

Et pourtant, TOUS les enfants (sauf exception médicale) savent marcher un jour !!

 

Bisous à tous.

 

PS : Shana, ouah… T'es trop super… Moi aussi, j'achète STOP !