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Wonder Boys
Analyse

Wonder Boys : Grady TrippGrady Tripp (Michael Douglas) : 9

C’est un week-end mouvementé pour Grady Tripp. Péripéties et catastrophes s’accumulent face auxquelles il garde un calme étonnant :

  • James tue Poe, le chien de Walter ; seule réaction : "Putain, James, tu as tué le chien du docteur Gaskell."
  • James, drogué, rigole pendant la conférence de Q ; pas de réaction.
  • Vernon saute sur sa voiture ; commentaire : "Je viens de me faire défoncer le capot."
  • Crabtree part avec sa voiture alors qu’il est allé chercher le sac à dos que James avait oublié à l’université ; seule réaction, un léger soupir.
  • Il découvre que James a volé le manteau de Marilyn Monroe ; pas de réaction et James peut tranquillement continuer à dormir couché sur le canapé à côté.
  • Il surprend Hannah en train de lire son livre sans son accord, alors qu’il cherche depuis le début du film à éviter que quiconque accède à son manuscrit ; commentaire : "Non, non. C’est rien, c’est pas grave."
  • Il se fait copieusement arroser par la voiture des parents de James ; réaction : une simple mimique.
  • Crabtree perd son bouquin alors qu’il n’a qu’une "version alternative du premier chapitre" ; commentaire : "Mais c’est pas vrai !" Après quelques minutes de discussion avec lui, il conclut : "Ça suffit. C’est trop tard. Trop tard. Alors, je ne veux plus en entendre parler."

Est-il possible d’être plus dans l’orientation d’acceptation et dans la fixation d’oubli de soi ?

Typique du 9 aussi est la facilité avec laquelle Grady aide les autres. C’est bien évidemment le cas de James : "Mais ça n’avait peut-être pas d’importance. Certaines personnes ont simplement besoin d’être secourues." Cette aide se fait au détriment de ses propres besoins, au point que certains s’en soucient : "Vous devriez rentrer vous reposer. Ça vaudrait mieux. Ou alors, c’est à vous qu’il faudra porter secours." Grady est même inquiet à l’idée qu’une quelconque forme d’égoïsme puisse être en arrière-plan de ses actes : "Étant donné les circonstances, j’ai pensé que c’était le mieux à faire pour James. Et maintenant, je me demande si je l’ai pas fait pour moi. J’ai pas assuré. J’ai pas su l’aider."

Tout ceci pourrait un instant faire penser à l’ennéatype 2. Cependant, l’aide de Grady est bien différente de celle d’un 2. Il n’attend de toute évidence aucun retour émotionnel de son attitude et n’a guère de souci d’image. Caractéristique de l’orientation, l’aide est fournie en prenant les gens tels qu’ils sont, sans demande d’information, sans vouloir vraiment agir sur leur vie :

  Antonia/Tony : Je veux qu’on me raccompagne.
  Grady : Je suis votre homme.

Cette dernière scène est d’ailleurs significative. Sara a demandé à Grady de l’attendre (demander n’est peut-être pas le bon mot : "Attends-moi ici.") et celui-ci saute sur l’occasion de partir. On peut comprendre alors que l’aide est liée à l’orientation du 9, mais est aussi une expression de sa passion de paresse. Ainsi, le fait de s’occuper des problèmes des autres est aussi un moyen d’éviter de traiter la vraie priorité : sa relation avec Sara. De la même façon, il coupera, quelques scènes plus tard, une conversation téléphonique. Pas de conflit… au moins dans l’immédiat.

Grady aime que les gens se sentent bien et que leurs relations soient positives.

  James : C’est vraiment un week-end génial, Professeur Tripp.
  Grady : Eh bien, j’en suis ravi pour toi, James.

Dans son cours de littérature, il demande à ses élèves de faire à leurs camarades des commentaires à "l’esprit constructif". Quand l’un d’entre eux dit de la nouvelle de James "J’ai détesté. Ses histoires me donnent envie de me flinguer.", Grady se contente de réagir avec le sourire : "Ce n’est pas vraiment ce que j’entends par esprit constructif, Howard." Hannah est bien sûr plus accueillante et cela permet à Grady d’arrêter son cours : "Autant rester sur cette note positive." Plus tard, il s’excuse auprès de James de cette dérive.

Quand Grady réussit à dire quelque chose fermement, sa colère, si on peut appeler cela ainsi, ne dure pas plus de deux phrases :

  James : Vous m’en voulez, hein ? Sûrement parce que j’ai tué le chien de votre copine.
  Grady : C’était pas son chien, c’était celui de son mari. Et qui t’as dit que c’était ma copine ?
  James : [Il le regarde ironiquement.]
  Grady : [D’un ton ferme.] Bon. Je regrette vraiment que tu aies tué le chien de ma petite amie. Tout en reconnaissant que Poe avait à mon égard un comportement assez peu sympathique, tu aurais peut-être pu éviter de le trucider. [Il reprend sa voix habituelle.] Ah écoute, j’en sais rien.

La compulsion se manifeste à chaque occasion. Quand James lui rappelle qu’il a dit à Crabtree que ses nouvelles étaient mauvaises, il rétorque immédiatement : "On s’en fout de ce que je crois."

Le manuscrit de Grady est une merveilleuse illustration du style de communication du 9, la saga : 2 611 pages, mais la fin est "à l’horizon"

Grady manifeste aussi le mécanisme de défense de narcotisation. Il est gros consommateur de drogue et ses livres ont été écrits "sous influence".

La fin du film montre son intégration justement par l’arrêt de la drogue et la connexion aux caractéristiques essentielles du type, vertu d’activité et idée supérieure d’amour : "Je savais enfin où je voulais aller."

Identification avancée : Grady est un 9 α à aile 1 de sous-type conservation ("Appétit").

Wonder Boys : Sara GaskellSara Gaskell (Frances McDormand) : 8

Sara est une pragmatique : "Alors, il suffit de divorcer, puis de se marier et d’élever ce bébé. [Petit rire.] C’est simple." Elle semble toujours prête à passer à l’action et à prendre les choses en mains : "Terry Crabtree et James Leer. Il n’y a que toi pour faire une boulette pareille. Attends-moi ici." Ou bien :

  Grady : Revoilà la brigade prépubère.
  Sara : Ça va, ça va. Je vais m’en occuper.

Une des choses qui frappent le plus dans le personnage, c’est son agressivité. Quand Grady s’évanouit dans les couloirs de l’université, elle se penche vers lui plutôt tendrement. Mais il lui dit qu’il a "une nouvelle grave à lui annoncer" et elle imagine qu’il va la quitter pour Emily. Les représailles sont immédiates :

  Sara : Alors, lève-toi. J’ai passé l’âge de batifoler par terre.
  Grady : Tu m’aides ?
  Sara : [Elle reste debout immobile, sans un mot, se contentant de lui tendre ses lunettes.]
  Grady : [Il se relève péniblement à cause de sa jambe blessée.] Voilà. Ce soir…
  Sara : Non !

Quelques instants plus tard, Grady fait tomber sur le sol le revolver confisqué à James. Prompte, Sara le ramasse et comme James l’avait fait avec lui, Grady essaye de lui servir la fable du pistolet à amorces. Sara n’est pas dupe un instant. Elle tend le bras et lui pose le pistolet sur la poitrine :

  Sara : [Elle laisse monter la pression quelques secondes. Puis d’une voix sourde.] Baoum !
  Grady : Tu m’as eu.

Ayant ainsi démontré sa force et pris le contrôle de la relation, elle peut lui dire : "Je t’aime, Grady." Et partir aussitôt.

En temps normal, l’expression des émotions n’est pas aussi simple :

  Sara : Tu n’aurais pas téléphoné chez nous cette nuit ?
  Grady : Oui, en effet, ça se pourrait.
  Sara : Et tu aurais pu dire quoi ?
  Grady : J’aurais très bien pu dire que je suis amoureux de toi.
  Sara : [Silence.]
  Grady : Il te l’a dit ?
  Sara : Il me l’a dit.
  Grady : Et tu as répondu quoi ?
  Sara : Que ce serait étonnant de ta part.

On aura noté bien évidemment le coup de griffes final… et habituel. Dans le domaine relationnel, Sara tire toujours la première. Par exemple quand, la croyant absente, Grady amène un ballon avec écrit dessus "Je pense à toi." dans la serre, elle surgit dans son dos et lui lance : "Tu te sens coupable ?"

Sara a un langage assez vert : "Merde !", "Va te faire foutre. Tu n’as pas le droit de me dire ça. Tu n’as pas le droit de me dire que je n’ai pas le choix. Parce que tu pourrais me le donner Grady." Certes, on est loin des excès de Gekko dans Wall Street, mais c’est largement plus que tous les autres personnages du film.

Sara a un humour sarcastique dont Grady est bien sûr la principale victime :

  Sara : Tu as avoué ? Y avait tes empreintes dans toute la chambre à coucher.
  Grady : Putain, ils ont fait vite.
  Sara : Je plaisantais. Au secours.
  Grady : C’est pour rire ? Ha ha !

Ou :

  Grady : Disons que j’aide [James Leer] à passer un cap difficile.
  Sara : Il a de la chance.

Ou encore dans cette scène où se manifeste le côté solitaire du 8 :

  Grady : J’ai… J’ai envie d’être avec toi. C’est…
  Sara : Oui. Génial ! Ça vient du cœur, ça se voit.
  Grady : C’est vrai, Sara. Je te le jure. Je suis sincère…
  Sara : Non, non. Je pense que t’as envie d’être avec moi, mais… ça sera pas suffisant.
  Grady : Je le sais très bien. Je sais ce qui est en jeu.
  Sara : Non, tu l’ignores. Mais ça importe peu, je n’ai pas encore décidé.
  Grady : Tu parles du bébé.
  Sara : De ça… et de toi. Je te servirai pas de copilote. Dans ces moments-là, c’est à toi de savoir naviguer.

Ce qui sera confirmé quelques moments plus tard :

  Grady : Je ne suis pas ici pour… Je ne suis pas ici pour… pour me réconcilier avec Emily.
  Sara : Ça n’a pas d’importance. C’est ta vie. Tu as le droit de la vivre comme tu l’entends.
  Grady : Sara, tu ne comprends pas.
  Sara : Sûrement pas. J’ai quelque chose à te dire. Je voudrais que tu m’écoutes attentivement.
  Grady : Oui.
  Sara : Je ne peux pas t’attendre, parce que si je commence, je finirai par t’attendre toute ma vie. Alors… C’est une décision que je préfère prendre seule. Au revoir, Grady.

Phrases courtes, recours fréquent au "non", verbes à l’impératif, le style de communication de Sara est aussi représentatif du 8. Lors de la première réception de la Wordfest, elle demande ainsi à Terry de s’occuper du chien : "Terry ! [Mimique impérieuse du menton allant de Terry à Poe.]" Sara dit ce qu’elle a à dire, directement : "Je peux pas dire que je me sente très fière de toi pour l’instant."

Sara est un 8 α à aile 9 de sous-type social ("Protection mutuelle").

Wonder Boys : Terry CrabtreeTerry Crabtree (Robert Downey Jr) : 7

Terry adore plaisanter :

  Grady : Je sue sang et eau pendant cinq ans et lui, il corrige l’orthographe.
  Antonia : Ah ah ! C’est exactement ce qu’il a dit.
  Terry : On se connaît parfaitement… depuis très exactement sept ans.

Les meilleures plaisanteries consistent à taquiner son ami Grady, notamment sur sa relation avec Sara. Quand Poe, le chien, attaque Grady, il commente : "C’est sûrement le chien de Walter." Un peu plus tard, ils visitent la serre de Sara avec le travesti qu’il a rencontré dans l’avion :

  Antonia : Oh ! Comme elle est jolie cette serre !
  Grady : C’est à Madame Gaskell. C’est son hobby.
  Terry : Tiens ! Je croyais que c’était toi, son hobby.
  Grady : Oh ! Me fais pas chier Crab. J’ai perdu une épouse aujourd’hui.
  Terry : Tu en trouveras une autre. Elle sera plus jeune, plus jolie. C’est classique.

Tout est prétexte à rire. Ainsi, Terry est hilare quand Vernon défonce le capot de la voiture de Grady. Il supporte mal qu’on ne partage pas sa gaieté. "Cache ta joie", lance-t-il à Grady qui ronchonne devant ses agissements.

Une autre activité indispensable est de faire la fête, et il ne peut pas comprendre que James ne soit pas intéressé : "Dis pas de bêtises ! À ton âge qui a envie de rentrer se coucher ? Et puis un universitaire sera là. Ce sera comme un voyage d’études." Il squatte l’appartement de Grady et organise une soirée avec une bonne dizaine de personnes sans même lui en parler. Ce ne sera qu’une occasion de plus de plaisanter :

  Terry : Sans t’offenser, tu n’es pas le meilleur des hôtes.
  Grady : Non, mais pour ça, je peux compter sur toi. Hein, Crabtree ?
  Terry : C’est normal. Il faut parfois qu’on improvise.

Simplement pour sourire, on peut voir la passion de gloutonnerie et la difficulté à choisir du 7 dans la bisexualité de Terry : "Gay la plupart du temps, oui. Mais quelquefois non."

Tout ceci est certainement plus intéressant que le travail. Terry s’est lancé dans le métier en découvrant Grady sept ans auparavant et on devine que depuis, il n’a pas dû faire beaucoup d’efforts :

  Terry : Je ne dois pas correspondre au nouveau profil de la boîte.
  Grady : C’est-à-dire ?
  Terry : Ah ! Comment dire ? La compétence.

Terry ne supporte pas la frustration. Il attend Grady dans sa voiture quand celui-ci est allé chercher le sac à dos de James. Comme l’attente est trop longue, il part sans l’attendre.

Mental, Terry apprécie le bon fonctionnement de ce centre. Il est admiratif devant la liste de suicides de stars récitée par James : "Et dans l’ordre alphabétique !" Il pratique avec enthousiasme sa fixation de planification et il est étonnant de voir la lucidité de Grady à ce sujet :

  Antonia/Tony : Votre ami a l’air d’un amateur de plans tordus.
  Grady : Chez lui, c’est une accoutumance. Je crois qu’il fait tout ça inconsciemment, comme un automate.

Que quelque chose cloche et le mécanisme de défense de rationalisation intervient en force. "Un universitaire sera là. Ce sera comme un voyage d’études", dit-il à James pour l’entraîner dans une quelconque boîte. Le record est bien évidemment battu quand le manuscrit de Grady est perdu suite à sa maladresse. Il commence par récupérer une feuille (sur plus de 2 600 !) et la brandit triomphalement. Comme ce n’est pas suffisant, il explique à Vernon et à Grady :"C’est pas grave alors […] Je ne veux pas minimiser l’incident, mais franchement, dans un sens, ça vaut mieux. […] Tout ce que je veux dire, et bien, c’est qu’il peut arriver qu’inconsciemment une personne veuille se retrouver dans cette situation, ou même soit à l’origine de cette situation afin d’avoir toute liberté de faire le point et de trouver une solution. En fait, c’est un moyen comme un autre de résoudre un problème." Comment n’y avait-on pas pensé plus tôt ? C’est de la faute de Grady…

On devine après cela que tenir compte des autres et s’occuper d’eux n’est pas la spécialité de Terry :

  Grady : Quant à James, il n’a plus besoin de moi puisqu’il t’a maintenant.
  Terry : Moi ?
  Grady : [Hochement de tête]
  Terry : Je dois faire quoi ?
  Grady : J’en sais rien, Crabs. Improvise, c’est ta spécialité.

Terry est un 7 α à aile 6 de sous-type sexuel ("Imagination").

Wonder Boys : Hannah GreenHannah Green (Kathy Holmes) : 2

Grady dit d’Hannah : "Je la savais perspicace, bienveillante." Hannah a loué une chambre chez Grady et elle en a profité pour nouer une relation particulière avec lui. Alors que James s’adresse à lui avec de très polis "Professeur Tripp", elle l’appelle par son prénom.

En cours, elle vient à son secours quand les autres élèves critiquent vertement la nouvelle de James et qu’il ne sait plus comment rétablir un climat plus serein. En règle générale, elle est toujours disponible pour les autres : "Attendez. Je vais vous aider." dit-elle à un des professeurs présents à la Wordfest et qui remet son manteau.

Intuitive, elle perçoit que Grady va mal (sa femme l’a quitté) et ne quitte pas le cours sans prendre de ses nouvelles. On a vraiment l’impression que chaque pas fait dans la relation est un tremplin pour le pas suivant. Elle le touche pendant la réception. Puis elle le force à danser avec elle :

  Hannah : Debout le prof ! Venez danser avec moi.
  Grady : Non.
  Hannah : Debout.

L’étape suivante sera de lui faire comprendre que leur relation pourrait être beaucoup plus intime, ce que Grady, en bon 9, refuse avec délicatesse :

  Hannah : Je ne suis pas aussi innocente que vous croyez.
  Grady : Ça, j’espère que c’est faux. L’innocence est tellement rare et tellement nécessaire.

Ce n’est pas suffisant pour la décourager. Quand Grady lui demande de ramener James à la maison, elle lui propose : "Si vous voulez qu’on parle tout à l’heure, venez me voir." Quand Grady rentrera à son tour, elle l’attend dans son lit.

Il y a un très juste comportement non verbal quand il est annoncé publiquement que James va être publié. Son regard change : James devient vraiment intéressant.

Hannah est un 2 de sous-type sexuel ("Séduction agressive").

Wonder Boys : James LeerJames Leer (Tobey Maguire) : 6

James est le personnage le plus difficile à cerner du film pour le spectateur, comme il l’est pour Grady. Mythomane, il passe son temps à raconter des histoires et au final, on ne sait pas grand-chose sur lui.

Il a un côté sombre et (peut-être) suicidaire. Grady le décrit comme un "Jeune diplômé de littérature et unique prisonnier des ténèbres de son goulag." Il affirme que "les nouvelles de James étaient presque aussi radieuses que son tempérament." Howard, un autre étudiant, commente ainsi sa dernière nouvelle : "Ses histoires me donnent envie de me flinguer." Cependant, le film nous le montre aussi assez souvent souriant, ravi du temps qu’il passe avec Grady : "C’est vraiment un week-end génial, Professeur Tripp." Mais, cette variabilité des émotions n’est pas accompagnée du style de communication dramatique du 4.

D’ailleurs, James "n’aime pas perdre le contrôle de [ses] émotions", même si cela lui arrive parfois. On le voit commenter son fonctionnement quand il quitte, malade, la salle de conférences de la Wordfest, et ce mécanisme de dissociation est assez typique du centre mental.

Il se rappelle le nom des stars qui se sont suicidées dans l’ordre alphabétique ("Je suppose que mon cerveau fonctionne comme ça."), et il est à remarquer que seul Terry, autre mental, s’en aperçoit.

James manifeste toujours une grande correction. Il appelle systématiquement Grady "Professeur Tripp". Il est horrifié quand il s’étouffe en avalant le cachet de codéine et que celui-ci atterrit sur le manteau de Grady. Il salue poliment Sara qui sort de la serre. Quand Grady l’a rendu, contre son gré, à ses parents, il lui fait gentiment au revoir depuis la voiture. Une seule fois, il reproche quelque chose à Grady : "Sans vous offenser, Professeur Tripp, vous êtes légèrement négligé." (La formulation de Terry est légèrement différente : "C’est vrai, t’es même franchement immonde."). Se réveillant chez Grady après une soirée assez agitée, il s’inquiète : "J’ai fait quelque chose de mal ?" Quand il apprend qu’il risque d’être renvoyé de l’université, il commente : "J’ai rien à faire qu’on me renvoie. D’ailleurs je mérite qu’on me renvoie."

Il considère Grady comme une autorité en littérature : "Je suis venu ici pour être dirigé par vous." Il lui demande même son autorisation à propos de sa manière de s’habiller : "Est-ce que ça vous embête que je remette ça, Professeur Tripp ?" Il tient avant tout à être auprès de lui : "Tout ce que je voulais, c’est rester avec vous un moment. Rien d’autre."

James manifeste des craintes irrationnelles : "J’ai eu peur que vous avaliez votre langue en dormant."

Il souffre de ne pas être intégré dans le groupe de ses camarades d’université. Quand Grady le renvoie chez ses parents, il se plaint en utilisant un vocabulaire mental : "Vous ne comprenez rien. Vous ne savez pas ce que c’est." Il manifeste aussi sa fixation de doute et de suspicion :

  Grady : Toi et Hannah, vous sortez ensemble.
  James : Non. Qu’est-ce qui vous fait croire cela ?

James est un 6 α de sous-type conservation ("Cordialité").

Autres

D’autres personnages peuvent être étudiés à l’aide de l’Ennéagramme :

Walter Gaskell (joué par Richard Thomas) est un 3. Grady parle de son "éducation autoproclamée à Harvard." Walter prépare l’accueil de Q qui doit parler à la Wordfest et manifeste le mensonge émotionnel du type :

  Walter : Étant donné qu’il doit s’adresser à 500 personnes dans moins d’une heure…
  Sara : Tu veux qu’il se sente bien.
  Walter : Ah ! S’il se sent bien, je me sens bien.

Quand Grady lui dit qu’il est amoureux de Sara, la seule qu’il trouve à répondre est : "Quoi qu’il en soit, j’aimerais vous voir dans mon bureau lundi matin."

Enfin, la passion de vanité est perceptible dans la manière dont il annonce que son livre sur Marilyn va être publié : "Dernière information et pas forcément la moins importante, Terry Crabtree de Bartizan a aussi décidé de publier mon document." Pourtant cette publication n’a été obtenue qu’en échange du renoncement aux poursuites contre James.

Quentin Moorewood (alias Q, joué par Rip Torn) est un 3. Il s’identifie à son métier ; il commence son discours à la Wordfest par "Je suis écrivain." et attend les applaudissements. Puis il décrit sa vision du métier : Comment passer de l’ombre à la lumière ? Quel est le pont qui reliera l’océan de l’inspiration aux rivages inconnus du succès public ?"

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