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Les types, la santé et la maladie (2e partie)
Maurizio Cusani (Traduction par Jean-Luc)

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Type 4 - Envie

Les 4 sont enclins à des changements d'humeur, ils sont souvent sujets à des épisodes dépressifs et peuvent penser, au moins une fois dans leur vie, réellement au suicide. Ils semblent lutter contre un sentiment d'abandon qui pourrait avoir été provoqué par un manque ou une insuffisance d'allaitement au sein. Les allergies sont communes. La maladie peut être utilisée comme un moyen d'échapper à un profond sens de culpabilité ; mais à la différence d'un type 2 et de la plupart des autres types, la culpabilité des 4 fait qu'ils cachent souvent leur maladie.

Par exemple, une jeune femme 4, qui s'était occupée de sa mère malade pendant des années, finit par s'accuser d'avoir fait se développer le cancer du sein de sa mère dépressive. (Par ailleurs, une fois informée de la maladie de sa fille, la mère, un type 2, a commencé à récupérer presque immédiatement.)

On a également observé des cas du syndrome de Gougerot-Sjögren [Note du traducteur : affection inflammatoire chronique caractérisée par une sécheresse oculaire et buccale] et de la maladie de Crohn [Note du traducteur : affection inflammatoire chronique pouvant toucher tout le tube digestif], en particulier chez les sous-types conservation et sexuel qui peuvent prendre des risques et avoir un comportement de défi les faisant entrer dans des situations dangereuses. Ils créent ainsi des occasions de traumatismes et d'accidents. Ils peuvent entrer dans des modèles de comportement qui ont des conséquences graves, telles que le SIDA ou une invalidité. Ces sous-types du 4 restent stoïques face à leur souffrance, mais peuvent ne pas suivre pas correctement leurs thérapies, ce qui complique les choses. Ils estiment qu'en suivant les prescriptions, ils font une faveur au médecin. Mais s'ils suspectent que le médecin n'a pas su diagnostiquer leur maladie, les 4 changent de médecin, oublient qu'ils sont malades, ou au moins arrêtent de suivre leur traitement.

Les 4 souffrent souvent de maladies élitistes, comme l'anorexie ou la boulimie. Même dans la maladie, les 4 semblent chercher quelque chose de rare, de spécial et d'unique. Comme l'anorexie et la boulimie résultent d'une forme de haine de son propre corps, il est important que les 4 apprennent à aimer et à respecter leurs corps. Beaucoup de cas de maladies rares ou évoluant singulièrement ont été observés chez les 4 : des maladies d'auto-agression attaquant les systèmes immunitaire ou endocrinien, des cas de noyade, ou des suicides mis en scène théâtralement. Même lorsque les 4 souffrent de pathologies communes telles que l'hypertension, leurs maladies ne suivront jamais leur cours normal.

Dans le domaine de l'ophtalmologie, les 4 sont connus pour avoir des mélanges d'astigmatisme, d'amblyopie (obscurité de la vision sans cause physique discernable), et d'anisotropie (inégalité dans la capacité réfringente des deux yeux). Si les types 4 ont un mouvement de désintégration vers le type 1, ils sont susceptibles d'avoir des accès de colère et d'agression. S'ils se tournent vers le côté négatif du type 2, ils pourraient tomber malades afin de gagner l'attention, ou de se sentir spécial. Les 4 peuvent avoir des comportements hystériques, en particulier auprès des gens qu'ils aiment, ou émettre des mensonges sachant bien qu'ils seront découverts.

La haine de leurs imperfections et le mépris de leur propre corps peuvent avoir comme conséquence l'abus de drogue ou d'alcool (avec le but subtil de tuer le corps en le stimulant), l'abattement émotionnel, la dépression et le suicide. Les 4 ont besoin de travailler sur leur centre émotionnel et, dans des cas clairement pathologiques, sur leur centre instinctif en utilisant des thérapies ayant un rapport avec la beauté (ou le sens artistique) comme la danse, ou des thérapies qui sont quelque peu spéciales, comme les arts martiaux et le tai chi.

Les 4 sont attirés par les psychodrames et les jeux de rôle, ainsi que par les psychothérapies qui leur donnent l'occasion de plonger en eux, et de parler longuement.

Que faire ?

Les 4 doivent apprendre à :

  • ne pas tout prendre personnellement,
  • accepter la discipline et la routine nécessaires, même lorsque c'est ennuyeux et ordinaire,
  • apprécier les aspects banals et communs de la vie,
  • ne pas exiger que tous les rapports avec les personnes et les choses soient spéciaux,
  • atténuer leurs réactions émotives.

Cas cliniques

Un matin, avant d'aller travailler, une jeune femme de 22 ans devient soudainement aveugle pendant quelques heures. Poussée par une amie, elle voit un spécialiste le jour même dans l'après-midi. Tous les tests sont négatifs. D'autres tests qu'elle accomplit (à contrecœur) les vingt jours suivants s'avèrent également négatifs. Quand l'hypothèse psychosomatique est suggérée, elle l'accepte immédiatement, et est sûre que la raison de sa cécité doit avoir été due à l'indécision dans laquelle elle a été plongée par un problème de cœur. Une interrogation plus approfondie révélera que cela avait un rapport avec son travail.

Un homme de 62 ans, qui n'en avait jamais souffert de sa vie, a eu durant un mois des maux de tête si violents qu'ils ont occasionnés des nausées et des vomissements. Tous les tests se sont révélés négatifs. Il affirmait que ses maux de tête venaient du fait que son épouse l'avait quitté.

Type 5 - Avarice

Les 5 aiment rester seuls, libres pour observer sans être observé. Ils ont une inclination analytique et peuvent observer froidement leur corps et ses maladies, comme s'il était présenté sur une table de dissection. S'ils font confiance au thérapeute, les 5 suivent soigneusement les prescriptions thérapeutiques, et ajustent précisément les dosages après des évaluations critiques. Ils peuvent être tolérants des défauts du monde de la médecine, mais demandent ardemment du professionnalisme.

Ils se plaignent de la douleur seulement auprès de ceux à qui ils font confiance. Le seuil de tolérance des 5 à la douleur est inférieur à la moyenne, et ils font une consommation importante d'analgésiques ; en effet, la douleur réduit leurs facultés spéculatives, ce qui est insupportable pour des 5. Au contraire, ils tolèrent et acceptent les effets des sédatifs, de l'alcool et de l'hypnothérapie.

Les 5 ne se permettent pas d'être facilement influencés ou désorientés, et tentent de maintenir un aspect physique jeune. Ils peuvent souffrir d'inquiétude, de phobies et d'insomnie. Parfois ils sont pathologiquement distraits, avec pour conséquence de la maladresse.

Les 5 peuvent être atteints de maladies provoquées par de trop nombreux stimulus d'informations. La présence de myopie, de strabisme et du chalazion (petite masse de paupière due à l'inflammation de la glande de Meibomius) est fréquente, s'ils ont l'impression que des personnes exercent des pressions sur eux.

Leur fort désir d'isolement incite à les associer aux manifestations autistes, mais il n'y a aucune preuve documentée d'un tel lien. Il y a eu des cas multiples d'agoraphobie et des problèmes de foie. Si le 5 se tourne vers le côté négatif du type 8, il peut avoir des comportements vindicatifs et antisociaux ; si c'est vers le côté négatif du type 7, il peut s'embarquer sur des projets non structurés, risqués, irresponsables, et hystériques, avec des attitudes hystériques ou schizoïdes (hésitant entre l'avarice et la dilapidation).

Les 5 peuvent devenir hypocondriaques et misanthropes, éviter de faire face au monde et s'isoler. Puisque leur passion principale est l'avarice, ils peuvent cesser de manger, de boire de se laver et se permettre de mourir en ignorant complètement leur corps. Les 5 ont besoin de travailler leur centre mental, et s'ils sont plus sévèrement atteints, leur centre instinctif aussi. Les 5 tendent à choisir les thérapies cognitives et celles qui utilisent le silence ou des pensées zen.

Que faire ?

Les 5 doivent apprendre à :

  • vivre dans le monde avec des sentiments et de la compassion,
  • sortir de leur refuge et s'investir dans le monde réel,
  • apprendre à faire face aux situations qui exigent des réactions rapides et inattendues,
  • faire de l'exercice ou des sports physiques impliquant des groupes en compétition,
  • apprendre à reconnaître que l'instinct est souvent plus efficace que le raisonnement.

Cas cliniques

Un journaliste de 42 ans avait depuis plusieurs mois des crises irrégulières de cécité périphérique à gauche où à droite, sans maux de tête. Les tests diagnostiques se révèlent négatifs. Il est sous stress fort après avoir changé de travail. Avant, il travaillait pour un hebdomadaire de culture littéraire ; maintenant il doit travailler en tant qu'indépendant.

Un professeur d'université barbu de 56 ans a un chalazion sur son œil gauche. Il est traité localement et averti qu'il peut demander à le faire enlever chirurgicalement. Il est très curieux de connaître l'origine de la maladie, particulièrement quand il apprend que les causes ne sont pas clairement connues. Il reconnaît qu'il souffre de constipation et de symptômes gastro-intestinaux, particulièrement après avoir accepté une mutation à son travail et étant obligé de faire face à un environnement hostile.

Type 6 - Peur

Chez le type 6, nous devons distinguer les comportements phobiques (en retrait) et les comportements contre-phobiques (agressif) ; chacun manifeste la maladie d'une manière différente. Les 6 phobiques suivent les thérapies prescrites complètement ; ils craignent les chicaneries avec le médecin s'ils le contredisent ; ils essayent d'être des patients dociles, prudents et obéissants. En revanche, les 6 contre-phobiques sont plus colériques (comme des 8). Ils ne semblent pas préoccupés par leur maladie, ni motivés par suivre un traitement tant qu'ils n'éprouvent pas un sentiment de culpabilité. Les deux sortes de 6, néanmoins, aiment être bien informées au sujet de leur maladie et de la thérapie à suivre.

En fonction de l'évolution de la maladie et du rapport avec le médecin responsable, un 6 peuvent avoir à la fois des attitudes phobiques et contre-phobiques. Dans le domaine de l'ophtalmologie, on a observé des cas de myopie accommodative, de chalazion et d'hordeolum (orgelet). Dans le domaine de la médecine générale, les maux de tête et l'angoisse prédominent. Les états d'anxiété peuvent faire apparaître de la tachycardie, des maux de tête, des nausées, particulièrement quand les 6 sont sous pression pour remplir des engagements non désirés ou stressants. Chez les sujets phobiques, les pathologies allergiques sont fréquentes.

Si les 6 se tournent vers le côté négatif du type 9, ils se mettent hors circuit avec des drogues ou de l'alcool. Ils peuvent également devenir apathiques, indifférents et tomber dans une oisiveté profonde. S'ils vont vers les aspects négatifs du type 3, ils deviennent sadiques et vindicatifs (contre-phobique), hystériques, hyperactifs mais dispersés, et réagissant violemment à des bagatelles insignifiantes.

L'agoraphobie et la claustrophobie sont communes chez les 6. Parfois il semble qu'ils préféreraient mourir plutôt que de tomber sérieusement malades. Le 6 phobique préfère faire confiance qu'en savoir trop. À l'inverse, le contre-phobique veut tout savoir sur son problème. Il a tendance à étudier la médecine afin de vaincre sa crainte de la médecine.

Les 6 phobiques tendent vers le masochisme et les contre-phobiques vers le sadisme. Mais tous les deux peuvent souffrir de manies de la persécution, de racisme et de sectarisme comme expressions de leur paranoïa. Ils craignent celui qui est différent et peuvent avoir des comportements autodestructeurs absurdes et irrationnels. Les 6 ont besoin d'un travail soutenu sur leur centre mental, et ils doivent apprendre à penser par eux-mêmes au lieu de se laisser guider par des réflexes conservateurs. Les 6 contre-phobiques préfèrent des thérapies telles que les arts martiaux, tandis que les 6 phobiques préfèrent une thérapie plus froide et intellectuelle. Mais tous les deux voudraient essayer toutes les thérapies afin de comparer et d'avoir le choix, tout en espérant que quelqu'un de confiance fera le choix pour eux.

Que faire ?

Les 6 doivent apprendre à :

  • faites confiance à leur propre jugement pour prendre des décisions importantes,
  • abandonner les clichés et les raisonnements compartimentés,
  • commencer à faire confiance à leur propre corps et à leur raisonnement,
  • rire de leurs tergiversations et prendre leurs responsabilités.

Cas cliniques

Une femme de 58 ans est venue à mon bureau avec une cécité partielle de son œil droit. Cela avait commencé une semaine plus tôt. Au début de la consultation, elle était calme, mais est graduellement devenue plus agitée. Pour la calmer, je l'ai rassurée sur le fait que les tests effectués étaient courants et qu'aucune anomalie n'était été trouvée. Au final, tous les tests étant négatifs, l'hypothèse d'une cause psychosomatique a été suggérée. Elle a alors expliqué que sa fille était en cours de séparation, et qu'en tant que mère, elle avait du mal à l'accepter. Elle était également convaincue que les enfants des parents divorcés (deux petits-enfants dans son cas) avaient une vie sujette à problèmes.

Un artisan de 32 ans avait eu dans le passé une opération bien réussie concernant un décollement de la rétine de l'œil gauche. Pendant un examen courant, une dégénérescence de la rétine est détectée. Il n'y a aucun symptôme à l'autre œil. Une chirurgie au laser sans hospitalisation est suggérée comme traitement préventif. Apparemment, il est d'accord sur la thérapie et passe au secrétariat pour programmer le rendez-vous pour l'acte chirurgical. Mais en apprenant que l'opération ne pourrait être effectuée que dans dix jours, il insiste pour la faire faire immédiatement. Le secrétaire le renvoie au médecin qui venait juste de quitter le cabinet. Le patient oublie de programmer l'opération (il avait été rassuré qu'il n'y avait aucune urgence), et il disparaît probablement pour rechercher un docteur qui pourrait le traiter immédiatement.

Type 7 - Gloutonnerie

Les 7 luttent souvent pour garder leur poids dans des normes acceptables. Ils font sans interruption un régime, même si ce régime est plus une intention plutôt qu'un engagement. Ils aiment les régimes où ils peuvent manger de tout (Scarsdale). Les 7 ne tombent pas souvent malades et ils essayent de ne pas céder à la maladie parce qu'ils ont toujours mille choses à faire et des milliers d'idées. Les 7 sont souvent dispersés, et ne sont pas enclins à suivre les thérapies prescrites, en s'autorisant de fréquents écarts ou même en interrompant la thérapie.

Dans le domaine de la psychologie, on observe des épisodes maniaques et des obsessions bizarres chez les 7. S'ils se sentent mis en cage, ils réagissent avec de l'agressivité impulsive. Leurs besoins inépuisables peuvent les conduire à l'hystérie. Ils craignent de devoir arrêter leur activité incessante. Enfants, ils cherchent à obtenir l'attention des parents plus par un accident que par des pleurs. Les 7 sont susceptibles de prendre des drogues, afin de goûter à tout. Ils sont attirés par les états modifiés de conscience obtenus par des substances psychotropes. Ils sont susceptibles d'entrer dans des états anxieux, ou même de panique.

Dans le domaine de l'ophtalmologie, on observe des cas de la myopie, d'astigmatisme modéré et d'iridocyclite [Note du traducteur : Inflammation, aiguë ou chronique, de l'iris]. Dans le domaine de la médecine générale, les maux de dos, les hernies discales, les maux de tête, les hernies hiatales avec reflux acide sont communs. S'ils vont vers le côté désintégré du type 5, les 7 tendent à s'isoler afin de soigner leurs blessures. Ils sont capables de rester prisonniers de leur solitude et de leur privation. S'ils vont vers le côté désintégré du type 1, ils ont des accès de rage, paniquent et montrent des signes d'épuisement nerveux.

Les 7 n'acceptent pas les limitations de temps et les restrictions assorties. Ils gardent un visage souriant jusqu'au moment soudain de l'effondrement émotionnel. Les 7 doivent travailler leur centre mental, mais si c'est sérieusement pathologique, ils doivent également travailler leur centre émotionnel. Ils préfèrent les thérapies orientées solutions et divertissantes (comme dans "le rire est la meilleure médecine"), ou des thérapies narratives. Quelle que soit sa thérapie, le 7 s'ennuie souvent et essaye d'amuser les thérapeutes dans le but de déplacer l'attention loin de lui vers d'autres situations, ou bien il se livre à des jeux mentaux. Dès que les choses vont mieux, les 7 ont tendance à interrompre la thérapie.

Que faire ?

Les 7 doivent apprendre à :

  • prêter attention aux petites tristesses quotidiennes et accepter la souffrance en tant qu'élément d'évolution,
  • se concentrer sur une tâche et la finir sans éviter les parties ennuyeuses, ni être distrait par d'autres activités,
  • ne pas simplifier ce qui n'est pas simple pour les autres,
  • essayez d'aller au plus profond des choses même si c'est difficile.

Cas cliniques

Pendant plusieurs mois, un agent de publicité de 33 ans a été traité pour des crises de panique. Les sept derniers jours, il a souffert de cécité partielle irrégulière sur les deux yeux, le droit et le gauche. Au cours de l'examen, il a dit qu'il s'est amusé en voyant des personnes à qui il manquait leur tête, ou un bras, ou une jambe. Il s'est amusé de l'étrangeté du système optique utilisé. Quand on lui a dit que tout allait bien, il a répondu qu'il le savait. Il a souri quand les médecins lui ont suggéré une série d'examens. Il était déjà sûr qu'ils ne trouveraient rien de sérieux. Mais quand la conversation a été amenée sur les causes plus profondes des crises de panique, il a éludé le problème.

Une femme de 54 ans est affligée de kérato-conjonctivite atypique chronique [Note du traducteur : inflammation allergique simultanée de la cornée et de la conjonctive]. Elle était censée suivre la thérapie constamment et complètement, mais avait tendance à l'interrompre dès qu'elle se sentait mieux. Elle a refusé de faire face à n'importe quoi de triste à son sujet. Elle est une personne très exubérante, et à chaque visite, elle apportait en cadeau des cookies pour le médecin.

Type 8 - Excès

Les 8 n'aiment de tomber malade. Mais s'ils le sont, ils l'admettent difficilement ou essayent de le cacher. Ils veulent aller mieux immédiatement, et ils craignent que le docteur soit incompétent et incapable de les guérir tout de suite. Au début, le rapport des 8 avec leur médecin est difficile et tendu, mais suite à de bons résultats, ils leur font confiance et en font même la publicité.

Au contraire du type 5, les 8 ne sont pas sensibles à la douleur et ont un taux de mortalité élevé pour les enfants en bas âge (en particulier les mâles). Une attitude téméraire les incite à prendre beaucoup de risques en grandissant. En conséquence, ils vivent des traumatismes et des accidents (comme les 6 contre-phobiques). Adultes, ils prennent également des risques excessifs, et peuvent s'engager dans des actions comme le vandalisme, les excès de vitesse, les drogues, l'abus d'alcool, et ainsi de suite. Ils sont souvent agressifs, violents, et aiment les bagarres et les armes.

En ophtalmologie, on a observé des cas d'hypermétropie, et en médecine générale, la maladie de Parkinson (également vue chez les 9 et les 1), les traumatismes musculaires, les infections cutanées négligées, l'hypertension, et les zonas.

Les 8 détestent subir n'importe quel test, être examinés et être sous traitement. S'ils sont suffisamment évolués, ils parviennent à faire face, mais après avoir joué les machos au début, ils peuvent inopinément éclater en sanglots. Les 8 peuvent également s'isoler et tomber dans la dépression, après avoir perdu une dispute au travail, s'ils ont été intimidés ou pendant les périodes de sevrage de drogue.

S'ils vont vers le côté négatif du type 2, les 8 ont des comportements anormaux et se présentent en victimes. En se déplaçant vers le côté négatif du type 5, ils deviennent paranoïaques et misanthropes ; ils ont la sensation d'être entourés d'ennemis et ont la crainte d'être détruits. Ils souffrent de persécution comme des 6 phobiques, et ils préfèrent attaquer plutôt qu'être détruits, ou alors ils deviennent craintifs, réservés et timides.

Le besoin du 8 est de travailler son centre instinctif avec des thérapies de relaxation ; s'ils sont pathologiquement atteints, ils doivent faire fonctionner également leur centre émotionnel. Néanmoins, ils sont susceptibles de rechercher une thérapie telle que Gestalt ou d'aller dans un groupe où ils peuvent maintenir des frontières : "Je m'occupe de mes affaires, et vous vous occupez des vôtres."

Que faire ?

Les 8 doivent apprendre à :

  • faire un pas vers le sacré avec une réelle humilité,
  • accepter leur côté faible et frêle sans le cacher,
  • réaliser à quel point les autres peuvent souffrir de leurs comportements,
  • essayer de donner du temps à la communauté.
  • apprendre à terminer leurs propres tâches et à rester minutieux.

Cas cliniques

Un homme d'affaires de 46 ans devient soudainement aveugle de l'œil droit. C'est la troisième fois en deux mois, mais c'est cette fois-ci que cela a duré le plus longtemps. Son épouse l'a traîné chez le spécialiste ; il semble dur, mais également intimidé par les circonstances. Quand le spécialiste lui dit que tout semble tout correct, mais que ce serait mieux de passer plus d'examens, il ne demande même pas quels examens et pourquoi, il semble gêné qu'on ne résolve pas son problème maintenant. Il ne sourit ou rit jamais. À la fin de l'examen, il déclare qu'il ne passera pas ces tests et son épouse proteste immédiatement. La querelle continue en dehors du bureau. Finalement, après beaucoup de tergiversations, les tests sont faits et rien d'anormal n'est trouvé. Quand le sujet du stress est évoqué, l'épouse commence à raconter une histoire compliquée où il est question d'impôts et de paiements, mais il la coupe rapidement : "Je sais pourquoi je suis malade." Et cela s'arrêta là.

Une fille de 9 ans a un hématome sur la paupière gauche. Sa mère ne semble pas savoir comment cela s'est produit. Heureusement c'est juste une contusion sous la paupière, l'œil n'est pas blessé. Quand la fille, qui était restée jusque-là silencieuse en fronçant obstinément les sourcils pendant toute la durée de l'examen, se rend compte que tout va bien, elle reproche à sa mère de l'avoir traînée au docteur en lui disant : "Je le savais bien que ce n'était rien !"

Type 9 - Paresse

Les 9 tendent à ignorer leur état de santé et à refuser de traiter tôt les symptômes. Ils se jugent en bonne santé jusqu'à ce que soudainement ils souffrent d'une maladie sérieuse. Même lorsqu'ils sont malades, ils le nient et utilisent la résistance passive comme stratégie. Au plus profond d'eux-mêmes, ils pensent que cela passera tout seul.

Les 9 sont susceptibles de souffrir sans réagir. Ils acceptent les mauvais traitements sans se rebeller, et ne semblent même pas fâchés. Ils accumulent le ressentiment, la frustration et l'humiliation, qui ressort alors sous forme de maladie psychosomatique telle que l'hypertension, ou les tumeurs de la peau. En tant que patients, les 9 sont stoïques, résistent à la douleur et ne causent aucun ennui. Ils supportent n'importe quoi sans se plaindre, et ce sont des patients populaires parmi les médecins et les infirmières. Ils aiment dormir, et parviennent à dormir dans les situations les plus improbables et les plus embarrassantes. L'insomnie pour les 9 est un signal fort d'inconfort. Les 9 hyperactifs sont connus pour tomber dans un sommeil léthargique en réaction à des moments particulièrement agités ou émotionnellement tendus. Un tel 9 peut également s'empêcher de dormir en s'absorbant dans mille choses inutiles.

Les 9 avec une aile 8 sont enclins à l'obésité et luttent pour garder leur poids, alors que ceux avec une aile 1 sont généralement plus minces. Les 9 qui vivent dans une sorte de monde de rêves sont souvent distraits et enclins à des accidents (particulièrement ceux avec une aile 8).

Psychologiquement, les 9 peuvent développer une apathie, souffrir de dissociation ou de répression, ou souffrir d'un effondrement émotionnel. Ils peuvent avoir une personnalité fragmentée, et même avoir le syndrome des personnalités multiples. L'abus de drogue ou de tranquillisants est fréquent. Ils peuvent être de gros fumeurs, oisifs, buvant pour oublier, et utilisant d'autres méthodes d'engourdissement. Tout ceci est fait pour oublier, pour tout se cacher à soi-même.

On a observé des cas de paralysie oculaire dus à des événements dévastateurs auxquels ils leur étaient impossibles de faire face. Une fois, une mère 9 au niveau désintégré ne parlait jamais à son fils. Elle ne se rendait pas compte que les enfants avaient besoin de communication verbale. Quand les 9 se tournent vers le côté négatif du 6, ils deviennent anxieux et masochistes. Allant vers le côté négatif du type 3, les 9 se surchargent eux-mêmes de travail et s'épuisent. Le besoin des 9 est de travailler constamment leur centre instinctif, bien qu'ils ne semblent pas être pressés d'aller mieux. Ils aiment des thérapies douces, avec du recul et sans confrontation. Ils savent instinctivement que les améliorations et les changements ont besoin de temps.

Que faire ?

Les 9 doivent apprendre à :

  • faire ce qui est essentiel pour eux,
  • apprendre à exprimer exactement et immédiatement ce qu'ils pensent et sentent,
  • ne pas tenter pas de se mettre dans la peau des autres avant de savoir ce qu'ils ressentent eux-mêmes,
  • ne pas craindre des désaccords possibles, mais énoncer clairement leurs propres besoins.

Cas cliniques

Un homme d'affaires de 62 ans a souffert de cécité soudaine qui a duré une demi-heure. Elle ne s'est pas reproduite. Pendant une visite pour avoir une prescription pour une paire de lunettes, on lui demande s'il a fait des examens complémentaires. Un an après, il revient pour faire vérifier ses verres. Interrogé au sujet des résultats de l'examen sur la cécité, il répond que puisqu'ils n'ont rien donné, il n'a pas voulu s'imposer en les mentionnant.

Une fille de 16 ans, qui a souffert d'un traumatisme de la cornée dû à une feuille pointue plantée dans l'œil droit, ressent de la douleur, particulièrement le matin. Cela passe pendant la journée. Quand on lui a dit que la thérapie durera un bon moment, cela ne semble pas la tracasser, elle reste calme et tranquille.

Conclusion

Il est clair que n'importe quel type de l'Ennéagramme peut attraper n'importe quelle sorte de maladie. Cependant, certains sont plus sujets à certaines maladies plutôt qu'à d'autres. Par exemple, la choriorétinite séreuse centrale [Note du traducteur : pathologie rétinienne due à la présence de liquide sous la neuro-rétine] est plutôt une maladie pour le type 1. La probabilité de développement d'une maladie dépend également des raccordements de l'ennéatype avec ses ailes et son nœud d'opposition. Ainsi, il est possible de déterminer quels ennéatypes n'attrapent pas telles maladies, et à l'inverse, il est même possible de déterminer l'ennéatype probable d'un patient.

Par exemple, si la choriorétinite séreuse centrale est une maladie typique du 1, les 9 et 2 (ailes du 1), les 4 et 7 (types d'intégration et désintégration du 1), et les 5 et 6 (nœuds d'opposition du 1) peuvent également souffrir de cette maladie. Selon cette théorie, ni les 3 ni les 8 ne sont susceptibles de développer cette maladie.

Cette théorie est basée sur de nombreuses observations de pratique clinique. Afin de la valider plus tard, une étude statistique comprenant le plus grand nombre possible de cas est nécessaire. Je voudrais inviter n'importe qui étant intéressé à contribuer à établir une étude statistique. Vous pouvez le faire en envoyant vos expériences à mozarella@tiscalinet.it ou à Enneagram Monthly.

Remerciements

Je suis reconnaissant particulièrement à Antonio Barbato, pour son appui et ses conseils qui ont rendu cet article possible. Je remercie Francesca Pietrasanta de son aide pour la traduction en anglais et ses suggestions. Je remercie également pour leur patience et leur aide technique mon épouse Monica Angelis M.D. et mes filles Francesca et Béatrice.

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Maurizio Cusani, M.D. est spécialiste en ophtalmologie, sous-spécialisé dans le segment antérieur, la chirurgie de la cataracte et les erreurs réfringentes. Dans son cabinet privé à Milan, Italie, il conduit un cours annuel sur les maladies ophtalmologiques psychosomatiques avec la S.O.I. (Société Ophtalmologique Italienne). Membre de l'A.I.E (Association Italienne d'Ennéagramme), Maurizio enseigne l'Ennéagramme aux psychologues et aux médecins du programme principal de spécialisation psychosomatique à l'Institut Riza à Milan, avec un intérêt particulier pour les maladies génétiques psychosomatiques.